🌫️ 150E Anniversaire De La Commune De Paris

RASSEMBLEMENTPOUR LE 150e anniversaire de la Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871) VENEZ NOMBREUX et NOMBREUSES A CE RASSEMBLEMENT MILITANT ET AUSSI REVENDICATIF (rassemblement dans le respect des gestes barrières) Saint-Aver
150 ans après, quel est l’héritage de la Commune de Paris ? La Commune a été le premier pouvoir ouvrier et populaire, libertaire et démocratique, social, laïc et culturel. Le débat public qui s’est instauré sur la légitimité de commémorer le 150e anniversaire de la Commune est proprement indécent. Que l’extrême droite et la droite tentent de s’y opposer de toutes leurs forces avec des arguments profondément réactionnaires me parait naturel, et il faut se féliciter que le Conseil de Paris ne leur ait rien cédé et va le célébrer avec l’ampleur nécessaire. Mais que Pierre Nora mette son autorité intellectuelle au service de cette mauvaise cause est ahurissant. Il a osé dire qu’entre la Commune et Napoléon, dont c’est le bicentenaire de la mort, son choix se portait sur Bonaparte et non sur Napoléon a-t-il quand même précisé, arguant du fait que nous lui devons notre administration centralisée ! Décidément les contempteurs d’Adolphe Thiers ont la vie dure et le procès qui est fait à la Commune ressemble fort à la tentative dans la fin des années 1980 de discréditer la Révolution Française et son caractère fondateur de notre République. Le Bicentenaire célébré en 1989 sous l’autorité de l’historien Michel Vovelle avait eu raison de cette infamie. Rappelons donc à ces mauvais procureurs un certain nombre de faits historiquement indiscutables. En premier lieu La Commune est née de la révolte du peuple de Paris écrasé d’humiliation par la défaite devant les prussiens, exténué par un siège de quatre mois » Jacques Rougerie, historien. Une révolte contre une Assemblée nationale qui les a lâchement abandonnés, pour fuir à Versailles préparer la capitulation et le retour de la monarchie. La Commune, à l’inverse, va rétablir la République, proclamer la volonté de continuer le combat pour l’indépendance de la France et va surtout entamer une série de réformes dont la portée est véritablement révolutionnaire. Elle va organiser des élections libres qui désigneront une nouvelle assemblée à majorité républicaine. Elle va développer une vision citoyenne de la démocratie en mettant les élus sous le contrôle des citoyens. Elle va remettre en marche l’administration et les services publics, organiser le ravitaillement, les soins aux blessés et la sécurité dans les rues. Elle va prononcer un moratoire sur les loyers et réquisitionner les logements vides pour y installer les sans-abris. Elle va restituer les objets déposés au Mont-de-Piété et confier la gestion des ateliers, abandonnés par leurs patrons, aux travailleurs eux-mêmes dans une ville dont 45% de la population est ouvrière. Elle va soumettre les marchés publics à des règles et contraintes sociales. Elle va affirmer l’égalité entre les hommes et les femmes, encadrer les salaires, décider l’école gratuite ainsi que la justice, donner la citoyenneté aux étrangers et reconnaitre l’union libre. Tout cela dans un cadre laïc puisqu’elle procède à la séparation de l’Église et de l’État. 72 jours, 10 semaines, pour tenter de fonder ce que Marx et Engels ont appelé la première Révolution moderne ». Une révolution qui a anticipé ce que le XXe siècle et le début du XXIe n’ont pas encore totalement réalisé. Elle a ouvert la voie à une autre conception du vivre ensemble » fondée sur l’égalité et la solidarité » Roger Martelli, historien. Elle l’a fait dans le cadre d’une guerre civile subie qui l’a conduite parfois à des méthodes expéditives. Car la Commune n’a pas eu le temps de mettre en œuvre toutes les réformes qu’elle voulait réaliser. 72 jours, 10 semaines seulement, parce que la répression qui va s’abattre sur les communards sera terrible. Qu’on les fusille » dira Adolphe Thiers ; le procès en massacre qui est fait à la Commune est odieux car c’est elle qui a été noyé dans le sang. La semaine sanglante » qui suivit attendra 2016 pour que ses victimes soient réhabilitées par l’Assemblée nationale. Le XXe siècle nous a offert d’autres expériences qui méritent notre réflexion Octobre 17, le Front populaire, la résistance et le Conseil National de la Résistance, mai 68. Mais la Commune a été le premier pouvoir ouvrier et populaire, libertaire et démocratique, social, laïc et culturel. J’ai fait partie en 1968 des lycéens et étudiants qui ont occupé et débaptisé le Lycée Thiers à Marseille. Dans l’enthousiasme nous l’avions nommé le Lycée de la Commune de Paris. Cette revendication est à mon sens toujours d’actualité. ALAIN HAYOT Mars 2021 Illustration Commune de Paris-Comite de Salut Public © Image Imprimerie Nationale Plantons, replantons Que va-t-on manger demain ? Un Rapport sur les terres agricoles en France souligne l'urgence de les protéger
Lahaine de Thiers et de la grande bourgeoisie pour la Commune s’exprime pleinement. 130 000 soldats sont mobilisés, dont 60 000 rendus par les prussiens qui les
01 Avr 2021 La Commune de Paris de 1871 fut la première tentative de république ouvrière. Un 99 % avant l’heure. À l’occasion de l’anniversaire Lava republie la préface de Friedrich Engels au livre de Marx La Guerre civile en France, précédée d’une introduction par Patrick Moens. Si vous passez par Paris, n’hésitez pas à faire un détour par le cimetière du Père-Lachaise. Là, le long d’une allée, se dresse le mur des Fédérés », réplique monumentale d’une partie du mur d’enceinte du cimetière contre lequel furent fusillés les derniers combattants communards le 27 mai 1871. Si vous tendez l’oreille, vous pourrez, peut-être, y entendre le merle moqueur. Faisant suite à une guerre perdue par la France et à l’instauration d’une république totalement réactionnaire, la Commune de Paris fut déclenchée le 18 mars 1871 et proclamée solennellement le 28 mars. Elle fut la première tentative de république ouvrière, la première révolution prolétarienne de l’Histoire. Elle fut écrasée le 28 mai 1871 après ce que l’Histoire retiendra sous le nom de Semaine sanglante ». Patrick Moens est rédacteur à Lava Revue. Elle eut 72 jours pour élaborer concrètement et pour mettre en pratique un programme de république des travailleurs une république sociale et authentiquement démocratique, unissant Français et étrangers, travailleuses et travailleurs, ouvriers, artisans et paysans, n’excluant que les exploiteurs. Un 99 % avant l’heure. Il lui manqua sans doute une direction ferme et unie pour éviter les embûches dressées sur sa route et les tergiversations de certaines de ses composantes. Dès le début de l’insurrection, les femmes jouent un rôle important ce sont elles qui arrêtent les Versaillais venus récupérer les canons de la Garde nationale, émanation du peuple en armes pendant la guerre prusso-française. Le 11 avril, des Communardes, avec notamment Élisabeth Dmitrieff, représentante du Conseil général de l’Internationale, envoyée par Marx à Paris, créent l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés. Pour ces insurgées, la lutte pour la défense de la Commune, c’est la lutte pour le droit des femmes1 ». La Commune commence à instituer l’égalité salariale en commençant par les institutrices, reconnaît l’union libre, interdit la prostitution. Dans tous les organes mis en place par la Commune, les femmes ont droit de vote. Les femmes seront de tous les combats et nombreuses mourront sous les balles versaillaises ou seront condamnées par les conseils de guerre après la défaite. L’une des figures emblématiques de la Commune, Louise Michel, fut exilée en Nouvelle-Calédonie. Dès l’insurrection, et bien après, ces combattantes furent affublées du nom de pétroleuses » par ceux qui les accusaient à la fois d’hystérie et de bouter le feu aux monuments parisiens alors qu’il est démontré que les pyromanes furent bien les Versaillais eux-mêmes. Comme emblème, la Commune adopta le drapeau rouge, le drapeau de la République universelle, et des centaines d’étrangers participèrent à la Commune dans un esprit internationaliste. Parmi eux, Léo Frankel, juif hongrois, siégera au Conseil général de la Commune et en deviendra ministre du Travail. Chaque étranger servant la Commune est considéré comme citoyen à part entière. Cette insurrection démocratique dirigée par le prolétariat parisien engendra un déchaînement de violences de la part de la bourgeoisie et de ses sbires versaillais rien que pendant la Semaine sanglante. procès suivirent, furent au bagne. Comme l’écrivit Marx, immédiatement après le massacre des Communards La civilisation et la justice de l’ordre bourgeois se montrent sous leur jour sinistre chaque fois que les esclaves de cet ordre se lèvent contre leurs maîtres. Alors, cette civilisation et cette justice se démasquent comme la sauvagerie sans masque et la vengeance sans loi2. » Aujourd’hui encore, alors que se préparent les commémorations du 150e anniversaire, on peut assister aux jérémiades de la droite française3. Rappeler ce moment ouvrier est intolérable pour certains adeptes de l’ancien régime. C’est que beaucoup de revendications communardes semblent encore étonnamment d’actualité. Parmi les mesures phares prises par la Commune, l’une des plus remarquables fut l’instauration du mandat impératif » Les membres de l’assemblée municipale, sans cesse contrôlés, surveillés, discutés par l’opinion, sont révocables, comptables et responsables4. » Plus question d’un mandat de représentation » qui donne toute latitude à l’élu pour honorer ou non ses promesses électorales on est élu pour remplir une mission et si on s’en éloigne, on peut immédiatement être révoqué. Dans le même esprit, comme pour les élus, on est fonctionnaire pour servir et non pour se servir. La rémunération de tous les fonctionnaires est plafonnée à francs par an, soit le salaire moyen d’un ouvrier. Tous les autres privilèges pécuniaires attachés au corps des fonctionnaires sont abolis. Ces mesures, et d’autres encore que le rapport de forces permit à l’époque, montrèrent bien, comme le fit remarquer Marx, qu’on ne pouvait pas se servir tel quel de l’appareil d’État existant après une victoire ouvrière. La Commune n’osa cependant pas aller jusqu’au bout de cette exigence. La preuve tragique de la justesse de cette assertion fut une nouvelle fois donnée un siècle plus tard au Chili. Dans le bref temps qui lui fut imparti, la Commune s’employa également à élaborer une législation du travail, notamment du travail de nuit et de la remise aux mains des ouvriers des usines abandonnées par leurs propriétaires. À l’automne 1870, Karl Marx avait mis en garde le mouvement révolutionnaire parisien en essayant de lui démontrer que toute insurrection serait vouée à l’échec. Néanmoins, dès le début du soulèvement parisien, Marx s’enthousiasma pour celui-ci. Dès juin 1871, quelques semaines après l’écrasement de la Commune, le Conseil général de la Première Internationale