🩧 Les 14 Techniques De Validation Naomi Feil

Laméthode de Naomi Feil à l'usage des familles : la validation, pour garder le lien avec un proche ùgé désorienté Item Preview

QuatriÚme de couverturePrésentation détaillée de la "validation", programme destiné à améliorer la prise en charge des personnes atteintes de démence sénile de type Alzheimer. L'auteur indique à tous ceux qui s'occupent de ces malades comment éviter les conflits et le stress en validant leurs sentiments plutÎt qu'en se focalisant sur leur désorientation.

Youcan visit our websites without giving any personal information. Whenever a website is called up, the web server merely automatically saves a so-called server log file, which contains, for example, the name of the requested file, your IP address, the date and time of the call, the amount of data transferred and the requesting provider (access data) and documents the call.
Les Editions Lamarre et Vicki de Klerk-Rubin, fille de Naomi Feil, prĂ©sentent la Validation, mĂ©thode de cette derniĂšre Ă  l’usage des familles, pour garder un lien avec le proche ĂągĂ© trois parties, l’ouvrage commence par la prĂ©sentation de ​“ce qui se passe pour les trĂšs vieilles personnes dĂ©sorientĂ©es” la maladie de type Alzheimer quand elle arrive, ce qui se passe dans les familles quand ça arrive, les principes de la Validation de Naomi Feil et notamment la rĂ©solution des derniĂšre tĂąches de la vie​.La seconde partie explique ​“comment communiquer avec un proche dĂ©sorientĂ© en six Ă©tapes” L’ouvrage explique comment 1. Se centrer sur soi, son ressenti, ses Ă©motions2. Observer Cet article est rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s agevillapro Pourquoi cette information est-elle payante ? Notre rĂ©daction se mobilise quotidiennement pour rĂ©aliser deux newsletters hebdomadaires et alimenter le site internet d'agevillagepro, dĂ©diĂ© aux professionnels du secteur, en informations techniques, dossiers d'actualitĂ© ou de fond.
Choisissezvotre tailleMarque : Tommy HilfigerGenre : HommeType de produit : ChemiseModĂšle : DM0DM118601BKColoris : 1Bk - BlackComposition : 100% coton. 0. Panier 0 Produit Produits (vide) Aucun produit 0,00 € Total produits TTC. Commander. Produit ajoutĂ© au panier QuantitĂ© x Total. Continuer mes achats Commander. LE TOP 3 DES VENTES PRIVÉES DE LA SEMAINE :
4e Ă©dition "Je dois rentrer pour nourrir mes enfants !" Je lui dis alors "Madame Kessler, vous ne pouvez pas rentrer chez vous. Vos enfants ne sont pas lĂ . Vous... Lire la suite 23,50 € Neuf Actuellement indisponible "Je dois rentrer pour nourrir mes enfants !" Je lui dis alors "Madame Kessler, vous ne pouvez pas rentrer chez vous. Vos enfants ne sont pas lĂ . Vous ĂȘtes maintenant Ă  la maison de retraite de Montefiore". Elle rĂ©pond "Je le sais, ne soyez pas idiote. C'est pour ça que je dois partir tout de suite. Je dois rentrer chez moi pour faire manger mes enfants". Aucune forme de rĂ©fĂ©rence Ă  la rĂ©alitĂ© ne parvient Ă  convaincre Madame Kessler. Elle se sent inutile dans une maison de retraite. Elle a besoin de retrouver son rĂŽle de maman de trois enfants et sa maison pour se sentir utile. Elle s'Ă©carte de moi en me pointant du doigt et marmonne "Qu'est-ce qu'elle en sait et pour qui elle se prend, celle-lĂ  !" RĂ©orienter les vieillards dĂ©sorientĂ©s vers la rĂ©alitĂ©, entrer dans leur jeu, parler d'autre chose... Quelle est la bonne attitude ? Dans ce livre, Naomi Feil nous expose les principes fondateurs de sa mĂ©thode, la Validation Therapy, basĂ©e sur une attitude empathique, respectueuse et authentique envers le vieillard dĂ©sorientĂ©. Reconnue et utilisĂ©e dans le monde entier, la Validation de Naomi Feil est une mĂ©thode d'accompagnement pour les personnes ĂągĂ©es atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de maladies apparentĂ©es. Ce livre est destinĂ© Ă  tous ceux qui prennent soin des grands vieillards dĂ©sorientĂ©s et les accompagnent au quotidien. La mĂ©thode Validation donne aux aidants les moyens d'ĂȘtre plus Ă  l'aise dans l'accompagnement de ces grands vieillards, qui expriment leurs sentiments sans retenue. La Validation accepte les individus tels qu'ils sont. Elle nous aide Ă  comprendre les raisons cachĂ©es derriĂšre les comportements et aide les personnes dĂ©sorientĂ©es Ă  atteindre leurs objectifs, et non les nĂŽtres. Date de parution 05/04/2018 Editeur Collection ISBN 978-2-7573-1011-3 EAN 9782757310113 Format Grand Format PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 186 pages Poids Kg Dimensions 14,8 cm × 21,0 cm × 1,2 cm
Uneintroduction et des expĂ©rimentations des 5 Ă©tapes de la mĂ©thode de validation de Naomi Feil; Les Recommandations de Bonnes Pratiques Professionnelles de l’HAS dans la prise en charge des patients atteints de dĂ©mence; Mise en place d’un plan d’application des acquis de la
MĂ©thode de la Validation, ou la thĂ©rapie par l’empathie La Validation est une mĂ©thode d’accompagnement des personnes ĂągĂ©es qui prĂ©sentent des signes de dĂ©sorientation. Conçue par Naomi Feil, cette mĂ©thode s’appuie sur des techniques de communication verbales et non verbales. L’objectif n’est pas tant de chercher Ă  analyser les propos de la personne que de dĂ©velopper une relation de confiance avec celle-ci, afin de pouvoir l’accompagner dans le respect de ses besoins et de son intĂ©gritĂ©, sans volontĂ© de contrĂŽle de la part de l’agent soignant. L’établissement a formĂ© de nombreux agents soignants et services supports aux Bases de la mĂ©thode Naomi Feil 6 jours de formation. Cela permet Ă  chacun de s’investir dans cette dynamique. Cinq soignantes ont Ă©galement Ă©tĂ© formĂ©es en tant que Praticiennes 14 jours de formation supplĂ©mentaires. Les Praticiennes ont pour mission d’accompagner les Ă©quipes au quotidien dans le dĂ©ploiement de la Validation. Une journĂ©e par mois, elles travaillent au plus prĂšs des Ă©quipes avec l’utilisation de supports vidĂ©o. Voici les noms des Praticiennes de l’établissement * Marina BABIN, InfirmiĂšre * Sylvie FROGER, Aide-Soignante * GaĂ«tane MORIN, Aide-Soignante * StĂ©phanie POIRIER , Psychologue * Nathalie BERNARD, Adjointe des cadres Les entretiens de Validation permettent de reconnaitre la personne en tant qu’ĂȘtre humain avec des besoins. L’objectif est de lui donner de la valeur et de donner du sens Ă  un comportement qui nous pose question. Ainsi reconnu dans son besoin, le rĂ©sident en sera plus apaisĂ©. PrĂ©sentation de la Quelques ressources utiles si vous souhaitez en apprendre d’avantage
 - Site officiel - Qui est Naomi Feil ? - Pour plus de dĂ©tails sur les techniques de communication employĂ©es - La Validation chez les personnes ĂągĂ©es atteintes de la maladie d’Alzheimer - Exemple d’un autre Ă©tablissement ayant formĂ© ses Ă©quipes Ă  la Validation Elleest aujourd’hui ĂągĂ©e de 82 ans, mais Naomi Feil, auteur de la Validation (approche des soins par la communication), est d’un dynamisme impressionnant. Pendant deux heures, oscillant Objectifs - dĂ©couvrir en quoi consiste la Validation fondements thĂ©oriques et comprendre les diffĂ©rentes phases de l'Ă©tape de “ rĂ©solution du passĂ© ”, tels qu'ils sont dĂ©finis par naomi feil de la phase 1 oĂč la personne est orientĂ©e la plupart du temps, Ă  la phase 4 oĂč la communication est Ă  peine perceptible, - se former Ă  la pratique de la Validation individuelle, intĂ©grer les techniques de communication adaptĂ©es Ă  chacune de ces phases - se prĂ©parer au test Ă©crit et pratique, en vue d'obtenir la certification de niveau 1 de l'institut de formation Ă  la validation VTI Descriptionprogramme Ă©tabli par l'institut de formation Ă  la validation VTI module 1 - apprendre les postulats de base et les fondements de la Validation, - acquĂ©rir l'attitude de base de la Validation l'empathie, observer le non verbal, Ă©couter la personne ĂągĂ©e, - approfondir l'Ă©tude des Ă©motions de base, des besoins humains fondamentaux utiles dans la pratique, - apprendre Ă  repĂ©rer les effets attendus de la Validation pour la personne ĂągĂ©e, pour le soignant. - acquĂ©rir par la pratique les techniques de communication employĂ©es dans la Validation, - Introduction aux 4 phases de la dĂ©sorientation, selon Naomi Feil, - apprendre Ă  observer les troubles du comportement de la personne ĂągĂ©e dĂ©sorientĂ©e et Ă  adapter nos attitudes, - apports thĂ©oriques sur la phase 1 la personne est orientĂ©e la plupart du temps, - dĂ©monstration pratique des techniques utilisĂ©es Ă  ce stade. travail intersession rencontrer rĂ©guliĂšrement pour des sĂ©ances de Validation une ou plusieurs personnes ĂągĂ©es en phase 1. module2 - module 3 - module 4- module 5 - rĂ©vision de la thĂ©orie des phases 1, 2, 3 et 4 de la dĂ©sorientation, Ă  partir des expĂ©riences Ă  chaque module, approfondissement d'une phase et apports thĂ©oriques sur la phase suivante - retour d'expĂ©rience sur les pratiques de l'intersession, - dĂ©monstration pratique et exercices Ă  propos des techniques utilisĂ©es dans les diffĂ©rentes phases. - jeux de rĂŽle. travail intersession entretiens avec une personne en phase 2, puis 3, puis 4. module5 test final en vue de la certification Conditions d'accĂšsAvoir accĂšs Ă  une institution ou Ă  un centre oĂč le participant pourra rencontrer des personnes ĂągĂ©es dites dĂ©mentes et mettre en pratique la Validation, entre chaque l’issue de la formationAttestation de formationRythmeTemps plein Amazonfr: naomi feil validation. Choisir vos prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de cookies . Nous utilisons des cookies et des outils similaires qui sont nĂ©cessaires pour vous permettre d'effectuer des achats, pour amĂ©liorer vos expĂ©riences d'achat et fournir nos services, comme dĂ©taillĂ© dans notre Avis sur les cookies. Nous utilisons Ă©galement ces cookies pour comprendre comment les

Naomi Feil et Vicki de Klerk animeront une journĂ©e de formation Ă  Paris le 17 mars 2017, l’occasion pour Naomi Feil de parler de la mĂ©thode de Validation qu’elle a dĂ©veloppĂ©e il y plus de 50 ans. Cette journĂ©e d’étude est destinĂ©e aux aidants, professionnels, familiaux ou bĂ©nĂ©voles, qui accompagnent des personnes ĂągĂ©es dĂ©sorientĂ©es en perte d’autonomie. Objectifs de la journĂ©e d’étude Cette journĂ©e d’étude a pour objectif de permettre aux participants d’identifier des aspects physiques, sociaux et Ă©motionnels qui engendrent les changements liĂ©s au vieillissement. Elle a Ă©galement pour vocation de dĂ©velopper un comportement professionnel ainsi qu’une attitude bienveillante vis-Ă -vis de la personne ĂągĂ©e en perte d’autonomie en toutes circonstances. Programme de la journĂ©e d’étude Qu’est-ce que la Validation? Le comportement spĂ©cifique au trĂšs grand Ăąge La sagesse du grand Ăąge Les principes de la Validation Les quatre phases de l’étape de RĂ©solution Une attitude de base l’Empathie Identifier les diffĂ©rentes phases de la RĂ©solution Les caractĂ©ristiques de la “mal-orientation” Les techniques verbales utilisĂ©es dans la Validation CaractĂ©ristiques de la “confusion temporelle” Les symboles RepĂ©rer le “sens prĂ©fĂ©rĂ©â€ Les techniques non verbales utilisĂ©es dans la Validation Exercices trouver la distance appropriĂ©e, Ă©tablir un contact oculaire et utiliser le ton de voix juste DiffĂ©rences entre maladie d’Alzheimer Ă  dĂ©but prĂ©coce et dĂ©mence sĂ©nile Informations pratiques Date Vendredi 17 mars 2017 de 8h30 Ă  17h00 Lieu Théùtre des Feux de la rampe, 34, rue Richer – Paris 9e Inscription en ligne sur le site dĂ©diĂ© ou sur place le jour J dĂšs 8h00. > TĂ©lĂ©charger le programme de l’évĂšnement Interactions du lecteur

2899. TĂ©lĂ©charger. Validation Ein Weg zum VerstĂ€ndnis verwirrter alter Menschen - ebook (ePub) Naomi Feil (Auteur), Vicki de Klerk-Rubin (Auteur) Naomi Feil hat fĂŒr den Umgang mit desorientierten alten Menschen die Methode der Validation entwickelt. Validation akzeptiert den Menschen so, wie er ist.
Validation mode d'emploiLa mĂ©thode en pratiqueReliure BrochĂ©Nbr de pages 254Dimension 16 x 24 cmPoids 540 grISBN 10 2361100819ISBN 13 9782361100810 Sur commande ExpĂ©diĂ© sous 4 Ă  8 jours Paiements sĂ©curisĂ©sCB Google/Apple Pay, ChĂšque, Ă  partir de 35€ en France mĂ©tropolitaineSatisfait ou remboursĂ© sous 14 jours ouvrĂ©sLa thĂ©rapie par la "Validation" est un moyen de communiquer avec les grands vieillards dĂ©sorientĂ©s. Conçue aux Etats-Unis par Naomi Feil, et largement rĂ©pandue dans le monde, cette mĂ©thode consiste Ă  "valider" les sentiments ou tes Ă©motions des personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type Alzheimer. LĂ  oĂč, face Ă  des propos incohĂ©rents ou des comportements inadaptĂ©s, nous sommes tentĂ©s de rĂ©agir ou de nous opposer, la "Validation" s'attache Ă  identifier, comprendre et approuver les sentiments et les besoins sous-jacents. Et cette dĂ©marche fondĂ©e sur l'empathie et la bienveillance peut Ă©clairer ta vie de ces patients. A travers des exemples concrets, l'auteur explique Ă  tous ceux qui s'occupent de personnes ĂągĂ©es dĂ©sorientĂ©es comment Ă©viter les conflits et le stress en "validant" leurs sentiments plutĂŽt qu'en se focalisant sur leur dĂ©sorientation. Cette nouvelle Ă©dition est enrichie de nombreux cas pratiques se situant Ă  diffĂ©rents niveaux de dĂ©mence. Ils illustrent parfaitement la mĂ©thode et permettent Ă  ceux qui cĂŽtoient ces malades au quotidien, aussi bien les soignants que les proches, de prendre appui sur des situations vĂ©cues pour les rattacher Ă  leur propre expĂ©rience. Depuis sa parution, l'ouvrage figure comme une rĂ©fĂ©rence auprĂšs des professionnels et des familles. Il est reconnu dans le monde entier comme un outil indispensable Ă  une meilleure suivant ce lien, retrouvez tous les livres dans la spĂ©cialitĂ© le plus souvent achetĂ©s avecAvis clients Avis clients sur Validation mode d'emploi - pradel - Ils sont modĂ©rĂ©s par nos soins et rĂ©digĂ©s par des clients ayant achetĂ© l'ouvrageDonnez votre avis DerniĂšres parutions sur le mĂȘme thĂšme Livre Alzheimer et autres formes de demence Maladie d'AlzheimerLivre Quand les neurones ne rĂ©pondent plus Maladie d'AlzheimerLivre Alzheimer et odorat Maladie d'AlzheimerLivre Ateliers thĂ©rapeutiques dans la maladie d'Alzheimer et syndromes apparentĂ©s Maladie d'AlzheimerLivre Le Guide anti-Alzheimer Maladie d'AlzheimerLivre Alhzeimer, parkinson Maladie d'AlzheimerLivre Au coeur d'Alzheimer Maladie d'AlzheimerLivre Alzheimer prĂ©coce Maladie d'AlzheimerLivre Alzheimer, une vie pleine de dĂ©fis Maladie d'AlzheimerLivre La tĂȘte qui tourne et la parole qui s'en va Maladie d'Alzheimer Lesoutils Se centrer Observer et Calibrer, s’ajuster, se synchroniser, s’accorder Reformuler Se mettre au diapason de l’autre, se mettre au pas de l’autre 9 Les outils Poses des questions Ecrit par Entrelacs sur 26 juillet 2015. PubliĂ© dans Autres vidĂ©os inspirantes, Vieillesse Naomi Feil, une thĂ©rapeute juive, utilise des chants chrĂ©tiens pour rejoindre une vieille femme atteinte de la maladie d’Alzheimer qui ne peut plus parler, retirĂ©e dans son monde intĂ©rieur. Naomi Feil a dĂ©veloppĂ© la Validation, une technique de communication avec les personnes atteintes d’ en savoir plus La Validation, mode d’emploi » de Naomi Feil, Ed. Pradel La mĂ©thode de Naomi Feil Ă  l’usage des familles », la Validation pour garder le lien avec un proche ĂągĂ© dĂ©sorientĂ©, de Vicky De Klerk-Rubin, Ed. LamarrePour voir la vidĂ©o, lire la suite. Dansce livre, Naomi Feil nous expose les principes fondateurs de sa mĂ©thode, la ValidationTherapy, basĂ©e sur une attitude empathique, respectueuse et authentique envers le vieillard dĂ©sorientĂ©.Reconnue et utilisĂ©e dans le monde entier, la Validation de Naomi Feil est une mĂ©thode d'accompagnement pour les personnes ĂągĂ©es atteintes de la maladie d'Alzheimer ou Se connecter accĂ©der Ă  votre compte de lecteur Historique Connexion Ecam et extĂ©rieurs Si vous disposez d'un compte office 365 ou utilisez le bouton connectez-vous ! Si votre nom d'utilisateur ne se termine pas par ou utilisez le formulaire ci-dessous.
Bonjour je suis en retho et je fais mon tfe sur la communication avec une personne atteinte de la maladie d'alzheimer et je pense que je vais centrer mon travail sur la méthode de la validation de Naomi Feil, mais je ne suis pas encore trÚs sur. je suis au début de mon travail et j'aimerais savoir si quelqu'un ne saurait pas m'aider ou me proposer des livres ou des articles
1 La vieillesse a toujours eu deux visages, Ă  la fin du XXe siĂšcle ces deux images sont celles du vieux flamboyant » et celle du vieux dĂ©pendant ». Les premiers sont intĂ©grĂ©s Ă  la vie sociale oĂč ils agissent activement, en consommateurs avertis. Les seconds sortent de la vie sociale pour entrer dans la dĂ©pendance du secteur mĂ©dicosocial »; ils perdent progressivement leur autonomie et risquent fort d’y perdre Ă©galement leur dignitĂ©. Tel serait en particulier le sort promis aux personnes atteintes de maladies dĂ©mentielles. 2 Le regard sur la vieillesse plus difficile de ces aĂźnĂ©s, dont les performances physiques, mais surtout intellectuelles, sont devenues infĂ©rieures aux normes imposĂ©es pour vivre en sociĂ©tĂ©, devient de plus en plus un regard mĂ©dical. 3 La dĂ©finition de la dĂ©mence sĂ©nile » met certes l’accent sur le processus dĂ©gĂ©nĂ©ratif organique acquis, dĂ©ficitaire, progressif et incurable. La clinique constate une mĂ©moire qui s’efface, un langage et une pensĂ©e consciente qui se dĂ©structurent. Pourtant, Ă  l’instar de nombreux cliniciens tels que Jean Maisondieu [1], Pierre Guillet [2], Jean-Marie LĂ©ger [3], Marion PĂ©ruchon [4] et MichĂšle Grosclaude [5], nous avons recueilli des observations oĂč une vie psychique significative se laisse percevoir par instants. Au-delĂ  de ces dĂ©ficits, nous observons des manifestations verbales et non verbales, qui tĂ©moignent de la permanence d’une vie psychique et affective, support de l’identitĂ© du sujet François Blanchard [6], [7], Louis Ploton [8], [9] . 4 Face Ă  ces paradoxes, il nous paraĂźt utile de nous interroger Ă  propos du regard que nous accordons aux plus fragiles et Ă  la place que nous faisons Ă  ces vieux qu’on dit dĂ©ments. 5 AprĂšs un rappel du cadre historique, nous nous interrogerons sur la possibilitĂ© d’une relation Ă  cet autre qualifiĂ© de dĂ©ment, et sur la construction d’une relation thĂ©rapeutique. Pour cela nous dĂ©velopperons plus particuliĂšrement la mĂ©thode de Validation de Naomi Feil. LA VIEILLESSE UNE HISTOIRE ANCIENNE LA DÉMENCE UNE HISTOIRE RÉCENTE L’EXCLUSION DU VIEILLARD 6 L’ambiguĂŻtĂ© vis-Ă -vis de la vieillesse n’est pas nouvelle. Comme le mentionne Jean-Pierre Bois [10] dans son ouvrage Les vieux, de Montaigne aux premiĂšres retraites » Depuis Platon et Aristote, CicĂ©ron et Saint Thomas d’Aquin, la vieillesse a engendrĂ© beaucoup d’images et de rĂ©flexions, Ă  toutes les Ă©poques et dans tous les genres, du dĂ©nigrement le plus facile aux apologies les moins rĂ©alistes». 7 Les vieux, en tant que groupe social, apparaissent plus clairement Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle lorsque la sociĂ©tĂ© connaĂźt un vĂ©ritable bouleversement avec la montĂ©e de la classe ouvriĂšre. Pour l’immense majoritĂ©, le statut social n’est plus liĂ© au rĂ©gime de la propriĂ©tĂ© mais Ă  l’exercice d’un mĂ©tier. Il n’est pas rare de voir se profiler, pour le vieux n’ayant plus ni propriĂ©tĂ© ni force de production, une mise en marge symbolique mais aussi bien rĂ©elle, non seulement de la sociĂ©tĂ©, mais Ă©galement du milieu familial. 8 Au XVIIe siĂšcle, un observateur du Revermont dans le Jura rĂ©sume bien ce type de situation Quelquefois le sort des parents qui se dĂ©pouillent par tendresse en faveur de leurs enfants est digne de pitiĂ© par le peu d’égards qu’ils obtiennent lorsqu’on n’attend plus rien d’eux. Les traitements qu’ils obtiennent semblent leur rĂ©pĂ©ter Ă  chaque instant qu’ils sont devenus Ă  charge et qu’il est temps qu’ils finissent une vie inutile. » Gutton [11] . 9 Notons que ces pratiques d’exclusion n’ont pas attendu la rĂ©volution industrielle. Bien des textes font mention d’abandon du parent ou parfois Ă  l’extrĂȘme de meurtre. Ces pratiques, officieusement acceptĂ©es, le sont d’autant plus lorsque le parent peut ĂȘtre qualifiĂ© de fou ». 10 DĂšs le Moyen-Âge, ces ĂȘtres affligĂ©s de pauvretĂ© par l’ñge doublĂ©e de pauvretĂ© par sĂ©nilitĂ© » F. Blanchard [12] , incapables d’assurer leur subsistance, ne trouvent plus guĂšre de place que dans les institutions d’assistance. Et au fil des siĂšcles des Ă©tablissements fleurissent pour rĂ©pondre Ă  ce besoin croissant. Au XIXe siĂšcle, il n’est pas de grande ville qui n’ait son hospice de vieillards » Bois [13] . 11 Comme l’a montrĂ© Michel Foucault dans Histoire de la Folie » et Surveiller et Punir », il ne s’agit pas seulement de secourir ces vieillards, mais Ă©galement de les exclure avec les autres marginaux de la sociĂ©tĂ© dans ces hospices qui sont autant des lieux d’enfermement que des lieux de soins. LA DÉMENCE, UNE NOTION JURIDIQUE 
 12 Que le vieillissement puisse s’accompagner de troubles de l’esprit est connu dĂšs l’antiquitĂ©, mais cela a inquiĂ©tĂ© les juristes bien avant les mĂ©decins. 13 Solon, en 500 avant JĂ©sus-Christ, avait dĂ©fini les altĂ©rations du jugement liĂ©es au trĂšs grand Ăąge comme des conditions pour lesquelles la volontĂ© se retrouverait ĂȘtre nulle et non avenue, en particulier pour permettre d’invalider un testament. 14 Platon, en 350 avant JĂ©sus-Christ, reconnaĂźt qu’un Ă©tat de folie ou de maladie, sous l’influence de l’ñge extrĂȘme, peut rendre excusables certains crimes comme le sacrilĂšge, la perfidie ou la haute trahison. 15 Le nom mĂȘme donnĂ© Ă  cet Ă©tat DĂ©mence SĂ©nile », qui survivra jusqu’à nos jours, est nĂ© dans ce contexte juridique; Ă©tymologiquement Des » et Mens » privĂ© de raison, sans pensĂ©e, hors de l’esprit. Cela marquera trĂšs longtemps le sort des personnes atteintes de ce trouble. ConsidĂ©rĂ©es plutĂŽt comme exclues de la communautĂ© humaine que comme des malades. 
 AVANT D’ÊTRE MÉDICALE 16 En effet, l’histoire mĂ©dicale de la maladie dĂ©bute beaucoup plus tard. Hippocrate, contemporain de Platon, n’a pas rĂ©ussi Ă  inclure les dĂ©sordres dĂ©mentiels dans sa nosologie. Et, mĂȘme si Areatus de Cappadoce, au XIIe siĂšcle aprĂšs JĂ©sus-Christ, cite la vieillesse comme une des causes possibles de folie, il faudra attendre le XIXe SiĂšcle pour qu’Esquirol dĂ©gage le concept de dĂ©mence des notions plus gĂ©nĂ©rales d’arriĂ©ration mentale ou de folie. En 1838, il fait la premiĂšre description clinique prĂ©cise de la dĂ©mence avec ses troubles de la mĂ©moire et ses modifications du jugement, concluant que le dĂ©ment est un riche devenu pauvre alors que l’idiot ou l’arriĂ©rĂ© mental a toujours Ă©tĂ© pauvre ». 17 Le dĂ©but du XXe siĂšcle avec l’application des mĂ©thodes anatomocliniques, a Ă©tĂ© une pĂ©riode fertile pour la connaissance de cette maladie. 18 En 1892 Blocq et Marinesco observent pour la premiĂšre fois les plaques sĂ©niles que Redlich, en 1898, rattachera Ă  la dĂ©mence sĂ©nile. 19 Klippel et Lhermitte sont les premiers en 1905 Ă  distinguer les dĂ©mences avec lĂ©sions vasculaires des dĂ©mences sĂ©niles pures oĂč l’on retrouve ces plaques sĂ©niles. 20 En 1907, AloĂŻs Alzheimer publie l’histoire clinique d’une malade ĂągĂ©e de 51 ans dĂ©cĂ©dĂ©e aprĂšs une Ă©volution progressive de 4 ans et 6 mois dans un grand tableau dĂ©mentiel avec dĂ©sorientation et hallucinations. Dans son Ă©tude histologique, il montre l’existence de conglomĂ©ras intra-neuronaux de fibres anormales co-existant avec des plaques sĂ©niles. A cette premiĂšre description histologique complĂšte de la maladie dĂ©mentielle il donne un nom la dĂ©gĂ©nĂ©rescence neuro-fibrillaire. 21 Kraepelin, en 1910, dans son manuel de psychiatrie donne le nom de maladie d’Alzheimer Ă  la dĂ©mence prĂ©-sĂ©nile dĂ©gĂ©nĂ©rative, maladie rare, dĂ©butant avant 65 ans. 22 Il faudra attendre 1968 pour que Thomlinson, Blessed et Roth, examinant un groupe de cerveaux de patients ĂągĂ©s de plus de 65 ans et ayant une maladie dĂ©mentielle, dĂ©montrent l’unicitĂ© du processus quel que soit l’ñge; ils peuvent conclure que la majoritĂ© des maladies d’Alzheimer surviennent aprĂšs 70 ans. 23 En 1977 a lieu Ă  Londres le premier congrĂšs mondial sur la maladie d’Alzheimer et les autres dĂ©mences sĂ©niles; cette date coĂŻncide aussi avec la prise de conscience dĂ©butante qu’il s’agit d’un rĂ©el problĂšme de SantĂ© Publique. L’opinion commence Ă  ĂȘtre sensibilisĂ©e. 24 On assiste depuis Ă  un paradoxe Ă©tonnant. Les progrĂšs scientifiques dans la comprĂ©hension des mĂ©canismes des maladies dĂ©mentielles sont Ă©vidents; elle se base sur une meilleure localisation des atteintes neurologiques, en particulier par les techniques d’imagerie et sur une meilleure comprĂ©hension des mĂ©canismes neuro-chimiques et neuro-gĂ©nĂ©tiques. La nosographie s’affine, les classifications sont plus prĂ©cises. Les neurosciences s’intĂ©ressent Ă  l’appareil bio-anatomique et aux fonctions cognitives mais ne disent rien de la vie psychique au sens Freudien L. Ploton [14] . Ce n’est pas leur objet d’étude. ParallĂšlement Ă  ces progrĂšs, dans les connaissances, les techniques de soins et de prise en charge s’amĂ©liorent pour les malades qui en bĂ©nĂ©ficient. Or, dans le mĂȘme temps, la reprĂ©sentation sociale de ces maladies se dĂ©grade, l’angoisse et la peur augmentent et deviennent plus prĂ©gnantes dans le public, mais Ă©galement auprĂšs de bon nombre de professionnels de santĂ©. Aux mots sĂ©nilitĂ© ou gĂątisme d’autrefois, on a substituĂ© le mot d’Alzheimer porteur de fantasmes, globalisant tous les troubles de la mĂ©moire, mĂȘme les simples ralentissements psychiques chez les sujets ĂągĂ©s alors que tout trouble de la mĂ©moire ne tĂ©moigne pas d’une maladie de la mĂ©moire et toutes les maladies de la mĂ©moire ne sont pas des maladies d’Alzheimer. 25 Notre sociĂ©tĂ© de plus en plus basĂ©e sur la performance, tend Ă  Ă©carter de son champ tous les sujets fragilisĂ©s; et dans son fantasme de toute puissance elle confie aux savants la recherche d’une solution pour supprimer la maladie et aux soignants la tĂąche tout aussi impossible de supprimer toute souffrance physique ou morale. Cette sociĂ©tĂ© est hantĂ©e par la peur de la vulnĂ©rabilitĂ© et de la mort qu’elle cache ou qu’elle nie. Or, l’étymologie du terme de dĂ©mence Ă©voquant la mort de l’esprit Ă©taye la reprĂ©sentation du dĂ©ment comme mort vivant » Maisondieu [15] . Une autre hypothĂšse serait que la dĂ©mence d’Alzheimer, maladie de la mĂ©moire et de l’orientation serait une reprĂ©sentation mĂ©taphorique d’une sociĂ©tĂ© qui cherche Ă  abolir le temps et doit sans cesse lĂ©gifĂ©rer, construire des mausolĂ©es pour ne pas oublier le passĂ© tant celui-ci est rapidement frappĂ© d’obsolescence. 26 Ce rappel historique peut nous Ă©clairer sur la reprĂ©sentation lĂ©guĂ©e par les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes et son incidence sur le comportement actuel vis-Ă -vis du vieillard jugĂ© inutile, ce vieux qui fait peur, ce vieux auquel nous ne voulons en aucun cas ressembler et qu’il est parfois plus simple d’oublier; ce vieux dit dĂ©ment. Au seuil de ce nouveau millĂ©naire nous pouvons aussi nous interroger sur l’hĂ©ritage que nous laisserons aux gĂ©nĂ©rations futures. Cette population vieillissante, certes globalement en bonne santĂ©, se montre dĂ©sireuse d’une Ă©ternelle jeunesse mĂȘme au prix de l’oubli de son passĂ©, prĂȘte Ă  refouler », Ă  exclure les plus fragiles, en particulier s’ils perdent la raison. Ainsi le malade dĂ©ment est d’un cĂŽtĂ© victime de projections sociales dĂ©valorisantes et de fantasmes angoissants et d’un autre cĂŽtĂ© objet d’étude par une science qui dĂ©taille ses lĂ©sions et le rĂ©duit trop souvent Ă  la somme de ses dĂ©ficits. PlacĂ© en institution il est ballottĂ© entre l’oubli oĂč il disparaĂźt et l’excĂšs oĂč Ă  trop le panser on pense pour lui. Il risque alors, privĂ© de son humanitĂ©, de disparaĂźtre en tant que sujet, c’est-Ă -dire en tant qu’ĂȘtre de parole. LA RELATION COMME CLÉ DES SENS 27 Charlotte Herfray [16] dit Ă  propos du trĂšs grand Ăąge Le soutien d’autrui s’avĂšre, en ces temps, une des choses les plus nĂ©cessaires. Le sujet appelle Ă  l’aide comme il peut, mais c’est souvent un appel muet, et peu d’interlocuteurs sont en mesure d’entendre cet appel et de donner de leur temps». 28 Le sujet humain ou parlĂȘtre » parole-ĂȘtre selon le nĂ©ologisme de J. Lacan serait L’ĂȘtre qui habite le langage, sans toujours parler» Sauret [17] tel le muet, l’aphasique, voire parfois l’enfant ou