adopta et fit publier le texte de Marx, Adresse du Conseil général de l’Association internationale des travailleurs La Guerre civile en France. Pour le 20e anniversaire de la Commune, en mars 1891, Friedrich Engels rédigea une préface pour une nouvelle édition anglaise de La Guerre civile en France. Nous en publions ci-dessous de larges extraits. Extrait de la préface de Friedrich Engels à La Guerre civile en France Le développement économique et politique de la France depuis 1789 a fait que, depuis cinquante ans, aucune révolution n’a pu éclater à Paris sans revêtir un caractère prolétarien, de sorte qu’après la victoire, le prolétariat, qui l’avait payée de son sang, entrait en scène avec ses revendications propres. Ces revendications étaient plus ou moins fumeuses, et même confuses, selon le degré de maturité atteint par les ouvriers parisiens, mais, en définitive, elles visaient toutes à la suppression de l’antagonisme de classes entre capitalistes et ouvriers. Comment la chose devait se faire, à vrai dire on ne le savait pas. Mais à elle seule, si indéterminée qu’elle fût encore dans sa forme, la revendication contenait un danger pour l’ordre social établi ; les ouvriers, qui la posaient, étaient encore armés ; pour les bourgeois qui se trouvaient au pouvoir, le désarmement des ouvriers était donc le premier devoir. Aussi, après chaque révolution, acquise au prix du sang des ouvriers, éclate une nouvelle lutte, qui se termine par la défaite de ceux-ci. Friedrich Engels 1820-1895 a grandement contribué au marxisme. Toute sa vie, il est resté aux côtés de Karl Marx, avec qui il a écrit Le Manifeste communiste ». Il a également publié, entre autres, La condition de la classe ouvrière en Angleterre » et Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande ». Le prolétariat armé après la guerre C’est en 1848 que la chose arriva pour la première fois. Les bourgeois libéraux de l’opposition parlementaire tinrent des banquets où ils réclamaient la réalisation de la réforme électorale, qui devait assurer la domination de leur parti. De plus en plus contraints, dans leur lutte contre le gouvernement, à faire appel au peuple, ils furent obligés de céder peu à peu le pas aux couches radicales et républicaines de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie. Mais, derrière elles, se tenaient les ouvriers révolutionnaires, et ceux-ci, depuis 1830, avaient acquis beaucoup plus d’indépendance politique que les bourgeois et même que les républicains n’en avaient idée. Quand la crise éclata entre le gouvernement et l’opposition, les ouvriers engagèrent le combat de rues. Louis-Philippe disparut, et avec lui la réforme électorale ; à sa place se dressa la république, la république sociale », comme les ouvriers victorieux la qualifièrent eux-mêmes. Ce qu’il fallait entendre par république sociale, c’est ce que personne ne savait au juste, pas même les ouvriers. Mais maintenant, ils avaient des armes et ils étaient une force dans l’État. Aussi, dès que les bourgeois républicains qui se trouvaient au pouvoir sentirent le sol se raffermir sous leurs pieds, leur premier objectif fut-il de désarmer les ouvriers. Voici comment cela se fit en violant délibérément la parole donnée, en méprisant ouvertement les prolétaires, en tentant de bannir les sans-travail dans une province lointaine, on les précipita dans l’Insurrection de juin 1848. Et comme on avait pris soin de réunir les forces suffisantes, les ouvriers, après une lutte héroïque de cinq jours, furent écrasés. On fit alors un massacre parmi les prisonniers sans défense, comme on n’en avait pas vu de pareil depuis les jours des guerres civiles qui ont préparé la chute de la République romaine. Pour la première fois, la bourgeoisie montrait jusqu’à quelle folle cruauté dans la vengeance elle peut se hausser, sitôt que le prolétariat ose l’affronter, comme classe distincte, ayant ses propres intérêts et ses propres revendications. Et pourtant 1848 ne fut encore qu’un jeu d’enfant comparé à la rage de la bourgeoisie de 1871. Le châtiment ne se fit pas attendre. Si le prolétariat ne pouvait pas gouverner la France encore, la bourgeoisie ne le pouvait déjà plus. Je veux dire du moins à cette époque où elle était encore en majorité de tendance monarchiste et se scindait en trois partis dynastiques et en un quatrième républicain. Ce sont ces querelles intérieures qui permirent à l’aventurier Louis Bonaparte5 de s’emparer de tous les postes-clefs — armée police, appareil administratif — et de faire sauter, le 2 décembre 1851, la dernière forteresse de la bourgeoisie, l’Assemblée nationale. Le Second Empire commença, et avec lui l’exploitation de la France par une bande de flibustiers de la politique et de la finance. Mais, en même temps, l’industrie prit aussi un essor tel que jamais le système mesquin et timoré de Louis-Philippe, avec sa domination exclusive d’une petite partie seulement de la grande bourgeoisie, n’aurait pu lui donner. Louis Bonaparte enleva aux capitalistes leur pouvoir politique, sous le prétexte de les protéger, eux, les bourgeois, contre les ouvriers, et de protéger à leur tour les ouvriers contre eux ; mais, par contre, sa domination favorisa la spéculation et l’activité industrielle, bref, l’essor et l’enrichissement de toute la bourgeoisie à un point dont on n’avait pas idée. C’est cependant à un degré bien plus élevé encore que se développèrent aussi la corruption et le vol en grand, qu’on les vit fleurir autour de la cour impériale et prélever sur cet enrichissement de copieux pourcentages. Mais le Second Empire, c’était l’appel au chauvinisme français, c’était la revendication des frontières du premier Empire, perdues en 1814, ou tout au moins de celles de la première République. Un empire français dans les frontières de l’ancienne monarchie, que dis-je, dans les limites plus étriquées encore de 1815, c’était à la longue un non-sens. De là, la nécessité de guerres périodiques et d’extensions territoriales. Mais il n’était pas de conquête qui fascinât autant l’imagination des chauvins français que celle de la rive gauche allemande du Rhin. Une lieue carrée sur le Rhin leur disait plus que dix dans les Alpes ou n’importe où ailleurs. Une fois le Second Empire devenu un fait acquis, la revendication de la rive gauche du Rhin, en bloc ou par morceaux, n’était qu’une question de temps. Le temps en vint avec la guerre austro-prussienne de 1866 ; frustré par Bismarck et par sa propre politique de tergiversations des compensations territoriales » qu’il attendait, il ne resta plus alors à Bonaparte que la guerre, qui éclata en 1870, et le fit échouer à Sedan et, de là, à Wilhelmshoehe. La suite nécessaire en fut la révolution parisienne du 4 septembre 1870. L’empire s’écroula comme un château de cartes, la république fut de nouveau proclamée. Mais l’ennemi était aux portes les armées impériales étaient ou enfermées sans recours dans Metz, ou prisonnières en Allemagne. Dans cette extrémité, le peuple permit aux députés parisiens de l’ancien Corps législatif de se constituer en gouvernement de la Défense nationale ». Il le permit d’autant plus volontiers qu’alors, afin d’assurer la défense, tous les Parisiens en état de porter les armes étaient entrés dans la garde nationale et s’étaient armés, de sorte que les ouvriers en constituaient maintenant la grande majorité. Mais l’opposition entre le gouvernement composé presque uniquement de bourgeois et le prolétariat armé ne tarda pas à éclater. Le 31 octobre, des bataillons d’ouvriers assaillirent l’Hôtel de ville et firent prisonniers une partie des membres du gouvernement ; la trahison, un véritable parjure de la part du gouvernement, et l’intervention de quelques bataillons de petits bourgeois, leur rendirent la liberté et, pour ne pas déchaîner la guerre civile à l’intérieur d’une ville assiégée par une armée étrangère, on laissa en fonction le même gouvernement. Enfin, le 28 janvier 1871, Paris affamé capitulait. Mais avec des honneurs inconnus jusque-là dans l’histoire de la guerre. Les forts furent abandonnés, les fortifications désarmées, les armes de la ligne et de la garde mobile livrées, leurs soldats considérés comme prisonniers de guerre. Mais la garde nationale conserva ses armes et ses canons et ne se mit que sur un pied d’armistice avec les vainqueurs. Et ceux-ci même n’osèrent pas faire dans Paris une entrée triomphale. Ils ne se risquèrent à occuper qu’un petit coin de Paris, et encore un coin plein de parcs publics, et cela pour quelques jours seulement! Et pendant ce temps, ces vainqueurs qui durant 131 jours avaient assiégé Paris, furent assiégés eux-mêmes par les ouvriers parisiens en armes qui veillaient avec soin à ce qu’aucun Prussien » ne dépassât les étroites limites du coin abandonné à l’envahisseur. Tant était grand le respect qu’inspiraient les ouvriers parisiens à l’armée devant laquelle toutes les troupes de l’empire avaient déposé les armes ; et les Junkers prussiens, qui étaient venus assouvir leur vengeance au foyer de la révolution, durent s’arrêter avec déférence devant cette même révolution armée et lui présenter les armes ! La Commune Pendant la guerre, les ouvriers parisiens s’étaient bornés à exiger la continuation énergique de la lutte. Mais, maintenant qu’après la capitulation de Paris, la paix allait se faire, Thiers, nouveau chef du gouvernement, était forcé de s’en rendre compte la domination des classes possédantes — grands propriétaires fonciers et capitalistes — se trouverait constamment menacée tant que les ouvriers parisiens resteraient en armes. Son premier geste fut de tenter de les désarmer. Le 18 mars, il envoya des troupes de ligne avec l’ordre de voler l’artillerie appartenant à la garde nationale et fabriquée pendant le siège de Paris à la suite d’une souscription publique. La tentative échoua ; Paris se dressa comme un seul homme pour se défendre, et la guerre entre Paris et le gouvernement français qui siégeait à Versailles fut déclarée ; le 26 mars, la Commune était élue ; le 28, elle fut proclamée ; le Comité central de la garde nationale qui, jusqu’alors, avait exercé le pouvoir, le remit entre les mains de la Commune, après avoir aboli par décret la scandaleuse police des mœurs » de Paris. Le 30, la Commune supprima la conscription et l’armée permanente, et proclama la garde nationale, dont tous les citoyens valides devaient faire partie, comme la seule force armée ; elle remit jusqu’en avril tous les loyers d’octobre 1870, portant en compte pour l’échéance à venir les termes déjà payés, et suspendit toute vente d’objets engagés au mont-de-piété municipal. Le même jour, les étrangers élus à la Commune furent confirmés dans leurs fonctions, car le drapeau de la Commune est celui de la République universelle ». Le 1er avril, il fut décidé que le traitement le plus élevé d’un employé de la Commune, donc aussi de ses membres, ne pourrait dépasser 6 000 francs. Le lendemain, furent décrétées la séparation de l’Église et de l’État et la suppression du budget des