 le dĂ©ment. Car, si la dimension humaine du sujet se rĂ©alise dans un bain de langage, en outre par son corps mĂȘme le sujet Ă©met une parole» J. Lacan [18] . En ce sens, Françoise Dolto disait tout est langage» [19] entendant par langage, le pouvoir de symboliser par des mots ou des actes, et de dĂ©signer ainsi des choses en leur absence. 29 En tout cas il s’agit bien de la nĂ©cessitĂ© pour l’Homme de rester reliĂ© Ă  l’Autre. Cet autre qui par la relation proposĂ©e lui signifie sa propre humanitude humain en Ă©volution. La relation ainsi envisagĂ©e est toujours une inter-relation. Elle ne se satisfait pas du virtuel, elle est toujours de l’ordre de la rencontre entre deux sujets, deux histoires et deux souffrances. Comme nous le rappelle Emmanuel Levinas C’est en tant que prochain que l’homme est accessible» [20]. 30 En dĂ©pit de l’évidente part organique dans la maladie d’Alzheimer, de tels Ă©clairages ne peuvent nous laisser indiffĂ©rents quant Ă  la possibilitĂ© d’une relation authentique avec le dĂ©ment. Ils nous invitent Ă  une clinique et Ă  une recherche active de paradigmes opĂ©rant dans le registre de la relation Ă  l’autre. 31 Certes, comme nous l’avons vu, la confrontation au dĂ©ment dans sa vulnĂ©rabilitĂ© rĂ©veille des angoisses quasi ataviques elle touche aussi Ă  la non-consistance de nos fantasmes de toute puissance et Ă©branle notre illusion d’immortalitĂ© ; dans la mesure oĂč l’humain ne s’offre qu’à une relation qui n’est pas un pouvoir» [21]. DĂšs lors oserons-nous ne pas dĂ©tourner le regard et prendrons-nous le risque de la relation sans pour autant devenir ni infantilisants ni insensibles. 32 D’ailleurs, Ă  trop vouloir nous protĂ©ger ne risquons-nous pas simplement de nous perdre nous-mĂȘmes ? En somme, proclamer, voir l’autre comme un humain, n’est-ce pas faire la dĂ©claration de notre propre humanitĂ© ? 33 Mais alors, comment Ă©tablir et maintenir cette relation avec le sujet dĂ©ment ? Comment en apprĂ©hender les modalitĂ©s concrĂštes ? Il s’agit pour nous de nous remettre Ă  l’écoute du patient, des proches, des soignants; de rĂ©apprendre Ă  voir, Ă  entendre et Ă  ressentir. Il s’agit d’accueillir ce que disent ceux qui tous les jours sont longuement auprĂšs d’eux et de considĂ©rer tous ces tĂ©moignages et les conduites des proches sous un Ă©clairage plus systĂ©mique que nosologique. 34 A mesure que nous nous employons Ă  mieux connaĂźtre ces patients, un sens semble se laisser entrevoir au travers de leurs comportements et de leurs propos. MĂȘme si les messages des dĂ©ments sont malaisĂ©s Ă  dĂ©coder tant ils sont dĂ©routants et imprĂ©visibles, en aucun cas nous ne pouvons esquiver la question de leur dignitĂ© humaine, ni celle de leur qualitĂ© de vie et des espaces de libertĂ© qui leur sont accordĂ©s. 35 Nous nous devons de prĂ©server Ă  tout prix l’identitĂ© de la personne dĂ©sorientĂ©e, d’en ĂȘtre les garants face Ă  elle-mĂȘme, Ă  sa famille et Ă  l’institution, en considĂ©rant chacun au-delĂ  des apparences comme un ĂȘtre Ă  part entiĂšre, unique avec son histoire singuliĂšre. 36 VoilĂ  une premiĂšre clĂ©, pour orienter nos diverses pratiques et nous donner les prĂ©mices d’une Ă©laboration thĂ©orique. 37 Affirmer l’existence d’une vie psychique de la personne ĂągĂ©e dĂ©mente quel que soit son Ă©tat de dĂ©sorganisation, postuler sur cette vie affective et Ă©motionnelle alors que les moyens de l’exprimer font dĂ©faut, permettraient de faire fonctionner cette clĂ©. LE BILAN DE LA VIE UNE TÂCHE À ACCOMPLIR 38 Nous postulons que l’ñge extrĂȘme de la vieillesse peut revĂȘtir un sens. Sur le plan social, la personne trĂšs ĂągĂ©e jouerait un rĂŽle spĂ©cifique mais ce qui nous intĂ©resse ici est que sur le plan personnel elle aurait une tĂąche Ă  accomplir faire le bilan de sa vie. 39 Selon Boris Cyrulnik [22] citant Butler le “rĂ©examen de la vie” a Ă©tĂ© proposĂ© Ă  titre psychothĂ©rapeutique pour les ĂągĂ©s. Il s’agit d’un processus mental qui, quelle que soit la culture, se manifeste naturellement par le retour progressif Ă  la conscience des expĂ©riences passĂ©es, notamment la rĂ©surgence de conflits non rĂ©solus .... Pour les ĂągĂ©s, c’est toujours aujourd’hui ». 40 Or, depuis Sigmund Freud, nous savons que les affects, surtout inconscients, sont dĂ©terminants. Ses observations sur les hystĂ©riques », nous semblent Ă©galement pertinentes pour les dĂ©ments Non seulement ils se souviennent d’évĂ©nements douloureux passĂ©s depuis longtemps, mais ils y sont encore affectivement attachĂ©s; ils ne se libĂšrent pas du passĂ© et nĂ©gligent pour lui la rĂ©alitĂ© et le prĂ©sent » [23]. 41 FrĂ©derick Perls [24] a montrĂ© que dans l’expression Ă©motionnelle de l’ici et maintenant il y a l’histoire du sujet; l’expression de cette Ă©motion actuelle mais rattachĂ©e a des souvenirs a un effet libĂ©rateur et structurant M. Petit [25] . 42 Et Carl Gustav Jung [26] ajoute que L’expĂ©rience passĂ©e, psychiquement non signifiĂ©e, peut ĂȘtre reprise en compte Ă  l’occasion d’expĂ©riences ultĂ©rieures qu’elle influence et qui lui confĂšrent en retour, une signification qu’à l’origine on n’avait pu trouver». 43 Enfin, selon le psychanalyste amĂ©ricain Erik Erikson [27], l’histoire personnelle est faite de crises organisatrices, dĂ©sorganisatrices et rĂ©organisatrices. Il propose une thĂ©orie des tĂąches de vie, qui reprĂ©sentent les Ă©tapes du dĂ©veloppement humain; une tĂąche non accomplie pouvant ĂȘtre reprise, rejouĂ©e d’un Ăąge Ă  l’autre de la vie. 44 Pour accompagner ce processus, l’attitude de l’interlocuteur semble dĂ©terminante afin de faciliter le travail intra-psychique. Et selon Carl Rogers [28], l’attitude adĂ©quate serait non directive et non jugeante pour permettre au sujet de se sentir en confiance et reconnu. 45 Naomi Feil [29], [30] propose, elle, une conception de la pĂ©riode ultime de la vie qui lui confĂšre un sens. Pour ceux qu’elle appelle les old-old » , il s’agirait de passer en revue les bons moments et les moments difficiles de leur existence pour traiter les conflits non rĂ©solus du passĂ©. Ce dernier travail leur permettant de retrouver leur intĂ©gritĂ© psychique en reconsidĂ©rant l’histoire de leur vie pour y mettre de l’ordre avant de mourir. 46 De nombreuses observations relevĂ©es durant plusieurs annĂ©es de pratiques cliniques nous permettent de corroborer cette hypothĂšse de Naomi Feil. LA VALIDATION UNE APPROCHE DU POSSIBLE 47 La Validation se prĂ©sente donc comme une approche permettant de communiquer avec les personnes trĂšs ĂągĂ©es en perte d’autonomie physique et pour lesquelles a Ă©tĂ© posĂ© le diagnostic de dĂ©mence de type Alzheimer ou autre. 48 Cette mĂ©thode repose sur trois principes une thĂ©orie, basĂ©e sur le concept de dĂ©veloppement humain au travers de tĂąches de vie, une pratique, faisant appel Ă  divers outils de la communication verbale et non verbale, une attitude, l’empathie, que l’on pourrait dĂ©finir comme une qualitĂ© d’écoute permettant de rejoindre l’expĂ©rience Ă©motionnelle de l’autre et de l’accompagner. 49 1. Sur le plan thĂ©orique, Naomi Feil, reprenant les travaux d’Erik Erikson, y ajoute une tĂąche ultime propre aux personnes trĂšs ĂągĂ©es, qu’elle nomme RĂ©solution ». Elle considĂšre que la personne trĂšs ĂągĂ©e y entreprend la relecture de sa vie et en fait le bilan. 50 Tout se passerait comme si, au seuil de la mort, avec l’intelligence de sa psychĂ© profonde et presque malgrĂ© lui, un ĂȘtre humain reconsidĂ©rait l’ensemble de sa vie. 51 Le vieillissement somatique entraĂźnant un affaiblissement des perceptions visuelles, auditives, une diminution de l’attention et une restriction de la mobilitĂ©, les relations au monde extĂ©rieur et les stimulations psychosociales s’affaiblissent, conduisant la personne ĂągĂ©e Ă  rentrer dans sa coquille ». Et les expĂ©riences sur l’isolement sensoriel ont Ă©tabli comment, dans de telles conditions, l’imagerie mentale interne se renforce, permettant au grand vieillard ce retour en lui-mĂȘme. 52 Le vieux dĂ©ment ferait ainsi Ă  sa maniĂšre un retour actif, bien qu’imaginaire, sur sa vie passĂ©e. Les fonctions cognitives qui filtrent et contrĂŽlent les Ă©motions Ă©tant altĂ©rĂ©es, il exprime ses affects Ă  temps et Ă  contre temps, qu’il soit compris ou non. Et ce processus rĂ©veille en chaĂźne des Ă©motions plus anciennes A travers ses Ă©motions, le vieillard vole d’ñge en Ăąge. Dans un souci perpĂ©tuel de laisser une maison propre, les personnes ne cessent de mettre de l’ordre dans leurs Ă©motions » [31]. 53 Mais, quand la souvenance s’enlise dans ces orniĂšres de la mĂ©moire que sont toutes les blessures secrĂštes accumulĂ©es durant l’existence, comme le bras de l’électrophone qui relirait encore et encore le mĂȘme sillon rayĂ©, la personne ĂągĂ©e retourne sans cesse Ă  ses blessures sans pouvoir s’en libĂ©rer. 54 Le fossĂ© qui la sĂ©pare de la rĂ©alitĂ© se creuse et s’élargit, laissant apparaĂźtre les troubles que le professionnel pourra rattacher au diagnostic de dĂ©mence sĂ©nile de type Alzheimer. Et progressivement, le repli complet de l’état vĂ©gĂ©tatif s’annoncera comme le terme d’un long et douloureux parcours pour la personne ĂągĂ©e et pour ses proches. 55 Naomi Feil observe, identifie et dĂ©crit quatre stades plus ou moins successifs durant cette Ă©tape dite de rĂ©solution la mal orientation, la dĂ©sorientation, les mouvements rĂ©pĂ©titifs et l’état vĂ©gĂ©tatif; chacun caractĂ©risĂ© par des attitudes et des comportements spĂ©cifiques. 56 Ainsi, elle propose de voir des comportements tels que la dĂ©ambulation, la kleptomanie, les cris rĂ©pĂ©titifs, etc., comme des manifestations verbales et non verbales qui nous renseignent sur la vision du monde de la personne, plutĂŽt que de les considĂ©rer comme pathologiques. Elle postule que ces manifestations sont pertinentes par rapport Ă  l’histoire du sujet, fussent-elles inadaptĂ©es Ă  l’environnement prĂ©sent. Et elle formule une sĂ©rie d’hypothĂšses quant aux raisons pour lesquelles ces personnes agissent comme elles le font. 57 Or, dans la mesure oĂč les sciences de la matiĂšre nous ont enseignĂ© que le point de vue de l’observateur modifie le phĂ©nomĂšne observĂ©, accepter des hypothĂšses selon lesquelles le comportement singulier de la personne peut contracter du sens devrait modifier la conduite de l’observateur / intervenant et donc la nature et la qualitĂ© de l’interaction. 58 Quand Madame D. entasse pĂȘle-mĂȘle quelques affaires dans sa valise ouverte sur son lit et jette deux ou trois objets Ă  terre. InterprĂ©ter cela comme une tentative de fugue, l’enfermer et lui prendre sa valise, la jetterait probablement dans un mutisme dĂ©sespĂ©rĂ©. Alors qu’il suffirait peut-ĂȘtre de prĂȘter l’oreille aux propos qu’elle marmonne Cette femme, qu’est-ce qu’elle va emporter avec elle lorsque la mort viendra bientĂŽt la chercher ?». MĂ©taphoriquement, elle tente peut-ĂȘtre de faire le tri dans ses souvenirs et de faire sa valise avant le grand dĂ©part
 59 D’autres fois, il peut s’agir simplement de revivre des plaisirs passĂ©s ou de rĂ©activer des souvenirs sensoriels pour soulager l’ennui, le stress et repousser des sentiments douloureux d’inutilitĂ© et de solitude. 60 2. Les techniques de communication proposĂ©es par Naomi Feil s’inspirent quant Ă  elles de la systĂ©mique et des travaux de l’Ecole de Palo Alto G. Bateson [32], E. Hall [33], P. Watzlawick [34] , de la relation d’aide selon Carl Rogers [35], de la programmation neurolinguistique R. Bandler et J. Grinder [36] ... 61 Ces techniques sont des outils indispensables pour permettre Ă  l’accompagnant de tendre des passerelles vers la personne dĂ©sorientĂ©e. En effet, la thĂ©orie ne suffit pas pour rejoindre l’autre dans son modĂšle du monde », dans sa rĂ©alitĂ© subjective et affective et pour l’accompagner tout en gardant de justes frontiĂšres. 62 Les outils doivent permettre de maintenir une relation significative et un Ă©change rĂ©el, mĂȘme en l’absence de sens explicite. 63 Pour cela, notre emprise cognitive sur la rĂ©alitĂ© et la cohĂ©rence de l’information prĂ©tendue objective doivent cĂ©der le pas au partage d’une matiĂšre plus Ă©mouvante, en un mot plus Ă©motionnelle, constitutive de la rĂ©alitĂ© subjective de l’autre. La rĂ©alitĂ© de la relation parle de notre humanitĂ© commune et prime sur l’exigence de performances intellectuelles. 64 3. L’écoute empathiqueenfin, est le troisiĂšme maillon de la chaĂźne et c’est aussi celui qui fait fonctionner et anime les deux autres. 65 L’empathie suppose la capacitĂ© d’accepter sans a priori tout ce qu’exprime l’autre comme une manifestation de sa maniĂšre originale d’ĂȘtre au monde en cet instant. Le seul objectif entrer en communication avec lui d’ĂȘtre humain Ă  ĂȘtre humain. Pour ce faire, le mensonge et le rappel de la rĂ©alitĂ© objective du moment ne peuvent ĂȘtre admis. 66 En ce sens cela s’apparente au non-jugement, au non-savoir, au non-pouvoir sur l’autre; peut-ĂȘtre s’agit-il simplement d’ĂȘtre prĂ©sent, comme un tĂ©moin bienveillant et attentif. 67 PlutĂŽt que de se focaliser sur les dĂ©ficiences et les manques, l’accompagnant cherchera Ă  percevoir la fonction de la demande, pour tenter de prendre en compte le besoin qui la sous-tend. 68 Toutefois, si les techniques de Validation nous paraissent adaptĂ©es Ă  l’accompagnement des grands vieillards atteints de dĂ©mence et semblent bien rĂ©pondre aux diffĂ©rents stades de l’étape de RĂ©solution, rappelons que d’autres approches sont Ă  l’évidence Ă©galement utiles. Hormis la stimulation de la mĂ©moire et la rĂ©orientation vers la rĂ©alitĂ©, citons par exemple la rĂ©miniscence, les activitĂ©s Ă  mĂ©diation individuelles ou en groupe, les techniques de remotivation, les approches comportementalistes, voire certaines formes de psychothĂ©rapie notamment d’inspiration systĂ©mique dont l’avantage est de replacer la personne dans sa famille comme individu porteur de l’histoire familiale et parfois dĂ©tenteur de secrets fondateurs de cette histoire. Ces thĂ©rapies replacent le sujet dans une fonction de transmission, fonction souvent perdue en raison du consensus social qui dĂ©valorise la transmission orale du passĂ©. 69 Certaines techniques nous semblent cependant moins adaptĂ©es pour les personnes arrivĂ©es au stade de la RĂ©solution; notamment celles qui requiĂšrent des performances cognitives que certaines de ces personnes ne sont plus en mesure de soutenir, exposant nombre d’entre elles Ă  des souffrances narcissiques. En outre, la plupart de ces techniques ne sont plus d’aucune aide pour les patients parvenus au stade des mouvements rĂ©pĂ©titifs ou de l’état vĂ©gĂ©tatif [37], qu’on peut rapprocher de certains Ă©tats de rĂ©gression. A ces stades, les approches qui semblent les mieux adaptĂ©es, allient un nursing attentif et bienveillant garant d’un confort physique optimal, le toucher, les mouvements doux, la voix, le chant et les techniques de relaxation. L’HISTOIRE D’UNE RENCONTRE [38] 70 Pour nous aider Ă  mieux comprendre cette approche de Naomi Feil, remontons maintenant Ă  son enfance et Ă  l’un des nombreux exemples qu’elle rapporte. Naomi Feil a grandi dans une maison de retraite, dirigĂ©e par son pĂšre psychologue et c’est ainsi qu’un jour elle rencontre Florence Trew
 71 Florence Trew avait 68 ans et moi 8 quand en dĂ©cembre 1942 je la rencontrai pour la premiĂšre fois. Madame Trew fut donc mon amie d’enfance; mais je n’avais pas le droit de l’appeler par son prĂ©nom. Pour moi, elle devait toujours ĂȘtre Madame Trew ». Grande et belle femme, elle avait un nez Ă  la fois fin et long, sur lequel elle perchait des lorgnons pour me faire la lecture; et comme elle hochait souvent la tĂȘte, ceux-ci s’agitaient dangereusement sur le bout de son nez. J’adorais sa voix claire, lente et bien timbrĂ©e qui me calmait. Ce jour lĂ , elle me trouva en larmes, persuadĂ©e que ma mĂšre prĂ©fĂ©rait mon frĂšre, puisque mes patins Ă  roulettes Ă©taient moins rapides que les siens. Madame Trew comprenant cette iniquitĂ©, et pour me consoler, sortit son journal intime de son gros sac noir qu’elle avait toujours avec elle. Elle trouva la page qu’elle cherchait. Elle toucha le papier et se figea en fermant les yeux. Puis elle les Ă©carquilla, et nous nous regardĂąmes partageant silencieusement la mĂȘme souffrance. Elle commença Ă  m’en lire un extrait. Sa voix, qui Ă©tait habituellement douce et lyrique, devint terne, plate, sans vie. Les mots de cette page parlaient d’eux-mĂȘmes Le 10 juin 1891, Cher journal, Ma mĂšre n’a pas changĂ©. Elle m’a encore couverte de honte aujourd’hui, exactement comme elle l’avait dĂ©jĂ  fait une fois dans la classe de madame Nelson. T’en souviens-tu, mon cher Journal ? C’était mardi, le soir de la rencontre parents-professeurs. Elle s’entretenait avec Madame Nelson au moment oĂč la cloche retentit. Alors, continuant Ă  parler, ma mĂšre pointa son doigt dans ma direction et tout le monde se mit Ă  me regarder. Je me recroquevillais sur moi-mĂȘme et aurais vraiment souhaitĂ© disparaĂźtre. Ma mĂšre chuchota d’une voix nĂ©anmoins trĂšs forte Florence ne veut pas se dĂ©barrasser de cet horrible liĂšvre en bois. C’est pour cela qu’elle n’a pas d’amie ». Puis, s’approchant de Sally Quinn, assise au premier rang, elle dit ChĂ©rie, pourrais-tu ĂȘtre l’amie d’une fille qui traĂźne un liĂšvre en bois partout oĂč elle va ? Certes non, tu ne la voudrais pas ! » Sally Quinn rit sottement et ma mĂšre fut ravie. Alors toute la classe se mit Ă  rire. Satisfaite, et sans prendre davantage la peine de chuchoter, ma mĂšre se tourna vers Mademoiselle Nelson Je suis inquiĂšte pour Florence. Je ne voudrais pas que, toute sa vie, elle traĂźne derriĂšre elle ce liĂšvre grinçant». Puis, elle vint vers moi, et lĂ , me dominant de toute sa taille, elle tendit la main pour attraper mon Creaky. Alors, j’ai criĂ© Creaky est Ă  moi ». Je l’aimais tellement que j’en bĂ©gayai. Je serrai plus fort sa laisse en le cachant sous mon bureau. Papa me l’avait fabriquĂ© pour mes trois ans, juste avant de partir au ciel. Les oreilles pointues de Creaky Ă©taient douces comme du velours. Les toucher m’apaisait, comme lorsque Papa Ă©tait avec moi... Ma mĂšre attrapa Creaky d’une façon si brutale qu’elle lui arracha la patte arriĂšre. Puis elle se dirigea vers l’estrade de Mademoiselle Nelson et le lança dans sa corbeille Ă  papiers, oĂč il fit un bruit sourd quand il percuta le fond. Je courus pour le sauver. Mais Mademoiselle Nelson emporta au loin la corbeille Ă  papiers, et mon Creaky avec
 Les yeux clos, Madame Trew referma son journal. Je plaçai ma main dans les siennes. Et qu’arriva-t-il alors ?» lui murmurai-je. Ce jour lĂ , je suis morte !» me rĂ©pondit-elle. En 1950, je dis au revoir Ă  mon amie Florence Trew
 En 1963, pour mes Ă©tudes supĂ©rieures de sociologie et de psychologie, je revins Ă  Cleveland enseigner et travailler avec les rĂ©sidents dĂ©sorientĂ©s de la maison de retraite dans laquelle j’avais grandi. Mon attention fut attirĂ©e par un Ă©norme fauteuil retenant prisonniĂšre une minuscule vieille dame. Sans arrĂȘt, elle tapait sur le plateau mĂ©tallique, en criant d’une petite voix pointue Cree ! Cree ! Cree ! » Ses mains caressaient un objet invisible qu’elle seule pouvait voir. Elle m’attrapa la main et la retint avec force. Je regardai ses longs doigts aux ongles cassĂ©s, ses avant-bras marquĂ©s de tĂąches de vieillesse; son poignet minuscule sur lequel j’aperçus l’étiquette portant son nom Florence Trew. » Se pouvait-il qu’il s’agisse de la mĂȘme Florence Trew ? Je me remĂ©morai Madame Trew telle qu’elle Ă©tait quand elle n’avait que 68 ans, vingt ans auparavant. Ensemble, tous les jours, nous avions gagnĂ© quelques francs en collectant des chambres Ă  air hors d’usage pour participer Ă  l’effort de guerre. Et nous avions reçu la mĂ©daille des meilleurs collecteurs de caoutchouc. Madame Trew avait accrochĂ© la sienne sur sa porte. Ces souvenirs me nouĂšrent la gorge quand je me penchai vers elle pour la regarder dans les yeux Vous vous souvenez de notre mĂ©daille, Madame Trew ?». Elle m’entendit, me regarda droit dans les yeux et murmura mon nom Mimi... Mimi... fait-moi sortir de ce fauteuil ». L’aide-soignante me mit en garde Vous ne pouvez pas la dĂ©tacher. Elle est tombĂ©e trois fois la semaine derniĂšre en essayant de s’échapper. Si vous la dĂ©tachez et qu’elle tombe, vous en serez seule responsable ». Je me penchai trĂšs prĂšs d’elle et lui murmurai Qu’est-il donc arrivĂ© ?». Ils l’ont jetĂ© au loin ! Mimi, s’il vous plaĂźt, dites leur qu’ils me le rapportent ». La voix de Madame Trew avait repris le mĂȘme timbre trĂšs doux qu’elle avait de longues annĂ©es auparavant. Son regard bleu Ă©tait clair, ses mains qui enserraient les miennes Ă©taient fermes. Qui ? lui demandai-je. Qui ont-ils jetĂ© loin de vous, Madame Trew ?». Creaky, voyons ! C’est celle-lĂ , qui l’a jetĂ© dans la corbeille Ă  papier», me rĂ©pondit-elle, en dĂ©signant du doigt l’infirmiĂšre. Cette dame est l’infirmiĂšre, Madame Trew, ce n’est pas votre mĂšre ». Madame Trew secoua la tĂȘte, manifestement déçue de ma rĂ©ponse. Puis en se dĂ©tournant, elle m’exclut de son monde pour fixer Ă  nouveau le vide, tout en gĂ©missant doucement Cree, Cree, Cree ». J’insistais Madame Trew, avez-vous reçu un choc ?». Je posai des questions sur sa mĂ©moire des faits rĂ©cents. Elle me regardait sans rien dire. Ses lĂšvres formaient des mots, mais aucun son ne venait. Elle restait avachie, rĂ©signĂ©e, adaptant son corps Ă  ses liens. Puis elle soupira Je suis morte ». J’essayai de la raisonner Madame Trew, vous n’ĂȘtes pas morte, voyons, puisque vous me parlez». Vous entendez des voix, ma chĂ©rie» me rĂ©pondit-elle tristement. Vous voulez mourir, Madame Trew ?» lui demandai-je doucement. Oui». Sa rĂ©ponse fusa, immĂ©diatement et claire. Creaky et moi sommes finis. Nous sommes des vieilles chambres Ă  air foutues. Foutues, foutues, foutues ! Flanquez-nous Ă  la poubelle ! » Et Madame Trew se mit Ă  pleurer, murmurant entre deux sanglots Pauvre Creaky ! Elle t’a arrachĂ© les pattes. Ton oreille blanche est si douce. Faites-moi sortir de ce fauteuil ! Au secours ! Au secours !» hurla-t-elle. Je l’entourai de mes bras. Une voix d’homme lança Elle est cinglĂ©e, Madame. Vous ne pouvez pas l’aider. C’est moi qu’il faut aider, en l’expĂ©diant loin d’ici ! ». L’aide-soignante me jeta un regard de reproche. D’un geste rapide et efficace, elle resserra les sangles de Madame Trew. Celle-ci lui envoya un coup de pied dans le tibia, en hurlant Rendez-moi Creaky, sale chienne ! Je vous dĂ©teste ! Tous les enfants de la classe vous dĂ©testent ! ». Sans regarder Madame Trew, elle attrapa son fauteuil et le fit rapidement rouler le long de l’immense hall, tout en disant Ma douce, vous ne devriez pas utiliser ces horribles mots; vous valez mieux que ça. Une chienne est la femelle du chien» lui dit-elle patiemment ; et je ne suis pas une chienne. Je suis votre aide-soignante et je vous aime bien... Maintenant, chĂ©rie, tout va bien aller, et il est temps pour vous d’aller au dodo». Sa voix douce s’attĂ©nua peu Ă  peu, au fur et Ă  mesure qu’elles s’éloignaient dans le corridor, puis elle s’éteignit. A aucun moment, Madame Trew n’eut la possibilitĂ© de tourchance ner la tĂȘte vers moi; et nous n’eĂ»mes jamais une autre de nous dire au revoir car elle mourut cette nuit lĂ . » LHISTOIRE REVISITÉE 72 Florence Trew aurait rĂ©primĂ© ses sentiments tout au long de son existence. Elle aurait profondĂ©ment enfoui sa colĂšre envers sa mĂšre. Ce n’est qu’aprĂšs 80 ans, aprĂšs avoir perdu son autonomie, son mari, sa maison, sa fille, son acuitĂ© visuelle, la mĂ©moire des faits rĂ©cents et sa mobilitĂ©, qu’elle aurait pu revivre ses souvenirs douloureux. Pour elle, l’aide-soignante n’était qu’une ombre. La vue de Florence Trew Ă©tant lĂ©sĂ©e, elle se servait de cette ombre pour redonner vie Ă  sa mĂšre ». 73 Selon le point de vue proposĂ© par Naomi Feil, Madame Trew Ă©tait entrĂ©e dans son stade de vie dit de RĂ©solution. Sa tĂąche finale consistant Ă  effacer l’ardoise, c’est-Ă -dire Ă  exprimer ses Ă©motions refoulĂ©es, avant de mourir. Elle Ă©tait retournĂ©e dans son passĂ© pour rĂ©soudre d’anciennes blessures. 74 La petite fille de 8 ans n’avait jamais criĂ© “Maman, je suis morte le jour oĂč tu as jetĂ© Creaky dans la corbeille Ă  papier”. Elle a attendu 80 ans pour cela. Elle a attendu trop longtemps » [39]. 75 Dans l’histoire de Florence Trew, l’objet du manque est son Creaky », dont la fonction d’objet transitionnel consistait sans doute Ă  lui apporter un sentiment d’apaisement liĂ© au sentiment » de prĂ©sence du pĂšre; satisfaisant ainsi son besoin de sĂ©curitĂ©. On peut imaginer que validĂ©e » elle aurait revĂ©cu et partagĂ© les sentiments liĂ©s Ă  la perte de son Creaky », et pu exprimer le sentiment d’injustice ressenti en ce temps lĂ . ReconfortĂ©e par un intervenant en Validation et ainsi reconnue dans sa rĂ©alitĂ© Ă©motionnelle, Madame Trew aurait peut-ĂȘtre pu Ă©prouver la lĂ©gitimitĂ© de ses sentiments et trouver en elle un apaisement. 76 Naomi Feil passa les trente annĂ©es suivantes Ă  travailler avec des personnes comme Florence Trew. A leur contact et grĂące aux tĂ©moignages de leur entourage, elle a peu Ă  peu dĂ©veloppĂ© la Validation. 77 Ainsi, elle nous dit J’ai appris de mes erreurs. J’ai appris que les personnes trĂšs ĂągĂ©es dĂ©sorientĂ©es ont une sagesse intuitive et sont aussi humaines que nous. J’ai appris que derriĂšre leur dĂ©sorientation se cache une richesse humaine et que cette richesse s’étend au-delĂ  du moment prĂ©sent; au-delĂ  de la culture, de la race, de la religion, du pays d’origine ». 78 Quand on perd la notion du temps prĂ©sent et du lieu, quand les obligations sociales ont perdu tout intĂ©rĂȘt, alors c’est l’essence mĂȘme de l’humain qui s’exprime. Les personnes ĂągĂ©es retrouvent tout naturellement leur sagesse intĂ©rieure. Leur vie se rythme en terme de souvenirs, et non plus en terme de elles perdent l’usage de la parole, des sons et des rythmes la remplacent, et les mouvements appris dans leur jeunesse se substituent aux mots. Pour survivre aux pertes du temps prĂ©sent, elles restaurent un passĂ© dans lequel elles trouvent davantage de sagesse » [40]. 79 En ce dĂ©but de millĂ©naire, le processus de vieillissement concerne de plus en plus d’entre nous et expose l’individu Ă  des pertes multiples. La vision utilitariste, que nous avons reçue en hĂ©ritage, agite le spectre de la perte ultime de l’esprit, faisant Ă  nos yeux de l’Autre dĂ©ment ou malade d’Alzheimer un mort en sursis. 80 L’histoire de nos sociĂ©tĂ©s rĂ©vĂšle Ă  l’égard du vieux une ambivalence constante, gĂ©nĂ©ratrice de dĂ©ni ou d’exclusion. Aujourd’hui cette ambivalence peut interpeller notre propre humanitĂ©. 81 AuprĂšs des sujets atteints de dĂ©mence et Ă  l’écoute de leurs proches nous dĂ©couvrons, dans l’alternance de moments de luciditĂ© et de moments de confusion, un autre langage Ă  la fois verbal et non verbal, riche de toute une dimension symbolique. Cet autre langage est certes fait de distorsions, d’omissions, de gĂ©nĂ©ralisations, de projections, mais aussi de mĂ©taphores
 Il nous parle du sensible oĂč l’identitĂ© s’ancre dans la subjectivitĂ© des joies et des blessures de la vie affective. 82 Nous sommes ainsi les tĂ©moins de phĂ©nomĂšnes qui s’apparentent Ă  des tentatives d’un travail d’élaboration psychosocial. En respectant la sagesse illogique mais intuitive de ces vieilles personnes, tout en admettant la dĂ©tĂ©rioration physique et intellectuelle, la Validation autorise ce processus pour leur permettre de retrouver un sentiment d’apaisement voire de sĂ©rĂ©nitĂ©. 83 En outre, Ă©tant nous-mĂȘmes des sujets vieillissants candidats Ă  devenir trĂšs vieux, nous pourrions ainsi explorer et peut-ĂȘtre espĂ©rer dĂ©couvrir Ă  notre propre usage les ingrĂ©dients d’une vieillesse harmonieuse. 84 Selon Naomi Feil Quand nous crĂ©ons de l’empathie avec les gens dĂ©sorientĂ©s, nous commençons Ă  mieux percevoir les raisons qui sous-tendent leur dĂ©sorientation. ... Cela peut nous Ă©clairer sur nos difficultĂ©s, et nous apprendre Ă  repĂ©rer nos propres tĂąches restĂ©es en suspens. Nous pourrions ainsi dĂšs maintenant travailler Ă  les rĂ©soudre, avant mĂȘme d’avoir Ă  notre tour atteint le trĂšs grand Ăąge » [41]. 85 En effet, usant d’un paradigme selon lequel la perte des facultĂ©s acquises de raisonnement logique pourrait s’accompagner chez l’ñgĂ© dĂ©ment de la rĂ©-Ă©mergence de modes de pensĂ©e Ă©motionnels et associatifs, nous pourrions imaginer que ces comportements rĂ©pondent moins Ă  la raison sociale et objective qu’à des raisons plus profondes et plus intimes. 86 Ainsi, reconnue jusqu’aux instants ultimes comme un ĂȘtre Ă  part entiĂšre avec ses peines et ses joies et sa profondeur, la personne dĂ©mente pourrait, en nous faisant les tĂ©moins de ses efforts pour se rĂ©aliser, recouvrer Ă  nos yeux et Ă  ceux de ses proches un rĂŽle social et la fonction d’un semblable, rĂ©actualisant Ă  son propre usage et au nĂŽtre une connaissance profonde de ce qui anime une vie humaine. Notes [1] BANDLER R., GRINDER J. 1976. Structure of Magic ; a book about langu age and therapy. Palo Alto, Science and Behaviour Books. [2] BATESON G. 1980. Vers une Ă©cologie de l’Esprit. Paris, Le Seuil. [3] BERNE E. 1977. Que dites-vous aprĂšs avoir dit bonjour. Paris, Tchou. [4] BETTELHEIM B. 1975. Un lieu oĂč renaĂźtre Paris, Robert Laffont. [5] BLANCHARD F., DESBONNET B., DEMARCY I. 1993. Trouver un sens derriĂšre l’apparent non sens une nouvelle approche de la perte d’autonomie psychique des personnes ĂągĂ©es. GĂ©rontologie ; 88 10-14. [6] BLANCHARD F., BLIQUE S., PLOTON L., GEORGE M-Y., LAMAZE B., PLAQUET B., JOLLY D., BOCQUET P., KARIGER E., MUNSCH F., ZA-WADZKY I., DEMARCY I., DESBONNET F. 1995. Pour un autre regard sur la dĂ©mence ou les soins relationnels amĂ©lio-rent-ils la qualitĂ© de vie des dĂ©ments ? GĂ©rontologie et SociĂ©tĂ© 72 156-166. [7] BLANCHARD F., PRENTZYNSKY J.,WONG C., LAMAZE B., MORRONE I., BOCQUET P., JOLLY D. 1993. An alternative te psychotropic mĂ©dications for psychological disorders in old old age using validation at a University Hospital in France, in N. FEIL eds. Simple techniques for communicating with people with Alzheimer’s type dementia ». Baltimore Health Professions Press 302-305. [8] BLANCHARD F., BLIQUE S., GEORGE M-Y., PRENTZYNSKY J. mars 1993. La validation, un outil pour vivre avec les personnes ĂągĂ©es dĂ©sorientĂ©es. SociĂ©tĂ© GĂ©rontologique de l’Est. Salines Royales d’Arc et Senans. 