cultes, ainsi que la transformation de tous les biens ecclésiastiques en propriété nationale ; en conséquence, le 8 avril, on ordonna de bannir des écoles tous les symboles, images, prières, dogmes religieux, bref tout ce qui relève de la conscience individuelle de chacun », ordre qui fut réalisé peu à peu. Le 5, en présence des exécutions de combattants de la Commune prisonniers, auxquelles procédaient quotidiennement les troupes versaillaises, un décret fut promulgué, prévoyant l’arrestation d’otages, mais il ne fut jamais exécuté. Le 6, le 137e bataillon de la garde nationale alla chercher la guillotine et la brûla publiquement, au milieu de la joie populaire. Le 12, la Commune décida de renverser la colonne Vendôme, symbole du chauvinisme et de l’excitation des peuples à la discorde, que Napoléon avait fait couler, après la guerre de 1809, avec les canons conquis. Ce qui fut fait le 16 mai. Le 16 avril, la Commune ordonna un recensement des ateliers fermés par les fabricants et l’élaboration de plans pour donner la gestion de ces entreprises aux ouvriers qui y travaillaient jusque-là et devaient être réunis en associations coopératives, ainsi que pour organiser ces associations en une seule grande fédération. Le 20, elle abolit le travail de nuit des boulangers, ainsi que les bureaux de placement, monopolisés depuis le Second Empire par des individus choisis par la police et exploiteurs d’ouvriers, de premier ordre ; ces bureaux furent affectés aux mairies des vingt arrondissements de Paris. Le 30 avril, elle ordonna la suppression des monts-de-piété, parce qu’ils constituaient une exploitation privée des ouvriers et étaient en contradiction avec le droit de ceux-ci à leurs instruments de travail et au crédit. Le 5 mai, elle décida de faire raser la chapelle expiatoire élevée en réparation de l’exécution de Louis XVI. Ainsi, à partir du 18 mars, apparut, très net et pur, le caractère de classe du mouvement parisien qu’avait jusqu’alors relégué à l’arrière-plan la lutte contre l’invasion étrangère. Dans la Commune ne siégeaient presque que des ouvriers ou des représentants reconnus des ouvriers ; ses décisions avaient de même un caractère nettement prolétarien. Ou bien, elle décrétait des réformes, que la bourgeoisie républicaine avait négligées par pure lâcheté, mais qui constituaient pour la libre action de la classe ouvrière une base indispensable, comme la réalisation de ce principe que, en face de l’État, la religion n’est qu’une affaire privée ; ou bien, elle promulguait des décisions prises directement dans l’intérêt de la classe ouvrière et qui, pour une part, faisaient de profondes entailles dans le vieil ordre social. Mais tout cela, dans une ville assiégée, ne pouvait avoir au plus qu’un commencement de réalisation. Et, dès les premiers jours de mai, la lutte contre les troupes toujours plus nombreuses du gouvernement de Versailles absorba toutes les énergies. Les Versaillais contre La Commune Le 7 avril, les Versaillais s’étaient emparés du passage de la Seine, à Neuilly, sur le front ouest de Paris ; par contre, le 11, sur le front sud, ils furent repoussés avec des pertes sanglantes par une attaque du général Eudes. Paris était bombardé sans arrêt, et cela par les mêmes gens qui avaient stigmatisé comme sacrilège le bombardement de cette ville par les Prussiens. Ces mêmes gens mendiaient maintenant, auprès du gouvernement prussien, le rapatriement accéléré des soldats français prisonniers de Sedan et de Metz, pour leur faire reconquérir Paris. L’arrivée graduelle de ces troupes donna aux Versaillais, à partir du début mai, une supériorité décisive. Cela apparut dès le 23 avril, quand Thiers rompit les négociations entamées sur proposition de la Commune et visant à échanger l’archevêque de Paris et toute une série d’autres curés retenus comme otages, contre le seul Blanqui6, deux fois élu à la Commune, mais prisonnier à Clairvaux. Et cela se fit sentir plus encore dans le changement de ton du langage de Thiers ; jusqu’à ce moment atermoyant et équivoque, il devint tout d’un coup insolent, menaçant, brutal. Sur le front sud, les Versaillais prirent, le 3 mai, la redoute du Moulin-Saquet, le 9, le fort d’Issy, totalement démoli à coups de canon, le 14, celui de Vanves. Sur le front ouest, ils s’avancèrent peu a peu jusqu’au rempart même, s’emparant de nombreux villages et bâtiments contigus aux fortifications. Le 21, ils réussirent à pénétrer dans la ville par trahison et du fait de la négligence du poste de la garde nationale. Les Prussiens qui occupaient les forts du nord et de l’est laissèrent les Versaillais s’avancer par le secteur du nord de la ville qui leur était interdit par l’armistice, leur permettant ainsi d’attaquer sur un large front que les Parisiens devaient croire protégé par la convention et n’avaient de ce fait que faiblement garni de troupes. Aussi n’y eut-il que peu de résistance dans la moitié ouest de Paris, dans la ville de luxe proprement dite. Elle se fit plus violente et tenace, à mesure que les troupes d’invasion approchaient de la moitié est, des quartiers proprement ouvriers. Ce n’est qu’après une lutte de huit jours que les derniers défenseurs de la Commune succombèrent sur les hauteurs de Belleville et de Ménilmontant, et c’est alors que le massacre des hommes, des femmes et des enfants sans défense, qui avait fait rage toute la semaine, et n’avait cessé de croître, atteignit son point culminant. Le fusil ne tuait plus assez vite, c’est par centaines que les vaincus furent exécutés à la mitrailleuse. Le mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, où s’accomplit le dernier massacre en masse, est aujourd’hui encore debout, témoin à la fois muet et éloquent de la furie dont la classe dirigeante est capable dès que le prolétariat ose se dresser pour son droit. Puis, lorsqu’il s’avéra impossible d’abattre tous les Communards, vinrent les arrestations en masse, l’exécution de victimes choisies arbitrairement dans les rangs des prisonniers, la relégation des autres dans de grands camps en attendant leur comparution devant les conseils de guerre. […] Postscriptum Si, aujourd’hui, vingt ans après, nous jetons un regard en arrière sur l’activité et la signification historique de la Commune de Paris de 1871, il apparaît qu’il y a quelques additions à faire à la peinture qu’en a donnée La Guerre civile en France. Les membres de la Commune se répartissaient en une majorité de blanquistes, qui avait déjà dominé dans le Comité central de la garde nationale et une minorité les membres de l’Association internationale des travailleurs, se composant pour la plupart de socialistes proudhoniens. Dans l’ensemble, les blanquistes n’étaient alors socialistes que par instinct révolutionnaire, prolétarien ; seul un petit nombre d’entre eux était parvenu, grâce à Vaillant7, qui connaissait le socialisme scientifique allemand, à une plus grande clarté de principes. Ainsi s’explique que, sur le plan économique, bien des choses aient été négligées, que, selon notre conception d’aujourd’hui, la Commune aurait dû faire. Le plus difficile à saisir est certainement le saint respect avec lequel on s’arrêta devant les portes de la Banque de France. Ce fut d’ailleurs une lourde faute politique. La Banque aux mains de la Commune, cela valait mieux que dix mille otages. Cela signifiait toute la bourgeoisie française faisant pression sur le gouvernement de Versailles pour conclure la paix avec la Commune. Mais le plus merveilleux encore, c’est la quantité de choses justes qui furent tout de même faites par cette Commune composée de blanquistes et de proudhoniens. Il va sans dire que la responsabilité des décrets économiques de la Commune, de leurs côtés glorieux ou peu glorieux, incombe en première ligne aux proudhoniens, comme incombe aux blanquistes celle de ses actes et de ses carences politiques. Et dans les deux cas, l’ironie de l’histoire a voulu, — comme toujours quand des doctrinaires arrivent au pouvoir, — que les uns comme les autres fissent le contraire de ce que leur prescrivait leur doctrine d’école. Proudhon8, le socialiste de la petite paysannerie et de l’artisanat, haïssait positivement l’association. Il disait d’elle qu’elle comportait plus d’inconvénients que d’avantages, qu’elle était stérile par nature, voire nuisible, parce que mettant entrave à la liberté du travailleur ; dogme pur et simple, improductif et encombrant, contredisant tout autant la liberté du travailleur que l’économie de travail, ses désavantages croissaient plus vite que ses avantages ; en face d’elle, la concurrence, la division du travail, la propriété privée restaient, selon lui, des forces économiques. Ce n’est que pour les cas d’exception — comme Proudhon les appelle — de la grande industrie et des grandes entreprises, par exemple les chemins de fer, que l’association des travailleurs ne serait pas déplacée […]. En 1871, même à Paris, ce centre de l’artisanat d’art, la grande industrie avait tellement cessé d’être une exception que le décret de loin le plus important de la Commune instituait une organisation de la grande industrie et même de la manufacture, qui devait non seulement reposer sur l’association des travailleurs dans chaque fabrique, mais aussi réunir toutes ces associations dans une grande fédération ; bref, une organisation qui, comme Marx le dit très justement dans La Guerre civile, devait aboutir finalement au communisme, c’est-à-dire à l’exact opposé de la doctrine de Proudhon. Et c’est aussi pourquoi la Commune fut le tombeau de l’école proudhonienne du socialisme. Cette école a aujourd’hui disparu des milieux ouvriers français ; c’est maintenant la théorie de Marx qui y règne sans conteste, chez les possibilistes9 pas moins que chez les marxistes ». Ce n’est que dans la bourgeoisie radicale » qu’on trouve encore des proudhoniens. Les choses n’allèrent pas mieux pour les blanquistes. Élevés à l’école de la conspiration, liés par la stricte discipline qui lui est propre, ils partaient de cette idée qu’un nombre relativement petit d’hommes résolus et bien organisés était capable, le moment venu, non seulement de s’emparer du pouvoir, mais aussi, en déployant une grande énergie et de l’audace, de s’y maintenir assez longtemps pour réussir à entraîner la masse du peuple dans la révolution et à la rassembler autour de la petite troupe directrice. Pour cela, il fallait avant toute autre chose la plus stricte centralisation dictatoriale de tout le pouvoir entre les mains du nouveau gouvernement révolutionnaire. Et que fit la Commune qui, en majorité, se composait précisément de blanquistes ? Dans toutes ses proclamations aux Français de la province, elle les conviait à une libre fédération de toutes les communes françaises avec Paris, à une organisation nationale qui, pour la première fois, devait être effectivement créée par la nation elle-même. Quant à la force répressive du gouvernement naguère centralisé l’armée, la police politique, la bureaucratie, créée par Napoléon en 1798, reprise depuis avec reconnaissance par chaque nouveau gouvernement et utilisée par lui contre ses adversaires, c’est justement cette force qui, selon les blanquistes, devait partout être renversée, comme elle l’avait déjà été à Paris. La Commune dut reconnaître d’emblée que la classe ouvrière, une fois au pouvoir, ne pouvait continuer à se servir de l’ancien appareil d’État ; pour ne pas perdre à nouveau la domination qu’elle venait à peine de conquérir, cette classe ouvrière devait, d’une part, éliminer le vieil appareil d’oppression jusqu’alors employé contre elle-même, mais, d’autre part, prendre des assurances contre ses propres mandataires et fonctionnaires en les proclamant, en tout temps et sans exception, révocables. En quoi consistait, jusqu’ici, le caractère essentiel de l’État ? La société avait créé, par simple division du travail à l’origine, ses organes propres pour veiller à ses intérêts communs. Mais, avec le temps, ces organismes, dont le sommet était le pouvoir de l’État, s’étaient transformés, en servant leurs propres intérêts particuliers, de serviteurs de la société, en maîtres de celle-ci. On peut en voir des exemples, non seulement dans la monarchie héréditaire, mais également dans la république démocratique. Nulle part les politiciens » ne forment dans la nation un clan plus isolé et plus puissant qu’en Amérique du Nord, précisément. Là, chacun des deux grands partis qui se relaient au pouvoir, est lui-même dirigé par des gens qui font de la politique une affaire, spéculent sur les sièges aux assemblées législatives de l’Union comme à celles des États, ou qui vivent de l’agitation pour leur parti et sont récompensés de sa victoire par des places. On sait assez combien les Américains cherchent depuis trente ans à secouer ce joug devenu insupportable, et comment, malgré tout, ils s’embourbent toujours plus profondément dans ce marécage de la corruption. C’est précisément en Amérique que nous pouvons le mieux voir comment le pouvoir d’État devient indépendant vis-à-vis de la société, dont, à l’origine, il ne devait être que le simple instrument. Là, n’existent ni dynastie, ni noblesse, ni armée permanente à part la poignée de soldats commis à la surveillance des Indiens, ni bureaucratie avec postes fixes et droit à la retraite. Et pourtant nous avons là deux grandes bandes de politiciens spéculateurs, qui se relaient pour prendre possession du pouvoir de l’État et l’exploitent avec les moyens les plus corrompus et pour les fins les plus éhontées ; et la nation est impuissante en face de ces deux grands cartels de politiciens qui sont soi-disant à son service, mais, en réalité, la dominent et la pillent. Pour éviter cette transformation, inévitable dans tous les régimes antérieurs, de l’État et des organes de l’État, à l’origine serviteurs de la société, en maîtres de celle-ci, la Commune employa deux moyens infaillibles. Premièrement, elle soumit toutes les places de l’administration, de la justice et de l’enseignement au choix des intéressés par élection au suffrage universel, et, bien entendu, à la révocation à tout moment par ces mêmes intéressés. Et, deuxièmement, elle ne rétribua tous les services, des plus bas aux plus élevés, que par le salaire que recevaient les autres ouvriers. Le plus haut traitement qu’elle payât était de 6 000 francs. Ainsi, on mettait le holà à la chasse aux places et à l’arrivisme, sans parler de la décision supplémentaire d’imposer des mandats impératifs aux délégués aux corps représentatifs. Cette destruction de la puissance de l’État tel qu’il était jusqu’ici et son remplacement par un pouvoir nouveau, vraiment démocratique, sont dépeints en détail dans la troisième partie de La Guerre civile. Mais il était nécessaire de revenir ici brièvement sur quelques-uns de ses traits, parce que, en Allemagne précisément, la superstition de l’État est passé de la philosophie dans la conscience commune de la bourgeoisie et même dans celle de beaucoup d’ouvriers. Dans la conception des philosophes, l’État est la réalisation de l’Idée » ou le règne de Dieu sur terre traduit en langage philosophique, le domaine où la vérité et la justice éternelles se réalisent ou doivent se réaliser. De là, cette vénération superstitieuse de l’État et de tout ce qui y touche, vénération qui s’installe d’autant plus facilement qu’on est, depuis le berceau, habitué à s’imaginer que toutes les affaires et tous les intérêts communs de la société entière ne sauraient être réglés que comme ils ont été réglés jusqu’ici, c’est-à-dire par l’État et ses autorités dûment établies. Et l’on croit déjà avoir fait un pas d’une hardiesse prodigieuse, quand on s’est affranchi de la foi en la monarchie héréditaire et qu’on jure par la république démocratique. Mais, en réalité, l’État n’est rien d’autre qu’un appareil pour opprimer une classe par un autre, et cela, tout autant dans la république démocratique que dans la monarchie ; le moins qu’on puisse en dire, c’est qu’il est un mal dont hérite le prolétariat vainqueur dans la lutte pour la domination de classe et dont, tout comme la Commune, il ne pourra s’empêcher de rogner aussitôt au maximum les côtés les plus nuisibles, jusqu’à ce qu’une génération grandie dans des conditions sociales nouvelles et libres soit en état de se défaire de tout ce bric-à-brac de l’État. Le texte que nous publions ici est un large extrait du texte original de la traduction de la préface d’Engels rédigée en 1891. Nous avons procédé à quelques coupures mineures à l’intérieur de celui-ci et avons redécoupé certains paragraphes pour plus de confort de lecture. Les titres sont de la rédaction. Notes Michèle Camus, Le 18 mars 2014 Vive la Commune ! Vive la Sociale ! », Les Amies et Amis de la Commune de Paris 1871, 6 mai 2014. Karl Marx, La Guerre civile en France, Paris, Éditions sociales. Voir Denis Cosnard, Légende noire’ contre légende rouge’ la difficile commémoration des 150 ans de la Commune de Paris », Le Monde, 19 février 2021. Les élections du 26 mars 1871 », Les Amies et Amis de la Commune de Paris 1871, 6 mai 2014. Il s’agit de Louis-Napoléon Bonaparte qui, à la suite du coup d’État du 2 décembre 1851, met fin à la Deuxième République française, restaure l’Empire et devient Empereur des Français sous le nom de Napoléon III. Auguste Blanqui 1805-1881 est un révolutionnaire français. Adepte d’une espèce de socialisme utopique et partisan d’un volontarisme révolutionnaire de type putschiste, il préconise que la prise du pouvoir doit être le fait d’hun petit groupe de militants déterminés. Dans les limites fixées ici par Engels, les blanquistes ont joué un rôle déterminant pendant la Commune de Paris. Édouard Vaillant 1840-1915 est un dirigeant de la Commune de Paris, proche du blanquisme, en contact notamment avec Marx. Pierre-Joseph Proudhon 1809-1865 est un théoricien du socialisme libertaire dont les thèses furent régulièrement contredites par Marx. Il influença de nombreux militants de la Commune. Possibilistes en référence au courant socialiste réformiste dont les partisans se regroupèrent dans les années 1880 autour de Paul Brousse, opposé au programme proposé par Jules Guesde.
Pour le cent cinquantième anniversaire de la Commune de Paris, nous avons accroché aux Arcades du Gua une exposition qui sera visible tous les jours jusqu’au
150 ans - 1871-2021, 150e anniversaire de la Commune de ParisHistoire, mémoires, combats, débatsAuteur Ouvrage collectif – Éditeur IRELP Résumé Ce ne fut plus dans le domaine des idées qu’une autre société se construisait mais dans le réel. La sauvage répression qui en suivit fut la réponse de l’Ordre, clérical et rien n’y fait. La Commune a bouleversé la question de l’ pouvoirs en place ont tout fait pour que le 150e anniversaire soit occulté, utilisant sans vergogne aucune le prétexte de la pandémie. Le colloque prévu par l’IRELP Institut de Recherches et d’Etudes de la Libre Pensée ne put avoir lieu. Mais nous avions décidé d’honorer la Commune !Nous publions donc dans ce volume les communications qui auraient dû être prononcées à ce colloque. Nous y avons ajouté les messages des associations amies ainsi que des éléments extraits de nos archives, y compris des publications de la Commune. Des études et des textes de la Fédération nationale de la Libre Pensée complètent notre ouvrage qui se devait de terminer par l’évocation de la belle journée du 29 mai 2021. 150 ans après, la Commune est vivante ! [source éditeur] • Format 15 x 24 cm • Nombre de pages 239
Le150 e anniversaire de la Commune de Paris, après celui de la guerre franco-prussienne de 1870 est l’occasion de revenir sur un événement aujourd’hui peu enseigné

Par Elodie D. Publié le 21 mars 2021 à 18h17 La Ville de Paris célèbre le 150e anniversaire de la Commune, du 18 mars au 27 mai 2021, dates du soulèvement populaire historique. Evénement majeur du cycle, le graphiste Dugudus présente une exposition itinérante de 50 personnages de la Commune en taille réelle, du militant aguerri à l'intellectuel, sans oublier les ouvriers anonymes. "Nous la Commune" était à voir square Louise Michel 18e le matin du 18 mars, puis se déplacera ensuite sur les grilles de l'Hôtel de Ville, aux Buttes Chaumont et gare de Gare de l'Est, du 2 avril au 27 mai 2021. Ils ont été repéré ce jeudi 18 mars 2021, les 50 personnages de Dugudus installés square Louise Michel devant le Sacré Coeur, un lieu empli de symbolique, pour lancer le coup d'envoi de 72 jours de commémoration de la Commune de Paris. Les 50 communards en taille réelle jouent le rôle d'ambassadeurs itinérants des communards dans Paris, puisqu'ils seront accrochés devant l'Hôtel de Ville du 2 avril 2021 au 18 avril 2021, puis devant la gare de l'Est du 20 avril 2021 au 7 mai 2021, avant la mairie du 19e, face au parc des Buttes Chaumont, du 11 mai 2021 au 27 mai 2021. Pour les réaliser, le graphiste a utilisé du dibond, une structure métallique, afin de permettre une exposition en extérieur. L'artiste a puisé dans les archives, pour coller aux détails historiques des vêtements et costumes, notamment de gardes nationaux. Si les visages sont réalistes, on retrouve aussi un Gavroche, personnage de Victor Hugo. À lire aussiLes expositions d'août 2022 à Paris et en Ile-de-France à ne manquer sous aucun prétexteQue faire ce week-end à Paris avec les enfants, ces 20 et 21 août 2022Les musées et monuments gratuits ce dimanche 4 septembre 2022 à ParisPour les accompagner, l'historien Hugo Rousselle a rédigé des textes présentant ces communards célèbres – comme le peintre Gustave Courbet, l'écrivain Jules Vallès, le photographe Nadar – et d'autres anonymes. Laurence Patrice, adjointe PCF d'Anne Hidalgo chargée de la mémoire et du monde combattant, précisait au JDD "vouloir montrer l'expérience de démocratie sociale qui a eu lieu pendant ces quelques semaines. Les Parisiennes et Parisiens ont pris des décisions qui ont encore un écho aujourd'hui, comme l'égalité salariale entre femmes et hommes, la séparation de l'église et de l'Etat, la réquisition de logements libres."