127-137. [9] BLANCHARD F., BLIQUE S., GEORGE M-Y., MUNSCH F., PLAQUET B. octobre 1994. La prĂ©vention des troubles du comportement en service de GĂ©riatrie une approche multicentrique et pluridisciplinaire. Ve CongrĂšs International Francophone de GĂ©rontologie, Strasbourg. [10] BLIQUE S., GEORGE M-Y., PENIN F. mars1988. Isolement et troubles du comportement cause ou consĂ©quence ? SociĂ©tĂ© Française de GĂ©rontologie. [11] BOBBIO N. 1996. De Senectute. Turin, Einaudi. [12] BOIS J-P. 1989. Les vieux, de Montaigne aux premiĂšres retraites. Paris, Fayard. [13] CYRULNIK B. 1993. Les nourritures affectives. Paris, Odile Jacob Ă©ditions. [14] DOLTO F. 1987. Tout est langage. Paris, Vertiges du Nord / Carrere. [15] ERIKSON E. 1978. Reflexion on aging aging and th elderly. New-York Atlantic Highlands, Humanities Press. [16] FEIL N. 1994. Validation, pour une vieillesse pleine de sagesse ! Paris, Pradel, 2e Ă©d. [17] FEIL N. 1997. Validation, mode d’emploi. Paris, Pradel. [18] FONTAINE R. 199. Manuel de psychologie du vieillissement. Paris, Dunod. [19] FREUD S. 1981. Cinq leçons sur la psychanalyse. Paris, PBP, 4e Ă©dition. [20] GIRARD R. 1981. Des choses cachĂ©es depuis la fondation du monde. Paris, Grasset, 3e Ă©d. [21] GROSCLAUDE M. 1987. Le dĂ©ment sĂ©nile un sujet perdu, un sujet retrouvable. Psychologie mĂ©dicale, 361 63-71. [22] GUCHET C. mars 2000. Chronique d’une mort programmĂ©e. Revue de la FĂ©dĂ©ration JALMALV, Le long mourir. 60 9-13. [23] GUILLET P. 1992. Continuer Ă  vivre Ă  domicile le soutien du mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste Ă  la personne, Ă  sa famille. Ivry sur Seine. ARCOGE, HĂŽpital Charles Foix. [24] GUTTON J-P. 1988. Naissance du vieillard. Aubier, collection historique. [25] HALL E. 1971. La dimension cachĂ©e. Colle. Points, Paris, le Seuil. [26] HERFRAY Ch. 1988. La vieillesse, une interprĂ©tation psychanalytique. Paris, DesclĂ©e de Brouwer/Epi. [27] JUNG 1973. Ma vie souvenirs, rĂȘves et pensĂ©es. Paris, Gallimard, NRF. [28] LACAN J. 1975. Le sĂ©minaire, livre I, Les Ă©crits techniques de Freud. Paris, Seuil. [29] LEGER J-M. novembre 1994. Les Ă©tats dĂ©mentiels et la composante psychoaffective dans la dĂ©mence. Colloque Faut-il soigner les dĂ©ments ». 2e secteur de psychiatrie gĂ©nĂ©rale des Vosges. [30] LEVINAS E. 1991. Entre nous, essais sur le penser-Ă -l’autre. Paris, Grasset. [31] LEVINAS E. 1994. LibertĂ© et commandement. Paris, Grasset. [32] MAISONDIEU J. 1989. Le crĂ©puscule de la raison. Paris, Le Centurion. [33] MESSY J. 1992. La personne ĂągĂ©e n’existe pas. Paris, Ed. Rivages. [34] PERLS 1976. The gestald approchard eyes witness to therapy. New York Bautom Books. [35] PERUCHON M. 1987. RĂ©flexions Ă  propos de quelques conduites observĂ©es dans la dĂ©mence. Bull. de Psychol. 361 763-771. [36] PETIT M. 1984. La Gelstatt, thĂ©rapie de l’ici et maintenant. Paris. PsychothĂ©rapie. [37] PLOTON L. 1991. La personne ĂągĂ©e, son accompagnement mĂ©dical et psychologique et la question de la dĂ©mence. Lyon, Chronique sociale. [38] PLOTON L. 1988. L’alternative psychogĂ©riatrique pour les soins aux personnes ĂągĂ©es rĂ©putĂ©es dĂ©mentes. GĂ©rontologie et SociĂ©tĂ© 46 78-92. [39] PLOTON L. 2001. La question de l’articulation neuro-psychique. GĂ©rontologie et SociĂ©tĂ© 97 49-61. [40] ROGERS C. 1995. Le dĂ©veloppement de la personne. Paris, Dunod. [41] SAURET M-J 1994. La psychologie clinique, Histoire et discours, de l’intĂ©rĂȘt de la psychanalyse. Toulouse, PUM. LA VIEILLESSE UNE HISTOIRE ANCIENNE LA DÉMENCE UNE HISTOIRE RÉCENTEL’EXCLUSION DU VIEILLARDLA DÉMENCE, UNE NOTION JURIDIQUE 

 AVANT D’ÊTRE MÉDICALELA RELATION COMME CLÉ DES SENSLE BILAN DE LA VIE UNE TÂCHE À ACCOMPLIRLA VALIDATION UNE APPROCHE DU POSSIBLE L’HISTOIRE D’UNE RENCONTRE LHISTOIRE REVISITÉE F. Blanchard MÉDECIN GÉRIATRE -CHEF DE SERVICE PROFESSEUR DE SANTÉ PUBLIQUE CENTRE HOSPITALIER - 51092 REIMS F. Munsch MÉDECIN GÉRIATRE CENTRE HOSPITALIER GÉRONTOLOGIQUE - 68700 CERNAY Novella MÉDECIN GÉRIATRECENTRE HOSPITALIER - 51092 REIMS K. Munsch MASSEUR KINÉSITHÉRAPEUTE HÔPITAL RURAL - 68210 DANNEMARIE J. Ankri MÉDECIN GÉRIATRE HÔPITAL SAINTE PÉRINE - 75016 PARIS F. Duarte PSYCHOLOGUE CLINICIENNECENTRE HOSPITALIER GÉRONTOLOGIQUE - 68700 CERNAY S. Blique DOCTEUR EN PSYCHOLOGIEMAISON HOSPITALIÈRE ST-CHARLES - 54000 NANCY M. Sigal MAÎTRE DE CONFÉRENCE EN PSYCHOLOGIEUNIVERSITÉ - 51100 REIMS I. Morrone PSYCHOLOGUECENTRE HOSPITALIER - 51092 REIMS Rochard-Bouthier MÉDECIN PSYCHIATRE -CHEF DE SERVICECENTRE HOSPITALIER DE ROUVRAY - 76301 SOTTEVILLE LES ROUEN C. Jochum CHEF DE CLINIQUE ASSISTANTCENTRE HOSPITALIER - 51092 REIMS F. Desbonnet ASSISTANTE SOCIALEASAD – 75010 PARIS L. Ploton PROFESSEUR DE GÉRONTOLOGIEUNIVERSITÉ LUMIÈRE LYON 2 - 69676 BRON George MÉDECIN GÉRIATRE -CHEF DE SERVICEMAISON HOSPITALIÈRE ST-CHARLES - 54000 NANCY Mourir vieuxDans Fins de viePresses Universitaires de France, 2012Cette publication est la plus rĂ©cente de l'auteur sur publication est la plus rĂ©cente de l'auteur sur publication est la plus rĂ©cente de l'auteur sur publication est la plus rĂ©cente de l'auteur sur publication est la plus rĂ©cente de l'auteur sur publication est la plus rĂ©cente de l'auteur sur
Validationmode d'emploi techniques elementaires de communication avec les perso - techniques elemen . Validation mode d'emploi techniques elementaires de communication avec les perso - techniques elemen . Fiche; 0 note . Naomi Feil. Date de parution : 02/06/1999; Editeur : Pradel ; EAN : 9782907516969; SĂ©rie : (-) Support : Papier ; Nombre de POURQUOI PARLER DE LA VALIDATION ? Le terme de Validation est Ă  la mode, et les soignants qui ont des dĂ©ments en charge ont bien peu de chance d’échapper Ă  cette notion. Il importe donc de savoir de quoi il s’agit. Mais la premiĂšre chose Ă  faire est de se mĂ©fier quand on Ă©tudie la psychologie amĂ©ricaine on est frappĂ© de la frĂ©quence Ă  laquelle on tombe sur la mĂȘme histoire une mĂ©thode Ă  la fois simple et profonde qui rĂ©volutionne la prise en charge des malades. Quand on regarde d’un peu plus prĂšs on s’aperçoit que toutes ces mĂ©thodes ont toujours quelques points communs Elles prĂ©tendent fournir une explication de toute une partie de la psychologie voire de toute l’aventure humaine. En fait elles sont bĂąties sur des thĂ©ories Ă  la soliditĂ© douteuse et qui relĂšvent davantage de la croyance, et se rĂ©duisent le plus souvent Ă  une accumulation d’évidences. Elles ont Ă©tĂ© crĂ©es par des individus seuls, qui en gĂ©nĂ©ral n’ont pas suivi des Ă©tudes classiques. Elles s’approprient le plus souvent des pans entiers de travaux dĂ©jĂ  connus. Elles demandent tout de mĂȘme une formation, gĂ©nĂ©ralement coĂ»teuse. Elles ne survivent guĂšre Ă  leur inventeur [1]. C’est le schĂ©ma qu’on retrouve notamment Ă  la base de la bio-Ă©nergie, du cri primal, et sans doute bientĂŽt de l’haptonomie mais beaucoup moins la sophrologie, par exemple c’est un comportement qui a plus Ă  voir avec celui des sectes qu’avec la recherche scientifique. Les travaux de Naomi Feil sont de cette sorte. Mais malgrĂ© toutes les critiques qu’on peut faire, il reste que les Ă©vidences dont elle parle sont bonnes Ă  se rĂ©pĂ©ter, et que celui qui se contente de faire ce qu’elle propose accomplit dĂ©jĂ  des progrĂšs importants. Naomi Feil n’est pas une soignante mais une travailleuse sociale amĂ©ricaine ; elle dit avoir mis au point des techniques simples pour communiquer avec les malades atteints de dĂ©mence ; en fait on constate assez rapidement que ce sont des techniques qui n’ont rien de spĂ©cifique, et qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©es d’une maniĂšre ou d’une autre pour n’importe quelle communication avec n’importe qui. L’intĂ©rĂȘt de ces techniques est de pouvoir ĂȘtre utilisĂ©es par tous. Les intervenants aussi bien que les membres de la famille peuvent les mettre en pratique sans qu’il leur en coĂ»te plus de quelques minutes par jour. L’IDÉE GÉNÉRALE DE LA VAILDATION L’idĂ©e qui sous-tend cette approche est assez simple il s’agit d’essayer de prendre le dĂ©ment en somme lĂ  oĂč il est. Le plus souvent les intervenants conçoivent leur rĂŽle sur le mode de la rééducation, en cherchant Ă  faire retrouver au dĂ©ment un comportement normal, ou de la prĂ©servation, en essayant de freiner le processus dĂ©mentiel. Ce travail est important, et il doit ĂȘtre fait. Mais on voit tout de suite l’énorme inconvĂ©nient de cette approche elle revient Ă  dire au dĂ©ment Redeviens ce que tu Ă©tais, tu n’es plus toi-mĂȘme » ; et en disant cela on laisse de cĂŽtĂ© le fait que le dĂ©ment est d’abord quelqu’un, qu’il est vivant, qu’il s’exprime, et que ce qu’il dit a une valeur. Le dĂ©ment sait parfaitement qu’il est en train de perdre la tĂȘte [2]. Toute sa hantise est lĂ  peut-il encore s’exprimer, se faire comprendre ? Ce qu’il dit a-t-il encore un sens ? Chaque fois qu’on essaie de corriger ce qu’il dit on l’enfonce dans son dĂ©sarroi. Le propos de la validation est donc d’accepter la maniĂšre dont le dĂ©ment s’exprime, en disant que ce qu’il dit a un sens, une importance. Pour cela il faut rejoindre le dĂ©ment sur son terrain. Le dĂ©ment est dans son monde, il a du mal Ă  comprendre ce qui l’entoure, cela lui fait peur, et c’est la raison principale pour laquelle il se replie. L’erreur commise par les soignants est souvent de vouloir ramener le dĂ©ment Ă  la rĂ©alitĂ©, ce qui est trĂšs angoissant pour lui. On est plus efficace, plus aidant, en dĂ©cidant de le rejoindre lĂ  oĂč il se trouve, en lui disant qu’il a bien raison d’ĂȘtre comme il est, en reconnaissant que ce qu’il dit a un sens au lieu de lui renvoyer perpĂ©tuellement qu’on ne le comprend pas, bref en validant son comportement et son propos au lieu d’essayer de le corriger. Mais le projet de prendre le dĂ©ment lĂ  oĂč il est suppose qu’on prenne deux prĂ©cautions essentielles. La premiĂšre est de rester parfaitement sincĂšre prendre le dĂ©ment lĂ  oĂč il est ne veut pas dire qu’on rentre dans son jeu. Si le dĂ©ment dĂ©lire on n’a pas le droit de dĂ©lirer avec lui valider c’est reconnaĂźtre au malade le droit de penser ce qu’il pense ; ce n’est en aucun cas faire mine de penser la mĂȘme chose. Nous en verrons des exemples chemin faisant. La seconde prĂ©caution Ă  respecter pour prendre le malade lĂ  oĂč il est est Ă©videmment de s’en donner les moyens, ce qui suppose qu’on comprenne, prĂ©cisĂ©ment, oĂč il en est. LES THÉORIES DE LA RÉGRESSION La notion de rĂ©gression est une notion capitale en psychanalyse. La psychanalyse Lorsque je me trouve devant un problĂšme, je dispose de deux stratĂ©gies. La premiĂšre est de rĂ©soudre le problĂšme en inventant une solution ; cela s’appelle l’imagination, c’est la stratĂ©gie la plus efficace, c’est aussi la plus coĂ»teuse ; en psychanalyse cela s’appelle sublimation. La seconde est de chercher dans le passĂ© si je n’ai pas dĂ©jĂ  Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  une situation semblable ; j’essaie alors des solutions comme le serrurier essaie des clĂ©s lorsque je perds mes clĂ©s j’appelle un serrurier ; ce serrurier vient avec un lot de clĂ©s et cherche Ă  ouvrir la porte en essayant diverses clĂ©s ; c’est moins efficace car les situations ne sont jamais totalement identiques, mais c’est moins coĂ»teux ; cela s’appelle l’expĂ©rience ; en psychanalyse on appelle cela rĂ©gression car la solution que je vais appliquer est une solution que j’ai trouvĂ©e dans un passĂ© parfois fort ancien. L’inconvĂ©nient de la rĂ©gression est double d’une part, comme on l’a dit, la solution que je trouve alors n’est pas parfaitement adaptĂ©e au problĂšme qui m’est posĂ© ; d’autre part lorsque j’applique une solution issue du passĂ© j’ai tendance Ă  adopter aussi l’état d’esprit qui Ă©tait le mien Ă  cette Ă©poque-lĂ . C’est ainsi qu’on peut comprendre, par exemple, une partie du comportement de l’alcoolique il se trouve incapable d’affronter les problĂšmes de la vie, et il rĂ©gresse jusqu’à ce qu’il trouve une solution. Et la solution qu’il trouve est de se comporter comme lorsqu’il Ă©tait bĂ©bĂ©, et qu’il suffisait d’un biberon pour apaiser son angoisse. Le problĂšme est qu’il adopte alors un comportement de bĂ©bĂ© dans tous les domaines de sa vie, mĂȘme dans ceux qui ne sont pas directement liĂ©s Ă  la boisson. Il va de soi que le dĂ©ment est particuliĂšrement exposĂ© au risque de rĂ©gression, puisque le problĂšme qui lui est posĂ© du fait de son effondrement intellectuel ne possĂšde aucune solution. Il ne peut donc espĂ©rer en inventer une, et ce d’autant moins que pour inventer une solution il faudrait prĂ©cisĂ©ment qu’il ait un cerveau en bon Ă©tat. Il existe un certain nombre de thĂ©ories qui prĂ©tendent expliquer l’état d’esprit du dĂ©ment. Toutes sont basĂ©es sur l’idĂ©e que le dĂ©ment, en somme, retombe en enfance, et que cette retombĂ©e a des chances de se produire comme une rĂ©gression, comme si le dĂ©ment parcourait Ă  l’envers le chemin de la vie ; Ă  tout le moins cela demande preuve revenir en arriĂšre n’est pas le contraire de marcher en avant c’est parcourir Ă  l’envers un chemin qu’on a dĂ©jĂ  parcouru une fois mais peu importe. Le plongeon rĂ©trograde Une thĂ©orie solide est celle du plongeon rĂ©trograde, de Daniel Taillefer, psychologue canadien, et qui s’appuie sur les travaux de Reisberg. Ce dernier a essayĂ© de classer la dĂ©tĂ©rioration intellectuelle en 7 stades selon la gravitĂ© de la perte. L’échelle de Reisberg s’établit comme suit Stade 1 Aucune dĂ©tĂ©rioration. Stade 2 Manque du mot lĂ©ger plainte subjective concernant des troubles de mĂ©moire. Stade 3 