Lesarchives par sujet : messe anniversaire pour suzanne gouanvic -Garonne Hautes-Pyrénées Hauts-de-Seine Hérault Ille-et-Vilaine Landes Lozère Manche Nord Oise Paris Pas-de-Calais Puy-de-Dôme Pyrénées-Atlantiques Rhône Tarn Territoire de Belfort France entière. Précédent 16 171819 20 Suivant SPECTACLE CONTÉ DE LA BÊTE DU À l’occasion du 150e anniversaire de la Commune de Paris, le Ciné-Carma propose une mise en ligne du film de Peter Watkins, dans une version restaurée de 3h37. Le site de la Carmagnole, qui participe à l’organisation de ce 150e anniversaire, a annoncé la mise en accès VOD du film La Commune Paris, 1871 de Peter Watkins, sorti en 2000. Le cinéaste britannique bouscule ici les conventions du film historique et propose d’engager un dialogue avec le spectateur. Loin d’être une reconstitution classique de cet événement historique, le film reflète davantage les problématiques politiques et sociales contemporaines. >> À lire aussi La Commune Un film politique culte Le film fut d’abord diffusé en deux parties sur Arte avant de sortir bien plus tard au cinéma, dans une version plus courte. Historien et spécialiste de la Commune, Jacques Rougerie considère ce film “comme l’œuvre cinématographique la plus accomplie et la plus remarquable sur la Commune, dont elle restitue extraordinairement le climat, avec une fidélité historique remarquable.” La Commune Paris, 1871 sera accessible du 18 mars au 28 mai 2021, sur les plateformes de Ciné-Carma et Ciné-Mutins, pour une somme de 2 euros 50. Potemkine propose également de redécouvrir le film dans un coffret spécial de Henri Guillemin, comprenant 3 DVD ainsi que son livre “Réflexions sur la Commune”. >> À lire aussi “Les Damnés de la Commune” Arte met à l’honneur les insoumis de 1871
Lesdeux mois d’initiatives du collectif 150 ans de la Commune de Paris en Isère ont trouvé un point d’orgue samedi 29 mai devant la MC2 à Grenoble. D’autres dates sont déjà programmées pour poursuivre les célébrations du 150è anniversaire.
International publié le 15/03/2021 Célébration du 150e anniversaire de la Commune de Paris Lydia Samarbakhsh, membre du Comité exécutif national, responsable du département International Cher-e-s camarades, cher-e-s ami-e-s, Je tiens tout d'abord à vous adresser le salut de la direction nationale du PCF et de ses membres, et à remercier très chaleureusement le Parti communiste de Grande-Bretagne et Robert Griffiths, son secrétaire général, ainsi que Liz Payne, John Foster, et Alex Gordon, président du Marx Memorial Library pour cette initiative et l'invitation qui m'a été faite d'y prendre la parole au nom du PCF. C'est pour nous tous un rendez-vous important car si la pensée et les travaux de Marx retrouvent ces dernières années une vigueur nouvelle dans le champ intellectuel, et particulièrement à l'université, ils restent un enjeu d'appropriation toujours plus large par les femmes et les hommes de notre temps et pour qui vise le dépassement des logiques d'exploitation, de domination et d'aliénation de l'ordre capitaliste existant. Ce jour anniversaire du décès de Karl Marx correspond en cette année 2021, vous l'avez souligné en décidant d'y consacrer notre rencontre, à un anniversaire important dans l'histoire du mouvement ouvrier international, le 150e anniversaire de la Commune de Paris, mais a lieu aussi dans un contexte mondial de pandémie et de crise sanitaire, économique, sociale, politique d'ampleur inédite mais qui favorise aussi des prises de conscience sur la nature et le sens du système capitaliste quelles qu'en soient les formes dans lesquelles nous y vivons où que ce soit dans le monde. En France, ce 150e anniversaire se déroule un peu moins de trois ans après un mouvement lui aussi inédit et toujours sous-jacent, celui des Gilets jaunes » qui, sans le savoir pour beaucoup, reprit à son compte le slogan communard Le pouvoir au peuple », et qui, lui aussi, fut réprimé très violemment sur ordre du président Macron et de son ministre de l'Intérieur. Pour les classes dominantes françaises qui se sont plus volontiers émues des dégradations d'un monument public que des yeux et bras arrachés par les grenades et flashballs lancés sur les manifestant-e-s par la police, il n'est pas question de commémorer et encore moins de célébrer la Commune. C'est ainsi que l'un de nos historiens les plus réputés, Pierre Nora, répondit sans ciller sur les antennes d'une radio nationale à la question Faut-il commémorer le bicentenaire de Napoléon, et la Commune de Paris ? » Oui Napoléon, non la Commune ». Pour l'intellectuel de cour en tournée promotionnelle pour un livre de mémoires », la Commune aurait perdu sa charge subversive » tandis que Napoléon a une dimension tellement historique, qui a eu sur l'Europe une conséquence si positive, il a apporté la révolution dans les pays qu’il a conquis, il est l’héritier fondateur des institutions révolutionnaires. » Et la Commune ? Pas de dimension historique ? Pas de conséquence – positive, notons bien la nuance –, pas héritière non des institutions mais de la portée révolutionnaire de 1789 ou 1793 ?... Une, la bataille idéologique fait rage encore en ce 150e anniversaire ; elle se porte sur le front historique et la connaissance des faits, leur interprétation, et sur la ou les représentations de la Commune dans le champ mémoriel et donc politique. La commémoration de la Commune de Paris est un combat politique. La Commune conserve sa force propulsive » comme l'écrit mon camarade Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité, en ce qu'elle a pris, malgré tout, le temps de décider ce que les républicains mettront beaucoup de temps à mettre en œuvre, et pas toujours de façon élargie1 ». Tout ce qui caractérisa la Commune, elle qui dans son essence, fut dans son fond la première grande bataille du travail contre le capital » Jean Jaurès compose encore de nos jours les champs d'affrontement aigu entre forces du capital et forces du travail et de la création – qu'il s'agisse des enjeux sociaux, des modes et moyens de productions ou de l'enjeu du pouvoir et de la démocratie, qu'il s'agisse de la place et du rôle incontournable des femmes dans la société comme dans le mouvement révolutionnaire – et du potentiel émancipateur des luttes féministes pour dépasser l'ordre capitaliste, qu'il s'agisse de l'exigence d'internationalisme, de laïcité, de fraternité humaine et de paix. Karl Marx, lui, a vu la Commune surgir, se battre, être écrasée dans le sang ; il en a tiré des analyses, lui comme nombre de révolutionnaires socialistes et anarchistes de l'époque mais, lui, plus que n'importe lequel de ses contemporains et camarades de combat sans doute, hormis certainement Louise Michel, demeure le plus haï et le plus détesté des révolutionnaires par les classes bourgeoises et l’État bourgeois lui-même, encore aujourd'hui. Il en est de même pour la Commune de Paris. Malgré les 150 ans qui nous séparent de la Commune, elle représente l'épisode révolutionnaire le plus honni de la bourgeoisie française, et – avec la Révolution russe de 1917 – la plus calomniée par les bourgeoisies du monde entier, puisque c'est son pouvoir, son État, ses intérêts de classe qui y furent compromis par une masse » populaire consciente. La révolution communale, commencée par l'initiative populaire du 18 mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. C'est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l'exploitation, de l'agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la patrie ses malheurs et ses désastres. » Ces mots de la Déclaration au peuple français du 20 avril 1871, la bourgeoisie les avait parfaitement entendus ; elle y répondit et y répond encore par une haine de classe sans fard ; elle n'a pas besoin, elle ne veut pas, faire semblant. Ainsi l'ancien ambassadeur de France aux États-Unis ouvrit le bal sur Twitter, il y a 15 jours La Commune de Paris, c'est un insurrection armée contre une Assemblée qui vient juste d’être élue au suffrage universel, qui incendie par esprit de destruction les monuments de la ville, le tout sous l’œil de l’ennemi qui sable le champagne. » Résumé parfaitement farfelu sur le plan historique mais qui, sur le plan politique, vise un but précis que son collègue, actuel ambassadeur de France en Ukraine, Étienne de Poncins, s'empressa d'expliciter à qui n'aurait pas encore compris La Commune est aussi une préfiguration du totalitarisme communiste soviétique par la terreur et les massacres accomplis. Sur le plan politique, c’était une référence permanente de Lénine pour 1917. » Effectivement, il n'est pas faux d'y voir une préfiguration » – mais non du totalitarisme » dont il ne faut rien connaître des faits historiques pour le dire ainsi mais bien de l'enjeu central que Karl Marx énoncera très tôt avec clarté dans La guerre civile en France la classe ouvrière ne peut pas se contenter de s'emparer telle quelle de la machinerie d’État et de la faire fonctionner pour son propre compte. L'instrument politique de son asservissement ne peut servir d'instrument politique de son émancipation. » Dès lors, il est devenu impératif pour les classes dominantes d'imposer l'idée que la violence, la brutalité, le sang sont le fait des Communards – des forces du travail et de la création qui contestent l'ordre établi, de ceux qui cherchent à l'abolir, de ceux qui tentent l'édification d'un nouvel ordre social, défrichent des voies démocratiques nouvelles... – pas du côté de ceux qui cherchent, par tous les moyens, à entraver ce mouvement historique pour conserver leurs privilèges, et qui pour cela ont tué et sont prêts à tuer de nouveau. Bien sûr, le tweet de Poncins2 sert à justifier, à l'aune de la morale bourgeoise, la féroce répression du pouvoir à l'encontre de celles et ceux qui alors avaient osé monter à l'assaut du ciel ». Bien sûr, cela sert à rappeler qu'il en sera toujours ainsi et à imposer l'idée que les peuples en révolution, les communistes, d'hier ou d'aujourd'hui, sont, à l'aune de l'idéologie dominante, des destructeurs, et non des bâtisseurs. Mais cette représentation fallacieuse de diplomate en mal de reconnaissance a bien pour objectif essentiel de masquer le plus important c'était la guerre, rappelle Marx, et Paris ne pouvait cependant être défendu, sans armer sa classe ouvrière, sans l'organiser en une force effective et instruire ses rangs par la guerre elle-même. Mais Paris armé, c'était la révolution armée. Une victoire de Paris sur l'agresseur prussien aurait été une victoire du travailleur français sur le capitaliste français et ses parasites d’État. » La répression terrible des Versaillais, d'une exceptionnelle violence, qui s'abattit sur la Commune constitua pour les classes bourgeoises une sorte de soulagement et elles la firent durer autant que nécessaire pour se rassurer d'avoir éloigné tout danger. Elles semblaient s'être repues ad nauseam du sang de leurs adversaires tel un trophée macabre 10 000 morts de la Semaine sanglante de mai, plus de 4500 déportés en Nouvelle-Calédonie, près de trois cents condamnés aux travaux forcés et une centaine de condamnés à mort exécutés, la fuite en exil d'une dizaine de milliers de communards. Cette violence implacable du pouvoir bourgeois demeure en réalité mal assumée par lui-même et par ses représentants, aujourd'hui encore. Il lui faut l'enrober de morale, je l'ai dit, de religion aussi. Hier, afin que les Parisien-nes » mais surtout elle-même, en fait, se souvienne à jamais » de l'angoisse qui fut la sienne mais aussi, peut-être ? de sa jouissance inhumaine à tenter d'exterminer toute menace à son existence en tant que classe, la bourgeoisie se fit bâtir une imposante basilique surplombant Paris. Aujourd'hui encore, le pouvoir et l’État héritiers des Thiers et consorts, se doivent d'avilir leurs adversaires de classe pour obstruer toute alternative, pour diviser les forces du travail et de la création, pour justifier, enfin, la haine et la violence alors déchaînées contre ce mouvement populaire historique, ce Sphinx qui tourmenta si fort l'entendement bourgeois » pour reprendre les mots de Marx, et qu'ils déchaînent systématiquement dès que leur existence est remise en cause. Oui, la commémoration de la Commune de Paris est un combat politique et les 72 jours de cette révolution impromptue, ni voulue ni préparée3 » résonnent encore dans les mémoires et la conscience politique collective comme un phare d'espoir pour les opprimés et un spectre effrayant pour les possédants4 ». 1- Roger Martelli, Une place à part dans la mémoire » dans le Hors-série de l'Humanité, 150e anniversaire de la Commune de Paris Un espoir mis en chantier, mars 2021 L'aristocratie, d'Ancien Régime ou d'Empire, occupe encore des places de choix dans l'appareil d’État en France, particulièrement dans la diplomatie, et il n'est sans doute pas un hasard que l'ambassadeur de France en Ukraine se montre un farouche pourfendeur de l'ancienne Union soviétique au diapason de l'actuel gouvernement ukrainien et de l'extrême droite ukrainienne qui mène le jeu politique. C'est bien, de la part de la France, un signe fort de soutien au régime ukrainien Roger Martelli, Une place à part dans la mémoire », Hors-série de l'Humanité, Un espoir mis en chantier4- Éditorial de Patrick Le Hyaric, Hors-série de l'Humanité, Un espoir mis en chantier
Al’occasion du 150e anniversaire du tableau de Claude Monet, « Impression, soleil levant », le festival Normandie Impressionniste propose des « Nuits » Dimanche 28 mars 2021 à 820 Cette courte période de l'histoire de France 18 mars/28 mai 1871 est un des grands mythes français et au-delà et son héritage fait aujourd'hui encore débat. Pour les uns, la Commune était un repaire d'incompétents, pour d'autres elle est la 1e grande expérience de la classe ouvrière au pouvoir. Une histoire, 150 ans après, qui fait toujours débat Plusieurs Lorrains ont participé directement à ce mouvement, dans tous les camps. Jules Ferry, né à Saint-Dié en 1832, est alors député des Vosges et maire de Paris. Très anti-communard Ferry est un homme de l'ordre, il pousse Adolphe Thiers, chef du gouvernement, à faire récupérer les canons sur la butte Montmartre. Cette opération allume la mèche et déclenche la première grande insurrection de la Commune. Il est vrai que les Parisiens sont à bout, ils viennent de subir le siège des Prussiens et la famine et maintenant les mesures antisociales du gouvernement. Cette opération de récupération des canons, le 18 mars 1871, est menée par un autre Lorrain, le général Claude Lecomte, né à Thionville en 1817. C'est un échec, les soldats ne parviennent pas à reprendre possession des canons, ils sont encerclés par la foule en colère, certains soldats fraternisant avec la population. Le général Lecomte est capturé, la foule l'emmène, il est abattu d'un coup de fusil il est ainsi le premier mort officiel de l'histoire de la Commune de Paris. Georges Clémenceau, alors maire du XVIIIe arrondissement de Paris, pourtant anti-Thiers et anti-Ferry, tentera de sauver le général, en vain. Les journaux, à l'époque, jouent un rôle considérable, dont Le Journal du Peuple, fondé par un journaliste anarchiste, Arthur Arnould, né à Dieuze en 1833. Il est aidé dans son aventure par Léon Noir, né en 1837 à Pont-à-Mousson, frère de Victor Noir. Eugène Pottier, auteur de L'Internationale, est un des rédacteurs du Journal du Peuple, ainsi que Victor Hugo et Aristide Briand. Alorsque la Ville de Paris lance les célébrations du 150e anniversaire de l’insurrection, l’histoire de la Commune de Paris, qui ne dura que soixante-douze jours, fait de nouveau l’objet de controverses politiques, explique à Londres The Guardian.

328 Copié Europe 1 08h24, le 22 novembre 2020Tous les samedis et dimanches dans la matinale week-end d'Europe 1, Laure Dautriche nous emmène à la rencontre de l'Histoire et du patrimoine français. Aujourd'hui, gros plan sur le 150e anniversaire de la Commune de Paris, un événement douloureux qui évoque une guerre entre Français en chroniques des jours précédents 21/11/2020 Un fossile de mammouth découvert à Clichy-la-Garenne 15/11/2020 Fermeture de l'aéroport de Tegel à Berlin la fin d'un lieu chargé d'histoire 14/11/2020 Les souvenirs de Nicole Bund, la filleule du Général de Gaulle

1871– 2021 : c’est le 150e anniversaire de la Commune. Certains veulent la commémorer, d’autre la célébrer. Tout le monde a bien saisi l’enjeu politique. Comment ne pas laisser le monopole du cœur aux barons du moribond Parti Socialiste qui veulent planter des araucarias, en hommage à la Vierge Rouge, Louise Michel condamnée au bagne en

Après "Les Mûres sauvages", "Agylus ou la métamorphose de l’être", "Roch et Carolina", Frédéric Cuillerier-Desroches, maire de Saint-Ay, publie un quatrième ouvrage, "La Victoire de la Commune". Ce récit, une uchronie, raconte ce qu’aurait pu être un autre scénario des 72 jours tragiques de la Commune de Paris, en 1871, si quelques erreurs stratégiques n’avaient pas été commises. L’auteur offre, également, un autre destin aux héros de la Commune, ceux de l’Histoire et ceux de l’histoire personnelle, croisés dans "Roch et Carolina". Comment est né ce projet d’écriture consistant en une reconstruction de l’histoire de la Commune de Paris ? "L’idée était déjà présente lorsque j’ai écrit mon précédent ouvrage, "Roch et Carolina", dans lequel les membres de ma famille ont subi de manière tragique les événements de 1871. J’ai alors analysé les mécanismes qui ont conduit à la défaite sanglante de la Commune et ceux qui auraient pu l’amener à la victoire. Et, en quelques mois, de juillet à décembre 2020, j’ai conceptualisé cette fiction alternative." Vous avez réécrit l’histoire de la Commune avec trois "Si…". "Mes lectures et mes recherches m’ont conduit à penser que les insurgés avaient commis trois erreurs stratégiques et, qu’en les corrigeant, je pouvais rendre la Commune victorieuse. Si Clémenceau avait pu empêcher l’exécution des généraux Lecomte et Clément-Thomas, ceux-ci auraient pu servir de monnaie d’échange pour obtenir la libération d’Auguste Blanqui, qui serait alors devenu l’un des "guides" de l’insurrection parisienne..." Nous laisserons le soin aux lecteurs de découvrir les deux autres erreurs stratégiques commises. En les "réparant", votre ouvrage donne une nouvelle destinée nationale à certains personnages. "C’est bien sûr le cas d’Auguste Blanqui qui, une fois libéré, aurait pris la tête de la révolution sociale et qui, même s’il était resté "un parmi le peuple, rien de plus", serait sans doute devenu l’inspirateur de grandes réformes. Il ne faut pas oublier tous les hommes et femmes fusillés, exécutés, emprisonnés dont le destin national fut ainsi anéanti. Tel Gustave Flourens, l’un des plus brillants défenseurs de la Commune, l’un des "fers de lance" de l’insurrection du 18 mars, professeur au collège de France à 25 ans, dont le destin aurait pu être remarquable dans le cadre de la Troisième République naissante et qui fut passé par le sabre du capitaine Desmarets dès le 3 avril 1871. Tel, encore, Louis Rossel, partisan de la poursuite du combat contre les prussiens, chef d’État-major de la Commune, délégué à la guerre, soucieux de la formation des troupes, de leur discipline et de leur armement, et qui fut fusillé à 27 ans, le 28 novembre 1871." Grâce à la victoire de la Commune que vous imaginez, la République sociale avec ses valeurs advient avec plusieurs dizaines d’années d’avance ? "La Commune était porteuse de grandes réformes, déjà initiées par les révolutionnaires de 1848. On y trouve en germe la liberté syndicale, la liberté d’association, de réunion, la liberté de la presse, la réduction de la journée de travail à 10 heures, la séparation de l’Église et de l’État qui n’adviendront que plus tard. Sans oublier l’École publique, laïque et obligatoire jusqu’à l’âge de 13 ans, protégeant ainsi les enfants du travail en usine pour certains dès 8 ans." Votre fiction réconcilie Paris et la Province et prône une République assise sur les communes ? "J’imagine, dès 1871, un rêve, une République des communes investies, grâce à la légitimité du suffrage universel, d’une très large autonomie et d’une liberté de gestion et d’action, exerçant un pouvoir proche des citoyens." On retrouve ici les héros familiaux de "Roch et Carolina" comme Pietro. On y croise aussi un certain Frédéric Desroches. Quel rôle joue-t-il ? "Pietro, en réalité fusillé avec les siens le 24 mai 1871, devient un héros de la Commune. Quant à Frédéric Desroches, seul personnage fictif, il porte, au nom de l’auteur, le scénario alternatif." Frédéric Cuillerier, pourquoi réécrire l’Histoire ? "Réécrire l’Histoire permet de corriger les erreurs du passé, de montrer qu’il aurait pu y avoir un autre chemin. De fonder le déroulement des événements sur le dialogue, la conciliation, afin qu’ils l’emportent sur le conflit sanglant. "La Victoire de la Commune", c’est un appel que je lance pour privilégier le dialogue au lieu de la violence, un appel à la Sagesse des dirigeants." Pratique. "La Victoire de la Commune", de Frédéric Cuillerier, aux éditions Sdi, est disponible au prix de 20 €, à Saint-Ay à la Maison de la presse ; à Beaugency, à la librairie Le chat qui dort ; et dans les librairies orléanaises Les Temps Modernes et Chantelivre, ou sur le site de l'auteur.