DĂ©ficits de fonctionnement au travail, notamment dĂ©but de la dĂ©sorientation. Stade 4 Assistance requise aux tĂąches complexes. Stade 5 Assistance requise dans certaines dĂ©cisions de la vie quotidienne. Stade 6 Malade assistĂ© en permanence. Stade 7 Stade terminal. On voit tout de suite que ces stades sont tout de mĂȘme trĂšs approximatifs. D’abord ils ne sont pas trĂšs bien adaptĂ©s Ă  la rĂ©alitĂ© Rien ne prouve que le sujet de stade 2 est sur le chemin de la dĂ©mence. Le trouble du langage est loin de toujours prĂ©cĂ©der la dĂ©sorientation ou la perte des habiletĂ©s. Le manque de mot et le trouble de la mĂ©moire ne peuvent pas ĂȘtre reliĂ©s si facilement l’un n’est pas la cause de l’autre. D’autre part dans la pratique ils ne sont pas si utiles que cela ; mais enfin ils permettent d’y voir un peu plus clair, et de se parler commodĂ©ment entre soignants. Daniel Taillefer explique que chez le sujet atteint de dĂ©mence de type Alzheimer le cerveau parcourt Ă  l’envers le chemin de sa vie dans une sorte de rĂ©gression au sens psychanalytique du terme. Les stades de Reisberg seraient grossiĂšrement corrĂ©lĂ©s aux pĂ©riodes de l’existence qui sont ainsi revĂ©cues dans le souvenir. La correspondance des Ăąges et de la mĂ©moire s’établirait ainsi Stades 1 et 2 Pas de rĂ©gression. Stade 3 66 ans et plus. Stade 4 56 Ă  65 ans. Stade 5 48 Ă  55 ans. Stade 6 18 Ă  45 ans. Stade 7 0 Ă  15 ans. Donc un malade en stade 5, qui sait encore accomplir certaines tĂąches Ă©lĂ©mentaires de la vie quotidienne mais pas toutes pourra Ă©voquer facilement ses souvenirs de la quarantaine, et on le stimulera davantage en lui parlant de cette pĂ©riodes ; sur le plan du comportement il aura tendance Ă  se conduire de la mĂȘme maniĂšre qu’à cette Ă©poque-lĂ . C’est du moins ce que prĂ©voit la thĂ©orie. Que peut-on en pratique tirer de cette approche ? Probablement une chose trĂšs simple la dĂ©tĂ©rioration intellectuelle s’accompagne d’une rĂ©gression. Il est fĂ©cond pour le soignant de repĂ©rer cette rĂ©gression, et par des moyens trĂšs simples de tenir compte, pour entrer en communication, du stade oĂč il se trouve. Si on sait que le dĂ©ment se trouve dans l’univers de son adolescence, cela permet de s’orienter on peut choisir de s’installer avec lui dans cette couche de souvenirs, et les Ă©voquer systĂ©matiquement avec lui ; on peut au contraire essayer de l’en sortir pour parler d’autre chose les deux mĂ©thodes sont Ă©galement bonnes, mais il faut simplement savoir que les rĂ©sultats ne sont pas les mĂȘmes. On peut aussi comprendre que les souvenirs qu’il Ă©voque entraĂźnent des Ă©motions et des comportements qui sont liĂ©s Ă  cette Ă©poque ; on pourrait mĂȘme utiliser cette notion en adaptant son propre comportement si le patient se conduit comme un enfant face Ă  sa mĂšre le soignant peut jouer Ă  ĂȘtre une mĂšre aimante, autoritaire... Cela est simplement interdit car il s’agit alors de ce que les psychanalystes appellent utilisation du transfert et cela demande une formation trĂšs poussĂ©e. La thĂ©orie d’Erikson Naomi Feil fonde toute son approche sur la thĂ©orie d’Erik Erikson qui traite des stades de dĂ©veloppement de la vie et des tĂąches qui doivent ĂȘtre accomplies Ă  chacun de ces stades. Cette thĂ©orie veut qu’il y ait six pĂ©riodes de la vie, et qu’à chacune ce ces pĂ©riodes corresponde une tĂąche Ă  accomplir. Naturellement l’épanouissement de la personne Ă  un stade donnĂ© dĂ©pend beaucoup de la maniĂšre dont elle a rĂ©ussi les tĂąches qu’elle devait accomplir aux stades prĂ©cĂ©dents, et Erikson en tire des conclusions qui font que sa mĂ©thode se rapproche beaucoup de la psychanalyse, dont elle est d’ailleurs largement inspirĂ©e. Donc il y a six pĂ©riodes de la vie, et comme chez Taillefer le dĂ©ment a tendance Ă  rĂ©gresser, parcourant lĂ  aussi ces six pĂ©riodes dans une sorte de plongeon rĂ©trograde. La rĂ©partition d’Erikson se fait comme suit 1. Prime enfance Le sujet doit apprendre Ă  faire confiance quand il y a frustration. S’il Ă©choue le sentiment est la dĂ©fiance je ne suis pas aimĂ©. 2. Enfance le sujet doit apprendre Ă  se contrĂŽler, Ă  suivre des rĂšgles. S’il rĂ©ussit le sentiment est la joie d’y parvenir. S’il Ă©choue le sentiment est la honte, la culpabilitĂ©, le reproche Je souille tout. 3. Adolescence le sujet doit construire sa personnalitĂ©. S’il rĂ©ussit il trouve sa propre identitĂ© ; il se dĂ©tache des parents. S’il Ă©choue le sentiment est l’insĂ©curitĂ© ; dĂ©lĂ©gation de rĂŽle je ne suis quelqu’un que si je suis aimĂ©. 4. Âge adulte le sujet doit Ă©tablir une relation d’intimitĂ© avec un autre ĂȘtre humain. Partage des premiers sentiments, sujet responsable de ses Ă©motions, de ses erreurs et de ses succĂšs. S’il Ă©choue le sentiment est l’isolement, dĂ©pendance. 5. MaturitĂ© le sujet doit produire de nouvelles activitĂ©s quand les anciennes sont dĂ©passĂ©es ; se tourner vers quelque chose de nouveau. S’il Ă©choue le sentiment est la stagnation. Fixation sur des rĂŽles dĂ©passĂ©s. 6. Vieillesse le sujet doit Boucler sa vie. Trouver la force intĂ©rieure, l’intĂ©gritĂ©. MĂ©langer le passĂ© au prĂ©sent, se donner de nouveaux buts. S’il Ă©choue le sentiment est le dĂ©sespoir Je ferais mieux d’ĂȘtre mort ». L’idĂ©e de Naomi Feil est qu’en analysant le comportement du dĂ©ment on peut arriver Ă  comprendre quel est le type de problĂšme qu’il cherche Ă  rĂ©soudre, et par lĂ  Ă  comprendre Ă  quel niveau de rĂ©gression il est arrivĂ©. Par exemple cette vieille dame accumule des objets, au besoin les vole et les entasse dans sa chambre. Elle donne l’impression qu’elle le fait pour se prouver qu’elle est quelqu’un. L’idĂ©e est que quand elle Ă©tait une petite fille elle n’a jamais appris Ă  faire confiance. Il est probable qu’on retrouvera facilement chez elle des souvenirs, des comportements, des attitudes qui datent de cette Ă©poque-lĂ , et il faudra tenir compte de cette donnĂ©e pour amĂ©liorer la communication. Ailleurs c’est un vieux malade qui s’attachant aux pas d’un intervenant ou d’un membre de sa famille ; on pense qu’il cherche l’approbation de cet intervenant qui reprĂ©sente pour lui l’autoritĂ© parentale on dirait un adolescent qui n’a jamais pu se dĂ©tacher de ses parents. On voit trĂšs vite les trois grandes critiques qu’on peut faire Ă  la thĂ©orie de Naomi Feil 1. Ce qu’elle Ă©nonce n’est rien d’autre que la thĂ©orie de la rĂ©gression qui est Ă  la base de la psychanalyse on peut dire la mĂȘme chose de la thĂ©orie du plongeon rĂ©trograde. 2. Elle a raison d’insister sur la nĂ©cessitĂ© d’analyser le comportement du malade. Mais il n’est pas difficile de voir que cette analyse est trĂšs imprĂ©cise, et que les interprĂ©tations donnĂ©es par les soignants seront toujours risquĂ©es et toujours discutables. 3. Elle en vient trĂšs vite Ă  dire qu’il est possible d’aider la personne dĂ©mente Ă  rĂ©soudre les problĂšmes qu’elle n’a pas su rĂ©gler jusque lĂ . On l’espĂšre, mais sans trop y croire c’est une autre constante de ces thĂ©ories amĂ©ricaines que de prĂ©tendre rĂ©ussir des miracles. Bref, l’idĂ©e intĂ©ressante est que si nous parvenons Ă  repĂ©rer Ă  quel niveau le malade se situe nous allons pouvoir mieux le comprendre, et par lĂ  Ă©tablir une relation plus apaisante pour lui. Nous allons donc procĂ©der en deux temps Dans un premier temps nous allons Ă©couter le patient et essayer de comprendre de quels souvenirs il nous parle. Dans un second temps nous allons essayer de comprendre quel est son comportement, et en quoi il rappelle une pĂ©riode de sa vie. Ensuite nous utiliserons les rĂ©sultats de cette enquĂȘte pour essayer de trouver le comportement qui permettra Ă  la personne de se sentir comprise et apprĂ©ciĂ©e pour ce qu’elle est. En somme pour trouver la clĂ© qui permet de calmer la personne, il suffit de l’écouter vraiment, d’entendre ce qui cherche Ă  se dire Ă  travers son comportement, mĂȘme quand il est dĂ©rangeant ». Le projet de Naomi Feil est de suivre pas Ă  pas, Ă  travers des contacts quotidiens avec les personnes souffrant de dĂ©mence, le fil conducteur des ressentis dans le labyrinthe des Ă©motions. Dans la validation, ce qu’on valide c’est le comportement du malade on ne cherche plus Ă  le rectifier, on le reconnaĂźt comme un comportement lĂ©gitime et qui dit quelque chose. LES OUTILS DE VALIDATION Naomi Feil dĂ©crit quatorze outils de validation. Ces outils ne sont pas tous originaux, on le soulignera Ă  l’occasion ; d’autres sont carrĂ©ment douteux... En fait ce sont le plus souvent des banalitĂ©s ; redisons que ces banalitĂ©s sont bonnes Ă  entendre. Disons tout d’abord que le soignant intervient dans deux contextes Lors de relations spontanĂ©es en cours de journĂ©e. Lors d’interventions programmĂ©es. Le soignant doit d’abord maĂźtriser l’intervention programmĂ©e, celle qu’il a prĂ©vue et pour laquelle il a le temps. Quand il sera bien habituĂ© Ă  ce type d’intervention il aura acquis la fluiditĂ© et l’aisance nĂ©cessaires pour amĂ©liorer ses relations spontanĂ©es. Les techniques de Naomi Feil sont prĂ©sentĂ©es ici dans un ordre logique, et ont Ă©tĂ© dĂ©barrassĂ©es de ce qu’elles contiennent de trop discutable. Cette prĂ©sentation n’est donc pas... validĂ©e on ne prĂ©sente lĂ  qu’une opinion. Se concentrer Il ne s’agit absolument pas d’une technique de communication mais d’un prĂ©alable. Il est trĂšs important de se concentrer avant d’entrer dans une relation qui risque d’ĂȘtre difficile ou Ă©prouvante. C’est le cas en accompagnement, quand on entre dans la chambre du mourant on fera du mauvais travail si on ne prend pas le temps de se dĂ©barrasser de ses propres problĂšmes. Il existe de multiples techniques de concentration, toutes plus ou moins inspirĂ©es du yoga. Il ne faut pas les valoriser outre mesure, ce n’est pas de la magie. Voici les recommandations de Naomi Feil pour l’utilisation de cette technique Regarder fixement un point situĂ© environ 5 cm en dessous de sa propre taille. Inspirer profondĂ©ment par le nez et emplir d’air ses poumons. Expirer par la bouche. Supprimer toute rĂ©flexion intĂ©rieure, pour consacrer toute son attention Ă  sa seule respiration. Par huit fois, rĂ©pĂ©ter lentement cette procĂ©dure. Ceci permet de se mettre vraiment Ă  l’écoute de l’autre, en expulsant tous les sentiments de peine, de colĂšre et de frustration, afin de les mettre au placard pour un moment. La validation devrait toujours commencer par cette technique. Capter le regard du patient Le dĂ©ment reste trĂšs longtemps, sans doute jusqu’au bout, sensible aux Ă©lĂ©ments de la communication non-verbale. Parmi ceux-ci le regard est important. Quand on entre en communication il faut Ă©viter tout ce qui ressemble Ă  un rapport de force. Or en matiĂšre de comportement animal le signe de la domination est la place des yeux si mon interlocuteur est placĂ© de telle sorte que je le regarde de haut en bas, je le domine, et il se trouve en position d’infĂ©rioritĂ©. Naturellement cette rĂšgle n’est pas absolue, et ne fait que nuancer le rapport de force l’enseignant est debout devant des Ă©lĂšves assis, de sorte qu’il les regarde de haut en bas. Par contre le patron qui reçoit un employĂ© est assis, et l’employĂ© est debout, de sorte que le patron le regarde de bas en haut ; pourtant le rapport de force est en faveur du patron, parce qu’ĂȘtre assis est un privilĂšge. Dans les deux cas, donc la position renforce l’autoritĂ© de celui qui la possĂšde. Il s’ensuit que la seule maniĂšre d’éviter l’aggravation du rapport de force est d’ĂȘtre situĂ© Ă  la mĂȘme hauteur que celui Ă  qui on s’adresse. Cela signifie par exemple qu’il n’est pas sain de converser avec le dĂ©ment en se mettant assis sur le bord du lit il faut faire l’effort de se baisser jusqu’à ce qu’on ait les yeux exactement Ă  sa hauteur. On sait que les regards sont capables d’exprimer un trĂšs grand nombre de sentiments. On sait moins comment c’est possible le regard lui-mĂȘme n’est le fait que de l’Ɠil, et l’Ɠil ne se modifie que trĂšs peu seul le diamĂštre de la pupille peut changer, et cela dĂ©pend surtout de la luminositĂ©... C’est donc l’Ɠil qui porte le message et non le regard autrement dit ce sont les paupiĂšres et les mouvements des globes. Le regard est un enjeu fondamental de la communication avec le dĂ©ment, car c’est l’instrument qui permet de fixer son attention. C’est par le regard qu’il conserve la notion d’une prĂ©sence humaine prĂšs de lui la parole est faite de mots qu’il ne comprend plus trĂšs bien, ou plus du tout ; le toucher est trop peu spĂ©cifique. Il faut donc capter l’attention du dĂ©ment en se plaçant face Ă  lui, et en le regardant dans les yeux ; Ă  condition bien sĂ»r de veiller Ă  ce que le regard ne soit en aucune façon agressant ou angoissant. Il est plus difficile de maintenir ce regard tout au long de l’entretien, il faut pourtant s’y exercer. On ne doit pas craindre de pratiquer l’échange des regards avec le dĂ©ment non communiquant on peut essayer d’exprimer des Ă©motions par le seul regard, et d’interprĂ©ter les Ă©motions qu’on reçoit en retour. On aura souvent la bonne surprise de constater que les yeux parviennent ainsi Ă  se parler. Naturellement de telles expĂ©riences ont quelque chose de douteux en communication non-verbale rien n’est plus facile que de prendre ses dĂ©sirs pour des rĂ©alitĂ©s. Mais on peut au moins prĂ©sumer que mĂȘme si on se trompe quelque peu en interprĂ©tant les rĂ©actions du dĂ©ment ce dernier aura tirĂ© quelque avantage du fait qu’on lui aura consacrĂ© ce temps. Penser autrement reviendrait Ă  dĂ©nier au fond toute valeur Ă  notre action envers le dĂ©ment. Parler d’une voix claire, basse et affectueuse Dans une conversation, il y a les mots qui sont prononcĂ©s, avec leur signification, ce qui forme le contenu du message. Mais il y a aussi, nous le savons bien, la maniĂšre dont les mots sont prononcĂ©s le travail sur l’intonation est la base du mĂ©tier d’acteur. Allons plus loin la tonalitĂ© de mon message contient des informations, et ces informations sont souvent au moins aussi importantes que le contenu objectif des mots on a tort d’opposer comme on le fait le fond et la forme ces deux notions sont totalement interdĂ©pendantes. Cela est d’autant plus vrai chez le dĂ©ment Il est en difficultĂ© pour comprendre le fond du message, car il ne connaĂźt plus le sens des mots. Comme il ne comprend plus le sens des mots, il est encore plus sensible Ă  leur environnement affectif. Il est en souffrance, et de ce fait hypersensible Ă  tout ce qui constitue l’ambiance affective de la relation. Il importe donc d’adopter un ton de voix rassurant ; cela suppose de parler lentement, doucement, sans Ă©lever la voix. Il faut s’y exercer. Il faut savoir, avant d’entamer la conversation, prendre le temps de se recentrer sur soi-mĂȘme et de se prĂ©parer. Mais cette rĂšgle est rapidement limitĂ©e 1. Les modalitĂ©s concrĂštes du travail ne laissent pas toujours le temps de se mettre en condition. 2. Le dĂ©ment est souvent sourd, ce qui impose de lui parler fort. 3. Ce qu’on veut dire au malade n’est pas forcĂ©ment compatible avec une douceur du ton. Certes on peut toujours s’efforcer de rester calme, mais il ne faut pas qu’il y ait une trop grande contradiction entre ce qu’on veut dire et la maniĂšre dont on va le dire, faute de quoi le dĂ©ment va s’y perdre il y a en somme des maniĂšres angoissantes d’éliminer l’angoisse. 4. Mais d’un autre cĂŽtĂ© parler de maniĂšre douce et chaleureuse ne veut pas dire adopter un ton lĂ©nifiant ou infantilisant. Le ton juste serait plus prĂšs de celui du psychiatre que de celui de la nourrice. 5. Il n’est pas si simple de trouver le ton juste le pire serait d’adopter un ton si neutre qu’il n’exprimerait aucun sentiment, ce qui serait particuliĂšrement angoissant. Il faut donc prendre garde Ă  ne pas Ă©liminer du ton de la voix toute trace de sentiment il s’agit d’avoir un ton bienveillant, non un ton neutre ou indiffĂ©rent. Notons d’autre part que le fait d’adopter un ton de voix rassurant va organiser la rĂ©gression dans deux directions Le patient va entendre un soignant qui lui parle comme aurait fait sa mĂšre. Cela ne manquera pas de dĂ©clencher chez lui des attitudes semblables Ă  celle qu’il aurait eue avec sa propre mĂšre, et de le renvoyer dans le monde de son enfance, avec les souvenirs de son enfance. Le soignant qui adopte un ton de voix maternel va se retrouver dans la position qu’il adopterait vis-Ă -vis de son enfant, ce qui n’est pas sans danger accessoirement il pourra Ă©galement retrouver des comportements qui tĂ©moignent de ce qu’il a vĂ©cu avec sa propre mĂšre.... Identifier et utiliser le sens prĂ©fĂ©rĂ© Il s’agit de ce qu’on appelle les canaux de communication. Si on veut vraiment parler la langue d’une autre personne et entrer dans son monde afin de gagner sa confiance, la meilleure façon de faire est d’apprendre Ă  percevoir le monde comme elle le perçoit. Pour ce faire, il faut se mettre Ă  l’écoute et observer attentivement. Les paroles et les actions finiront par dĂ©voiler lequel de ses cinq sens la vue, l’ouĂŻe, le goĂ»t, l’odorat et le toucher la personne utilise le plus dans ses expĂ©riences de la vie au quotidien. Le langage tĂ©moigne facilement du canal de communication prĂ©fĂ©rĂ© de la personne. Il suffit de faire attention aux mots qu’elle utilise ils traduisent sa maniĂšre de percevoir le monde. L’expĂ©rience la plus simple est de faire raconter une scĂšne donnĂ©e, par exemple un mariage. On verra vite que les divers participants sont capables de raconter correctement le mĂȘme mariage mais que chacun insistera d’abord sur des points particuliers La robe de la mariĂ©e Vision Le repas GoĂ»t L’orchestre Audition Le parfum des tilleuls Odorat Le velours des siĂšges Toucher Mais les choses vont beaucoup plus loin, et sont beaucoup plus subtiles, car la question des canaux de communication imprĂšgne et structure tout le langage. Par exemple pour dire son aversion pour quelqu’un, on peut employer des canaux diffĂ©rents Je ne m’entends pas avec lui Audition Je ne peux pas le voir Vision Je ne peux pas le sentir Odorat Il me hĂ©risse ; Toucher Il me dĂ©goĂ»te GoĂ»t Une fois le sens privilĂ©giĂ© connu, l’intervenant qui se sert de la Validation se servira des mots clĂ©s qui correspondent Ă  ce sens en s’adressant Ă  la personne atteinte. Pour une personne qui utilise plus la vue pour comprendre son environnement, on pourra dire J’ai bien vu ça, moi aussi » ; pour une autre qui utilise plutĂŽt l’ouĂŻe, on dira Je vous entends clairement » ; et pour une personne dont le sens du toucher est prĂ©dominant C’est doux, n’est-ce pas ? » et ainsi de suite. Toucher Cette technique s’applique bien avec les personnes qui Ă©prouvent de la difficultĂ© Ă  voir et Ă  entendre, dont la perception du temps est affectĂ©e, et qui sont incapables de reconnaĂźtre les gens, peu importe qu’ils soient des proches ou des Ă©trangers. Le contact tactile devient donc un mode important par lequel on peut communiquer son affection ou du respect Ă  ces personnes, ce qui a souvent comme rĂ©sultat de crĂ©er des liens serrĂ©s entre ces personnes et les intervenants utilisant cette approche. Lorsque la personne est encore plus refermĂ©e sur elle-mĂȘme et qu’elle ne semble plus se prĂ©occuper de ce qui l’entoure, le toucher permet d’entrer dans son monde ; ainsi des souvenirs agrĂ©ables de la tendre enfance sont ravivĂ©s Ă  travers le toucher. Tout en respectant l’intimitĂ© de la personne, on peut, par exemple, faire des mouvements circulaires du bout des doigts sur le haut de la joue ou derriĂšre la tĂȘte. Ou alors, en se servant des deux mains, une sur chaque cĂŽtĂ© du visage, on peut toucher le lobe de l’oreille avec l’auriculaire, et descendre ensuite le revers des mains le long de la mĂąchoire jusqu’au menton pour ensuite descendre le long du cou. On peut Ă©galement masser les Ă©paules, le haut du dos, ou toucher le bas du mollet avec le bout des doigts. Il est cependant important de toujours approcher la personne de face car on peut la surprendre en arrivant de cĂŽtĂ© ou par en arriĂšre. Il est tout aussi important de respecter l’état d’esprit de la personne en l’approchant, et d’ĂȘtre sensible Ă  tout signe de rĂ©sistance car ce ne sont pas toutes les personnes qui aiment ĂȘtre touchĂ©es. Le choix des mots pour crĂ©er la confiance Il faut comprendre ce qui va mettre le dĂ©ment en difficultĂ©. En gros il lui est assez facile de parler de ce qu’il voit, nettement moins de ce qu’il pense ; il sait dĂ©crire, mais pas analyser. Il faut donc utiliser des mots simples, qui n’ouvrent pas la porte Ă  des Ă©motions trop difficiles Ă  affronter. Par exemple les questions Qui ? Quoi ? OĂč ? Quand ? Comment ? sont assez facilement traitĂ©es par le malade, alors que la question Pourquoi ? la met tout de suite en difficultĂ© le malade se sent acculĂ© au pied du mur lorsqu’on lui demande pourquoi il a fait ce qu’il a fait, ou pourquoi un Ă©vĂ©nement est arrivĂ©. On lui demande alors de motiver ses gestes ou ses paroles, c’est-Ă -dire de rĂ©flĂ©chir sur lui-mĂȘme, ce qui lui est trĂšs difficile ; et s’il le fait il risque de se retrouver sur le chemin de sentiments souvent porteurs d’une grande charge Ă©motive, ce qui va lui faire peur. Naomi Feil donne l’exemple suivant une dame de 80 ans prĂ©tend que quelqu’un lui dĂ©robe ses bijoux. PlutĂŽt que de discuter avec elle, sa fille concentre la discussion sur des faits prĂ©cis. Qui accuses-tu de te dĂ©rober tes bijoux, Maman ? », demande-t-elle. La mĂšre est intĂ©ressĂ©e par la question et lui rĂ©pond C’est la femme de mĂ©nage. » Que dis-tu donc qu’elle t’a volĂ© ? » demande la fille, en continuant Ă  focaliser sur des faits. La derniĂšre chose qu’elle m’a volĂ©e, ce sont mes boucles d’oreilles noires celles que Papa m’a donnĂ©es. » Ce sont tes prĂ©fĂ©rĂ©es », rĂ©pond la fille. Papa te donnait toujours de jolies choses. Il savait bien ce qui t’allait le mieux. Quand te les avait-il donnĂ©es ? » Juste aprĂšs notre mariage, pendant notre lune de miel », rĂ©pond la mĂšre. Ici on commence Ă  voir ce qu’est le mĂ©canisme de validation l’intervenante n’a pas cherchĂ© Ă  dĂ©tromper la malade, elle n’a pas cherchĂ© Ă  la rassurer ; rassurer la patiente revenait Ă  lui dire qu’elle avait tort ; or ce qui importe le plus au dĂ©ment c’est d’avoir raison. Pour y parvenir l’intervenante a acceptĂ© de ne pas se demander si la colĂšre de sa mĂšre Ă©tait justifiĂ©e elle lui a simplement reconnu le droit d’ĂȘtre en colĂšre. Et dĂšs qu’elle a vu sa colĂšre validĂ©e, la mĂšre n’en a plus eu besoin, elle a pu cesser d’accuser la femme de mĂ©nage et il est devenu facile de la faire dĂ©river jusqu’au point oĂč elle pouvait se mettre Ă  Ă©voquer le souvenir de son mari. Reformuler La personne atteinte se sent comprise si ses mots sont repris par quelqu’un d’autre. Cela la rassure. On peut dire la phrase en utilisant les mĂȘmes mots-clĂ©s et en rĂ©pĂ©tant l’essentiel. Imiter le ton de la voix et le dĂ©bit est aussi un excellent moyen de montrer Ă  la personne atteinte qu’on la comprend et qu’on est sensible Ă  sa rĂ©alitĂ©. La reformulation est une mĂ©thode Ă  part entiĂšre, et une sĂ©ance y sera probablement consacrĂ©e. Naomi Feil donne l’exemple d’un vieil homme qui accuse son garagiste de lui abĂźmer sa voiture ». Cette accusation est totalement fausse, et le garagiste devrait se dĂ©fendre. Mais ce dernier se rend compte que quelque chose ne va pas en fait il a l’intuition que le vieil homme s’identifie sa voiture ; Ainsi, lorsqu’il dit au garagiste qu’il ne comprend pas pourquoi sa voiture a besoin de rĂ©parations elle allait pourtant bien la semaine derniĂšre... », il est en rĂ©alitĂ© en train de lui dire sa frustration face au fait qu’il ne se sent pas aussi bien qu’avant. Sa voiture sert de prĂ©texte Ă  masquer ces pertes qui l’affectent profondĂ©ment. Au fond de lui, le vieil homme sait que sa vue baisse et qu’il perd peu Ă  peu son sens de l’orientation. Il se sent usĂ©, tout comme la boĂźte de vitesses de sa voiture. Le garagiste sent ce que le vieil homme lui dit vraiment et du coup il n’argumente pas. Il va utiliser une autre technique qui est celle de la reformulation il va simplement rĂ©pĂ©ter les mots du vieil homme, ce qui lui montre qu’il l’a entendu, qu’il l’a compris, que ses mots peuvent ĂȘtre dits par d’autres ; et cela va encourager le vieil homme Ă  aller plus loin, jusqu’à dire le fond de sa pensĂ©e ce que le malade dit a un sens, cela peut ĂȘtre Ă©changĂ©. Vous m’avez abĂźmĂ© ma voiture. Vous pensez que je vous ai abĂźmĂ© votre voiture ? reformulation Ă©cho Bien sĂ»r ! la semaine derniĂšre elle marchait encore trĂšs bien ! J’ai l’impression que vous ĂȘtes trĂšs troublĂ© par cela reformulation du non-verbal. Oui, ce n’est pas normal, ce n’est pas parce qu’elle est vieille qu’elle doit tomber en panne. Ce n’est pas une explication... reformulation ouverture. Non, bien sĂ»r ! Tenez moi j’ai quatre-vingts ans, eh bien je suis en pleine forme. Vous vous sentez trĂšs bien. Remarquez, on ne sait jamais... Etc... Utiliser la polarisation Cette technique consiste Ă  laisser la personne atteinte exprimer sa frustration sur un objet ou une situation alors que nous savons que ce n’est pas la cause du problĂšme. Par exemple, lorsque la dame se plaint des plats servis Ă  table, on lui demande Vous trouvez que c’est le plus mauvais jambon que vous ayez jamais mangĂ©, n’est-ce pas ? » Nous savons bien qu’au fond, elle en a contre ses dents qui ne lui permettent plus de mastiquer comme avant. Mais en la laissant s’exprimer et s’emporter contre la nourriture, son anxiĂ©tĂ© a diminuĂ© et elle en a ressenti un certain soulagement. Il faut bien comprendre pourquoi cette technique est efficace. Et il y a trois grands mĂ©canismes 1. D’abord il y a le mĂ©canisme gĂ©nĂ©ral de la validation on a reconnu Ă  la dame le droit d’ĂȘtre en colĂšre, et c’est ce qui importait. C’est la condition pour qu’elle puisse Ă©ventuellement dĂ©river vers la vraie cause comme dans l’exemple du bijou volĂ©. 2. Ensuite il y a la validation du subterfuge la grand-mĂšre a sans doute besoin de se dire qu’elle est encore capable de sauver les apparences et de duper son monde. 3. Enfin il y a le mĂ©canisme de toute colĂšre la colĂšre est une Ă©motion, qui demande Ă  ĂȘtre dĂ©versĂ©e. Une fois cela accompli, la patiente se dĂ©tend. Évidemment il est plus facile de tolĂ©rer une injustice contre un jambon que contre un soignant, mais c’est une autre question. Imaginer le contraire et faire se souvenir Parfois, il faut essayer d’imaginer le contraire de la situation vĂ©cue » par la personne, ce qui lui permet de retrouver une solution faire se souvenir qu’elle a autrefois utilisĂ©e pour rĂ©gler la situation. Ces techniques peuvent redonner confiance en elle-mĂȘme Ă  la personne atteinte et en celui ou celle qui l’accompagne. Par exemple, une malade dit Un homme vient dans ma chambre la nuit. » Utiliser la technique du contraire » c’est essayer de l’amener Ă  se rappeler les occasions oĂč l’homme n’est pas venu. Le voyez-vous toutes les nuits ? » La dame, surprise, constate que l’autre soir, quand nous sommes venu la visiter et qu’elle a veillĂ© tard, il n’était pas lĂ . Pourtant, dĂšs qu’elle a Ă©tĂ© seule il Ă©tait revenu. Alors c’est seulement quand vous ĂȘtes seule que vous le voyez ? Si nous Ă©tions avec vous tout le temps, cela ne vous importunerait plus ? » La dame acquiesce et raconte qu’elle n’a jamais Ă©tĂ© seule de sa vie et combien elle s’est sentie abandonnĂ©e Ă  la mort de son mari, qui avait toujours Ă©tĂ© Ă  ses cĂŽtĂ©s. Doucement, on demande Ă  la dame ce qu’elle a fait Ă  ce moment-lĂ  pour se sentir moins seule faire se souvenir. Elle rĂ©pond qu’elle passait ses nuits entiĂšres Ă  regarder les vieilles photos de son mari en Ă©coutant la musique qu’il aimait. On voit facilement comment cette technique fonctionne le fait d’imaginer le contraire permet Ă  la personne ĂągĂ©e de prendre de la distance vis-Ă -vis de la situation angoissante. En Ă©voquant une situation oĂč l’homme n’est pas lĂ  on permet Ă  la dame de constater qu’il n’est pas toujours lĂ  et que donc il n’envahit pas tout l’espace il y a de la place pour penser Ă  autre chose. La technique du souvenir est beaucoup plus banale ; encore faut-il bien comprendre ce qu’on fait quand on l’utilise. Au moment du grand Ăąge, il n’est plus possible d’apprendre des façons nouvelles de se dĂ©brouiller ». L’avenir, mais aussi le prĂ©sent sont des mondes angoissants. Par contre parler du passĂ© est un excellent moyen d’instaurer un climat de confiance. Cela aide Ă©galement Ă  s’adapter Ă  une situation de crise, Ă  un stress ou Ă  une vive Ă©motion. Cela n’est pas simple il n’est pas si facile de parler du passĂ© Ă  quelqu’un Ă  qui la mĂ©moire commence Ă  faire dĂ©faut. Mais enfin dans la mesure oĂč le patient se souvient, et surtout dans la mesure oĂč on ne le confronte pas Ă  ses Ă©checs, on peut arriver Ă  le sĂ©curiser. Naturellement ces deux techniques sont employĂ©es l’une Ă  la suite de l’autre. Utiliser l’ambiguĂŻtĂ© Lorsque la personne atteinte utilise des mots incomprĂ©hensibles, l’intervenant qui connaĂźt la Validation peut prendre part Ă  la conversation sans la contredire. Ainsi, l’intervenant se sert du mot inconnu, mais en le remplaçant par il », elle », on » ou par c’était ». Par exemple, Ă  une personne qui se plaint en disant Ces catawalks me font mal ! », l’intervenant peut rĂ©pondre OĂč vous font-ils mal ? », le pronom ils » remplaçant le mot inconnu catawalks ». À une autre personne qui dit J’ai chuftĂ© avec les mounnets », on pourra rĂ©pondre Et c’était agrĂ©able ? Que vous a-t-on dit ? » Les mots ils », elles », on », c’était » etc. sont utilisĂ©s pour remplacer les mots inconnus du dictionnaire. De cette façon, la communication est maintenue et la personne atteinte se sent comprise. Elle a l’impression d’ĂȘtre une interlocutrice valable dans la discussion. Mais cette technique n’est utilisable qu’à condition de l’avoir bien comprise il ne s’agit en aucun cas de se moquer de la personne. Il s’agit au contraire d’une Ă©coute particuliĂšrement subtile essayer de comprendre de quoi on nous parle alors que les mots sont perdus ; essayer plus encore de sentir quelles sont les Ă©motions de l’autre alors mĂȘme que nous ne savons pas ce qui l’émeut. Il s’agit en somme du vĂ©ritable accompagnement accompagner l’autre c’est accepter d’aller avec lui alors qu’on ne sait pas oĂč il va. Observer, puis copier les mouvements et les Ă©motions de l’intĂ©ressĂ© Naomi Feil appelle cela la technique du miroir ». Cette technique permet Ă  l’intervenant d’entrer dans le monde Ă©motionnel de la personne. Elle sert Ă  tisser un lien de confiance avec une personne atteinte qui ne s’exprime plus verbalement, afin d’éviter qu’elle se replie totalement sur elle-mĂȘme. Pour ce faire, l’intervenant observe soigneusement l’attitude, les yeux, les expressions du visage, la lĂšvre infĂ©rieure, l’allure gĂ©nĂ©rale, les mouvements rĂ©pĂ©titifs, etc. de la personne atteinte. L’intervenant cherche ensuite Ă  accorder son attitude, ses gestes et sa respiration Ă  ceux de la personne Ă  valider. La technique du Miroir » effectuĂ©e avec empathie devient un outil prĂ©cieux pour crĂ©er ce climat de confiance indispensable au mieux-ĂȘtre de la personne atteinte. Voici le tĂ©moignage que livre Naomi Feil sur l’utilisation de cette technique Mildred Hopkins, ancienne secrĂ©taire d’avocat, ne s’est jamais mariĂ©e. Elle a travaillĂ© pour le mĂȘme cabinet pendant 45 ans. Aujourd’hui, Ă  86 ans, [...], elle a besoin nĂ©anmoins de rester active. Le travail a toujours Ă©tĂ© son unique source de dignitĂ©. Se voyant en esprit devant sa machine Ă  Ă©crire Underwood, elle retrouve les gestes du passĂ© et remue rapidement les doigts pour achever de taper ce que son patron lui a dictĂ©, avant qu’il ne se rende au tribunal. L’intervenante qui utilise la Validation imite les mouvements de doigts de Mildred. Cette derniĂšre voit les doigts de son imitatrice reproduire le rythme des siens. Elle lĂšve les yeux. Leurs regards se croisent. Elles tapent ensemble. Avec admiration, l’intervenante sourit Ă  Mildred Combien de mots-minute pouvez-vous taper ? », lui demande-t-elle. 92 ! » rĂ©pond Mildred avec fiertĂ©. C’est le premier mot qu’elle prononçait depuis son entrĂ©e Ă  la maison de santĂ©, 6 mois plus tĂŽt ». En copiant ses mouvements, l’intervenante qui s’est servi de la Validation a créé une complicitĂ© avec elle. RassurĂ©e sur le plan relationnel, Mildred commença Ă  s’extĂ©rioriser. Son Ă©locution revint peu Ă  peu et elle sembla retrouver de l’intĂ©rĂȘt pour ce qui se passait autour d’elle. Associer le comportement avec les besoins insatisfaits ou les besoins exprimĂ©s Il s’agit ici de reconnaĂźtre que le comportement de la personne atteinte exprime, d’une façon ou d’une autre, l’un des trois besoins fondamentaux de l’ĂȘtre humain ĂȘtre aimĂ©, ĂȘtre utile et le besoin d’exprimer les fortes Ă©motions. Tout le problĂšme est donc de savoir quels sont les besoins exprimĂ©s par tel ou tel comportement ; on peut y parvenir en observant le malade, et lĂ  encore en Ă©coutant le sentiment qui s’exprime pendant le comportement. ConsidĂ©rons par exemple un patient qui passe ses journĂ©es Ă  frotter les meubles a une raison de le faire. Le soignant peut rĂ©agir de trois maniĂšres 1. Il peut essayer d’empĂȘcher le malade de frotter au motif que c’est sale. 2. Il peut laisser le malade Ă  son comportement sans chercher Ă  l’interprĂ©ter. 3. Il peut enfin essayer de percevoir l’émotion ou le besoin associĂ© au comportement. Dans ces dernier cas, s’il parvient Ă  comprendre ce qui se passe, il va pouvoir aider le patient en lui parlant de ce qui se passe. Utiliser la musique La musique fait appel aux Ă©motions. Et les Ă©motions sont ancrĂ©es bien loin dans la mĂ©moire affective de la personne. Ce qui fait que souvent, les gens qui ne parlent plus sont quand mĂȘme capables de chanter une chanson de leur enfance. AprĂšs avoir entendu puis chantĂ© une mĂ©lodie familiĂšre, des personnes atteintes qui ne parlaient plus du tout sont parfois capables de dire quelques mots ; en toute hypothĂšse elles sont le plus souvent trĂšs attirĂ©es par la musique, le rythme, et cela les calme le plus souvent trĂšs bien. EN GUISE DE CONCLUSION Il est facile de voir que la Validation n’est pas une mĂ©thode, mais une succession de techniques, certaines Ă©videntes d’autres moins, certaines originales d’autres moins, et que tout cela ne va pas trĂšs loin. Mais il reste une idĂ©e fondamentale, qui doit ĂȘtre connue et mise en pratique il importe de reconnaĂźtre au dĂ©ment le droit Ă  la parole, et surtout le droit Ă  sa parole. Ce qu’il nous dit n’est pas conforme aux rĂšgles habituelles de la logique et de la communication ; cela ne signifie en rien qu’il n’a pas quelque chose Ă  nous dire. Lorsqu’un patient est empĂȘchĂ© de parler, par une aphasie ou une trachĂ©otomie, nous savons dire que notre devoir est d’essayer par-dessus tout de le comprendre ce n’est pas parce qu’il n’a plus accĂšs au langage qu’il n’a rien Ă  dire. De la mĂȘme maniĂšre le dĂ©ment n’a plus accĂšs Ă  la parole ; pour autant ce serait une erreur que de croire qu’il ne pense pas. La mission du soignant est alors de comprendre le dĂ©ment autant qu’il est possible ; pour cela la premiĂšre chose Ă  faire est de lui faire confiance il faut avoir confiance dans son aptitude Ă  penser, Ă  communiquer, mĂȘme si c’est un peu difficile. L’objectif de la Validation n’est rien d’autre. ValidationLamĂ©thode de Naomi Feil pour une vieillesse pleine de sagesseAider et accompagner les grands vieillards dĂ©sorientĂ©s« Je dois rentrer pour nourrir mes enfants ! »« Madame Kessler, vous ne pouvez pas rentrer chez vous. Vos enfants ne sont pas lĂ . Vous ĂȘtes maintenant Ă  la maison de retraite de Montefiore. »« Je le sais, ne soyez pas idiote. C’est pour ça que je dois Cette formation vise Ă  favoriser chez les soignants des comportements plus appropriĂ©s dans leur accompagnement auprĂšs des personnes ĂągĂ©es en perte d’autonomie cognitive et Ă  les soutenir dans leur tĂąche en leur proposant une approche large et concrĂšte. Elle propose, en amont de la prise en charge, un questionnement sur les besoins et les motivations des soignants et, en aval, une rĂ©flexion sur l’application de ces mĂ©thodes au travail en Ă©quipe dans le contexte institutionnel des MRS. Elle envisage le soin relationnel sous un triple aspect comportemental, affectif et cognitif. Il s'agit d'amĂ©liorer l’accompagnement et la communication en maintenant une vie relationnelle. Cette triple approche permettra de prendre soin de la personne ĂągĂ©e dans sa globalitĂ©. Objectifs Cette formation vous permettra de Mieux comprendre le fonctionnement de la personne ĂągĂ©e fragilisĂ©e niveau cognitif; DĂ©velopper intuitivement des conduites adĂ©quates pour comprendre et communiquer avec les personnes ĂągĂ©es niveau comportemental; AmĂ©liorer votre relation avec la personne ĂągĂ©e niveau affectif. Public cible Chefs-infirmiers, infirmiers, rĂ©fĂ©rents pour la dĂ©mence, aides-soignants, assistants sociaux. Formateurs Marie-Claire Giard, assistante sociale, formatrice certifiĂ©e en Validation Feil et administratrice de l’APVAPA association française pour la promotion de la Validation. Formatrice au Centre Rhapsodie via lequel sont dispensĂ©s les cours de soins relationnels et les cours de Validation selon Naomi Feil depuis 30 ans. Informations pratiques Si la formation est organisĂ©e en prĂ©sentiel Le prix comprend la participation Ă  la formation, les supports pĂ©dagogiques, les pauses-cafĂ© et le lunch Ă©ventuel. Quelques jours avant la formation, un mail vous sera envoyĂ© afin de vous rappeler les aspects pratiques et prĂ©ciser, si besoin, quelques points d’organisation. Si la formation est organisĂ©e en distanciel La participation Ă  la formation nĂ©cessite que vous disposiez d'un ordinateur connectĂ© Ă  Internet avec des haut-parleurs ou un casque. IdĂ©alement, nous vous conseillons de tĂ©lĂ©charger l’application en cliquant ici ou d'utiliser une version rĂ©cente du navigateur Chrome. Avant la formation, vous pouvez tester vos haut-parleurs ou votre casque en suivant ce lien votre connexion Ă  la plateforme zoom Au plus tard la veille de la formation, un mail vous sera envoyĂ© afin de vous rappeler les aspects pratiques et prĂ©ciser, si besoin, quelques points d’organisation. PARTENAIRES DĂ©couvrezet achetez le livre Validation, la mĂ©thode de Naomi Feil : pour une vieillesse pleine de sagesse : aider et accompagner les grands vieillards dĂ©sorientĂ©s Ă©crit par Naomi Feil chez Lamarre sur Lalibrairie.com
L'approche dĂ©veloppĂ©e par la gĂ©rontologue Naomi Feil engage, au travers de la validation, Ă  changer de regard sur la personne souffrant de troubles cognitifs et sur la relation Ă  Ă©tablir avec elle. Avec un constat essentiel il ne s’agit pas de chercher du sens de ce qui est fait ou dit par une aĂźnĂ©e dĂ©sorientĂ©e, mais de reconnaitre qu’il y en a un. 2022 - Cours 22 1 jour Freddy Clavijo MĂ©decin gĂ©riatre et formateur en validation, ancien mĂ©decin-chef de l'HĂŽpital du Jura, site de Porrentruy AmĂ©liorer la communication pour maintenir des liens authentiques avec la personne ĂągĂ©e dĂ©sorientĂ©eContribuer Ă  restaurer le sentiment de la valeur personnelle et rĂ©duire l'anxiĂ©tĂ© chez la personnes ĂągĂ©e dĂ©sorientĂ©e Les Ă©tapes de la Validation de Naomi FeilLe trĂ©pied de la Validation savoir-ĂȘtre, bases thĂ©oriques et savoir-faireLes techniques de base pour la communication verbale et non verbale Apports thĂ©oriquesExercice pratique par des jeux de rĂŽles ou par le biais de sĂ©quences vidĂ©osDiscussion et Ă©change d’expĂ©riences Toute professionnele quel que soit le secteur soins, animation, hĂŽtellerie-intendance, administration CHF ANEMPACHF CCT SantĂ© 21CHF ExterneLe repas est compris dans le prix de la formation. Vendredi 23 septembre 2022
Reconnueet utilisĂ©e dans le monde entier, la Validation de Naomi Feil est une mĂ©thode d'accompagnement pour les personnes ĂągĂ©es atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de maladies apparentĂ©es. Dans cet ouvrage, Vicki de Klerk-Rubin met la Validation Ă  la portĂ©e du plus grand nombre et des familles des malades en particulier. ★★★★☆ Ă©toiles sur 5 de 595 avis2005-01-15Validation mode d'emploi Techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type Alzheimer. - de Naomi Feil, François Blanchard, Jacques Roux-Brioude AuthorCaractĂ©ristiques Validation mode d'emploi Techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type ligne ci-dessous contient des dĂ©tails complĂ©mentaires du Validation mode d'emploi Techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type Titre Du FichierValidation mode d'emploi Techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type de Parution2005-01-15TraducteurJiayi HannielNumĂ©ro de Pages434 PagesTaille du MBLangueFrançais et AnglaisÉditeurTor BooksISBN-100031187407-JRTType de DocumentePub PDF AMZ HWP PPTCrĂ©ateurNaomi Feil, François Blanchard, Jacques Roux-BrioudeISBN-13799-3018117473-EEKNom de FichierValidation-mode-d'emploi-Techniques-Ă©lĂ©mentaires-de-communication-avec-les-personnes-atteintes-de-dĂ©mence-sĂ©nile-de-type-Alzheimer..pdfTĂ©lĂ©charger Validation mode d'emploi Techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type Alzheimer. Livre PDF GratuitDĂ©couvrez Validation mode demploi Techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type Alzheimer le livre de Naomi Feil sur 3Ăšme libraire sur Internet avec 1 million de livres disponibles en livraison rapide Ă  domicile ou en relais 9782907516969Validation mode demploi Techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type AlzheimerValidation mode demploi Techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type Alzheimer Techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type AlzheimerNaomi Feil Validation mode d’emploi techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type Alzheimer Paris Ă©dValidation mode demploi Techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de dĂ©mence sĂ©nile de type Alzheimer gratuit pdf Mobilism Validation mode demploiValidation mode demploi techniques Ă©lĂ©mentaires de communication avec les personnes atteintes de d de Naomi Feil et dautres livres articles dart et de collection similaires disponibles sur Validation mode demploi Techniques Ă©lĂ©mentaires de
\n\n \n\n\n les 14 techniques de validation naomi feil
.