Endirect : Rencontre sur le 150e anniversaire de la Commune de Paris. 1871/2021, la commune a 150 ans : comme un espoir mis en chantier. Actualité publié le 10 mai. 2021. Lire la suite. Repère revendicatif n° 12 : Droit à un salaire. La CGT propose le droit à un salaire ou traitement répondant aux besoins avec la garantie d’un véritable déroulement
Rencontre Montreuil 11 mai 2021 Table-ronde dans le cadre du 150e anniversaire de la Commune de 1871, animée par Gilbert Garrel, président de l’IHS CGT. Présentation Dans le cadre du 150e anniversaire de la Commune de 1871, la CGT et l’IHS CGT ont organisé le 11 mai 2021 une table-ronde en présence de plusieurs auteur-e-s. Avec la participation de Michèle Audin, mathématicienne et écrivaine ; Ludivine Bantigny, historienne et Roger Martelli, historien, président des Amies et Amis de la Commune de Paris. Regarder et écouter la table-ronde Lire un autre article
Cettecourte période de l'histoire de France (18 mars/28 mai 1871) est un des grands mythes français (et au-delà) et son héritage fait aujourd'hui encore débat. Pour les uns, la Commune mars 18, 2021 150 ans de la Commune de Paris Rosa-Luxemburg-Stiftung Le début d’un nouveau monde ? Le 18 mars, date du 150e anniversaire de la proclamation de la Commune de Paris, la Fondation Gabriel Péri Paris et la Rosa-Luxemburg-Stiftung Berlin ont organisé un événement en ligne au cours duquel des historiens et des hommes politiques allemands et français ont discuté de leurs perspectives sur cet événement historique mondial. Les expériences et l’héritage de la Commune ont été inscrits dans l’histoire du mouvement ouvrier, mais aussi dans les histoires nationales respectives de la France et de l’Allemagne. Entre les trois panneaux, des documents et des contributions artistiques ont été présentés, témoignant de l’impact culturel de cet événement historique, qui aujourd’hui n’est trop souvent mentionné qu’en passant. L’idée est née au printemps dernier alors que Paris s’apprêtait à célébrer le 150e anniversaire de la Commune de Paris (NDLR : dont Montmartre a été le premier théâtre). Il ne s Cette année se déroule le 150e anniversaire de la Commune de Paris, ce mouvement insurrectionnel, qui se déroula, essentiellement, dans la capitale, et constitua un moment clef de l'Histoire, un espoir, bref mais intense, d'émancipation, de transformations sociales, et de revendications politiques, pour combattre les relents réactionnaires et rétrogrades de certains dirigeants de l'époque. L'intérêt de la Commune fut double, à l'époque d'une part, témoigner de l'injustice notable de certaines politiques menées, au moment de l'Empire; d'autre part, constituer une source d'inspiration décisive pour de nombreux mouvements sociaux et pour la gauche, en France et dans le monde, dans les décennies et le siècle qui s'en sont suivies, pour penser des politiques de transformations sociales, dont se revendiquent encore aujourd'hui de nombreux citoyens. Jean Pierre Azéma et Michel Winock, dans "Les Communards", Le Seuil 1964, collection Tempus, et Édith Thomas, dans "les Pétroleuses", Gallimard, 1963, collection Folio, nous retracent, de manière historique, avec toute la minutie et la précision chronologique qui s'imposent, le déroulement, en quelques mois, de ce mouvement social très intense, dont le prétexte prétexte fut, dans le paysage politique, la guerre entre la France et la Prusse. La capitulation de la première, et l'incurie des dirigeants de l'époque, dont Adolphe Thiers, notamment, dont la politique ne se démarquaient pas vraiment de la politique impériale et impopulaire de Napoléon 3. Du 19 Juillet 1870, date de la déclaration de guerre entre la France et la Prusse, jusqu'à l'écrasement de la Commune de Paris, qui prit fin le 28 Mai 1871, se trouve expliquées les causes de ce renversement inédit et soudain des valeurs, en phase avec les idéaux et les débats intenses qui agitèrent la Révolution Française, mais également les forces politiques de gauche en mouve-ment, pendant cette période. Si la République fut proclamée le 4 Septembre, les conditions de la capitulation humiliante, le 28 Janvier 1871, consentie par l'armée française, qui dut céder 5 millions de francs, ainsi que l'Alsace et la Lorraine, et les conditions de siège effroyables subies par la population parisienne, et l'incapacité manifeste du gouvernement de l'époque à prendre des mesures fortes pour soulager le peuple de Paris d'une famine endémique et du froid hivernal, causèrent cette révolte irrépressible et décisive des forces de progrès contre les puissances réactionnaires. Ainsi, une "chambre conservatrice", après des élections, se met en place, mais l'idée de la Commune avait germé, dès les premiers pas de la proclamation de la République, pour marquer une rupture nette et franche avec l'Empire. Le gouvernement très vite se refuse à prendre la mesure de la situation, et n'organise pas la "réquisition" alimentaire pourtant nécessaire, se refuse à prononcer un "moratoire" indispensable sur les loyers, et impose la remise de ceux-ci à des "commerçants ruinés". Pire même, le rationnement s'organise cyniquement par le marché noir de fait, qui rend l'accès alimentaire inaccessible aux plus démunis, alors que des zones d'abondance scandaleuses persistent paradoxalement localement. De la sorte, le pouvoir réactionnaire de Thiers, pourtant élu le 2 Février, se retrouvera, très vite chassé à Versailles, incarnation symbolique de l'Ancien Régime liberticide, là où s'était installé les prussiens, devant lesquels il avait si vite capitulé. Michel Winock et Jean Pierre Azéma, d'une part, Édith Thomas, de l'autre, retracent les évènements qui permirent brièvement aux communards et communardes, de prendre le contrôle des opérations et proposer des transformations révolutionnaires, dans le débat public, tant dans le domaine social, mais aussi éducatif, économique, et dans la vie citoyenne. Cet exercice de "démocratie directe", telle que Rousseau l'avait envisagé dans le "Contrat Social", fut expérimenté par les communards de la constitution de la Garde Nationale, qui marcha, une première fois sur l'Hôtel de Ville, le 28 Janvier, jusqu'à la fin de cette expérience de démocratie citoyenne, le 28 Mai, en passant par la prise décisive de l'Hôtel de Ville, le 18 Mars, les parisiens connurent un épisode inédit d'expression et d'intense activité démocratiques, avec la présence de membres élus, la constitution de commissions finances, éducation, guerre, etc, et la création de clubs en tous genres foisonnant comme pendant la période la plus active de la Révolution française "Union des femmes", "comité de vigilance des femmes de Montmartre", le "club des prolétaires". Cette agitation fut propice à de nombreux débats auxquels se livrèrent les communards, et le caractère spontané et horizontal de ces débats en donnèrent un caractère démocratique et révolutionnaire. Les discussions portèrent notamment sur l'orientation socialiste ou anarchiste ou autoritaire, voire dictatoriale à donner à ce mouvement social, et sur la nécessité d'organiser les libertés publiques et/ou de les réprimer. La Commune de Paris retrouva ainsi les grandes lignes de discussion qui agitèrent la Révolution française, et notamment les grandes lignes de fracture entre les "montagnards", nécessairement "jacobins", et partisans d'une République "une et indivisible", et les girondins, partisans, au contraire, d'une "vision locale, décentralisée, autonome du pouvoir central", différenciée, telle que se réclamait finalement le mouvement communaliste. D'autre part, la Commune de Paris fit émerger des personnalités très diverses, donnant une place importante et une expression remarquable, à l'ensemble des catégories socioprofessionnelles de la population, dans toutes leur diversité ainsi Charles Delescluze, montagnard d'âge mûr, cherchait à s'inspirer de la Constitution de 1793, et prônait la nécessité de manifester à "mains nues" contre l'ennemi versaillais, probablement par idéalisme. Ou encore Eugène Varlin, "l'ouvrier relieur", qui participa à des grèves, tout en adhérant à "l'Internationale de 1864". Ou encore Jules Vallès, l'écrivain, et fils d'intellectuels, engagé, politiquement, dès le coup d'État de 1851, et auteur d'une trilogie biographique, "l'enfant", "le bâchelier", "l'insurgé", témoignant de son engagement pour la Commune de Paris. Ou encore le poète Jean Baptiste Clément, auteur du "Temps des Cerises", et en l'honneur duquel le chanteur Jean Ferrat fit une chanson. Mais encore, le peintre réaliste Gustave Courbet, qui proposa d'abattre la Colonne Vendôme, symbole, selon lui, de l'oppression impériale. Enfin Blanqui, athée et partisan d'une école laïque, gratuite et obligatoire. Entre les mesures d'urgence qui s'imposèrent pour soulager la souffrance du peuple de Paris moratoire d'un ou de plusieurs loyers pour les parisiens, du fait de la situation alimentaire et sanitaire catastrophique, la distribution de pensions de veuvage aux femmes des membres de la garde nationale tués dans les combats, distribution gratuite des biens cédés au Mont de Piété, aux indigents, la Commune fut également l'occasion de discussions acharnées sur la volonté de pratiquer la "séparation de l'Église et de l'État", avec la volonté de retirer aux congrégations religieuses, le monopole de l'enseignement notamment, et de s'orienter progressivement vers un État laïc, ce qui annonçait les lois de Jules Ferry, et la loi de 1905. De même, de nombreuses questions furent débattues, sans être résolument, comme la nécessité d'élargir la "liberté de la presse" ou de la restreindre, notamment vis-à-vis des journaux "réactionnaires". La nécessité de donner au nouveau pouvoir une orientation volontairement autoritaire, comme le souhaitaient les courants communistes, ou au contraire une orientation libertaire courants socialistes, anarchistes. Enfin, outre cette relative liberté et spontanéité des discussions entreprises, dans cet exercice de démocratie directe inédite, la diversité des acteurs en présence, et l'absence de système pyramidal qui y prévalait, la Commune se caractérise également, de manière singulière, par le poids pris par l'engagement décisif des femmes. Si celles-ci durent affronter, pendant ce mouvement social, les préjugés inexcusables de la presse versaillaises qui les décrivaient comme des personnes "avides de sang", "animées par la paresse", mais également par le regard condescendant de leurs collègues insurgés masculins, comme "Marx", qui bien que n'étant pas présent sur place, et commentant l'évènement politique de l'extérieur, voient dans l'engagement des communardes des "cocottes ayant retrouvé la piste de leurs protecteurs, à savoir, la famille, la religion, et surtout la propriété", elles ne lésinèrent pas néanmoins sur l'engagement citoyen si la Commune ne porta pas précisément au devant de la scène des revendications féministes proprement dit, hormis la nécessité de se déclarer partisan du travail des femmes, comme Marx, à la différence de Proudhon, qui y était opposé, ou encore la nécessité de favoriser une dignité salariale pour la gente féminine, voire de promouvoir l'égalité salariale avec les hommes, pour endiguer le phénomène de la prostitution notamment, les femmes furent très engagées dans la protection des populations impliquées dans les combats les clubs féminins regorgeaient d'ambulancières, de lingères, de cantinières, volontaires pour porter secours aux populations en difficulté. Là encore, c'est la diversité des actrices en présence dans ce mouvement social, et son caractère volontiers horizontal qui est singulier et caractéristique. Une figure "héroïque", néanmoins se distingue tout particulièrement Louise Michel, à la fois institutrice, oratrice, et soldate, ainsi qu'ambulancière elle sauva un communard sur la butte Montmartre, là où naquit le mouvement communaliste, participa à la sauvegarde des blessés place de la Concorde, lors de l'offensive de Thiers et des versaillais, pendant la semaine sanglante, et elle prit plusieurs fois le fusil, pour tuer des adversaires. À tel point que Victor Hugo lui consacra, en hommage, un poème, "viro Major", la décrivant comme un Enjolras féminin volontaire et déterminé dans la mêlée parisienne. Néanmoins, d'autres figures féminines s'illustrèrent pendant la Commune, comme la journaliste féministe André Léo, qui revendiqua l'instruction ainsi que la liberté de la presse, et plus généralement la Défense des Droits et des Libertés, et faisant l'éloge, dans "la sociale", son journal, des femmes prêtant mains fortes aux combattants de la Commune. Ou encore Marguerite Tinayre, femme écrivaine engagée, qui embrassa, pendant la Commune, la cause du socialisme. Ou encore Julie Daubié, engagée dans la Commune, et première femme reçue au baccalauréat, ce qui témoignait de la volonté des femmes de s'occuper de l'administration des choses, en s'élevant par l'instruction, l'éducation. Enfin, du point de vue de la violence, le bilan est nuancé, même si l'on doit constater l'implacable répression dont furent victimes les forces communardes par la contre-offensive versaillaise de Thiers, pendant la semaine sanglante, où l'on compta entre "15 000 à 25 000 morts" communards, la plupart fusillés, comme ceux du mur des fédérés, au Père La Chaise, notamment, ou encore la répression qui marqua les combats à La Butte aux Cailles, dernier bastion de Résistance. Certes, les communards ont commis quelques actes répréhensibles, comme les incendies qui occasionnèrent des dégâts à l'hôtel de ville, aux Tuileries, notamment, et quelques otages éliminés, mais c'est sans commune mesure avec l'effroyable répression qui s'en est suivie. 10 000 condamnations, notamment, des condamnations à mort, des déportations en Nouvelle Calédonie eurent lieu, comme celle de Louise Michel, qui trouva alors l'occasion d'exercer ses talents d'institutrices auprès des populations indigènes locales, en apprenant leur culture, proche de la Nature, et put ensuite revenir en France, après l'instauration de la loi d'amnistie de 1880. Mais le mouvement communaliste se caractérisa également, du point de vue tactique et stratégique par un certain angélisme, que critiqua Marx, qui regretta que les communards, trop légalistes, ne réquisitionnent pas la banque de France, et préfèrent négocier avec elle, ou ne marchent pas sur Versailles pour anéantir et/ou neutraliser définitivement leurs adversaires, donnant l'occasion à ces derniers d'organiser la riposte et des représailles décisives. Enfin, si la Commune fut un mouvement local, essentiellement parisien, il essaima brièvement en province Toulouse, Lyon, Narbonne, Saint Étienne, mais fut bien vite neutralisé, par manque d'organisation, et du fait des manoeuvres insidieuses de Thiers. L'anniversaire des 150 ans de la Commune est donc l'occasion de réaliser un bilan et de reconstituer un témoignage historique exemplaire de ce mouvement social unique dans l'histoire du mouvement ouvrier, pour péréniser la mémoire et la conscience citoyenne en France et dans le monde, en faveur de forces de progrès et de transformations sociales. "Les communards" de Jean Pierre Azéma et Michel Winock, Le Seuil 1964, collection Tempus, 1 volume, 187 p."Les Pétroleuses", d'Édith Thomas, Gallimard 1963, collection Folio histoire, 1 volume, 394 p. AgendaParis Les 150 ans de la Commune de Paris du 18 mars au 28 mai 2021 Jardins, jardin aux Tuileries du 3 au 6 juin 2021 Salon international de Publié le 27 mai 2021 à 15h00 Alain Pennec, président de l’association Histoire et patrimoine de Kemperle, a retrouvé les traces de Quimperlois dans les rangs des Communards mais aussi des gardes versaillais qui ont réprimé ce mouvement. Archives Le Télégramme/Stéphane Guihéneuf Des Quimperlois ont participé à la Commune de Paris mais aussi à sa répression rappelle Alain Pennec, le président de l’association Histoire et patrimoine de Kemperle. À l’occasion du 150e anniversaire de la Semaine sanglante du 21 au 28 mai 1871, qui a écrasé la Commune de Paris et mis un terme brutal à ce soulèvement populaire, l’historien local Alain Pennec revient sur cet épisode de l’histoire de France qui a concerné quelques Quimperlois, mobilisés dans les rangs de l’insurrection ou de la répression. Du côté des Mobiles, il y avait des gardes quimperlois, âgés de 20 à 40 ans, encore disponibles pour renforcer, à l’automne 1870, l’armée régulière de la Loire contre les Prussiens ; puis au printemps 1871, souvent sous la direction de nobles comme Henry de Mauduit, pour lutter contre la Commune, dans les rangs de ceux appelés les Versaillais » », précise Alain Pennec. Mais on trouve aussi des Quimperlois, émigrés à Paris, du côté de la Commune. Des recherches rapides ont permis d’en retrouver quelques-uns. Marie-Élisabeth Borgne, née en 1847, dite la Borgne », couturière, déportée en Nouvelle-Calédonie en 1871, reléguée libérée en 1892, mariée en 1897 avec Paul Le Roy cultivateur né à Paris. Ils résidaient à Bourail. Son mari est mort en 1907 et elle-même est décédée rue Turbigo, à Nouméa. »Déportés en Nouvelle-Calédonie Jean-Marie Nicolas, né en 1835, demeurant à Paris, rue Salneuve 17e arrondissement est serrurier et communard », poursuit Alain Pennec. Jean-Baptiste Dubreil, né lui en 1842, est serrurier, habitant à Paris, rue du Boulet, dans le 12e arrondissement. Issu d’un milieu bourgeois marchand de vins en gros, ce célibataire avait déjà été condamné en 1861 et 1863 pour vol et coups. Le 19e conseil de guerre le condamna le 15 mars 1872 pour faits insurrectionnels » à la déportation dans une enceinte fortifiée ; embarqué à Brest, il arriva à Nouméa le 2 novembre 1872 et fut débarqué presqu’île Ducos. Amnistié le 8 mai 1879, il repartit pour la France le 1er novembre », énumère l’ en 2016 La Commune de Paris a rassemblé des gens venus de tout le pays, attirés par les gros chantiers d’urbanisme de Napoléon III. Paris a attiré aussi de nombreux partisans du changement politique, militants de gauche, Républicains… C’est pourquoi la répression de 1871 a décapité le mouvement ouvrier et laissé prospérer les Réactionnaires et les Modérés. Les dernières estimations aboutissent à plus de 5 000 morts et 45 000 personnes raflées au total par la Répression. 12 000 prisonniers seront amenés après leurs procès, notamment dans la rade de Brest, pour y être parqués sur douze pontons flottants à 80 par cages avant leur déportation en Nouvelle-Calédonie. Ce n’est que le 29 novembre 2016 que les victimes de la répression de la commune furent officiellement réhabilitées », résume Alain Pennec.
Lannée 2021 signe le 150e anniversaire de la Commune de Paris. Rarement un épisode aussi bref aura laissé une empreinte si grande. Et pas seulement en France. Dans un contexte tragique de défaite et
— 20 Mai 2021 — appel Cette année, nous commémorons le 150 e anniversaire de la Commune de Paris qui a eu lieu du 18 mars 1871 au 28 mai 1871. Suite au travail de recherche sur des femmes de la Commune, le GAF, Groupe d’Actions Féministes de Besançon vous invite à découvrir les portraits de ces communardes lors d’une manifestation le 28 mai, dernier jour de la Semaine sanglante. Ces portraits et autres affiches sur la Commune seront accrochés le long du parcours. La Chorale Rouge et Noir souhaitant aussi commémorer cette insurrection populaire, nous déambulerons ensemble. Ce sera l'occasion d'entendre des chants révolutionnaires écrits pendant ou sur la Commune. Vendredi 28 mai 2021, Rassemblement à 17h00 place Bacchus, Départ à 17h15 puis nous descendrons vers le centre ville Arrêts pont Battant, place de la Révolution, Place Pasteur, place du 8 septembre. Merci de faire passer l'info. Vive la Commune et les Communardes ! Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous .