🩘 L Amour Est L Accomplissement De La Loi

VoirE. Andrade, O direito do trabalho na filosofia e na teoria social crĂ­tica, SĂŁo Paulo : LTr, 2014. Pour Ă©tendre la subordination juridique, les tribunaux du travail brĂ©siliens ont créé la thĂ©orie de la subordination structurelle, qui se manifeste par l’insertion du travailleur dans la dynamique des services de l’employeur, sans recevoir d’ordres directs.
Le Christ et l`accomplissement de la Loi la halakhah du Juif, l NRT 122 2000 353-368 SONNET, Le Christ et l’accomplissement de la Loi la halakhah du Juif, l’éthique du Gentil1 Introduction une histoire, deux lecteurs La question de l’homme riche Ă  JĂ©sus fournira son point de dĂ©part Ă  notre rĂ©flexion MaĂźtre, que dois-je faire de bon pour avoir la vie Ă©ternelle?» Mt 19, 16. Nous connaissons la rĂ©ponse de JĂ©sus Garde les commandements» Mt 19, 17 ou, dans la version de Marc Tu connais les commandements» Mc 10, 19. Tout cela», rĂ©pond l’homme, je l’ai observé» Mt 19, 20. Et chez Marc MaĂźtre, tout cela je l’ai observĂ© dĂšs ma jeunesse» Mc 10, 20. Il ne pourrait y avoir de rĂ©ponse plus juive que celle-lĂ , qui nous vient en droite ligne du DeutĂ©ronome Écoute IsraĂ«l 
. Ces paroles que je te commande aujourd’hui seront sur ton cƓur, tu les inculqueras Ă  tes fils 
. Ces paroles, tu les garderas  » Dt 6, 6. Un lecteur juif — et souvenons-nous qu’un rĂ©cit comme celui de Mt visait originellement un tel destinataire — ne peut que se reconnaĂźtre dans la rĂ©ponse de l’homme riche ce lecteur juif a, lui aussi, depuis sa jeunesse, grandi dans l’amour et dans la garde des paroles» en question. Pour un tel lecteur, la demande initiale de JĂ©sus — garde les commandements» — fait sens Ă©galement de maniĂšre juive JĂ©sus ne fait pas autre chose que remettre un fils d’IsraĂ«l devant les paroles essentielles de sa tradition. En prenant toutefois quelques libertĂ©s JĂ©sus ne produit que cinq des dix paroles, celles qui concernent le prochain, et assortit ces cinq dĂ©fenses d’un impĂ©ratif qui les rĂ©capitule positivement — Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme», citation de Lv 19, 18 verset donc extĂ©rieur aux dix paroles. Il y a lĂ  une maniĂšre de produire l’Écriture qui est significative, mais que peut comprendre, et que comprend l’interlocuteur juif de JĂ©sus. 1. ConfĂ©rence donnĂ©e le 3 mars 1997 au Centre Culturel des Fontaines Ă  Chantilly dans le cadre de la session JĂ©sus et la Torah» organisĂ©e par le ComitĂ© Ă©piscopal français pour les relations avec le judaĂŻsme et le 30 dĂ©cembre 1998 Ă  Cracovie Ă  l’occasion du premier congrĂšs JĂ©suites et Juifs». Je remercie Philippe Bossuyt et Jean Radermakers, ainsi que FrĂ©dĂ©ric Louzeau, prĂ©cieux interlocuteurs dans l’élaboration de cet essai. 354 SONNET, Supposons Ă  prĂ©sent que le mĂȘme rĂ©cit tombe dans les mains ou parvienne aux oreilles d’un lecteur ou d’un auditeur venu des nations et dĂšs lors du paganisme. L’affirmation de JĂ©sus — Tu connais les commandements» — n’est plus pour lui le lieu d’une identification les commandements, il ne les connaĂźt pas; ils ne lui ont pas Ă©tĂ© adressĂ©s; ils n’ont pas Ă©tĂ© remis Ă  sa garde. Et la rĂ©ponse de l’homme riche — Tout cela je l’ai observĂ© dĂšs ma jeunesse» — ne peut dĂšs lors se confondre avec la rĂ©ponse du lecteur non juif. C’est d’ailleurs une aubaine pour ce lecteur que JĂ©sus fasse le dĂ©tail des commandements, ou du moins de certains d’entre eux, en les rĂ©pĂ©tant Ă  l’oreille de l’homme riche. Car ces commandements, notre lecteur ne les connaĂźt pas en tant qu’objets d’une rĂ©vĂ©lation et d’une tradition. Ce sont pour lui des paroles» divines neuves, qu’il dĂ©couvre en mĂȘme temps que celles du Christ. Nous devrons nous demander que reprĂ©sente pour cet autre lecteur la rĂ©fĂ©rence Ă  une loi qui ne lui a pas Ă©tĂ© donnĂ©e? Cette loi devient-elle la sienne? Devient-elle normative pour lui aussi? Le Christ du rĂ©cit Ă©vangĂ©lique prend-il le relais de MoĂŻse, pour donner aux fils des nations ce qui a Ă©tĂ© originellement donnĂ© aux fils d’IsraĂ«l? Ou s’agit-il d’autre chose? Dans cette communication, je ferai jouer au maximum l’asymĂ©trie des deux figures, celle du Juif et celle du Gentil, dans leur relation Ă  la Torah et Ă  son accomplissement dans le Christ. Il me semble que seule une prise en compte de ces situations contrastĂ©es permet de penser le rapport Ă  la Loi et Ă  son accomplissement d’une maniĂšre qui respecte et le mystĂšre de l’Église et le mystĂšre d’IsraĂ«l. On peut objecter la distinction en cause — celle du judĂ©o- et du pagano-chrĂ©tien — est une distinction qui n’a plus cours. Le concept de pagano-chrĂ©tien», par exemple, ne vaudrait que pour les convertis, les baptisĂ©s de la premiĂšre gĂ©nĂ©ration. Les gĂ©nĂ©rations suivantes appartiendraient Ă  ce qu’on appelle le peuple chrĂ©tien», qui a rompu avec le paganisme et a dĂ©veloppĂ© une histoire chrĂ©tienne», une mĂ©moire chrĂ©tienne», une culture chrĂ©tienne» — cette culture qui Ă©tait dominante dans nos pays jusqu’il y a peu et qui faisait de nos nations des nations chrĂ©tiennes», au sein de la chrĂ©tienté». Loin de moi de chercher Ă  relativiser le rĂŽle d’une continuitĂ© et d’une mĂ©moire chrĂ©tiennes. Je soutiens nĂ©anmoins qu’on ne peut Ă©chapper aux catĂ©gories bibliques bibliquement parlant, chacun de nous est soit fils ou fille d’IsraĂ«l soit fils ou fille des nations2. Ceci vaut notamment 2. Cf. LUSTIGER, Juifs et chrĂ©tiens, demain?, dans NRT 120 1998 535-536. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 355 pour les chrĂ©tiens. Personne ne naĂźt chrĂ©tien on le devient par le baptĂȘme. Le Juif, qui est juif par sa naissance, reste membre de son peuple aprĂšs avoir reçu le baptĂȘme, Ă  la maniĂšre de Paul — Moi? Je suis Juif, de Tarse en Cilicie» Ac 21, 39; Saul a Ă©tĂ© baptisĂ© en Ac 9,18. Quel est par contre le statut biblique de celui qui n’est pas nĂ© Juif? Il est fils d’Adam, fils des nations, goy ou gentil, et, d’une maniĂšre prĂ©cise qui nous intĂ©ressera bientĂŽt, fils de NoĂ©. Une fois baptisĂ© et intĂ©grĂ© dans l’Église, le Gentil reste Gentil, rĂ©pondant tant d’une grĂące que d’une mission propres. MĂ©connaĂźtre cela, c’est mĂ©connaĂźtre la logique biblique en matiĂšre d’histoire du salut, qui fait passer le salut de l’un IsraĂ«l Ă  l’autre les nations, et de l’autre Ă  l’un, dans un unique dessein divin, d’Abraham au Christ, lumiĂšre des nations et gloire de ton peuple IsraĂ«l» Lc 2, 32. La grande mosaĂŻque qui orne la basilique Sainte-Sabine de Rome Ve siĂšcle, illustrant la catholicitĂ© de l’Église par le face-Ă -face de deux femmes, Ecclesia ex circumcisione et Ecclesia ex gentibus, l’Église-de-la-circoncision et l’Église-desnations, est Ă  cet Ă©gard un symbole thĂ©ologique valable pour tous les temps. I. – Le Juif d’abord» Rm 1, 16 Examinons d’abord ce qu’il en est de l’accomplissement de la Torah par JĂ©sus pour un disciple juif. Force est de reconnaĂźtre qu’un accomplissement de ce type a pour condition de possibilitĂ© une tradition de type pharisien. Je ne dis pas par lĂ  que JĂ©sus appartenait aux cercles pharisiens proprement dits, mais que la pensĂ©e pharisienne est celle qui rend possible un discours d’accomplissement tel que le propose JĂ©sus, notamment en Mt 5-7. Dans un cadre sadducĂ©en ou essĂ©nien un tel discours d’accomplissement serait tout simplement impensable. Qu’est-ce que la pensĂ©e pharisienne met en place, qui rend possible le discours d’accomplissement de JĂ©sus? Ce qu’elle institue, c’est le rapport torah she-bikhtav – torah she-be-cal-peh, Torah Ă©crite – Torah orale. Le discours d’accomplissement de JĂ©sus se prĂ©sente en effet comme un phĂ©nomĂšne de Torah orale — de type pharisien donc —, mĂȘme si JĂ©sus, on va le voir, a des prĂ©tentions qui le mettent au-delĂ  ou en dehors de l’économie de la Torah orale proprement pharisienne. La Torah orale, la tradition vivante d’IsraĂ«l, est, pour le dire ainsi, ce qui fait en sorte que Dieu n’ait pas parlĂ© en vain dans sa Torah Ă©crite. Par la tradition vivante des sages d’IsraĂ«l, la parole divine se trouve encore 356 SONNET, et toujours prĂ©cisĂ©e, actualisĂ©e, accentuĂ©e, de maniĂšre Ă  porter effectivement la vie du peuple. Elle est le lieu d’une fidĂ©litĂ© extrĂȘme — ainsi R. Eliezer pouvait dire Je n’ai jamais dit quoi que ce soit que je n’aie entendu de mon maĂźtre»3. Mais, comme l’écrit P. Lenhardt, cette fidĂ©litĂ© ne s’accomplit pas dans la voie de la pure conservation et du conformisme»4. La Torah orale, grĂące Ă  sa plasticitĂ©, est aussi capable de tirer le nouveau de l’ancien, autant et chaque fois que c’est nĂ©cessaire»5. C’est lĂ  la tĂąche du de la novatio, illustrĂ©e notamment par R. Aqiba, qui explicite ce qui Ă©tait implicite, utilise ce qui Ă©tait en rĂ©serve, rĂ©vĂšle par le nouveau la richesse de l’ancien»6. JĂ©sus, ne l’oublions pas, a donnĂ© comme modĂšle ce scribe tirant de son trĂ©sor du neuf et de l’ancien» Mt 13, 52. Au dĂ©but de son enseignement en Mt 5-7, JĂ©sus dĂ©clare N’allez pas croire que je sois venu abroger la Loi et les ProphĂštes je ne suis pas venu dĂ©truire — katalusai littĂ©ralement dĂ©truire en faisant tomber les pierres» —, mais accomplir — plĂšrĂŽsai remplir, achever, accomplir»» Mt 5, 17. DerriĂšre le verbe grec plĂšroĂŽ, il faut reconnaĂźtre l’hĂ©breu le-male’ remplir, accomplir», mais l’ensemble de la phrase, ainsi que son contexte, renvoie Ă©galement Ă  la pratique d’accomplissement» attachĂ©e au verbe leqayyem faire se tenir debout, donner sa consistance, accomplir». Ce verbe, terme technique de l’accomplissement dans la tradition rabbinique, en rĂ©vĂšle les diverses modalitĂ©s. Les sources rabbiniques rĂ©vĂšlent qu’accomplir l’Écriture», c’est d’abord interprĂ©ter l’Écriture, et dĂ©couvrir, par les ressources de l’exĂ©gĂšse, du midrash, ce Ă  quoi l’Écriture engage dans la ligne de l’action7. Accomplir l’Écriture, c’est alors la faire tenir debout» c’est le sens littĂ©ral de le-qayyem, tout le contraire donc de katalusai, lui donner une consistance qu’elle n’a pas aussi longtemps qu’elle n’enseigne rien qui engage son destinataire. C’est donc, par une interprĂ©tation qui engage Ă  l’action, la confirmer en tous ses dĂ©tails. JĂ©sus fait Ă©cho Ă  ceci lorsqu’il dit Car, en vĂ©ritĂ© je vous le dĂ©clare, avant que ne passent le ciel et la terre, pas un iota, 3. b. Talmud de Babylone Sukkah 28a. 4. P. LENHARDT, Voies de la continuitĂ© juive. Aspects de la relation maĂźtredisciple d’aprĂšs la littĂ©rature rabbinique ancienne, dans Rech. Sc. Religieuses 66 1978 505. 5. Ibid., p. 506. 6. Ibid., p. 509. 7. Cf. Ibid., p. 511-512; AVRIL et P. LENHARDT, La lecture juive de l’Écriture, Lyon, Profac, 1982, pp. 25-27. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 357 on peut entendre l’hĂ©breu ou l’aramĂ©en sous-jacent pas le moindre yod, pas le moindre trait ne passera de la loi, que tout ne soit arrivé» Mt 5, 188. C’est sur la base de ce premier sens de l’accomplissement que se dĂ©ploient les autres modes de l’accomplissement l’accomplissement dans l’action des croyants et l’accomplissement des promesses de la Torah et des ProphĂštes. Ce qu’il faut donc d’abord scruter, c’est le discours d’accomplissement de JĂ©sus. Je m’en tiens Ă  quelques aspects de ce discours. Le discours interprĂ©tant de JĂ©sus s’inscrit dans la responsabilitĂ© de la Torah orale de convoyer la Torah Ă©crite en la rendant engageante Grande est l’étude, car elle mĂšne Ă  l’action», dira Rabbi Aqiba9. Cette responsabilitĂ© met en jeu notamment la capacitĂ© de la Torah orale de ressaisir toute la Torah Ă©crite et de la rĂ©sumer. En Mt 22, on voit ainsi un Pharisien s’approcher de JĂ©sus et lui demander MaĂźtre, quel est le grand commandement dans la Torah? JĂ©sus lui dĂ©clara Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cƓur, de toute ton Ăąme et de toute ta pensĂ©e. C’est lĂ  le grand, le premier commandement. Un second lui est semblable Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme. De ces deux commandements dĂ©pendent krematai toute la Loi et les prophĂštes Mt 22, 36-40. VoilĂ  une maniĂšre d’interroger et de rĂ©pondre qui n’est pas Ă©trangĂšre aux sources rabbiniques. Ainsi, dans le Talmud de Babylone, Bar Qappara demande Quelle est la plus petite portion d’Écriture Ă  laquelle sont suspendues teluyyin toutes les rĂ©gulations essentielles de la Torah? Dans toute ta conduite sache le reconnaĂźtre et lui dirigera tes dĂ©marches» Pr 3, 610. OĂč l’on voit donc que le verbe grec kremannumi ĂȘtre suspendu», que ce soit littĂ©ralement ou figurativement de Mt 22, 40 8. L’exĂ©gĂšse de JĂ©sus consonne en ce sens avec celle qu’illustrera Rabbi Aqiba Ă  la fin du premier siĂšcle, pour qui la Torah, exprimĂ©e en langage humain, garde la transcendance de son origine l’exĂ©gĂšse doit dĂšs lors valoriser tous les dĂ©tails de l’Écriture, les lettres les plus petites et les menus traits. De chaque pointe du texte Ă©crit», dit ainsi le Talmud, Rabbi Aqiba dĂ©duisit par interprĂ©tation montagnes sur montagnes de dĂ©terminations pratiques» b. 29b; cf. P. LENHARDT et M. COLLIN, La Torah orale des Pharisiens. Textes de la Tradition d’IsraĂ«l, SupplĂ©ment au Cahier Évangile 73 1990 24-31. 9. b. Qiddushin 40b; b. Baba Qamma 17a. 10. b. Ber. 63a. 358 SONNET, correspond Ă  l’hĂ©breu talah ou tala’, et Ă  l’aramĂ©en tala’11. Mais au-delĂ  d’une Ă©quivalence des termes techniques, les rĂ©ponses de JĂ©sus et de Bar Qappara relĂšvent d’une tendance plus large, dans la tradition rabbinique, de recherche de passages brefs de l’Écriture rĂ©capitulant toute la Torah. Cette recherche prend parfois la forme de l’identification du kelal, c’est-Ă -dire du passage le plus gĂ©nĂ©ral, le plus universel Ă  l’opposĂ© du perat., le passage le plus particulier. Ainsi on fait mĂ©moire en divers lieux de la tradition selon laquelle R. Aqiba et R. Ben Azzai s’opposĂšrent sur le point de savoir si le kelal le plus englobant de la Torah se trouve en Lv 19, 18 ou en Gn 5, 112. Gn 5, 1 porte Le jour oĂč Dieu crĂ©a l’homme, il le fit Ă  la ressemblance de Dieu»; Lv 19, 18 spĂ©cifie Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme, c’est moi YHWH». C’est lĂ  le verset Ă©galement choisi par JĂ©sus comme l’autre plus grand» commandement Mt 22, 39; c’est aussi le verset par lequel JĂ©sus ressaisit positivement les commandements qu’il Ă©nonce Ă  l’homme riche13. Cette tendance Ă  ressaisir toute la Torah est dĂ©jĂ  illustrĂ©e par R. Hillel 1er siĂšcle avant l’ùre chrĂ©tienne, qui rĂ©pondit, avec la douceur et l’humilitĂ© qui le caractĂ©risent, Ă  un paĂŻen pressĂ© de se convertir Ce qui t’est haĂŻssable, ne le fais pas Ă  ton prochain. C’est lĂ  toute la Torah et le reste n’est que commentaire14. Ce Ă  quoi JĂ©sus fait Ă©cho en Mt 7, 12 Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mĂȘmes pour eux c’est la Loi et les ProphĂštes. La Torah orale rĂ©pond de l’applicabilitĂ© des prescriptions de la Loi et cette responsabilitĂ© porte notamment sur les cas d’exception et les cas d’urgence. La tradition rabbinique a ainsi dĂ©veloppĂ© la notion de piquah. nephesh, de considĂ©ration de la vie 11. Cf. Ă  ce propos T. L. DONALDSON, The Law That Hangs Matthew 2240 Rabbinic Formulation and Matthean Social World, dans Cath. Bibl. Quarterly 57 1995 689-709. 12. Cf. Sifra sur Lv 19, 18; Bereshit Rab. 24, 7. Cf. Ă©galement R. ÉlĂ©azar de Modiim un contemporain de R. Aqiba, qui trouve en Ex 12, 26 un kelal dans lequel toute la Torah est contenue» Mek. sur Ex 15, 26 Si tu entends bien la voix de YHWH, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit Ă  ses yeux, si tu prĂȘtes l’oreille Ă  ses commandements, si tu gardes tous ses dĂ©crets, je ne t’infligerai aucune des maladies que j’ai infligĂ©es Ă  l’Égypte, car c’est moi YHWH qui te guĂ©ris». 13. Cf. Ă©galement Rm 13, 9. 14. b. Shabbat 31a. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 359 humaine», qui fait que les commandements — sauf trois interdits l’idolĂątrie, l’inceste qui inclut l’adultĂšre et le meurtre — sont suspendus lorsqu’il s’agit de sauver une vie humaine15. Et de fait, dans plusieurs controverses liĂ©es Ă  ses guĂ©risons le jour du shabbat, JĂ©sus fait intervenir une loi d’urgence» de ce genre cf. Mt 12, 1-14 et par.; Lc 13, 10-17; 14, 1-6, notamment sous la forme que l’on trouve en Mc 2, 27 Le shabbat a Ă©tĂ© fait pour l’homme et non l’homme pour le shabbat», qui a son Ă©cho dans les sources rabbiniques16. En matiĂšre d’accomplissement, ce qui distingue JĂ©sus de la Torah orale pharisienne n’est pas d’abord le contenu de son enseignement, c’est son exclusivisme, sa maniĂšre de sortir des chaĂźnes et des canaux de la tradition. Les sources rabbiniques sont Ă©maillĂ©es de noms propres tel maĂźtre a rapportĂ© de tel autre, a dit au nom de tel autre, etc. Chaque chaĂźne de la tradition est relative aux autres chaĂźnes avec lesquelles elle se dĂ©veloppe en parallĂšle, soit pour les complĂ©ter, soit pour en diverger.»17 JĂ©sus, notamment le JĂ©sus de Mt 5-7, se pose quant Ă  lui comme instance distincte de novatio il a Ă©tĂ© dit, moi je vous dis». Quel est le sens de cette prĂ©tention de JĂ©sus — cette exclusivitĂ© — dans son mode d’accomplissement de la Torah? En ne s’inscrivant dans aucune relation maĂźtre-disciple en amont de lui-mĂȘme et en faisant reposer le sur l’autoritĂ© de son je», JĂ©sus, Ă©crit P. Beauchamp, nous met ainsi en prĂ©sence d’une Torah ab initio, dans la novatio ultime et dĂ©finitive qu’accomplit le Fils du PĂšre18. On retrouve cette exclusivitĂ© dans la maniĂšre dont JĂ©sus appelle des disciples Ă  sa suite. La fidĂ©litĂ© du disciple au maĂźtre est grande dans la tradition pharisienne, mais elle ne va pas jusqu’à l’inconditionnalitĂ© exigĂ©e par JĂ©sus. C’est ici que nous retrouvons l’histoire de l’homme riche. L’histoire s’est ouverte sur une question qui ressortit Ă  la halakhah Que dois-je faire?» La halakhah, de la racine hlkh, marcher», est cette 15. Cf. b. SanhĂ©drin 74a; c’est lĂ  une exigence qui dĂ©rive de Lv 19, 16 Tu ne mettras pas en cause le sang de ton prochain. Je suis YHWH». Selon le Talmud, cette exigence de venir au secours d’une vie humaine mise en pĂ©ril l’emporte notamment sur les lois relatives au shabbat cf. b. Yoma 85a. Les sages d’IsraĂ«l appuient cette prioritĂ© absolue du respect de la vie humaine sur le verset Vous garderez mes lois et mes jugements qui les accomplira y trouvera la vie» Lv 18, 5, en commentant il y trouvera la vie, et il ne mourra pas donc en les observant» b. Yoma 85b; b. SanhĂ©drin 74a. 16. Cf. notamment b. Yoma 85a. 17. P. LENHARDT, Voies 
 citĂ© supra, n. 4, p. 499. 18. P. BEAUCHAMP, L’Évangile de Matthieu et l’hĂ©ritage d’IsraĂ«l, dans Rech. de Sc. Religieuses 76/1 1988 19, n. 21 et passim. 360 SONNET, marche Ă  suivre» dans la pratique des commandements telle que la prĂ©cise la Torah orale. Dans l’histoire de l’homme riche, la rĂ©ponse de JĂ©sus est littĂ©ralement une marche Ă  suivre», une sequela l’homme est invitĂ© Ă  suivre JĂ©sus aprĂšs avoir renoncĂ© Ă  tout ce qui pouvait l’encombrer Et puis viens, suis-moi». Dans cette premiĂšre partie, l’accomplissement de la Loi par JĂ©sus Ă©tait approchĂ© dans la perspective juive, c’est-Ă -dire en termes de Torah orale. À charge du scribe devenu-disciple», du Juif devenu-disciple, de dĂ©terminer ce Ă  quoi l’engage la halakhah du Christ, en regard des commandements jusqu’en leur moindre trait. De cela il est juge, avec l’Église de la circoncision Ă  laquelle il appartient. Mais ce dynamisme d’accomplissement se confond avec son histoire il a reçu la garde des commandements, en tant que fils d’IsraĂ«l, et il a par ailleurs choisi d’ĂȘtre fidĂšle au don de la Torah en entrant dans la halakhah du maĂźtre qu’est JĂ©sus. II. – Le Grec ensuite» Rm 1, 16 La situation du Gentil, quand il y va de la Loi et de son accomplissement en JĂ©sus, est toute diffĂ©rente. Le Gentil n’a pas reçu la garde des commandements. Il n’a pas derriĂšre lui la parole des pĂšres Tout ce qu’a dit YHWH, nous le ferons et nous l’écouterons» Ex 19, 8; 24, 3. L’accomplissement, au sens oĂč il vient d’en ĂȘtre question est, pour ce Gentil, un phĂ©nomĂšne extĂ©rieur, relevant d’une tradition qui n’est pas la sienne en tout cas pas au premier degrĂ©. Quelle est alors sa tradition»? Non pas au niveau d’un groupe ethnique donnĂ© chaque peuple a sa propre tradition morale et lĂ©gale mais, plus largement, comme fils des nations? Quelle est la loi dont il a originellement Ă  rĂ©pondre, comme Gentil devenu disciple de JĂ©sus, et dont il a Ă  rĂ©pondre en face du Juif, auquel l’évĂ©nement du Christ l’associe? La rĂ©ponse Ă  cette question, je la chercherai dans le livre des Actes des ApĂŽtres. L’ensemble formĂ© par l’évangile de Luc et le livre des Actes reprĂ©sente, on le sait, un rĂ©cit tournĂ© vers un destinataire pagano-chrĂ©tien, Ă  la diffĂ©rence donc du rĂ©cit de Matthieu qui a fourni le fond narratif de la premiĂšre partie de cet exposĂ©. Qui plus est, le livre des Actes raconte prĂ©cisĂ©ment l’entrĂ©e des non-Juifs, des Gentils, dans l’Église naissante, aux cĂŽtĂ©s des croyants venus du judaĂŻsme. C’est au chapitre 15 des Actes, dans le rĂ©cit de l’assemblĂ©e de JĂ©rusalem, que nous trouverons des Ă©lĂ©ments dĂ©terminants quant Ă  la situation Ă©thique du non-Juif recevant le baptĂȘme au nom du Seigneur JĂ©sus. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 361 L’assemblĂ©e de JĂ©rusalem se fait sur fond d’évĂ©nements dĂ©cisifs, racontĂ©s entre Ac 10 et Ac 15. Le chapitre 10 des Actes rapporte ce qu’on peut appeler la seconde PentecĂŽte», la PentecĂŽte des nations. La premiĂšre PentecĂŽte, en Ac 2, Ă  JĂ©rusalem, a pour cadre la fĂȘte de shavucĂŽt, la PentecĂŽte juive, et n’a pour bĂ©nĂ©ficiaires que des Juifs accompagnĂ©s de prosĂ©lytes. Cette PentecĂŽte de Ac 2 se produit comme un nouveau SinaĂŻ, comme un don dans le feu, et est immĂ©diatement suivie d’un long discours de Pierre, de part en part midrashique, comme cela s’impose avec des destinataires juifs. L’évĂ©nement rapportĂ© en Ac 10, par contre, se passe Ă  CĂ©sarĂ©e, ville romaine, port de mer ouvert sur la MĂ©diterranĂ©e des nations, et dans la maison d’un Gentil, Corneille, centurion romain. Le rĂ©cit raconte comment l’Esprit Saint tombe sur les Gentils et leurs hĂŽtes juifs, rassemblĂ©s chez Corneille. Force est pour Pierre de reconnaĂźtre qu’un Gentil ayant reçu l’Esprit de SaintetĂ© ne peut plus ĂȘtre dĂ©clarĂ© impur. Ici aussi, comme en Ac 2, Pierre parle, mais il ne le fait plus sur le mode du midrash, et pour cause, vu son auditoire; il raconte l’histoire de JĂ©sus et le prĂ©sente comme le Seigneur de tous les hommes» Ac 10, 36. L’autre Ă©vĂ©nement, prolongeant celui de CĂ©sarĂ©e, est la fondation d’églises nouvelles, Ă  commencer par celle d’Antioche de Pisidie, dont les membres proviennent essentiellement du paganisme Ac 13-14 Dieu, raconteront Paul et Barnabas, avait ouvert aux paĂŻens les portes de la foi» Ac 14, 27. C’est sur ce fond, continue le rĂ©cit, que des fidĂšles issus du groupe pharisien intervinrent alors pour soutenir qu’il fallait circoncire les paĂŻens et leur prescrire d’observer la loi de MoĂŻse» Ac 15, 5. Le modĂšle que font jouer ces chrĂ©tiens pharisiens est donc le modĂšle du prosĂ©lyte, qui s’agrĂšge au peuple juif en acceptant la circoncision et le joug de la Torah. Au terme des interventions de Pierre, qui Ă©voque notamment l’évĂ©nement chez Corneille, et de Paul et Barnabas, qui Ă©voquent les signes et les prodiges que Dieu 
 avait accomplis chez les paĂŻens» Ac 15, 12, c’est Jacques, le frĂšre du Seigneur, qui conclut Je suis donc d’avis de ne pas accumuler les obstacles devant ceux des paĂŻens qui se tournent vers Dieu. Écrivons-leur simplement de s’abstenir des souillures de l’idolĂątrie, de l’immoralitĂ©, de la viande Ă©touffĂ©e et du sang19. Depuis des gĂ©nĂ©rations en effet, MoĂŻse dispose de prĂ©dicateurs dans chaque ville, puisqu’on le lit tous les shabbats dans les synagogues Ac 15, 19-21. 19. Var. occidentale de s’abstenir des souillures de l’idolĂątrie, de l’immoralitĂ© et du sang et de ne pas faire Ă  autrui ce qu’ils ne voudraient pas qu’on leur fasse» quelques tĂ©moins omettent l’immoralitĂ©. 362 SONNET, L’assemblĂ©e rĂ©dige alors une lettre et communique sa dĂ©cision — L’Esprit saint et nous-mĂȘmes avons dĂ©cidĂ© que » 15, 28 — comme une dĂ©cision d’Église conjoignant les apĂŽtres et les anciens 15, 23; cf. 15, 6. À mes yeux, et aux yeux d’un certain nombre d’exĂ©gĂštes, la dĂ©cision de JĂ©rusalem doit se comprendre comme une rĂ©fĂ©rence aux commandements noachiques, aux mitsvĂŽt bnei noah., c’est-Ă dire aux commandements qui, selon la tradition juive, incombent aux fils de NoĂ©, contredistinguĂ©s des fils d’IsraĂ«l qui ont la charge des commandements de loi mosaĂŻque20. Le tĂ©moignage le plus ancien sur la doctrine de loi noachique se trouve dans le livre des JubilĂ©s, qui remonte au second siĂšcle avant le Christ21. Le nombre et l’identitĂ© des commandements varient avant de recevoir une formulation traditionnelle sous les Amora’im Ă  partir du 3e siĂšcle de notre Ăšre22. Ces commandements comportent alors six injonctions nĂ©gatives — le rejet de l’idolĂątrie, — l’interdiction du blasphĂšme qui comprend le faux tĂ©moignage, — l’interdit du sang l’interdiction de verser le sang par le meurtre, — l’interdiction de l’inceste ainsi que de l’adultĂšre et d’autres dĂ©lits sexuels, — l’interdit du vol, — l’interdit de manger la chair d’un animal vivant, et une injonction positive — l’injonction d’établir un systĂšme lĂ©gal qui rend effective l’application des six commandements nĂ©gatifs. Ces commandements sont en fait dĂ©rivĂ©s exĂ©gĂ©tiquement de Gn 3, 1-7 et Gn 9, 1-7 — oĂč Dieu formule l’interdit du sang, 20. Cf. notamment J. DELOBEL, Le dĂ©cret apostolique» Act 15, 21, 25 et les prĂ©ceptes aux Noachides, dans NoĂ©, l’homme universel, Ă©d. J. CHOPINEAU, coll. Publ. Inst. Iudaicum, 3, Bruxelles, Institutum Iudaicum, 1978, pp. 156-196; M. BOCKMUEHL, The Noachide Commandments and New Testament Ethics with Special Reference to Acts 15 and Pauline Halakhah, dans Rev. Biblique 102 1995 72-101; Ph. BOSSUYT & J. RADERMAKERS, TĂ©moins de la Parole de la GrĂące Les Actes des ApĂŽtres. 2. Lecture continue, Bruxelles, Institut d’Études ThĂ©ologiques, 1995, pp. 447-449. 21. Cf. W. ZUIDEMA, Les lois noachiques dans la plus ancienne littĂ©rature rabbinique, dans Noé  citĂ© supra, n. 20, pp. 44-74. 22. Cf. b. Sanhedrin 56a; b. Avoda Zara 64b; Tosefta, Avodah Zarah, 8,4; Bereshit Rabba, ch. 16, § 24 et 26 etc.; cf. A. GUIGUI, Les lois dans le Talmud. Étude synthĂ©tique, dans Noé  citĂ© supra, n. 20, pp. 77-112. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 363 concernant les animaux que l’homme peut dĂ©sormais consommer, mais concernant surtout l’autre homme Ă  chacun je demanderai compte de la vie de son frĂšre. Qui verse le sang de l’homme, par l’homme verra son sang versĂ©. Car Ă  l’image de Dieu, Dieu a fait l’homme» Gn 9, 6. Ils sont Ă©galement dĂ©rivĂ©s de passages de la Torah qui concernent tant le fils d’IsraĂ«l et que l’étranger vivant Ă  ses cĂŽtĂ©s notamment en Lv 17-1823. Ces commandements sont donc dĂ©duits de la Torah Ă©crite, ce qui explique la rĂ©fĂ©rence que fait le dĂ©cret de Ac 15 aux prĂ©dicateurs» de MoĂŻse Depuis des gĂ©nĂ©rations en effet, MoĂŻse dispose de prĂ©dicateurs dans chaque ville, puisqu’on le lit tous les shabbats dans les synagogues» [Ac 15, 21]. Par ailleurs, et c’est lĂ  le point important, ces commandements sont considĂ©rĂ©s par la tradition juive comme relevant de la loi naturelle, c’est-Ă -dire comme s’imposant d’eux-mĂȘmes Ă  la conscience humaine en tant que fondement de toute communautĂ© humaine24. VoilĂ  donc ce Ă  quoi sont tenus les pagano-chrĂ©tiens. Loin donc de faire des disciples venus des nations des sujets de la Torah, comme le proposaient les Pharisiens de Ac 15, l’assemblĂ©e de JĂ©rusalem les renvoie Ă  leur tradition» comme fils de NoĂ©. À cela ils sont tenus; de cela ils ont Ă  rĂ©pondre. À charge donc du pagano-chrĂ©tien d’élaborer une Ă©thique de vie sur la base de la loi des consciences — dont la sĂ©rie dĂ©terminĂ©e des commandements noachiques dit l’aspect d’objectivitĂ© — et dans la foi au Christ, c’est-Ă -dire en rĂ©fĂ©rence Ă  l’agir du Christ. En se convertissant au Seigneur de tous les hommes», le fils des nations ne renie pas sa filiation en Adam ou en NoĂ©; il est au contraire appelĂ© Ă  tĂ©moigner du chemin d’humanitĂ© qui mĂšne du premier au nouvel Adam25. 23. À ce propos, cf. T. CALLAN, The Background of the Apostolic Decree Acts 1520,29; 2125, dans Cath. Bibl. Quarterly 55 1993 284-297. 24. La loi noah. ide», souligne A. Guigui, a un caractĂšre tout rationnel et s’impose d’elle-mĂȘme Ă  la conscience humaine. Elle vise la pratique du vrai et du bien pour permettre Ă  toute sociĂ©tĂ© de vivre et de se maintenir. Elle est l’alpha et l’omĂ©ga de toute civilisation humaine» Les Lois dans Noé  [citĂ© supra, n. 20], p. 113. La tradition rabbinique sur les commandements noachiques a Ă©tĂ© notamment illustrĂ©e par MaĂŻmonide 1135-1204 et, plus rĂ©cemment, par Elie Benamozegh 1823-1900. Cette doctrine a Ă©galement soutenu les pensĂ©es de MoĂŻse Mendelssohn et d’Hermann Cohen qui, dans Religion der Vernunft 1929; trad. française La religion dans les limites de la philosophie, Paris, Cerf, 1990, a vu dans les commandements noachiques le fond rationnel et Ă©thique commun Ă  l’humanitĂ©. 25. Cf. les perspectives intĂ©ressantes qu’ouvre en ce sens A. GESCHÉ, Dante prend Virgile comme guide sur son chemin d’espĂ©rance. PaganitĂ© et christianisme, 364 SONNET, Nul doute que cette loi des consciences se dĂ©cline au concret dans les traditions de sagesse propres Ă  chaque nation et culture, mais la note d’universalitĂ© de cette loi» est ce qui la sauve de toute forme d’exclusion elle est le bien de tout fils de NoĂ© et de toute nation. Pour le Gentil qui reçoit le baptĂȘme, il ne s’agit donc pas de s’inscrire dans une halakhah messianique sur fond de Torah Ă©crite; il s’agit plutĂŽt, dans la lumiĂšre de la foi en JĂ©sus Seigneur qui rĂ©pand l’Esprit, d’exercer un discernement Ă©thique, au sens oĂč Paul Ă©crit aux Thessaloniciens N’éteignez pas l’Esprit, ne mĂ©prisez pas les dons de prophĂ©tie; examinez tout avec discernement retenez ce qui est bon; tenez-vous Ă  l’écart de toute espĂšce de mal» 1 Th 5, 19-22. Mais il faut remarquer aussitĂŽt que si le Gentil ne reçoit pas la Torah d’IsraĂ«l comme mitsvah, comme commandement qui l’oblige26, il la reçoit comme rĂ©vĂ©lation prĂ©parant les derniers jours et, contre tout marcionisme, il est tenu de s’en inspirer. Toute Écriture est inspirĂ©e de Dieu et utile pour enseigner, pour rĂ©futer, pour redresser, pour Ă©duquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli, Ă©quipĂ© pour toute Ɠuvre bonne» 1 Tm 3, 16. Sans avoir la garde des commandements de la Torah, le Gentil reçoit cette derniĂšre comme pierre de touche» dans son Ɠuvre de discernement Ă©thique. C’est la Torah qui lui rĂ©vĂšle l’initiative divine dans la crĂ©ation comme dans l’histoire. En ses multiples dĂ©terminations Ă©thiques, la Torah rĂ©vĂ©lĂ©e fournit au Gentil une source constante d’inspiration. Dans le surcroĂźt que cette Torah comporte par rapport aux prescriptions de la loi naturelle, le Gentil reconnaĂźt ce qui le prĂ©pare au plus» de l’exigence Ă©vangĂ©lique. En deçà et au-delĂ  de toute justification rationnelle, la mitsvah rĂ©vĂ©lĂ©e a en effet son fondement dans la saintetĂ© du Dieu qui l’ordonne Soyez saints comme je suis saint, moi, YHWH, votre Dieu» Lv 19, 2. Devant l’existence diffĂ©rente qu’instituent les mitsvĂŽt, existence accordĂ©e Ă  la diffĂ©rence et Ă  la saintetĂ© divines, le Gentil prend la mesure de la diffĂ©rence et du surcroĂźt auxquels il est Ă  prĂ©sent lui aussi conviĂ©, en ces derniers jours oĂč dans La Sagesse, une chance pour l’espĂ©rance?, Ă©d. A. GESCHÉ & P. SCOLAS, Paris, Cerf, 1998, pp. 135-154. 26. La Torah est une, ainsi que le souligne Lv 19 qui mĂȘle intimement dĂ©terminations Ă©thiques et dĂ©terminations rituelles Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme — Tu ne porteras pas sur toi un vĂȘtement en deux espĂšces de tissu» [Lv 19, 18-19]. Introduire une classe de prĂ©ceptes cĂ©rĂ©moniels» dont le chrĂ©tien» en gĂ©nĂ©ral serait dispensĂ©, c’est contredire la Torah dans son intĂ©gritĂ© et dans le dynamisme de sa tradition. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 365 l’Esprit de SaintetĂ© est rĂ©pandu sur toute chair comme je vous ai aimĂ©s, aimez-vous les uns les autres» Jn 13, 34. Pour ce qui est de la Torah, le non-Juif n’est donc pas partie prenante de l’évĂ©nement d’interprĂ©tation et d’accomplissement qui va de l’un Ă  l’autre Testament. Cet accomplissement, comme je l’ai indiquĂ©, est intĂ©rieur Ă  la tradition la Torah orale qui double et prolonge l’évĂ©nement du SinaĂŻ. Le Gentil est nĂ©anmoins tĂ©moin de ce que le Messie accomplit dans la tradition du Juif. En cela il est fidĂšle Ă  la vocation biblique des nations qui est d’attester et de publier ce que YHWH a fait pour son peuple cf. Ps 67; 117; 126, 2. Mais qu’en est-il du chemin Ă©thique propre au non-Juif est-il le lieu d’un accomplissement» sui generis? Une chose est sĂ»re en sa passion, le Christ accomplit» de maniĂšre surĂ©minente le plus central des commandements des fils de NoĂ© l’interdit de verser le sang de l’autre homme cf. Gn 9, 6. Cette loi qui fonde la sociĂ©tĂ© humaine s’éclaire de maniĂšre dĂ©finitive dans la figure de celui qui, loin de verser le sang d’autrui, a prĂ©fĂ©rĂ© verser le sien27. Le Seigneur de vie est ainsi, pour le Gentil, l’initiateur d’une nouvelle rĂšgle d’or; il est celui qui porte Ă  son comble — dans le surcroĂźt de l’Évangile — l’exigence Ă©thique dĂ©posĂ©e par le CrĂ©ateur en tout fils d’Adam. III. – Les dix paroles entre Juif et Gentil Qu’en est-il, dans une telle perspective, des dix paroles? C’est de ces paroles que nous sommes partis, en Ă©coutant l’histoire de l’homme riche. Lorsque l’Église catholique, qui est essentiellement mais pas uniquement une ecclesia ex gentibus, une Églisedes-nations, articule son enseignement moral sur les dix paroles donnĂ©es Ă  IsraĂ«l, comme elle le fait dans son rĂ©cent CatĂ©chisme, cĂšde-t-elle, de maniĂšre indue, Ă  la gĂ©nĂ©ralisation28? Je rĂ©pondrai que non, mais en soulignant les conditions de lĂ©gitimitĂ© d’un tel discours. Si l’Église, en sa qualitĂ© particuliĂšre d’Église-desnations, peut Ă©noncer un discours prescriptif sur la base des dix paroles donnĂ©es Ă  IsraĂ«l29, c’est parce que JĂ©sus a, d’une certaine 27. Lisant la passion en anthropologue, R. Girard a illustrĂ© la pertinence universelle de ce qui s’y dĂ©joue. Cf. R. GIRARD, Des choses cachĂ©es depuis la fondation du monde, Paris, Grasset, 1978, pp. 237-265. 28. Cf. les § 2052-2557 du CatĂ©chisme de l’Église catholique, Paris, Mame / Plon, 1992. 29. Le CatĂ©chisme, au § 2068, reprend l’enseignement du Concile de Trente les dix commandements obligent les chrĂ©tiens et 
 l’homme justifiĂ© est encore tenu de les observer» cf. DS 1569-1570. 366 SONNET, maniĂšre, rĂ©-Ă©noncĂ© et intimĂ© ces paroles dans son propre commandement, commandement qu’il a Ă©tendu aux nations. La finale de l’évangile de Matthieu est, sur ce dernier point, le texte dĂ©terminant. JĂ©sus ressuscitĂ© y envoie ses disciples faire-disciple toutes les nations», en leur demandant de les baptiser et non pas de les circoncire!30. Il leur prĂ©cise Enseignez-leur Ă  garder tout ce que je vous ai commandĂ© eneteilamĂšn» Mt 28, 20. Or ce que JĂ©sus a commandĂ© s’est notamment articulĂ© sur les dix paroles entolai cf. Mt 5-7. Vous avez appris qu’il a Ă©tĂ© dit 
 Tu ne commettras pas de meurtre 
. Tu ne commettras pas d’adultĂšre » Mt 5, À ces dix paroles, JĂ©sus a reconduit l’homme riche, en lui redisant certaines d’entre elles Mt 19, 17-19. Au principe de ce que JĂ©sus a commandé», les dix paroles sont dĂšs lors implicitement prĂ©sentes dans les commandements» proposĂ©s aux Gentils par le RessuscitĂ© du rĂ©cit matthĂ©en. Est-ce suffisant pour faire des dix paroles, de maniĂšre explicite, la loi-cadre de l’éthique chrĂ©tienne? Une autre dimension des dix paroles est en fait requise pour que soit lĂ©gitime une telle reprise — dimension qui nous rapproche du dĂ©cret apostolique de Ac 15. C’est l’aptitude de ces paroles Ă  dire Ă  la fois la norme rĂ©vĂ©lĂ©e Ă  IsraĂ«l et la loi des consciences la loi naturelle. On ne peut s’empĂȘcher de remarquer en effet la proximitĂ© des dix paroles avec les commandements noachiques, c’est-Ă -dire avec ce qui est considĂ©rĂ© par la tradition juive comme s’imposant Ă  la conscience rationnelle de tout homme31. Si on fait abstraction de la rĂ©fĂ©rence Ă  la sortie d’Égypte et du commandement du shabbat, qui confĂšrent Ă  ces paroles leur dimension de rĂ©vĂ©lation historique au peuple Ă©lu, les dix paroles, ainsi que la tradition chrĂ©tienne l’a depuis longtemps relevĂ©, Ă©noncent les normes Ă©thiques les plus universelles DĂšs le commencement, Dieu avait enracinĂ© dans le cƓur des hommes les prĂ©ceptes de la loi naturelle. Il se contenta d’abord de les leur rappeler»32. Le CatĂ©chisme de l’Église catholique souligne ce point Ă  plusieurs reprises33. Le Gentil, qui n’était pas au pied du 30. Ainsi que le fait remarquer P. BEAUCHAMP, D’une montagne Ă  l’autre. La loi de Dieu, Paris, Seuil, 1999, p. 126. 31. Cf. sur ce point A. GUIGUI, Les Lois dans Noé  citĂ© supra, n. 20, p. 102 et 113. 32. IRÉNÉE DE LYON, Adversus Haereses, 4, 15, 1. 33. Cf. les § 1955 la loi morale naturelle est exposĂ©e en ses principaux prĂ©ceptes dans le DĂ©calogue», 1981, 2049, 2070-2071. LE CHRIST ET L’ACCOMPLISSEMENT DE LA LOI 367 SinaĂŻ et qui n’appartient pas Ă  la tradition qui perpĂ©tue le don de la Torah, ne peut manquer de reconnaĂźtre dans les dix paroles donnĂ©es aux fils d’IsraĂ«l ce dont il a par ailleurs Ă  rĂ©pondre en tant que fils de NoĂ©. Ce qui fait sans doute dĂ©faut dans le CatĂ©chisme, qui ne fait nulle part rĂ©fĂ©rence au dĂ©cret apostolique de Ac 1534, c’est la mise en valeur du double destinataire des paroles du Christ et de l’Écriture. La situation spirituelle du Gentil baptisĂ© en regard des dix paroles n’est pas celle du Juif devenu-disciple35. La pointe du dĂ©cret en Ac 15, Ă©crivent J. Radermakers et Ph. Bossuyt, rĂ©side dans le respect des dons de Dieu et et du chemin de grĂące par lequel il vient Ă  la rencontre de chacun selon ce qu’il est»36. Une rĂ©fĂ©rence Ă  la dĂ©cision de Ac 15 et Ă  la doctrine des commandements des fils de NoĂ© permettrait ainsi de mieux respecter la grĂące propre et la mission du Gentil venu au Christ. SymĂ©triquement, une prise en compte de l’accomplissement messianique de la Torah Ă©crite et orale en JĂ©sus reviendrait Ă  mieux respecter ce que Dieu a confiĂ© en propre Ă  son peuple IsraĂ«l. C’est dans l’attention jalouse» Ă  la vocation de l’un et de l’autre — du Juif et du Gentil —, que l’amour jaloux de l’unique Seigneur se laissera reconnaĂźtre. B-1000 Bruxelles Rue du Grand Hospice, 30 Jean-Pierre SONNET, Institut d’Études ThĂ©ologiques Sommaire. — S’agissant de la Loi et de son accomplissement dans le Christ, la situation du Juif devenu-disciple n’est pas celle du Gentil qui reçoit le baptĂȘme. Pour le premier, cet accomplissement a la forme d’une halakha marche Ă  suivre» messianique, lui permettant de garder en disciple les commandements dont il a Ă  rĂ©pondre. Pour le second, entrer dans l’accomplissement du Seigneur, c’est accomplir, dans le surcroĂźt de l’Évangile, la loi des consciences ou, dans l’esprit de la dĂ©cision apostolique de Ac 15, les commandements noachiques. À la croisĂ©e des chemins, les dix paroles» se rĂ©vĂšlent porteuses d’un double statut. 34. Et c’est pourtant la premiĂšre des dĂ©cisions conciliaires! Dans une rĂ©fĂ©rence Ă  Gn 9, 5-6, le § 2260 traitant du tĂ©moignage de l’histoire sainte Ă  propos du respect de la vie humaine parle simplement de rappels du don divin de la vie humaine et de la violence meurtriĂšre de l’homme». 35. La rĂ©apparition d’une Église de la circoncision dans le siĂšcle qui a connu Auschwitz devrait Ă©veiller la thĂ©ologie et le magistĂšre Ă  la portĂ©e permanente de la double constitution de l’ecclesia du Christ. Cf. Ă  ce propos, F. ROSSI DE GASPERIS, Un nuovo giudeocristianesimo e la sua possibile rilevanza ecclesiale», dans ID., Cominciando da Gerusalemme. La sorgente della fede e dell’esistenza cristiana, Casale Monferrato, Piemme, 1997, pp. 140-183; trad. française partielle Un nouveau judĂ©o-christianisme, dans Études 378 1993 795-804. 36. J. RADERMAKERS & Ph. BOSSUYT, TĂ©moins
 citĂ© supra, n. 20, p. 441. 368 SONNET, Summary. — Baptized Jews and converted pagans do not regard the Law and its fulfilment in Christ in the same way. In the case of the Jews, this fulfilment takes the form of a messianic halakha way of life, which enables them to keep the commandments. In the case of the pagans, welcoming the fulfilment initiated by the Lord is nothing else but bringing into completion, in the spirit of the Gospel, the law of conscience. In other words according to the mind of the Apostles’ decision recorded in Acts 15, the Noachide precepts. Adressed to both Jews and pagans, the ten commandments» are thus double-edged. Laccomplissement de la Loi : l'amour en acte RevĂȘtir le nom du Christ sans suivre la voie du Christ, n'est-ce pas trahir le nom divin et abandonner le chemin du salut ? Car le Seigneur Question RĂ©ponse L'amour inconditionnel dĂ©crit dans la Bible est trĂšs diffĂ©rent de l'amour selon le monde il est inconditionnel et dĂ©nuĂ© de tout Ă©goĂŻsme, tandis que l'amour selon le monde se caractĂ©rise par l'Ă©goĂŻsme. Les passages suivants montrent que l'amour vĂ©ritable n'est possible qu'en Dieu et ne peut ĂȘtre vĂ©cu que par ceux qui ont d'abord expĂ©rimentĂ© son amour. Romains En effet, les commandements Tu ne commettras pas d'adultĂšre, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, [tu ne porteras pas de faux tĂ©moignage,] tu ne convoiteras pas, ainsi que tous les autres, se rĂ©sument dans cette parole Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme. L'amour ne fait pas de mal au prochain ; l'amour est donc l'accomplissement de la loi. » Jean Je vous donne un commandement nouveau Aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimĂ©s, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. C'est Ă  cela que tous reconnaĂźtront que vous ĂȘtes mes disciples si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » 1 Jean Or nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru. Dieu est amour et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. C'est en cela que l'amour est parfait en nous, de sorte que nous aurons de l'assurance le jour du jugement parce que nous sommes dans ce monde tels que lui, il est. Il n'y a pas de peur dans l'amour ; au contraire, l'amour parfait chasse la peur, car la peur implique une punition. Celui qui Ă©prouve de la peur n'est pas parfait dans l'amour. Quant Ă  nous, nous [l']aimons parce qu'il nous a aimĂ©s le premier. » Le commandement Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme » ne nous appelle pas Ă  nous aimer nous-mĂȘmes c'est ce que nous faisons naturellement, par dĂ©faut. Notre monde ne manque pas d'amour de soi. Ce commandement nous appelle plutĂŽt Ă  avoir la mĂȘme attitude envers les autres qu'envers nous-mĂȘmes. La Bible ne nous dit pas de nous aimer nous-mĂȘmes elle part du fait que c'est dĂ©jĂ  le cas. Le problĂšme est mĂȘme que les personnes non rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es s'aiment trop elles-mĂȘmes. Dans la parabole du Bon Samaritain, un seul des personnages a vĂ©ritablement Ă©tĂ© le prochain de l'homme qui Ă©tait dans le besoin le Samaritain Luc Les deux autres, un prĂȘtre et un LĂ©vite, ont refusĂ© de l'aider, non parce qu'ils s'aimaient trop peu eux-mĂȘmes, mais parce qu'ils s'aimaient trop et faisaient passer leurs intĂ©rĂȘts en premier. Le Samaritain a fait preuve d'amour il a donnĂ© de son temps, de ses ressources et de son argent, sans tenir compte de ses propres besoins. Il Ă©tait orientĂ© vers l'extĂ©rieur, pas vers l'intĂ©rieur. JĂ©sus a racontĂ© cette histoire comme une image de l'amour du prochain comme de soi-mĂȘme Luc Nous devons cesser de nous concentrer sur nous-mĂȘmes et nous soucier des autres, ainsi que l'exige la maturitĂ© chrĂ©tienne. Ne faites rien par esprit de rivalitĂ© ou par dĂ©sir d'une gloire sans valeur, mais avec humilitĂ© considĂ©rez les autres comme supĂ©rieurs Ă  vous-mĂȘmes. Que chacun de vous, au lieu de regarder Ă  ses propres intĂ©rĂȘts, regarde aussi Ă  ceux des autres. » Philippiens Ce passage montre que l'amour exige l'humilitĂ©, d'attacher de la valeur aux autres et de faire consciemment l'effort de faire passer leurs intĂ©rĂȘts avant les nĂŽtres. Tout le reste est Ă©goĂŻste et vain et passe Ă  cĂŽtĂ© de la volontĂ© de Christ pour nous. Tout cela ne veut pas dire que nous devons nous considĂ©rer nous-mĂȘmes comme sans valeur. La Bible dit que notre valeur dĂ©pend de notre crĂ©ation Ă  l'image de Dieu voir Luc Une vision biblique Ă©quilibrĂ©e de nous-mĂȘmes montre que nous sommes des crĂ©atures uniques de Dieu, que Dieu aime malgrĂ© notre pĂ©chĂ© et que Christ a rachetĂ©es. Parce qu'il nous a aimĂ©s, nous pouvons aussi aimer les autres. Nous aimons les autres selon l'amour persĂ©vĂ©rant que Dieu nous a manifestĂ©s en Christ. Parce qu'il nous a ainsi aimĂ©s, nous partageons son amour avec tous ceux avec lesquels nous sommes en contact nos prochains. Celui qui pense qu'il ne s'aime pas assez lui-mĂȘme se trompe de perspective la Bible nous appelle Ă  aimer Dieu et notre prochain. Pour cela, nous devons renoncer Ă  nous-mĂȘmes. English Retour Ă  la page d'accueil en français Que dit la Bible de l'amour de soi ?
Lamour ne fait point de mal au prochain: l'amour est donc l'accomplissement de la loi. » De mĂȘme: Galates 5:13-14: «FrĂšres, vous avez Ă©tĂ© appelĂ©s Ă  la libertĂ©, seulement ne faites pas de cette libertĂ© un prĂ©texte de vivre selon la chair; mais rendez-vous, par la charitĂ©, serviteurs les uns des autres.» Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: «Tu
JĂ©sus se soumit Ă  l’obĂ©issance Le Christ est venu dans ce monde avec une mission spĂ©cifique racheter l’ĂȘtre humain, le relever de sa condition dĂ©chue. Il savait que l’homme Ă©tait incapable de vivre une vie sainte, qu’il n’y avait personne sur la terre qui fĂ»t assez bon pour ĂȘtre sauvĂ© et que tous Ă©taient inĂ©vitablement condamnĂ©s Ă  mort. Seul le Seigneur JĂ©sus-Christ pouvait remĂ©dier Ă  cette situation, parce qu’il Ă©tait l’Auteur de la loi et par consĂ©quent celui qui devait dĂ©montrer que ses prĂ©ceptes Ă©taient saints, justes et bons Romains 7 12. JĂ©sus, dans son incarnation, fut un exemple vivant, soumis dans sa nature humaine Ă  l’obĂ©issance aux dix prĂ©ceptes du DĂ©calogue ; le monde put voir, de son enfance Ă  la croix, une vie de puretĂ© totale et de consĂ©cration Ă  Dieu 
 il n’y eĂ»t point de fraude dans sa bouche. » EsaĂŻe 53 9. JĂ©sus remporta la victoire contre les puissances des tĂ©nĂšbres, contre le diable, le serpent ancien, le dragon, Satan, pour n’avoir pas consenti Ă  transgresser un seul point de la loi de Dieu. Sa vie immaculĂ©e lui donna le privilĂšge d’obtenir la clĂ© de la mort et du sĂ©jour des morts Apocalypse 1 18, de sorte qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui » HĂ©breux 7 25 et pour cette raison il reviendra une seconde fois pour prendre dans les demeures cĂ©lestes tous ceux qui l’aiment, pour vivre Ă©ternellement Ă  ses cĂŽtĂ©s Jean 14 1-3 et auprĂšs des rachetĂ©s, des anges et de tous les ĂȘtres qui ne sont jamais tombĂ©s. Le caractĂšre de la loi de Dieu Comme nous l’avons dĂ©jĂ  dit, JĂ©sus vĂ©cut pour faire la volontĂ© de son PĂšre, en renonçant totalement au pĂ©chĂ© et en vivant en pleine harmonie avec la loi divine. Les Dix Commandements sont la seule chose qui montre la maniĂšre d’ĂȘtre de Dieu, ils sont le reflet de son caractĂšre. Si nous partons de cette base, il sera trĂšs facile de savoir quel genre de Dieu nous servons. En commençant par les quatre premiers commandements, nous voyons que l’amour envers Dieu est requis. Ces quatre commandements ne concernent pas les relations humaines. Si je transgresse le premier commandement Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face » Exode 20 3, j’offense Dieu, pĂ©chant contre lui et ainsi de suite avec les trois autres prĂ©ceptes. Maintenant, si je transgresse le cinquiĂšme commandement Honore ton pĂšre et ta mĂšre » Exode 20 12, je pĂšche contre mon prochain, parce que je cesse de l’aimer. Evidemment, j’offense aussi Dieu, parce que je refuse d’obĂ©ir Ă  ce qu’il me demande. Par consĂ©quent, lorsque nous dĂ©cidons de ne pas obĂ©ir Ă  un certain commandement, nous dĂ©cidons de ne pas aimer Dieu ou notre prochain. Parfois, il se peut que nous Ă©chouions dans un commandement et notre obligation envers Dieu, d’autres fois envers un autre commandement et notre devoir envers notre prochain, mais en dĂ©finitive, tout est transgression et le reniement de l’amour. Maintenant, nous pouvons mieux comprendre pourquoi le Seigneur dans l’Ancien Testament exigea que son peuple l’exalte au-dessus de tous les faux dieux et l’aime aussi plus que leur prochain Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cƓur et de toute ton Ăąme et de toute ta force. » DeutĂ©ronome 6 5. Tu ne haĂŻras point ton frĂšre dans ton cƓur ; tu auras soin de reprendre ton prochain, mais tu ne te chargeras point d’un pĂ©chĂ© Ă  cause de lui. Tu ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme. Je suis l’Eternel. » LĂ©vitique 19 17, 18. Quand le Christ s’incarna et prĂȘcha aux hommes, il exposa le mĂȘme enseignement qu’il avait donnĂ© Ă  IsraĂ«l avant son incarnation. A une occasion, un scribe lui posa la question suivante MaĂźtre, quel est le plus grand commandement de la loi ? ​JĂ©sus lui rĂ©pondit Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton Ăąme, et de toute ta pensĂ©e. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme. De ces deux commandements dĂ©pendent toute la loi et les prophĂštes. » Matthieu 22 36-40. Nous observons que JĂ©sus utilise le terme tu aimeras ». Tout d’abord, JĂ©sus dit clairement que notre plus grand amour est envers Dieu et ensuite envers les hommes. Il ne dit pas tu accompliras le premier commandement, le second, le troisiĂšme 
 », il dit tu aimeras ». Et il conclut en affirmant que le premier commandement est l’amour envers Dieu et le second l’amour envers le prochain. Une loi dont la quintessence est l’amour, vient d’un Dieu dont le caractĂšre est amour, c’est pour cela que Jean dit que Dieu est amour » 1 Jean 4 8. La messagĂšre du Seigneur utilise l’expression la grande loi d’amour » pour se rĂ©fĂ©rer au DĂ©calogue 
 le pĂ©ché  la manifestation d’un principe rĂ©fractaire Ă  la grande loi d’amour, base du gouvernement divin. » – La tragĂ©die des siĂšcles, p. 535. Vue sous cet angle, la loi de Dieu apparaĂźt comme une manifestation de l’amour sublime de Dieu pour nous. Ce n’est donc pas un ensemble de choses que nous ne devrions pas faire, une sĂ©rie d’interdictions arbitraires qui restreignent notre libertĂ©. Ne fais pas ci, ne fais pas ça 
 Non, ce n’est pas une restreinte, au contraire, dans l’obĂ©issance nous trouvons le plus grand dĂ©lice, la paix suprĂȘme de l’ñme Oh ! si tu Ă©tais attentif Ă  mes commandements ! Ton bien-ĂȘtre serait comme un fleuve, et ton bonheur comme les flots de la mer. » EsaĂŻe 48 18. Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi, et il ne leur arrive aucun malheur. » Psaume 119 165. Au contraire, en transgressant la loi nous ne trouvons que la misĂšre, la frustration et la peur Il n’y a point de paix pour les mĂ©chants, dit l’Eternel. » EsaĂŻe 48 22. Les mĂ©chants sont les transgresseurs de la loi de Dieu. Christ exemplifia l’amour Quand le Christ vint sur cette terre, son objectif principal Ă©tait de publier une loi grande et magnifique. » EsaĂŻe 42 21. Les paroles prophĂ©tiques de David expriment clairement ce que Christ voulait faire Je veux faire ta volontĂ©, mon Dieu ! Et ta loi est au fond de mon cƓur. » Psaume 40 8. Si Christ pouvait obĂ©ir Ă  tous les commandements de Dieu pendant sa vie terrestre et arriver jusqu’au Calvaire sans avoir transgressĂ© un des commandements, il dĂ©montrerait Ă  tout l’univers que la loi de Dieu n’est pas arbitraire, injuste et impossible Ă  observer, comme le diable voulait le faire croire. Et ce fut ainsi. JĂ©sus ne consentit jamais Ă  pĂ©cher. Il ne dĂ©sobĂ©it jamais Ă  son PĂšre. C’est pourquoi il dit Je t’ai glorifiĂ© sur la terre, j’ai achevĂ© l’Ɠuvre que tu m’as donnĂ©e Ă  faire. » Jean 17 4. Quelle Ɠuvre ? Celle de montrer Ă  l’univers entier que la loi de Dieu n’est pas injuste ni arbitraire, mais c’est une loi fondĂ©e sur l’amour, le fondement du gouvernement bienveillant de Dieu ; JĂ©sus s’y soumit, et il prit une nature humaine plus faible que celle d’Adam. Il n’avait aucune excuse pour ne pas obĂ©ir. Satan devait ĂȘtre dĂ©masquĂ© afin que ses dĂ©clarations que la loi Ă©tait dure deviennent sans effet par la vie parfaite du Seigneur JĂ©sus. Pour que personne n’ose plus vouloir supprimer la loi d’amour, comme le fit Satan, JĂ©sus et ses disciples ont laissĂ© une instruction trĂšs claire Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophĂštes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » Matthieu 5 17. Quel sens y aurait-il qu’il vienne dans ce monde se soumettre Ă  la loi que lui-mĂȘme avait Ă©noncĂ©e, pour qu’aprĂšs sa mort, il la retire en l’abolissant ? Si le monde dĂ©gĂ©nĂ©ra Ă  cause de la transgression d’Adam, pourquoi le Seigneur JĂ©sus enlĂšverait-il la loi par laquelle nous, les ĂȘtres humains, devons ĂȘtre gouvernĂ©s ? Comment pouvons-nous comprendre ce qu’est le pĂ©chĂ© s’il n’y a pas de loi Ă  transgresser ? 1 Jean 3 4 Si la loi de Dieu pouvait ĂȘtre abolie aprĂšs la mort du Christ, pourquoi n’a-t-elle pas Ă©tĂ© abolie plus tĂŽt pour Ă©viter la mort du Sauveur ? Cela Ă©tait impossible parce que la mort du Seigneur JĂ©sus n’avait pas comme but final l’abolition dĂ©finitive du DĂ©calogue, mais l’expiation du pĂ©chĂ©, car le salaire du pĂ©chĂ© c’est la mort Romains 6 23 et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon. HĂ©breux 9 22. JĂ©sus laissa un avertissement clair et prĂ©cis pour toutes les gĂ©nĂ©rations futures Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes Ă  faire de mĂȘme, sera appelĂ© le plus petit dans le royaume des cieux » Matthieu 5 19, c’est-Ă -dire cette personne-lĂ  n’y sera pas. Avec sa vie d’obĂ©issance, le Christ revendiqua la validitĂ© de la loi, la perfection de la loi, l’importance de la loi, l’éternitĂ© de la loi, l’objectif de la loi. Pour le dire d’une maniĂšre plus simple, JĂ©sus enseigna que l’amour de Dieu est invariable, profond et Ă©ternel et que nous devons ĂȘtre gouvernĂ©s par cet amour dans nos relations avec lui et avec notre prochain. Comment pourrions-nous circuler dans les rues calmement et en toute sĂ©curitĂ© avec nos voitures s’il n’y avait pas de rĂšgles de sĂ©curitĂ© routiĂšre ? L’obĂ©issance aux Dix Commandements, avec l’aide de Dieu, nous garantit la stabilitĂ© Ă©motionnelle, la paix sociale, la fĂ©licitĂ© permanente. La loi de Dieu n’est pas un ensemble d’interdictions qui contrarient nos vies et restreignent notre libertĂ©. Bien au contraire. Ce serait comme affirmer que les lois de nos sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques modernes qui veillent sur notre sĂ©curitĂ© sont agaçantes et horribles. Si malgrĂ© les lois existantes il y a tant de problĂšmes, imaginez si elles Ă©taient abolies, ce serait le chaos total. Sache donc que c’est l’Eternel, ton Dieu, qui est Dieu. Ce Dieu fidĂšle garde son alliance et sa misĂ©ricorde jusqu’à la milliĂšme gĂ©nĂ©ration envers ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements. » DeutĂ©ronome 7 9. Combien est prĂ©cieuse ta bontĂ©, ĂŽ Dieu ! A l’ombre de tes ailes les fils de l’homme cherchent un refuge. » Psaume 36 7. La vie du Christ fut une vie d’amour, amour pour l’ĂȘtre humain et amour pour son PĂšre. Toutes ses actions visaient Ă  rĂ©vĂ©ler le caractĂšre de Dieu Ă  l’humanitĂ©. L’amour de Christ manifestĂ© dans ses disciples Le Christ laissa Ă  ses disciples l’hĂ©ritage le plus prĂ©cieux Je vous donne un commandement nouveau Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimĂ©s, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaĂźtront que vous ĂȘtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Jean 13 34, 35. Notez qu’il dit un commandement nouveau ». Pourquoi nouveau ? Parce que les prĂȘtres avaient fait de la loi du DĂ©calogue un joug difficile Ă  porter, en ajoutant une foule d’interdictions ennuyeuses et de fardeaux insupportables. Ils avaient placĂ© au mĂȘme niveau que la loi les traditions et les prescriptions humaines Marc 7 8, 9. VoilĂ  le plan du malin, il pouvait ainsi dĂ©former le caractĂšre de Dieu, effacer la loi et sa vĂ©ritable signification l’amour. Ainsi Dieu apparaitrait comme un souverain tyran qui se plait Ă  interdire et Ă  opprimer ses crĂ©atures. Au temps du Christ, voilĂ  comment la loi Ă©tait conçue. C’est pour cela qu’il est dit un commandement nouveau » Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimĂ©s. » Par exemple, au temps de JĂ©sus, il y avait des centaines d’ordonnances pour bien observer le quatriĂšme commandement, le Sabbat. On ne pouvait rĂ©aliser aucune forme de guĂ©rison de soi-mĂȘme ou d’une autre personne Ă  moins que la vie ne soit en danger ; on ne pouvait pas Ă©crire. Le Code religieux disait “Celui qui Ă©crit deux lettres avec la main droite ou avec la main gauche, peu importe si elles sont identiques ou diffĂ©rentes 
 est coupable”. Les femmes ne pouvaient pas se regarder dans le miroir le jour du Sabbat ; l’utilisation de chaussures avec des clous Ă©tait interdite, car le poids des clous entraĂźnait un fardeau qui n’était pas nĂ©cessaire. S’il y avait un incendie dans la maison, ils ne pouvaient pas sauver leurs effets personnels, car cela signifiait porter un fardeau le jour du Sabbat. Il n’était pas permis de cueillir des Ă©pis et de frotter le grain dans les mains ; on ne pouvait pas marcher plus de neuf cents mĂštres et beaucoup d’autres choses. Nous pouvons nous faire une idĂ©e de la difficultĂ© pour le Seigneur JĂ©sus de prĂȘcher Ă  ses semblables et prĂ©senter le message pur sans adultĂ©ration. Il fut accusĂ© Ă  maintes reprises de transgresser la loi de Dieu, mais c’était faux. Notre Seigneur ne commit jamais un seul pĂ©chĂ©. La seule chose qu’il fit fut d’invalider les commandements et les doctrines des hommes, mais jamais la loi des Dix Commandements. Le but de la loi est de prĂ©server et promouvoir l’amour entre les humains ; bĂ©nir et faire du bien Ă  notre prochain et par-dessus tout aimer Dieu. Les lois juives avaient un objectif contraire, car elles ne poursuivaient pas cet idĂ©al comme en tĂ©moignent les accusations portĂ©es contre JĂ©sus quand il guĂ©rit un homme Ă  la main sĂšche le jour du Sabbat Luc 6 6 ; qu’il rendit la vue Ă  un aveugle Jean 9 14-16; qu’il guĂ©rit un paralytique et lui ordonna de prendre son lit et de marcher Jean 5 8-10 et beaucoup d’autres. Dans certains de ces passages, peut-on observer une sorte de transgression de la loi de Dieu ? Pas du tout ! Le Sauveur Ă©tait dans les limites parce c’était lĂ©gal de faire du bien Ă  son prochain le jour du Sabbat Marc 3 4, 5. Ce n’était pas un dĂ©fi contre la loi du DĂ©calogue, comme certains enseignent aujourd’hui, mais une action visant Ă  justifier la nature et la vĂ©ritable signification de la loi. L’hĂ©ritage de JĂ©sus Quelle bĂ©nĂ©diction que la sainte loi de Dieu puisse aujourd’hui gouverner nos vies ! C’est le merveilleux hĂ©ritage de Dieu pour toute l’humanitĂ© que nous nous aimions les uns les autres. Si cela Ă©tait observĂ©, nous aurions le paradis sur terre. Malheureusement la tentative de changer la loi de Dieu Ă©tait prĂ©dite Daniel 7 25 et c’est dĂ©jĂ  arrivĂ©. Un temps viendra oĂč ceux qui voudront vivre en harmonie avec la loi divine seront persĂ©cutĂ©s Apocalypse 13 11-17. La priĂšre la plus importante de JĂ©sus dans la Bible se trouve dans le chapitre 17 de Jean. Des versets 1 Ă  5, JĂ©sus loue son PĂšre et demande qu’il soit glorifiĂ© pour avoir accompli l’Ɠuvre qu’il devait faire. Des versets 6 Ă  10, JĂ©sus prĂ©sente son PĂšre aux disciples, Ă  ceux qui le suivaient et croyaient en lui, et Ă  ceux des gĂ©nĂ©rations futures qui le suivraient et croiraient en lui et en son PĂšre, parce qu’ils crurent aussi que le Christ vient du PĂšre. Des versets 11 Ă  16, JĂ©sus demande au PĂšre de garder ses disciples en son nom, de les prĂ©server du malin, afin qu’ils deviennent un comme le PĂšre et le Fils, parce qu’ils ne sont pas du monde. Des versets 17 Ă  19, JĂ©sus reconnaĂźt avoir envoyĂ© ses disciples pour prĂȘcher dans le monde et demande que le PĂšre les sanctifie dans la vĂ©ritĂ©. Dans le verset onze, Ă  mon avis, nous trouvons la clĂ© du progrĂšs de chaque Ă©glise Qu’ils soient un comme nous. » JĂ©sus demande au PĂšre que nous soyons un, que nous soyons unis, que nous nous aimions les uns les autres. C’est notre hĂ©ritage et notre dĂ©fi, notre objectif et notre lutte. Paul enseigna la mĂȘme chose Je vous exhorte, frĂšres, par le nom de notre Seigneur JĂ©sus-Christ, Ă  tenir tous un mĂȘme langage, et Ă  ne point avoir de divisions parmi vous, mais Ă  ĂȘtre parfaitement unis dans un mĂȘme esprit et dans un mĂȘme sentiment. » 1 Corinthiens 1 10. Que la charitĂ© soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur ; attachez-vous fortement au bien. Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres ; par honneur, usez de prĂ©venances rĂ©ciproques 
 Ayez les mĂȘmes sentiments les uns envers les autres. N’aspirez pas Ă  ce qui est Ă©levĂ©, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble 
 Ne rendez Ă  personne le mal pour le mal. Re­cherchez ce qui est bien devant tous les hommes. » Romains 12 9, 10, 16, 17. Mais si nous sommes participants de la nature divine, nous nous dressons comme un tout uni. Ne nous laissons pas aller Ă  penser que nos Ă©glises pourront jouir de la bĂ©nĂ©diction de Dieu si elles persistent dans la dĂ©sunion. » – Levez les yeux en haut, p. 164. Christ est blessĂ© par les diffĂ©rences qui se produisent si facilement et si souvent. Dans le chapitre 17 de Jean lisez la priĂšre du Christ, et sa requĂȘte pour que ses disciples soient un comme il est un avec le PĂšre. Nous dĂ©shonorons grandement Dieu quand nous considĂ©rons Ă  la lĂ©gĂšre de souligner nos diffĂ©rences. Cela assurĂ©ment affaiblit notre propre Ăąme et celles des autres
 Quand nous insistons sur nos propres idĂ©es et opinions, nous en dĂ©tournons d’autres. 
 Harmonisez vos plans. Qu’il n’y ait pas de dĂ©saccord entre vous’. » – Cada DĂ­a con Dios, page 369. Si des difficultĂ©s surgissent entre frĂšres, nous devons apprendre Ă  nous pardonner, Ă  rejeter toute rancƓur et haine et Ă  rechercher la rĂ©conciliation comme le trĂ©sor le plus prĂ©cieux. L’unitĂ© fait la force, la dĂ©sunion nous affaiblit et dĂ©shonore le peuple de Dieu. Nous ne dĂ©montrons pas ainsi que nous sommes le peuple du Seigneur, caractĂ©risĂ© par l’observation des commandements de Dieu et la foi de JĂ©sus, si sans cesse nous nous confrontons dans des discussions et des dĂ©saccords Apocalypse 14 12 ; quand nous permettons que parmi nous croisse la plante de la rancƓur, de la haine, de l’envie, de la jalousie, etc. S’il en est ainsi nous transgressons la loi de Dieu, parce que la quintessence mĂȘme de la loi c’est l’amour, ces attitudes sont contraires aux exigences de la loi. Une loi d’amour ne peut pas, ne doit pas, laisser l’esprit de rivalitĂ© ou de lutte prendre racine dans l’ñme. Lorsque nous nous laissons envahir par des sentiments nĂ©gatifs contre notre frĂšre et que nous les alimentons avec des pensĂ©es nĂ©gatives, nous laissons la place au diable et montrons que nous n’aimons pas Dieu et que nous ne sommes pas convertis. J’ai connu des frĂšres qui ne parlaient pas Ă  d’autres frĂšres Ă  cause d’un problĂšme qu’ils avaient eu dans le passĂ©. Les divergences devinrent si grandes jusqu’à devenir des montagnes gigantesques. Ces gens vont Ă  l’église, prient, chantent, lisent la Bible, tĂ©moignent, prĂȘchent 
 mais ils ont des racines d’amertume dans leurs cƓurs. Ils ne sont pas capables de pardonner Ă  ceux qui les ont offensĂ©s. Je sais que ce n’est pas facile de pardonner Ă  certaines personnes, surtout lorsqu’elles nous ont infligĂ© de profonds prĂ©judices. Mais nous ne sommes pas des gens sans idĂ©aux, indiffĂ©rents Ă  l’amour de Dieu, comme les mondains qui marchent sans direction ni morale. Nous croyons au message de JĂ©sus et cela signifie que nous devons agir d’aprĂšs des principes et non des sentiments. Quelquefois nous nous trouvons dans une situation difficile, c’est certain ; dans ces circonstances, les principes du DĂ©calogue doivent toujours prĂ©valoir. Donc, si vous avez un problĂšme avec quelqu’un, allez et rĂ©conciliez-vous avec lui le plus vite possible. Demandez pardon pour ce qui vous concerne. Peut-ĂȘtre il vous a offensĂ© en premier, ou l’offense est venue exclusivement de sa part. Mais Christ aussi fut crucifiĂ© sans culpabilitĂ© de sa part et pourtant il pardonna Ă  ses bourreaux et pria aussi le PĂšre de leur pardonner. Peut-ĂȘtre que vous vous trouvez dans une situation oĂč les gens ne veulent pas vous pardonner. Peu importe, demandez sincĂšrement pardon et laissez votre cause entre les mains de Dieu. VoilĂ  l’idĂ©al chrĂ©tien que nous devons poursuivre ! Tant que cela reste une thĂ©orie, l’accomplissement de la loi de notre part sera aussi une thĂ©orie, parce que l’amour est l’accomplissement de la loi Romains 13 10. Si vos frĂšres s’égarent, vous devez leur pardonner. Quand ils viennent Ă  vous pour confesser leurs fautes, vous ne devez pas dire Ils ne se sont pas encore humiliĂ©s comme il faudrait. Je ne crois pas qu’ils aient un sentiment assez vif de leur pĂ©chĂ©.’ De quel droit voudriez-vous les soumettre aux rigueurs de votre jugement comme si vous saviez ce qui se passe dans leur cƓur ? La parole de Dieu nous dĂ©clare S’il se repent, pardonne-lui. Et s’il a pĂ©chĂ© contre toi sept fois dans un jour, et que sept fois il revienne Ă  toi, disant je me repens, – tu lui pardonneras’, et cela non seulement sept fois, mais encore septante fois sept fois, autrement dit, aussi souvent que le Seigneur consent Ă  nous pardonner. » – Les paraboles de JĂ©sus, p. 210. Conclusion Si nous voulons parvenir Ă  l’unitĂ© dans l’église du Christ, nous devons apprendre Ă  nous aimer. Aimer implique de nous donner Ă  l’autre comme Dieu s’est donnĂ© Ă  nous dans le Christ, jusqu’à la mort. Il est Ă©vident que l’unitĂ© que nous devrions rechercher et conserver avec nos frĂšres ne devrait pas se rĂ©aliser en sacrifiant la vĂ©ritĂ©, mais dans’ la vĂ©ritĂ©. Le message qui nous unit nous sĂ©parerait si nous le mĂ©prisions. Notre unitĂ© doit toujours se renforcer, Ă©tant donnĂ© que nous servons le mĂȘme Seigneur, que nous avons la mĂȘme foi et le mĂȘme baptĂȘme EphĂ©siens 4 5. L’unitĂ© qui se rĂ©aliserait en sacrifiant les principes n’est pas le genre d’unitĂ© que nous devrions rechercher. La vĂ©ritĂ© qui nous libĂ©rera, le baptĂȘme qui nous introduira dans le peuple de Dieu, la foi dans le Seigneur JĂ©sus qui nous sauvera, produiront l’unitĂ© entre les membres du corps de Christ et la soumission complĂšte Ă  la loi de Dieu. BientĂŽt nous entrerons dans une nouvelle annĂ©e. Faisons de cette opportunitĂ© un tremplin Ă  partir duquel nous nous Ă©lancerons pour rechercher l’harmonie avec nos frĂšres car cela est l’accomplissement de la loi deuxiĂšme table du DĂ©calogue. En Ă©tant unis entre nous, Dieu nous accordera la bĂ©nĂ©diction et la vie Ă©ternelle Psaume 133 3 et nous apprendra Ă  l’aimer, en respectant les quatre premiers commandements Car celui qui n’aime pas son frĂšre qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas. » 1 Jean 4 20. En aimant Dieu et notre prochain nous montrerons l’accomplissement de la loi. Que Dieu vous bĂ©nisse. Amen. Pasteur JosĂ© V. Giner DĂ©cembre 2017

AprĂšsavoir mentionnĂ© divers commandements de la Loi mosaĂŻque, Paul a dĂ©clarĂ© : « Tout autre commandement se rĂ©sume dans cette parole, Ă  savoir : “Tu dois aimer ton prochain comme toi- mĂȘme.” L’amour ne fait pas de mal au prochain ; l’amour est donc l’accomplissement de la loi » (Rom. 13:8-10). Alors, continuons de

Synopses & ReviewsSynopsisUne cha ne de t l vision un jour men un sondage sur les femmes mari es. Il s'agissait de savoir si elles marieraient le m me mari si le choix tait refaire. Les r sultats taient choquants. Seules 4% des femmes auraient choisi nouveau le m me mari. Elles se sont probablement mari es parce qu'elles aimaient leur mari alors pourquoi changer d'avis comme cela? C'est parce qu'elles n'aimaient pas avec l'amour spirituel. Le pr sent ouvrage, L'Amour L'Accomplissement de la Loi, nous enseignera concernant cet amour la premi re partie, L'importance de l'amour , nous nous pencherons sur plusieurs formes d'amour que l'on retrouve entre maris et femmes, entre parents et enfants, entre des amis, ou encore entre des voisins. Cela nous permettra de nous faire une id e de la diff rence entre l'amour charnel et l'amour spirituel. L'amour spirituel consiste aimer l'autre avec un coeur immuable qui n'attend rien en retour. L'amour charnel, au contraire, varie en fonction des situations et des circonstances. C'est pour cela que l'amour spirituel est si pr cieux et deuxi me partie, L'amour tel que dans le chapitre de l'amour , divise 1 Corinthiens 13 en trois sections. La premi re, Le type d'amour que Dieu attend 1 Corinthiens 131-3, est l'introduction du chapitre et met l'accent sur l'importance de l'amour spirituel. La deuxi me section, Les caract ristiques de l'amour 1 Corinthiens 134-7, est la partie principale de ce chapitre et traite des 15 caract ristiques de l'amour spirituel. La troisi me section, L'amour parfait , vient conclure ce chapitre en nous apprenant que la foi et l'esp rance sont n cessaires de fa on temporaire, durant notre marche vers le royaume des cieux au cours de nos vies sur cette terre. L'amour demeure ternellement et ce m me dans le royaume des troisi me partie, L'amour est l'accomplissement de la loi , explique ce que signifie accomplir la loi par l'amour. Elle traite galement de l'amour de Dieu qui nous cultive, nous, tres humains, sur cette terre et de l'amour de Christ, qui a ouvert la voie du salut pour Chapitre sur l'amour n'est qu'un des 1189 chapitres de la Bible. Cependant, il s'agit d'une carte au tr sor qui nous permet de d couvrir de grands tr sors car il nous enseigne en d tail le chemin vers la Nouvelle J rusalem. M me si nous poss dons la carte et connaissons le chemin, cela ne sert rien si nous ne suivons en fait pas le chemin indiqu . Autrement dit, tout cela est inutile si nous ne mettons pas en pratique l'amour spirituel.
Laloi de l’amour dans le cƓur; La Tour de Garde annonce le Royaume de JĂ©hovah 2005; Intertitres . Document similaire . Une loi Ă©crite dans le cƓur; Des lois fondĂ©es sur l’amour; L’amour est synonyme d’obĂ©issance; L’amour en action; Les deux commandements dont la loi dĂ©pend La Tour de Garde annonce le Royaume de JĂ©hovah 1960 Aimons le Dieu qui nous aime
22 La loi d’amour dĂ©finition et principe. L’amour est-il la loi universelle ? Quelles sont les preuves que l’amour rĂ©git le monde ? La religion chrĂ©tienne est celle qui proclame le plus clairement la loi d’amour. Elle s’oppose en cela au judaĂŻsme qui Ă©voque la loi du talion Ă  plusieurs reprises, et Ă  l’Islam, qui l’évoque aussi. Toutefois, ces deux derniĂšres religions accordent une place importante au pardon et Ă  la misĂ©ricorde, en particulier l’Islam La loi du talion vous est prescrite en matiĂšre de meurtre homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. Si l’ayant droit consent une remise de cette peine au meurtrier, ce dernier sera poursuivi modĂ©rĂ©ment et il devra s’acquitter du prix du sang avec empressement. C’est lĂ  une mesure d’allĂšgement et de misĂ©ricorde pour vous de la part de votre Seigneur. » Sourate 2, 178 Le christianisme, Ă  travers le discours de JĂ©sus, s’écarte clairement de la loi du talion Matthieu 5, 38-45 38 / Vous avez appris qu’il a Ă©tĂ© dit Ɠil pour Ɠil, et dent pour dent. 39 / Mais moi, je vous dis de ne pas rĂ©sister au mĂ©chant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, prĂ©sente-lui aussi l’autre. 40 / Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. 41 / Si quelqu’un te force Ă  faire un mille, fais-en deux avec lui. 42 / Donne Ă  celui qui te demande, et ne te dĂ©tourne pas de celui qui veut emprunter de toi. 43 / Vous avez appris qu’il a Ă©tĂ© dit Tu aimeras ton prochain, et tu haĂŻras ton ennemi. 44 / Mais moi, je vous dis Aimez vos ennemis, bĂ©nissez ceux qui vous maudissent, faites du bien Ă  ceux qui vous haĂŻssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persĂ©cutent, 45 / afin que vous soyez fils de votre PĂšre qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les mĂ©chants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. 46 / Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle rĂ©compense mĂ©ritez-vous ? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de mĂȘme ? 47 / Et si vous saluez seulement vos frĂšres, que faites-vous d’extraordinaire ? Les paĂŻens aussi n’agissent-ils pas de mĂȘme ? 48 / Soyez donc parfaits, comme votre PĂšre cĂ©leste est parfait. Voyons comment comprendre cette loi d’Amour et pourquoi nous devrions l’adopter. Lire aussi nos articles L’altruisme dĂ©finition philosophique et psychologique Le symbolisme du coeur La loi d’amour et le centre de l’univers. Si l’on considĂšre qu’il y a une cause Ă  toutes les choses, alors on peut considĂ©rer que tout est issu de la mĂȘme racine, de la mĂȘme source, que certains appelleront big bang », Dieu », cosmos » en tant qu’ordre unitaire universel ou Grand architecte de l’univers ». Si le monde manifestĂ© a une seule et mĂȘme origine, alors nous sommes tous issus du mĂȘme ĂȘtre, de la mĂȘme volontĂ©, de la mĂȘme matiĂšre. Nous sommes donc une part du mĂȘme ĂȘtre. Il en dĂ©coule une loi fondamentale l’unitĂ©, qui fait que je suis l’autre. Je suis l’humanitĂ© tout entiĂšre, je suis les arbres, je suis la nature, je suis l’univers, je suis Dieu, ou du moins une part de Dieu. Je n’ai pas d’ennemi, car aucun autre monde n’a Ă©tĂ© créé qui puisse concurrencer le mien. La loi d’amour mĂšne donc naturellement Ă  Dieu. Et Dieu est nĂ©cessairement amour car il est unique et englobe la totalitĂ© de la manifestation. On comprend donc que la loi d’amour est intimement liĂ©e Ă  la loi de causalitĂ©. La loi d’amour une dĂ©finition de Dieu. L’amour est une dĂ©finition de Dieu. PremiĂšre ÉpĂźtre de Jean, 4, 7-16 7 / Bien-aimĂ©s, aimons nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est nĂ© de Dieu et connaĂźt Dieu. 8 / Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. 9 / L’amour de Dieu a Ă©tĂ© manifestĂ© envers nous en ce que Dieu a envoyĂ© son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. 10 / Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimĂ© Dieu, mais en ce qu’il nous a aimĂ©s et a envoyĂ© son Fils comme victime expiatoire pour nos pĂ©chĂ©s. 11 / Bien-aimĂ©s, si Dieu nous a ainsi aimĂ©s, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. 12 / Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. 13 / Nous

Lorsqueje pense Ă  l’amour, il est inĂ©vitable de penser Ă  la libertĂ© de choisir, de ressentir, de penser, de respirer en ces temps Ă©touffants. Cette libertĂ© est ce qui nous rend humains. En thĂ©orie, cette libertĂ© devrait ĂȘtre garantie par le droit du travail, qui a rĂ©volutionnĂ© dans la modernitĂ© le concept de libertĂ© de choix. Le droit du travail a rendu intelligible l

La rĂ©alisation de la Loi ne passe pas par son application mais par son accomplissement. L'application de la Loi marque le commencement de la rĂ©alisation mais elle n'est qu'un premier pas. Elle dĂ©termine les limites indispensables de la Voie et indique Ă  l'itinĂ©rant la forme du chemin qu'il devra suivre. Sans ces limites, il n'est pas possible de discerner prĂ©alablement le bien du mal et de s'en prĂ©munir. Mais il est nĂ©cessaire de comprendre que la Voie verticale de l'itinĂ©rant en quĂȘte d'accomplissement dĂ©bute lĂ  oĂč s'arrĂȘte le sentier horizontal du fidĂšle. Celui qui se lance sur les traces de l'essence de la loi trouvera l'Esprit. Si la loi, en tant que mise en ordre, est bien la manifestation extĂ©rieure de l'Esprit, l'esprit est lui-mĂȘme la manifestation intĂ©rieure de Dieu. En allant s'abreuver Ă  la source de l'Esprit, l'aspirant transcende de fait la Loi extĂ©rieure, et par ce fait mĂȘme, l'accomplit. Vivre la loi, c'est devenir la Loi, son signe manifeste sur la Terre. S'il n'y a pas de lettre de la loi sans esprit de la loi, l'inverse est aussi vrai Ă  ceci prĂšs que la loi, forme, langage et acheminement, bien loin de rĂ©duire l'esprit, nous conduit vers Lui, et ne demeure sous ce rapport qu'une forme mĂ©diate. Ceux qui espĂšrent s'Ă©manciper de la Loi allant jusqu'Ă  voir dans son abandon le signe d'une rĂ©alisation spirituelle n'ont pas saisi ce qu'Ă©tait le sens de la Loi n'ayant pas identifiĂ© la source spirituelle de sa manifestation. Quant Ă  ceux qui rĂ©duisent l'esprit Ă  la Loi en le confondant avec, ceux-lĂ  ne connaissent la nature ni de l'un, ni de l'autre. La loi est un sentier clairement tracĂ©, censĂ© nous mener des Ă©troites limites de notre existence vers les immensitĂ©s cĂ©lestes de la Voie divine. En nous Ă©levant bien au-delĂ  des limites du sentier vers l'Esprit de la Loi, nous nous offrons la possibilitĂ© de nous irriguer, en amont, de tout ce dont la loi ne constitue, en aval, qu'une application partielle la force, la puretĂ©, la vigueur, l'harmonie, la beautĂ© et la vivacitĂ© de l'Être. Comprenons que la loi n'est qu'un moyen destinĂ© Ă  protĂ©ger et Ă  garantir Ă  l'Homme l'accomplissement de cette finalitĂ© sacrĂ©e s'affranchir des tĂ©nĂšbres de l'oubli pour ĂȘtre ramenĂ© Ă  la vie de l'Esprit qui nous a fait naĂźtre. Cette seconde naissance ou renaissance ne s'obtient que par les Voies sacrĂ©es de l'Amour qui la prĂ©side. Si l'ĂȘtre est prĂ©sence, l'amour, qui est expansion, est bien la manifestation suprĂȘme de l'Être. De ce point de vue, l'amour, tout Ă  la fois principe, voie et loi, est sans nul doute le premier des commandements intĂ©rieurs de l'Esprit. Mais bien peu sont les Hommes aptes Ă  l'accomplir. Tu ne pourras jamais ĂȘtre patient avec moi. Comment endurerais-tu des choses que tu n'embrasses pas de ta connaissance ? » Coran, 18, 67-68. La patience est sans nul doute la condition de la connaissance, la confiance en est la garantie et l'amour en est la source. Quant Ă  l'itinĂ©rant accompli, qu'il prenne garde et se prĂ©pare. L'accomplissement de la Loi de Dieu le mĂšnera tĂŽt ou tard Ă  dĂ©fier la loi des Hommes. Sa seule existence est un scandale pour le commun des mortels, une menace qu'ils ne peuvent tolĂ©rer, conscients que sa prĂ©sence annonce, pour leur ordre factice, la promesse certaine d'une abolition. C'est en ce sens qu'il faut comprendre qu'en tout temps la manifestation de la Loi divine, dans le cƓur des Hommes, a toujours su trouvĂ© comme corollaire immĂ©diat la limitation temporelle de la loi des Hommes, qui n'est autre que l'expression la plus visible de leurs passions. LAmour est l'accomplissement de la loi Entrez votre texte ici CrĂ©ez votre site web gratuitement !
Comparateur des traductions bibliques Romains 1310 La Bible Louis Segond Romains 1310 Louis Segond 1910 - L’amour ne fait point de mal au prochain l’amour est donc l’accomplissement de la loi. Romains 1310 Nouvelle Édition de GenĂšve - L’amour ne fait point de mal au prochain l’amour est donc l’accomplissement de la loi. Romains 1310 Segond 21 - L’amour ne fait pas de mal au prochain ; l’amour est donc l’accomplissement de la loi. Les autres versions Romains 1310 Bible Semeur - Celui qui aime ne cause aucun mal Ă  son prochain. Aimer son prochain, c’est donc accomplir toute la Loi. Romains 1310 Bible français courant - Celui qui aime ne fait aucun mal Ă  son prochain. En aimant, on obĂ©it donc complĂštement Ă  la loi. Romains 1310 Bible annotĂ©e - L’amour ne fait point de mal au prochain ; l’amour est donc l’accomplissement de la loi. Romains Bible Darby - L’amour ne fait point de mal au prochain ; l’amour donc est la somme de la loi. Romains 1310 Bible Martin - La charitĂ© ne fait point de mal au Prochain l’accomplissement donc de la Loi, c’est la charitĂ©. Romains Bible Ostervald - L’amour ne fait point de mal au prochain ; l’amour est donc l’accomplissement de la loi. Romains 1310 Bible de Tours - L’amour du prochain n’opĂšre point le mal ; l’amour est donc l’accomplissement de la loi. Romains 13 v 10 Bible Crampon - L’amour ne fait point de mal au prochain ; l’amour est donc la plĂ©nitude de la loi. Romains 1310 Bible Sacy - L’amour qu’on a pour le prochain, ne souffre point qu’on lui fasse du mal ; ainsi l’amour est l’accomplissement de la loi. Romains 1310 Bible Vigouroux - L’amour du prochain ne fait pas de mal. L’amour est donc l’accomplissement de la loi. Romains 1310 Bible de Lausanne - L’amour ne fait point de mal au prochain ; l’amour est donc l’accomplissement{Ou la plĂ©nitude.} de la loi. Les versions Ă©trangĂšres Romains 1310 Bible anglaise ESV - Love does no wrong to a neighbor; therefore love is the fulfilling of the law. Romains 1310 Bible anglaise NIV - Love does no harm to a neighbor. Therefore love is the fulfillment of the law. Romains 1310 Bible anglaise KJV - Love worketh no ill to his neighbour therefore love is the fulfilling of the law. Romains 1310 Bible espagnole - El amor no hace mal al prĂłjimo; asĂ­ que el cumplimiento de la ley es el amor. Romains 1310 Bible latine - dilectio proximo malum non operatur plenitudo ergo legis est dilectio Romains 1310 Ce verset n’existe pas dans cette traducton ! Romains 1310 Bible allemande - Die Liebe tut dem NĂ€chsten nichts Böses; so ist nun die Liebe des Gesetzes ErfĂŒllung. Romains 1310 Nouveau Testament grec - áŒĄ áŒ€ÎłÎŹÏ€Î· Ï€Î»Î·ÎŻÎżÎœ ÎșαÎș᜞Μ ÎżáœÎș áŒÏÎłÎŹÎ¶Î”Î±Îč· Ï€Î»ÎźÏÎŒÎ± Îżáœ–Îœ ÎœÎŒÎżÏ… áŒĄ áŒ€ÎłÎŹÏ€Î·.
\n\n \nl amour est l accomplissement de la loi
MĂ©ditationdu 15Ăšme dimanche ordinaire C: «l’amour est l’accomplissement de la Loi» Jul 9, 2022 12:00 pm Français 11 Le pĂšre jĂ©suite Michel Ntangu nous introduit Ă  la mĂ©ditation, avec les lectures du 15Ăšme dimanche du Temps ordinaire Mercredi, 18 mars 2020 Saint Cyrille, Ă©vĂȘque et docteur de l’Église Couleur liturgique violet Évangile selon saint Jean 17-19 En ce temps-lĂ , JĂ©sus disait Ă  ses disciples Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les ProphĂštes je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaĂźtra de la Loi jusqu’à ce que tout se rĂ©alise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes Ă  faire ainsi, sera dĂ©clarĂ© le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-lĂ  sera dĂ©clarĂ© grand dans le royaume des Cieux. »Les temps actuels ne permettent pas toujours et en tout une rĂ©flexion approfondie et fructueuse de ce que nous avons Ă  vivre. Le texte d’aujourd’hui nous fait comprendre qu’au temps de JĂ©sus, le tĂ©moignage en paroles et en actes n’était pas, non plus, facile et bien reçu. Ce texte nous laisse entrevoir que la relation avec une personne que nous connaissons nous demande de la connaĂźtre en ce qu’elle dit et ce qu’elle fait il faut connaĂźtre sa personne physique et connaĂźtre aussi sa personnalitĂ© intime quel est son mode de raisonnement et sur quelle source elle s’appuie. PriĂšre Seigneur, ouvre mon intelligence et mon cƓur pour que l’un et l’autre s’accordent Ă  tes paroles qui ne sont que l’expression de la volontĂ© de ton PĂšre qui est aussi le mien. Accorde-moi la grĂące de savoir vivre ce que tu me demandes. Demande Que je sache Ă©couter et que je comprenne ton enseignement pour savoir le pratiquer avec sagesse et profondeur. Seigneur, tes auditeurs connaissaient ta personne civile », Joseph et Marie, ceux qui faisaient partie de la mĂȘme famille, c’est-Ă -dire tes proches et ceux de ton village – tes frĂšres – comme la coutume d’alors les appelait. Toi, tu le sais mais tu veux que leurs actions aient des racines plus profondes et leur permettent de vivre les donnĂ©es de la Loi enseignĂ©e au Temple. Tu veux qu’ils dĂ©passent ce qu’ils voient et entendent, tout en y restant fidĂšles. RĂ©flexion Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les ProphĂštes 
 mais accomplir. »DĂšs les premiers mots, tu les mets en garde tu n’es pas venu abolir ce qui a toujours Ă©tĂ© enseignĂ©. Non, mais tu es venu leur dire comment vivre cet enseignement reçu des prophĂštes et de l’Écriture. Tes auditeurs sont prĂ©venus qu’ils ne doivent rien abandonner mais au contraire approfondir jusqu’au dĂ©tail, du fond du cƓur, manifestant l’amour qui les motive. Tu es venu accomplir ». La Loi n’est pas une option elle nous donne la volontĂ© de Dieu et nous indique ce qu’il demande. Amen, je vous le dis 
 »Amen signifie c’est la vĂ©ritĂ© », c’est sĂ»r. Ainsi-soit-il » ne signifie pas une option » mais une certitude qui serait mieux traduite par l’emploi du subjonctif qu’il en soit ainsi ! » Il n’y a pas de demi-mesure. Seigneur, tu sais que ce n’est pas quelque chose qu’il est facile de vivre avec spontanĂ©itĂ©. Notre cƓur doit ĂȘtre ouvert Ă  la rĂ©flexion et surtout au conseil de l’Esprit Saint, le Paraclet me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaĂźtre » Jn 16, 14. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-lĂ  sera dĂ©clarĂ© grand dans le royaume des cieux. »Tout comme un bon IsraĂ©lite connaissait les Saintes Écritures et les mettait en pratique, il nous est demandĂ© Ă  nous aussi de les mĂ©diter et de les pratiquer. Nous ne pouvons pas agir seuls face aux Ă©vĂ©nements du quotidien, sans savoir oĂč nous allons et pourquoi nous le faisons. Le but de nos pensĂ©es, de nos actes et de tout notre comportement est de manifester l’amour que tu nous manifestes mais la dĂ©couverte de cet amour et de cette Loi est impossible sans le secours de celui qui en est l’ tu sais que c’est plus que difficile, que c’est impossible sans ton aide. Alors, je voudrais te demander de l’aide pour comprendre davantage les bienfaits qu’elle comporte. Donne-moi la force et le courage de ne rien entreprendre sans l’aide et le secours de cet Esprit que tu veux retrouver en nous. Tu nous as fait savoir par saint Jean que l’amour de Dieu Ă©tait de garder ses commandements et ses commandements ne sont pas un fardeau » 1 Jn 5, 3. Dialogue avec le Christ Seigneur, tu conclues ton discours par cet encouragement Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-lĂ  sera dĂ©clarĂ© grand dans le Royaume des cieux. » Seigneur, en ce qui me concerne, je ne souhaite rien d’autre que d’ĂȘtre avec toi. Le rang et la place ne m’importent pas parce que ce que je veux, c’est ĂȘtre avec toi, faire partie de ce corps glorieux qui chante ta gloire au plus haut des cieux et tu les as rappelĂ©s pour la partager. Merci, Seigneur, de la fidĂ©litĂ© que tu manifestes en tes promesses. Tu veux que tes fidĂšles soient rassemblĂ©s devant toi en un seul troupeau. Tu as demandĂ© qu’ils soient sanctifiĂ©s et qu’ils soient un avec ton PĂšre et l’Esprit Saint, comme vous ĂȘtes UN. Je sais et j’espĂšre dans la foi, au plus intime de moi-mĂȘme, que cette grĂące sera rĂ©alisĂ©e pour ta gloire. RĂ©solution MĂ©diter, en vĂ©ritĂ©, le dĂ©but du Notre PĂšre en demandant la grĂące d’accomplir cette vĂ©ritĂ© divine et non la mienne. CĂ©cile Beaure d’AugĂšres, consacrĂ©e de Regnum Christi MĂ©ditations Regnum ChristiTexte de l’Évangile et informations liturgiques © AELF – Paris – Tous droits rĂ©servĂ©s ï»żL'amour est l'accomplissement de la loi" est un cĂ©lĂšbre verset biblique d'inspiration chrĂ©tienne de Romains 13:10. C'est un moyen puissant de faire une dĂ©claration audacieuse de votre foi en Dieu et une excellente occasion de rĂ©pandre la parole de Dieu pa ‱ Des millions d'Ɠuvres originales, imaginĂ©es par des artistes indĂ©pendants. Trouvez votre bonheur. La loi de Dieu se compose de dix commandements. C'est dans la Bible — Exode SEG Alors Dieu prononça toutes Ses paroles, disant "Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. [1] Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. [2] Tu ne te feras point d'image taillĂ©e, ni de reprĂ©sentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquitĂ© des pĂšres sur les enfants jusqu'Ă  la troisiĂšme et la quatriĂšme gĂ©nĂ©ration de ceux qui me haĂŻssent, et qui fais misĂ©ricorde jusqu'en mille gĂ©nĂ©rations Ă  ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. [3] Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain ; car l'Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra Son nom en vain. [4] Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septiĂšme jour est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bĂ©tail, ni l'Ă©tranger qui est dans tes portes. Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et Il s'est reposĂ© le septiĂšme jour c'est pourquoi l'Éternel a bĂ©ni le jour du repos et l'a sanctifiĂ©. [5] Honore ton pĂšre et ta mĂšre, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne. [6] Tu ne tueras point. [7] Tu ne commettras point d'adultĂšre. [8] Tu ne dĂ©roberas point. [9] Tu ne porteras point de faux tĂ©moignage contre ton prochain. [10] Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son Ăąne, ni aucune chose qui appartienne Ă  ton prochain." » Quel est le principe fondamental de la loi de Dieu ? La rĂ©ponse est dans la Bible — Romains SEG L'amour ne fait point de mal au prochain l'amour est donc l'accomplissement de la loi. » La loi de Dieu tient toute dans l'amour. C'est dans la Bible — Matthieu SEG JĂ©sus rĂ©pondit "Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton Ăąme, et de toute ta pensĂ©e. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme. De ces deux commandements dĂ©pendent toute la loi et les prophĂštes." » Par JĂ©sus, notre relation envers la loi de Dieu se trouve clarifiĂ©e. C'est dans la Bible — Matthieu SEG Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophĂštes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vĂ©ritĂ©, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaĂźtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'Ă  ce que tout soit arrivĂ©. » La loi de Dieu est lĂ  pour nous guider, pas pour nous offrir la justification. C'est dans la Bible — Galates SEG ... sachant que ce n'est pas par les œuvres de la loi que l'homme est justifiĂ©, mais par la foi en JĂ©sus-Christ, nous aussi nous avons cru en JĂ©sus-Christ, afin d'ĂȘtre justifiĂ©s par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiĂ©e par les œuvres de la loi. » Notre devoir est d'obĂ©ir Ă  la loi de Dieu. C'est dans la Bible — EcclĂ©siastes SEG Crains Dieu et observe Ses commandements. C'est lĂ  ce que doit faire tout homme. » Quel rapport y a-t-il entre la loi et le pĂ©chĂ© ? La rĂ©ponse est dans la Bible — I Jean SEG Quiconque pĂšche transgresse la loi, et le pĂ©chĂ© est la transgression de la loi. » Est-il nĂ©cessaire d'observer tous les commandements ? La rĂ©ponse est dans la Bible — Jacques SEG Car quiconque observe toute la loi, mais pĂšche contre un seul commandement, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit "Tu ne commettras point d'adultĂšre," a dit aussi "Tu ne tueras point". Or, si tu ne commets point d'adultĂšre, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi. » Peut-on connaĂźtre Dieu sans observer les commandements ? La rĂ©ponse est dans la Bible — I Jean SEG Celui qui dit "Je l'ai connu," et qui ne garde pas Ses commandements, est un menteur, et la vĂ©ritĂ© n'est point en lui. Mais celui qui garde Sa parole, l'amour de Dieu est vĂ©ritablement parfait en lui par lĂ  nous savons que nous sommes en Lui. Celui qui dit qu'il demeure en Lui doit marcher aussi comme Il a marchĂ© lui-mĂȘme. » Quel est le but de la loi ? La rĂ©ponse est dans la Bible — Romains SEG ... c'est par la loi que vient la connaissance du pĂ©chĂ©. » Suffit-il d'observer la loi pour ĂȘtre sauvĂ© ? La rĂ©ponse est dans la Bible — Romains SEG OĂč donc est le sujet de se glorifier ? Il est exclu. Par quelle loi ? Par la loi des œuvres ? Non, mais par la loi de la foi. Car nous pensons que l'homme est justifiĂ© par la foi, sans les œuvres de la loi. Ou bien Dieu est-Il seulement le Dieu des Juifs ? Ne l'est-Il pas aussi des paĂŻens ? Oui, Il l'est aussi des paĂŻens, puisqu'il y a un seul Dieu, qui justifiera par la foi les circoncis, et par la foi les incirconcis. AnĂ©antissons-nous donc la loi par la foi ? Loin de lĂ  ! Au contraire, nous confirmons la loi. » Ce n'est pas la personne qui nous met dans la joie, mais l'idĂ©e qu'on en a": la vision de l'amour selon Spinoza 18 dĂ©c. 2017 Ă  14:04 - mise Ă  jour 18 dĂ©c. 2017 Ă  14:04 ‱ 4 min Par

To add entries to your own vocabulary, become a member of Reverso community or login if you are already a member. It's easy and only takes a few seconds o cumprimento da lei Il Ă©tait comme un possĂ©dĂ© des dĂ©mons, et il n'a pas rĂ©alisĂ© que l'amour est l'accomplissement de la loi. Era como se ele estava possuĂ­do pelo demĂŽnio, nĂŁo tendo percebido que o amor Ă© o cumprimento da lei. L'amour est l'accomplissement de la loi, Ă©crivait saint Paul aux Romains 13, 10. O amor Ă© o cumprimento da lei, escrevia SĂŁo Paulo aos Romanos 13, 10. Other examples in context C'est la destruction du tissu social sous l'apparence de l'accomplissement de la loi. É a destruição do tecido social, sob as aparĂȘncias do cumprimento da lei. Les guerres impĂ©rialistes sont l'expression de la redivision indispensable du monde grĂące Ă  des mesures extrĂȘmes de l'accomplissement de la loi de l'impĂ©rialisme - Ă  savoir un maximum de profit par le sang de millions de personnes. As guerras imperialistas sĂŁo expressĂŁo da re-divisĂŁo indispensĂĄvel do mundo atravĂ©s de medidas extremas para cumprir a lei do imperialismo - ou seja, mĂĄximo de lucro com o sangue de milhĂ”es de pessoas. Car notre siĂšcle, qui produisit cet Ă©vĂ©nement, a aussi vu le mot rĂ©volution» prendre un nouveau sens, ou plus exactement, prendre son vrai sens la destruction sans fin jusqu'Ă  l'accomplissement de la Loi. Para o nosso sĂ©culo, que produziu o evento tambĂ©m tem visto a palavra "revolução" dado um novo significado, ou mais precisamente, dado o seu verdadeiro significado destruição sem fim atĂ© que a lei seja cumprida. See how “l'accomplissement de la loi” is translated from French to Portuguese with more examples in context

Cest probablement ce que signifie ‘ĂȘtre remplis de l’Esprit (Eph 5:18). Finalement, la Bible enseigne aussi que l’amour pour le prochain est l’accomplissement de la loi (Rom 13:8, 10). VoilĂ  donc deux Ă©lĂ©ments qui devraient caractĂ©riser la vie de tout croyant: la direction du Saint-Esprit, et l’amour de Dieu, pour Dieu, et
L’amour ou la loi accomplie. L’amour est l’accomplissement de la loi. À travers les Ă©crits de l’apĂŽtre Paul, Dieu nous dit qu’il ne nous demande pas d’observer la loi parce que la justice vient de la foi. Mais, dans Romains 84, Paul dit aussi afin que la justice de la loi fĂ»t accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit. Ainsi, il ne nous est pas demandĂ© d’observer la loi, mais il nous est demandĂ© d’accomplir la justice de la loi. Toute la loi est accomplie dans un mot l’amour. Un rapport direct avec le principe de s’aimer les uns les autres Pour mieux comprendre cette vĂ©ritĂ© et pour voir son rapport direct avec le principe de s’aimer les uns les autres, regardons les mots grecs originaux traduits par juste ou justice. Paul utilise le terme dikaiosyne pour justice et dikaioma pour juste. Dikaiosyne est en quelque sorte un concept gĂ©nĂ©ral, alors que dikaioma est le rĂ©sultat spĂ©cifique. Le mot dikaioma est utilisĂ© dans Apocalypse 198 quand il est dit “Car le fin lin, ce sont les Ɠuvres justes des saints“. Ainsi, le mot que Paul utilise dans Romains 84, dikaioma, signifie la justice en action, la justice mise en Ɠuvre, la justice rendue concrĂšte. C’est la mise en Ɠuvre pratique de la loi qu’il nous est demandĂ© d’observer plutĂŽt que la lettre du commandement. Maintenant que nous comprenons cette distinction, lisons notre passage clĂ© encore une fois Car –chose impossible Ă  la loi, parce que la chair la rendait sans force, Dieu a condamnĂ© le pĂ©chĂ© dans la chair, en envoyant, Ă  cause du pĂ©chĂ©, son propre Fils dans une chair semblable Ă  celle du pĂ©chĂ©, et cela afin que la justice de la loi fĂ»t accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit. Romains 8 3-4 La premiĂšre Ă©tape vers le rĂ©veil l’amour Nous comprenons qu’il ne nous est pas demandĂ© de garder la loi de MoĂŻse, mais d’accomplir la justice de la loi. Cela nous conduit Ă  une question dont la rĂ©ponse est essentielle pour tout chrĂ©tien. Quel est le juste accomplissement de la loi ? Que devons-nous exactement accomplir ? La rĂ©ponse Ă  cette question, est le premier point Ă  comprendre et la premiĂšre Ă©tape vers le rĂ©veil l’amour. L’amour est la juste demande de la loi. L’amour, voilĂ  ce que nous devons observer. Explorons davantage ce que l’écriture a Ă  dire Ă  propos de cette merveilleuse vĂ©ritĂ© ! Ce que nous avons appris sur la juste demande de la loi doit faire voler en Ă©clats toute notion prĂ©conçue lĂ©galiste que nous aurions pu avoir de la signification de la justice. La justice ne signifie pas obĂ©ir Ă  une sĂ©rie de rĂšgles Cela ne signifie pas suivre la loi. C’est la mise en Ɠuvre de l’amour. Nous ne pouvons pas sous-estimer l’impact que l’enseignement de JĂ©sus, sur la loi de l’amour en opposition avec la loi de MoĂŻse, avait sur ses disciples. Cela changeait tout pour eux, leur religion, leur culture, leur monde mĂȘme. Leur style de vie et leur vision transformĂ©s constituait le rĂ©veil » originel, et c’est exactement ce dont nous avons dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin aujourd’hui. Deux grands commandements Pour illustrer les effets rĂ©volutionnaires de cette distinction, regardons une conversation dans le livre de Matthieu entre JĂ©sus et un docteur de la loi de MoĂŻse. La plupart des dirigeants religieux de cette Ă©poque qui s’engageaient dans une discussion avec JĂ©sus ne cherchaient pas la vĂ©ritĂ©. Ils essayaient plutĂŽt de piĂ©ger JĂ©sus afin de le discrĂ©diter. Et l’un d’eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l’éprouver MaĂźtre, quel est le plus grand commandement de la loi ? JĂ©sus lui rĂ©pondit Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cƓur, de toute ton Ăąme et de toute ta pensĂ©e. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme. Matthieu 22 35-39 Remarquez que JĂ©sus n’a pas nuancĂ© sa rĂ©ponse. Il n’a pas non plus fait de compromis. Il Ă©tait absolument clair. Les deux grands commandements consistent Ă  aimer le Seigneur ton Dieu et d’aimer ton prochain comme toi-mĂȘme. Tout l’esprit de l’Ancien Testament rĂ©sumĂ© en 2 commandements Dans sa conversation avec le docteur de la loi, JĂ©sus continue en disant De ces deux commandements dĂ©pendent toute la loi et les prophĂštes. Matthieu 22 40 La loi et les prophĂštesauxquelles JĂ©sus fait rĂ©fĂ©rence reprĂ©sentent ce que nous appelons l’Ancien Testament. Ainsi, ce que JĂ©sus dit Ă  cet enseignant de la loi, qui ne lui pose une question que pour le tester, Ă©tait rĂ©volutionnaire. JĂ©sus rĂ©sume tout l’esprit de l’Ancien Testament, la loi et les prophĂštes, ainsi que les Écritures, en deux simples commandements. Laissez-moi vous donner un exemple de ce rĂ©sumĂ©. Supposons que je parle Ă  un grand auditoire, et que je dĂ©cide d’enlever ma veste et de l’accrocher au mur derriĂšre moi. En considĂ©rant cette illustration, un simple fait Ă©merge le crochet aura dĂ» ĂȘtre mis en place sur le mur avant pour que je puisse y accrocher ma veste. Il en va de mĂȘme avec ce que JĂ©sus dit au docteur de la loi. Toute la loi et les prophĂštes tiennent dans ces deux commandements parce qu’ils Ă©taient dĂ©jĂ  en place. Ainsi, les premiers commandements qui existaient avant la loi et les prophĂštes sont les deux grands commandements citĂ©s par JĂ©sus aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-mĂȘme. Celui qui aime les autres a accompli la loi Ensuite, regardons un passage sur l’amour et la loi dans Romains 13. Paul commence ce passage par une affirmation relativement forte Ne devez rien Ă  personne. verset 8 Autrement dit, n’ayez pas de dette. C’est toujours un bon conseil, mais Paul ne parle pas ici de dette financiĂšre. Lisons le passage dans son intĂ©gralitĂ© Ne devez rien Ă  personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet, les commandements Tu ne commettras point d’adultĂšre, tu ne tueras point, tu ne dĂ©roberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu’il peut encore y avoir, se rĂ©sument dans cette parole Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme. L’amour ne fait point de mal au prochain l’amour est donc l’accomplissement de la loi. Romains 13 8-10 Le voici l’amour est la juste demande de la loi, l’amour est donc l’accomplissement de la loi. Nous pourrions revoir de nombreux autres passages sur le mĂȘme thĂšme, mais regardons Galates 514, oĂč Paul le dit trĂšs clairement Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme. Remarquez que toute la loi est accomplie dans un mot essentiel. Quel est ce mot ? L’amour. JĂ©sus donne un nouveau commandement Quand JĂ©sus Ă©tait dans la chambre haute avec ses disciples le soir du dernier repas, il leur a parlĂ© de l’établissement d’une nouvelle alliance. Jusqu’à cet instant, l’ancienne alliance, la loi, les prophĂštes et les Écritures, avaient Ă©tĂ© le socle et l’essence de leur foi, et tout ce qu’ils connaissaient de Dieu. Pourtant, toute cette mentalitĂ© change avec ces paroles de JĂ©sus dans Jean 1334 Je vous donne un commandement nouveau
 Les disciples savaient que MoĂŻse leur avait donnĂ© les dix commandements, ainsi qu’un certain nombre de rĂšgles. Aujourd’hui encore, le judaĂŻsme a 613 commandements basĂ©s sur le Pentateuque ou les cinq premiers livres de l’Ancien Testament. Pourtant JĂ©sus dit en effet Je ne vous donne qu’un commandement nouveau. C’est tout. Si vous voulez l’accomplir, c’est tout ce que je vous demande. » Quel est cet unique commandement ? Nous aimer les uns les autres comme JĂ©sus nous a aimĂ©s. Je vous donne un commandement nouveau Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimĂ©s, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. Jean 1334 JĂ©sus continue À cela tous reconnaĂźtront que vous ĂȘtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. Jean 1335 L’évangĂ©lisation de l’amour Durant les annĂ©es de mon ministĂšre, j’ai eu le privilĂšge de travailler avec diffĂ©rentes organisations Ă©vangĂ©liques dont beaucoup avaient une vision puissante pour l’évangĂ©lisation que je partageais. J’ai Ă©vangĂ©lisĂ© de beaucoup de maniĂšres, en diffĂ©rents lieux et Ă  beaucoup de gens. Mais je reconnaissais ce fait aucun Ă©vangĂ©liste ni aucun programme d’évangĂ©lisation ne pourra jamais atteindre toute la race humaine. Il n’y a qu’une seule force qui peut faire cela À cela tous reconnaĂźtront que vous ĂȘtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. Jean 1335 C’est l’amour des chrĂ©tiens les uns pour les autres qui va atteindre le monde entier avec l’évangile de JĂ©sus-Christ. Trois conditions pour avoir ce genre d’amour universel Un de mes versets prĂ©fĂ©rĂ©s est 1 TimothĂ©e 1 5-6 Le but de cette injonction, c’est l’amour qui vient d’un cƓur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sans hypocrisie. Paul donne trois conditions pour avoir ce genre d’amour universel un cƓur pur », une bonne conscience » et une foi sans hypocrisie ». Quand j’ai rĂ©cemment relu ce verset, cela m’a conduit Ă  m’arrĂȘter et Ă  rĂ©flĂ©chir. Bien que j’aie Ă©tĂ© prĂ©dicateur durant au moins cinquante ans, je me suis demandĂ© “Quel a Ă©tĂ© le but de mon instruction ? Qu’est-ce que je visais Ă  produire chez les gens qui Ă©coutaient mon enseignement ?”. En considĂ©rant l’exhortation de Paul disant que le but de l’instruction biblique doit ĂȘtre de produire l’amour chez les gens, j’ai dĂ» admettre que j’avais souvent Ă©chouĂ©. Si vous avez une position de dirigeant dans l’église ou que vous ĂȘtes actif dans le ministĂšre de quelque façon que ce soit, peut-ĂȘtre en tant que prĂ©dicateur, enseignant biblique, ou moniteur d’école du dimanche, j’aimerais vous poser les mĂȘmes questions “Quel est le but de votre instruction ? Que visez-vous Ă  produire chez les gens qui Ă©coutent votre enseignement ?” Si vous ne visez pas Ă  produire l’amour, vous ratez le but Paul dit que tout ce qui n’est pas de l’amour sont des discours futiles 1 TimothĂ©e 16 ou comme le traduit la version NEG vains discours ». C’est une pensĂ©e qui donne Ă  rĂ©flĂ©chir. Je pense que beaucoup d’activitĂ©s de l’église aujourd’hui vont dans la mauvaise direction. Pourquoi ? Parce qu’elles ne visent pas Ă  produire la seule qualitĂ© qui doit ĂȘtre notre objectif. Nous savons que la juste demande de la loi est rĂ©sumĂ©e par le mot amour. Pourtant, si vous demandiez Ă  des non-chrĂ©tiens dans ce pays ce qu’ils pensent de l’attitude des chrĂ©tiens les uns envers les autres, peu de gens rĂ©pondraient l’amour’. Les inconvertis Ă  bien des Ă©gards sont plus observateurs que ceux qui sont sauvĂ©s. Et vous ? Nous sommes tellement habituĂ©s Ă  la culture religieuse que nous appelons chrĂ©tientĂ© que nous pensons que nous obĂ©issons correctement Ă  Dieu. Nous disons “On a toujours fait comme cela. Pourquoi devrait-on faire autrement ?“ Mais j’aimerais que vous considĂ©riez attentivement la question de prĂšs. Combien de temps est gĂąchĂ© dans les Ă©glises parce que nous ne produisons pas la caractĂ©ristique qui nous est demandĂ©e ? Je me pose d’abord cette question Ă  moi-mĂȘme en tant qu’enseignant de la Parole de Dieu. Si je ne produis pas de l’amour chez les gens qui suivent mon ministĂšre, qui Ă©coutent mes messages Ă  la radio, ou qui lisent mes livres, ce sont de vains discours ou des discussions stĂ©riles, des mots creux et du temps perdu. C’est une considĂ©ration choquante. La seule rĂ©ponse pour chacun d’entre nous est de chercher Ă  l’avoir en nous et le produire chez les autres Le but du commandement, c’est une charitĂ© venant d’un cƓur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincĂšre. 1 TimothĂ©e 15 Au service du MaĂźtre JĂ©sus, Derek Prince Extrait du livre Le rĂ©veil Ă  venir
Christest venu « non pour abolir, mais pour accomplir ». JĂ©sus n’est pas venu sur cette terre afin de s’opposer Ă  la Loi. Son but n’était pas d’empĂȘcher son accomplissement. Au contraire, il la respectait, l’aimait, lui obĂ©issait et il l’a accomplie. Il a accompli les paroles prophĂ©tiques de la Loi qui le concernaient ( Luc
RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s L’étude reprend la philosophie inaugurĂ©e par La rĂ©ciprocitĂ© des consciences 1942 en fonction de philosophies plus rĂ©centes de l’intersubjectivitĂ© E. LĂ©vinas et F. Jacques. AprĂšs avoir montrĂ© comment le caractĂšre fondamental de la rĂ©ciprocitĂ© fonde la causalitĂ© des personnes et se fonde sur le Dieu personnel et tripersonnel, elle revient d’une maniĂšre critique sur une possible mise en tutelle d’une pensĂ©e personnaliste par une pensĂ©e religieuse. L’amour n’aurait-il pas laissĂ© en retrait la rĂ©ciprocitĂ©, la personne la relation, la communion la communication, enfin l’intime le social ? On ne saurait pourtant oublier Maurice NĂ©doncelle. Il a dĂ©fendu avec raison une prioritĂ© de la rĂ©ciprocitĂ© sur l’altĂ©ritĂ©, dans l’intersubjectivitĂ© ; de la personne sur la nature, dans la thĂ©ologie ; de la souffrance sur le pĂ©chĂ©, dans la thĂ©odicĂ©e. The article takes up again the philosophy inaugurated by La RĂ©ciprocitĂ© des consciences 1942, taking into account more recent philosophical philosophies about intersubjectivity E. Levinas and F. Jacques. After clarifying how the basic character of reciprocity is the founding stone of the causality of the persons and is founded on the personal God in three persons, the study goes back to a criticism of a possible supervision of a personnalist way of thinking by a religious way of thinking. Love may have left reciprocity in the background, just like persons and relation, communion and communication, and finally privacy and the social field. Yet Maurice NĂ©doncelle cannot be left aside. He quite rightly defended the priority of reciprocity over alterity, within intersubjectivity; of the person over nature within theology; of suffering over sinning in the de page EntrĂ©es d'index Haut de page Texte intĂ©gral 1 J. LACROIX retenait cette dĂ©signation en classant M. NĂ©doncelle parmi les philosophies de l’exist ... 2 Quand un philosophe accueille et distille Ă  sa maniĂšre dans sa philosophie le message surnaturel ... 1Maurice NĂ©doncelle 1905-1975 fut doyen de notre FacultĂ© de thĂ©ologie catholique entre 1956 et 1967. S’il y a enseignĂ© l’apologĂ©tique Ă  partir de 1945, il acquit une notoriĂ©tĂ© Ă  la fois par ses travaux sur le catholicisme anglais et ses recherches philosophiques sur l’intersubjectivitĂ©, celles-ci inaugurĂ©es par une thĂšse soutenue Ă  la Sorbonne en 1942 La rĂ©ciprocitĂ© des consciences. PubliĂ© Ă  plusieurs reprises dans la collection Philosophie de l’esprit », aux cĂŽtĂ©s de Lavelle et Le Senne, ses fondateurs, mais aussi de Forest, LachiĂšze-Rey, Nabert, Marcel, etc., NĂ©doncelle verra sa pensĂ©e qualiïŹĂ©e de philosophie chrĂ©tienne 1 », expression qu’il a lui-mĂȘme revendiquĂ©e et sur laquelle il s’est expliquĂ© 2. 3 La prĂ©sente initiative a Ă©tĂ© prise Ă  la suite d’une demande composer une notice et rĂ©unir quelque ... 2Bien que le centenaire de sa naissance soit restĂ© dans l’oubli, ou parce qu’il l’a Ă©tĂ©, l’idĂ©e m’est venue de relire sa philosophie de l’intersubjectivitĂ© Ă  partir de dĂ©veloppements plus rĂ©cents de l’intersubjectivitĂ© dans la philosophie 3. On nĂ©gligera donc les Ă©tudes relatives au catholicisme anglais, mĂȘme si la philosophie religieuse de H. Newman et de F. von HĂŒgel ne pouvait laisser indiffĂ©rent un penseur qui se refusait Ă  sĂ©parer la question de l’intersubjectivitĂ© et la question de Dieu. 3Avant de montrer comment s’est opĂ©rĂ© le passage d’une question Ă  l’autre, puis quelle en serait l’actualitĂ© ou l’inactualitĂ© philosophique, il convient de dĂ©ïŹnir le sens de la relecture annoncĂ©e. I. LE SENS D’UNE RELECTURE 4Il serait imprudent de prĂ©sumer chez une majoritĂ© des lecteurs une connaissance mĂȘme sommaire des thĂšses exposĂ©es dans La rĂ©ciprocitĂ© des consciences. Je n’entends pourtant pas sortir simplement NĂ©doncelle de l’ignorance ou de la mĂ©connaissance, en proposer une lecture de substitution, rĂ©pĂ©tition ou rectiïŹcation ; seulement rĂ©parer un oubli, rĂ©veiller un souvenir ou Ă©carter un malentendu. Relire une Ɠuvre est la lire dans un nouvel horizon de comprĂ©hension. Si cette lecture ne s’arrĂȘte pas Ă  faire apparaĂźtre la cohĂ©rence de l’Ɠuvre, elle cherchera Ă  en rĂ©vĂ©ler l’intĂ©rĂȘt de diffĂ©rentes façons en fonction des questions qu’elle pose ou qui sont Ă  lui poser ; en fonction de son traitement des sources ou de ses rapports Ă  un contexte ; en fonction encore de sa rĂ©ception ou non dans la communautĂ© et le monde de ses lecteurs contemporains ou postĂ©rieurs. C’est cette toute derniĂšre relecture qui nous retiendra reprendre le discours de NĂ©doncelle sur la rĂ©ciprocitĂ© interpersonnelle dans l’horizon d’une intersubjectivitĂ© communicante Ă©laborĂ©e, parfois de maniĂšre contradictoire, dans plusieurs philosophies signiïŹcatives de notre temps. 5Relire une Ɠuvre requiert toujours de la respecter. La nĂŽtre, chacun le reconnaĂźtra, n’a pas fait Ă©cole. Elle n’a guĂšre laissĂ© de traces dans la littĂ©rature philosophique ni hĂ©ritages, ni emprunts, ni inïŹ‚uence. Lorsqu’on cherche des antĂ©cĂ©dents Ă  la pensĂ©e de la rĂ©ciprocitĂ© des sujets, un autre nom s’impose, qui appartient Ă  la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente M. Buber. Ainsi privĂ©e d’appuis identiïŹables dans le prĂ©sent, une relecture de NĂ©doncelle ne risque-t-elle pas de cĂ©der Ă  une sollicitation arbitraire ? Trois choix doivent en effet ĂȘtre Ă©cartĂ©s Ă©tablir un rapport terme Ă  terme entre la pensĂ©e de NĂ©doncelle et des philosophies plus rĂ©centes ; soumettre la reprise de cette pensĂ©e Ă  une problĂ©matique qui lui Ă©tait Ă©trangĂšre ; inversement, la couper d’une dimension qu’elle tenait pour essentielle. Alors que la premiĂšre hypothĂšse ne prĂ©serverait pas la cohĂ©rence propre Ă  toute vraie philosophie, la seconde substituerait ici le langage Ă  l’existence comme lieu primordial de l’intersubjectivitĂ©, lĂ  oĂč la troisiĂšme sĂ©parerait la rĂ©ciprocitĂ© des sujets de celui que NĂ©doncelle afïŹrmait en ĂȘtre l’origine et la ïŹn absolues, Dieu. 6Si aucune de ces trois interprĂ©tations ne satisferait au respect dĂ» Ă  une Ɠuvre, comment demeure-t-il possible d’anticiper l’horizon actuel de l’intersubjectivitĂ© dans et pour une relecture de la philosophie de NĂ©doncelle ? Un regard rĂ©trospectif doit permettre uniquement de mettre en lumiĂšre des corrĂ©lations conceptuelles qui ont Ă©tĂ© plus tard dĂ©veloppĂ©es ou, au contraire, abandonnĂ©es. SĂ©lective, par contrainte autant que par dĂ©cision, l’interprĂ©tation assumera les obligations communes envers un texte. Les premiĂšres corrĂ©lations rĂ©uniront l’altĂ©ritĂ© et la rĂ©ciprocitĂ©, l’identitĂ© et la diffĂ©rence, l’intersubjectivitĂ© et la connaissance, le subjectif et le collectif. Les secondes feront reconnaĂźtre en Dieu et en lui seul la source Ă  la fois originaire et salutaire de l’intersubjectivitĂ©. La dĂ©marche annoncĂ©e se conïŹrme donc. Aussi prĂ©disposĂ© soit-il, seul un retour scrupuleux sur l’intersubjectivitĂ© selon NĂ©doncelle, ressaisie dans son immanence puis dans sa transcendance, permettra d’en dĂ©couvrir les ressemblances et dissemblances avec d’autres modĂšles philosophiques plus proches de nous. De la patience est requise pour discerner ce que notre philosophe a ouvert ou fermĂ©, mais aussi ce qui a Ă©tĂ© refermĂ© aprĂšs lui, avec le discrĂ©dit jetĂ© sur les philosophies dites religieuses ou chrĂ©tiennes. II. L’INTERSUBJECTIVITÉ CHEZ NÉDONCELLE 4 Une preuve Ă©loquente en est donnĂ©e par M. NÉDONCELLE, Philosophie de la religion », dans R. KLIBA ... 5 M. NÉDONCELLE, La rĂ©ciprocitĂ© des consciences. Essai sur la nature de la personne, Paris, Éd. Monta ... 7NĂ©doncelle a beaucoup Ă©crit durant les quelque trente annĂ©es qui ont suivi sa ThĂšse et sur les questions engagĂ©es par celle-ci. Il a repris ces questions Ă  leur racine, le fait fondamental et indĂ©montrable de la rĂ©ciprocitĂ©. Il en a explorĂ© les consĂ©quences personnalistes Ă  travers des Ă©tudes sur la ïŹdĂ©litĂ©, l’amour ou la priĂšre. Il les a aussi Ă©largies vers d’autres questions, en particulier celle du rapport des personnes Ă  l’ĂȘtre. Il leur a enïŹn intĂ©grĂ© des rĂ©ïŹ‚exions suscitĂ©es par l’actualitĂ© philosophique, y compris les Ă©crits de J. Lacan et de E. LĂ©vinas. Il faut relever l’étendue de la culture de NĂ©doncelle, largement europĂ©enne 4. Les limites, toutes relatives, de la prĂ©sente Ă©tude la justiïŹent pourtant de privilĂ©gier deux ouvrages La rĂ©ciprocitĂ© des consciences et Vers une philosophie de l’amour et de la personne. Quelques autres titres apporteront parfois conïŹrmations ou complĂ©ments 5. 1. L’intersubjectivitĂ© dans son immanence 8Remettant Ă  un second parcours la relation de l’intersubjectivitĂ© Ă  Dieu, par la mĂ©diation des valeurs et des maux, notre premier parcours doit parler successivement de la rĂ©ciprocitĂ© a, de la personne b, de la connaissance c, ïŹnalement de la sociĂ©tĂ© d. Le choix de ces thĂšmes et de leur ordre rĂ©pond pour une part au caractĂšre rĂ©trospectif de notre Ă©tude. La derniĂšre partie en montrera les raisons. 9Une lecture mĂȘme distraite des seuls titres et sous-titres des livres de NĂ©doncelle indique que le centre de sa pensĂ©e a Ă©tĂ© la personne. C’est la personne qui est vouĂ©e Ă  un amour aspirant Ă  l’éternitĂ©. Sans aucune dĂ©pendance Ă  l’égard du mouvement suscitĂ© par E. Mounier, la philosophie de NĂ©doncelle a Ă©tĂ© et s’est laissĂ© identiïŹer sous le vocable de personnalisme chrĂ©tien promotion d’une personne pour laquelle se pose la question du salut mais qui demeure Ă  distance de toute collectivitĂ© ou communautĂ©. Si l’identitĂ© personnelle de l’étant humain a Ă©tĂ© et est restĂ© le pivot de cette philosophie, celle-ci a trouvĂ© son commencement dans un donnĂ© fondamental, un fait primitif et indĂ©montrable l’existence d’une rĂ©ciprocitĂ© humaine », la relation mutuelle des consciences » RC 16. La relation premiĂšre du sujet, qui n’attend aucune justiïŹcation, n’est pas au monde mais Ă  autrui et elle apparaĂźt rĂ©ciproque. L’altĂ©ritĂ© passe dans la rĂ©ciprocitĂ© toute perception d’autrui implique un minimum de rĂ©ciprocitĂ© » AP 109. Le Moi se trouve placĂ© immĂ©diatement devant un Toi qui lui prĂ©sente non une limite mais un idĂ©al cf. RC 72. Le Nous est un prĂ©supposĂ© avant de devenir un rĂ©sultat. 6 M. NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie. Le dĂ©ïŹ personnaliste, Louvain et Paris, Nauwelaerts ... 7 NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 91. 8 Ibid., p. 134. 10a L’intersubjectivitĂ© dĂ©ïŹnie par la rĂ©ciprocitĂ© des consciences se rĂ©vĂšle antĂ©rieure aux relations qui l’extĂ©riorisent dans une ïŹnalitĂ© ou un objet, par exemple une relation contractuelle. En retour, amour et communion expriment au mieux cette rĂ©ciprocitĂ© qui atteint sa ïŹn en elle-mĂȘme. L’amour, volontĂ© de promotion mutuelle » RC 319, suppose une unitĂ© entre agapĂš et eros. Toute antinomie doit ĂȘtre Ă©cartĂ©e entre dĂ©vouement et sentiment, donner et recevoir. Les deux mouvements ont une Ă©gale dignitĂ©. Dans le don de soi, Ă©crit NĂ©doncelle, il y a donc une mise en valeur du toi par le moi, c’est-Ă -dire une agapĂš ; et une mise en valeur du moi par le toi, c’est-Ă -dire un eros. » AP 119 L’auteur rappelle avec insistance que la rĂ©ciprocitĂ© est constitutive d’un vĂ©ritable amour. Il ne dĂ©roge jamais Ă  l’intuition qui fut Ă  l’origine de sa ThĂšse. On le vĂ©riïŹe dans son interprĂ©tation de la causalitĂ© et de la gĂ©nĂ©rositĂ©. La causalitĂ© n’est pas seulement naturelle. Elle est aussi personnelle c’est une causalitĂ© mutuelle ou intersubjective. Il s’y produit, cas unique, une coĂŻncidence du mĂȘme et de l’autre. C’est grĂące Ă  cette causalitĂ© que la rĂ©ciprocitĂ© devient un processus qui est une crĂ©ation de soi par soi grĂące Ă  une crĂ©ation de soi par l’autre » AP 112 chacun en voulant l’autre se veut lui-mĂȘme » RC 42. La rĂ©ïŹ‚exivitĂ© naĂźt dans la rĂ©ciprocitĂ©, la personnalitĂ© dans l’intersubjectivitĂ©. Si la rĂ©ciprocitĂ© manque au contraire Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ©, qui consent Ă  un amour non partagĂ©, NĂ©doncelle conclut que cette derniĂšre est Ă  la fois moralement nĂ©cessaire » et mĂ©taphysiquement insufïŹsante » si elle Ă©tait seule, elle se dĂ©truirait » RC 256. Un amour donnĂ© ne constituera jamais un amour accompli s’il n’est pas reçu. Tout comme l’amour, la communion dĂ©fend la primautĂ© de la rĂ©ciprocitĂ© intersubjective. Mais alors que la ThĂšse l’opposait Ă  la participation et Ă  l’assimilation, relations qui rĂ©duisent les personnes respectivement Ă  leurs attributs et Ă  la nature cf. RC 39, au lieu de soutenir l’altĂ©ritĂ© d’un Je et d’un Tu dans l’identitĂ© d’un Nous, les derniers textes la diffĂ©rencient de la communication. Entre les deux moments, NĂ©doncelle avait jugĂ© nĂ©cessaire d’ajouter une doctrine de l’ĂȘtre Ă  sa description de l’intersubjectivitĂ© une tentative d’approfondissement plutĂŽt qu’une conversion 6 ». Si l’ĂȘtre pose une relation entre les Ă©tants qui prĂ©cĂšde toute autre relation, y compris l’intersubjectivitĂ©, il ne saurait se substituer Ă  celle-ci, en rĂ©cuser le caractĂšre premier dans l’expĂ©rience et pour la raison. L’ĂȘtre est possibilitĂ© de communication en vue de la communion 7 ». Inversement, Ă©crit NĂ©doncelle, la communicabilitĂ© n’est pas pensable ni rĂ©elle sans la communion qui est son paradis perdu ou attendu 8 ». Alors que la communion est interpersonnelle, la communication est opĂ©rationnelle. Elle n’est pas circulaire mais transitive. Elle cherche Ă  extĂ©rioriser, objectiver, transmettre. Si la connaissance du monde s’établit entre communion et communication, l’identitĂ© des personnes relĂšve exclusivement de la communion intersubjective, jusqu’à limiter celle-ciĂ  la dyade. Le propos si tranchant des premiĂšres pages de la ThĂšse pourra ĂȘtre attĂ©nuĂ©, il ne sera pas dĂ©menti Au-delĂ  de l’amitiĂ© commence la foule » RC 17. 9 NÉDONCELLE, Explorations personnalistes, p. 82. 11b L’identitĂ© des personnes dĂ©rive donc de la causalitĂ© intersubjective. La vraie causalitĂ©, comme la vraie altĂ©ritĂ©, est personnelle. C’est seulement par mĂ©taphore qu’elle se trouve appliquĂ©e Ă  l’infrahumain cf. RC 277. MĂȘme lorsque l’ordre personnel sera rĂ©parti entre deux aspects, l’un relatif Ă  la personnalitĂ© de l’étant, l’autre Ă  l’anonymat de l’ĂȘtre, le terme de causalitĂ© ne sera d’abord attribuĂ© qu’au premier aspect 9. Tout concourt Ă  ne jamais distraire l’attention de la constitution de la personne. Le Toi et le Moi sont l’un pour l’autre Ă  la fois cause et effet. Le Nous est aussi bien consĂ©quent qu’antĂ©cĂ©dent. La rĂ©ciprocitĂ© s’exprime, sans s’aliĂ©ner, en une perpĂ©tuelle circularitĂ©. NĂ©doncelle, libre de complaisance et mĂȘme d’application envers la philosophie de l’École, entend affranchir le concept de personne de celui de substrat. Celle-ci n’est pas le support individuel d’une nature spirituelle mais la prĂ©sence unique que je trouve en autrui et en moi par la conscience » RC 54. Elle n’est toutefois pas davantage une pure conscience de soi, une afïŹrmation spontanĂ©e de soi Ă  partir de soi. L’autonomie que je me donne, est-il notĂ©, est ontologiquement Ă  la mesure des prĂ©sences que j’ai reçues » AP 111. C’est une autonomie hĂ©tĂ©ronome ou une autonomie sans autarcie, pour le dire en prenant quelque distance Ă  l’égard du lexique de NĂ©doncelle. Lui-mĂȘme parle rĂ©guliĂšrement d’ identitĂ© hĂ©tĂ©rogĂšne » AP 43, 109, 245 en vue de rĂ©unir l’identitĂ© du Nous avec la singularitĂ© du Moi et du Toi cf. RC 81, l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© de chaque personne Ă©tant de plus en plus afïŹrmĂ©e face Ă  leur identitĂ© collĂ©giale. L’appel de chacun Ă  une singularitĂ© personnelle l’oblige Ă  chercher son accomplissement par lui-mĂȘme selon une perspective Ă  la fois unique et universelle » AP 75. Chacun se veut lui-mĂȘme en se voulant l’autre d’un autre ; et inversement, convient-il de prĂ©ciser, pour que la singularitĂ© personnelle ne disparaisse pas dans l’identitĂ© interpersonnelle. 10 Cf. M. NÉDONCELLE, Sensation sĂ©paratrice et dynamisme temporel des 11 NÉDONCELLE, Explorations personnalistes, p. 81 je souligne. Voir ici p. 79-83 Dialectique et ... 12 Ibid., p. 82. 13 Ibid. 12c L’intersubjectivitĂ© se dĂ©couvre efïŹciente Ă  la fois sous le mode interpersonnel de l’identitĂ© et sous le mode personnel de l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©. Mais sa causalitĂ© ne s’exerce-t-elle pas aussi au-delĂ  des personnes, soit dans leurs activitĂ©s, Ă  commencer par l’activitĂ© de connaissance ? Si l’épistĂ©mologie ne retient pas particuliĂšrement l’intĂ©rĂȘt de NĂ©doncelle, la question trouve chez lui quelques Ă©chos. DĂšs le commencement, la personne est dĂ©ïŹnie comme perspective unique et universelle. À ce titre, elle se rend prĂ©sente non seulement Ă  une autre conscience mais Ă  toute la rĂ©alitĂ©, selon toutefois une attention singuliĂšre cf. RC 67. ApparaĂźt plus tard l’expression originale de connaissance altruiste », mais avec un double sens possible. D’une part, les donnĂ©es supposent un don cf. AP 258, de sorte qu’il y aurait lieu d’évoquer une connaissance coopĂ©rative. D’autre part, seule la communion de soi avec autrui permet vĂ©ritablement de le connaĂźtre 10. Ailleurs encore, NĂ©doncelle fait valoir une synergie, une co-crĂ©ation des partenaires, une mutualitĂ© inventive qui s’exerce sur eux ou au-delĂ  d’eux 11 ». Action et connaissance s’inscrivent dans cet au-delĂ . Le terme de partenaires est appelĂ© par celui de dialogue. Alors que le dialogue n’était pas distinguĂ© prĂ©cĂ©demment de la communion, il entre ici dans le champ de la connaissance. Or, si l’interpersonnel, constitutif du dialogue, prĂ©cĂšde le cognitif, le dialogue sans dialectique, est-il prĂ©cisĂ©, risque de dĂ©choir rapidement dans l’incohĂ©rence 12 » Le premier cherche Ă  relier causalement les sujets, la seconde Ă  expliquer identiquement la multitude des opĂ©rations subjectives 13. » Nous avons lĂ  une consĂ©quence de la distinction avancĂ©e entre la relation d’étant Ă  Ă©tant, entendue comme interpersonnelle, et la relation des Ă©tants Ă  l’ĂȘtre, rendue Ă  l’anonymat, oĂč revient la diffĂ©renciation entre communion et communication. 13d AprĂšs avoir distinguĂ© la rĂ©ciprocitĂ© des consciences comme fait de la raison, puis en avoir suivi les effets sur l’identiïŹcation des personnes et la construction du savoir, le premier fortement attestĂ©, le second plutĂŽt problĂ©matique, il reste Ă  dĂ©terminer les contours sociaux de la rĂ©ciprocitĂ©. Celle-ci, on l’a dĂ©jĂ  relevĂ©, se limite Ă  la dyade, un mot cher Ă  NĂ©doncelle. Ses auditeurs, je l’ai constatĂ©, n’ont pas oubliĂ© la restriction la multitude commence aussitĂŽt aprĂšs la dyade. La formule inïŹ‚exible du progrĂšs spirituel n’est que le monologue ou le dialogue, jamais le bruit confus de la foule » AP 226. Si le philosophe afïŹrme que l’Ɠuvre consolide la rĂ©ciprocitĂ© Ă  travers institutions et symboles, il s’emploie le plus souvent Ă  minimiser, voire disqualiïŹer, les manifestations collectives, singuliĂšrement dans sa Philosophie de l’amour et de la personne. La communion des esprits doit se substituer Ă  la communautĂ© de l’espĂšce. À l’histoire des communautĂ©s spontanĂ©es, ou mĂȘme voulues par les personnes, dĂ©clare NĂ©doncelle, nous avons superposĂ© la seule histoire qui Ă©mane directement de l’esprit et qui puisse le consoler ou l’orienter la succession des biographies et l’analyse des consciences » AP 230. Il y a lĂ , assurĂ©ment, une critique non voilĂ©e de Hegel. La rĂ©alitĂ© spirituelle s’arrĂȘte Ă  l’esprit subjectif. L’esprit objectif introduirait une contradiction. L’autonomie de la volontĂ© s’accomplit exclusivement dans l’ordre interpersonnel. Alors que la morale est commandĂ©e par la personne, qui doit se donner pour se possĂ©der mais aussi se possĂ©der pour se donner, la sagesse en politique demande de ne pas trop compter sur la vie collective cf. AP 265-266. La sociĂ©tĂ©, inaugurĂ©e avec la prĂ©sence du tiers, ne participe pas Ă  l’intersubjectivitĂ©. 2. L’intersubjectivitĂ© selon sa transcendance 14 M. NÉDONCELLE, Conscience et Logos. Horizons et mĂ©thodes d’une philosophie personnaliste, Paris, Éd ... 14Si tout commence avec la rĂ©ciprocitĂ© humaine, celle-ci ne commence pas par elle-mĂȘme. Le fait primitif n’est pas la vĂ©ritĂ© premiĂšre. Ni le Nous ni le Moi ne se sufïŹsent Ă  eux-mĂȘmes. La donation implique un donateur. La conscience est le rapport d’une immanence Ă  une transcendance » RC 92-93. NĂ©doncelle Ă©crit La phĂ©nomĂ©nologie du cogito concret nous impose de reconnaĂźtre cette prioritĂ© divine en nous comme une condition dont la conscience initiale est obscure, puis comme une conclusion dont la nĂ©cessitĂ© rationnelle est inĂ©vitable 14. » S’il convient de distinguer Ă  plus d’un titre le divin et Dieu, l’un conduit Ă  l’autre. AprĂšs avoir acheminĂ© la rĂ©ïŹ‚exion de la rĂ©ciprocitĂ© Ă  la personnalitĂ©, sans avoir encore atteint les cent pages, la ThĂšse s’engageait dans la dĂ©couverte de l’absolu divin ». Elle ne la quittera plus. Qu’elle s’arrĂȘte sur la nature ou sur l’esprit, sur les valeurs ou sur les maux, ce sera pour revenir vers Dieu puis s’achever dans la mĂ©taphysique de la charitĂ© », oĂč l’attente d’une destinĂ©e personnelle entre dans la reconnaissance du Dieu interpersonnel. Au risque de simpliïŹer abusivement le chemin qui mĂšne de l’immanence intersubjective Ă  la transcendance divine, nous y distinguerons deux Ă©tapes la premiĂšre, Ă  partir des valeurs, vers Dieu comme origine absolue ; la seconde, Ă  partir des maux, vers Dieu comme ïŹn absolue. Ici et lĂ , Dieu se dĂ©couvre comme absolu personnel plutĂŽt que cosmique, mĂȘme si NĂ©doncelle, on l’a vu, a ïŹnalement ouvert sa pensĂ©e de l’existence Ă  une pensĂ©e de l’ĂȘtre. a Une origine absolue 15La distinction et transition entre le divin et Dieu appartient Ă  la premiĂšre Ă©tape du chemin religieux de la personne. Elle se prĂȘte cependant Ă  deux interprĂ©tations, le divin Ă©tant dĂ©terminĂ© soit comme absolu de valeur, soit comme principe d’harmonie. La ThĂšse connaissait seulement la premiĂšre possibilitĂ©. Dieu est le toi prĂ©sent Ă  tous les moi, dĂ©clarait alors l’auteur, le centre de toutes les consciences, le partenaire invisible de tous les contrats, le nous incréé qui prĂ©cĂšde tous les nous créés et les rend identiques en lui » RC 121. Cette sĂ©rie de descriptions dĂ©ïŹnies s’appuie sur le Nous et le Moi, l’intersubjectivitĂ© et la personne, en aucun cas sur l’ĂȘtre ou la nature. La premiĂšre philosophie de NĂ©doncelle, premiĂšre si l’on excepte des textes de jeunesse, plus individualistes que personnalistes, n’applique la causalitĂ© divine qu’à la causalitĂ© intersubjective. Dieu lui-mĂȘme, insiste NĂ©doncelle, je ne le connais que dans mon Ăąme » RC 105. Dieu ne se prĂ©sente pas en deçà de la rĂ©ciprocitĂ© des consciences. Dieu n’est reconnu Dieu, vĂ©ritablement, qu’en tant que cause de l’ordre interpersonnel. Inversement, l’ordre interpersonnel ne saurait se donner Ă  lui-mĂȘme, ni donc se soutenir par lui-mĂȘme. L’immanence des consciences entre elles et Ă  elles-mĂȘmes implique une transcendance Ă  la fois suprapersonnelle » et pluripersonnelle » cf. RC 100. La ThĂšse avance cette afïŹrmation bien avant de prĂ©senter sa philosophie des valeurs. Celle-ci inscrira les valeurs dans une perspective thĂ©iste en les identiïŹant Ă  autant d’attributs divins. L’essentiel aura Ă©tĂ© acquis auparavant, au terme non d’un raisonnement mais d’une intuition qui, dans une Ă©conomie du don, reconnaĂźt comme immĂ©diatement le donateur. On ne dĂ©montre pas l’existence de Dieu en sortant de l’intersubjectivitĂ©. On acquiesce simplement mais rĂ©solument Ă  son attestation en habitant cette intersubjectivitĂ©. 15 NÉDONCELLE, Explorations personnalistes, p. 54. Les p. 49-61 de cet ouvrage Les sources sensible ... 16 Ibid., p. 55. 17 Ibid., p. 57. 16Lorsque NĂ©doncelle en arrive Ă  diffĂ©rencier deux approches du divin, l’une Ă  partir de l’ordre de l’ĂȘtre, l’autre Ă  partir des valeurs de la personne, c’est encore pour soumettre la premiĂšre Ă  la seconde. Ces approches ne sont pas parallĂšles mais successives. Le divin se rĂ©vĂšle dans l’ĂȘtre avant de se rĂ©vĂ©ler dans l’existence et pour s’y rĂ©vĂ©ler. Dieu ne se fait pas reconnaĂźtre directement dans l’intelligibilitĂ© du monde. Celle-ci permet seulement de dĂ©couvrir un absolu impersonnel ou principe d’harmonie ». Disons, conclut notre auteur, qu’il est le signe avant-coureur de Dieu, le maximum qu’on peut atteindre Ă  partir de la perception sensible et de la rĂ©ïŹ‚exion ontologique qui la prend pour base 15 ». Si l’explication avec l’École se montre ici Ă©vidente, elle se greffe sur la tentative d’offrir un Ă©largissement ontologique au personnalisme, qui n’entraĂźne ni Ă  y renoncer ni Ă  le trahir. C’est en effet par une rĂ©ïŹ‚exion sur la personne, poursuit l’auteur, qu’un Dieu personnel peut ĂȘtre accessible au philosophe 16 ». Allons-nous donc retrouver la personne pour accĂ©der enïŹn du divin Ă  Dieu ? Si l’étude ici suivie conduit de l’ĂȘtre aux valeurs, celles-ci ne sufïŹsent pas Ă  Ă©lever la rĂ©ïŹ‚exion jusqu’à Dieu. Elles le laissent seulement transparaĂźtre. Elles en restent au divin. En ce sens, prĂ©cise l’auteur, la valeur est la communicabilitĂ© anonyme de Dieu, identique Ă  Lui Ă  partir de Lui, diffĂ©rente de Lui en tant qu’elle est l’acte mĂ©diateur de sa prĂ©sence par qui n’est pas Lui 17 ». En regard de Dieu, les valeurs supportent un double sens, selon qu’elles sont orientĂ©es vers Lui ou selon qu’elles sont reconnues venir de Lui. D’un cĂŽtĂ© se tient l’athĂ©isme, qui s’arrĂȘte aux valeurs ou au divin, de l’autre cĂŽtĂ© le thĂ©isme, qui connaĂźt Dieu au delĂ  du divin et discerne ses attributs dans les valeurs. 18 NÉDONCELLE, Conscience et Logos, p. 122. 19 Ibid., p. 149 NÉDONCELLE, Explorations personnalistes, p. 59. 20 Ibid., p. 150. 17La ThĂšse insistait sur l’indĂ©cision dans laquelle nous laissent les valeurs ultimes, le beau, le vrai et le bien, allant jusqu’à dire qu’elles peuvent ĂȘtre le diable voilĂ© » aussi bien que le Dieu voilĂ© » RC 216. Les Ă©crits ultĂ©rieurs accordent donc aux valeurs une dĂ©termination plus forte, tout en y distinguant deux possibilitĂ©s d’interprĂ©tation, l’une athĂ©e, l’autre thĂ©iste, l’élĂ©vation du divin Ă  Dieu atteignant son accomplissement lorsque la valeur ultime s’identiïŹe Ă  un amour absolu, nĂ©cessairement interpersonnel. La raison pressent toutefois, note NĂ©doncelle, que l’amour s’arrĂȘterait Ă  mi-chemin et se rendrait irrationnel s’il n’était lui-mĂȘme une conscience vivante, oĂč les nĂŽtres trouvent leur source, leur soutien et leur terme » AP 94. Si seul celui qui accueille Dieu se recueillant en lui reconnaĂźt les valeurs ultimes comme des attributs divins, subsiste en tout homme et en toute culture un minimum de perception invincible des attributs de Dieu 18 », en tant que valeurs de l’intersubjectivitĂ©. À dĂ©faut d’accĂ©der Ă  l’existence de Dieu, l’athĂ©e ne cesse d’en viser l’essence, soit l’amour absolu. C’est pourquoi, se rĂ©fĂ©rant Ă  une tradition allant de saint Anselme Ă  Blondel, NĂ©doncelle dĂ©clare Ă  plusieurs reprises que penser, c’est en dĂ©ïŹnitive penser Dieu 19 », prĂ©cisant l’athĂ©isme n’a de valeur positive qu’à l’intĂ©rieur du thĂ©isme, pour lui interdire les repos prĂ©maturĂ©s 20 ». b Une fin absolue 21 Cf. NÉDONCELLE, Sensation sĂ©paratrice
, p. 28. 22 Cf. PUCELLE, Maurice NĂ©doncelle », p. 122. 18La seconde Ă©tape sur le chemin de l’intersubjectivitĂ© humaine vers la transcendance divine occupait les deux derniers chapitres de la ThĂšse sous le titre commun de mĂ©taphysique de la charitĂ© ». Le premier chapitre s’attachait au mal, le second Ă  la destinĂ©e. Acquiescer Ă  la communion des esprits comme valeur absolue et essence divine ne saurait faire oublier l’épreuve du mal ni ïŹnalement de la mort. S’il est impossible de penser sans penser Dieu, on ne saurait en afïŹrmer l’existence et ignorer ce qui semble contredire sa bontĂ© et sa puissance, partant mettre en doute ce qui est apparu fondateur et ultime, l’amour absolu. Une premiĂšre opposition au dĂ©veloppement de la communion et de la personne surgit de l’extĂ©rioritĂ© et de l’indiffĂ©rence inhĂ©rentes Ă  la nature. Mais une seconde, la seule qui soit radicale, provient des rĂ©voltes et des souffrances de l’esprit. Si NĂ©doncelle ne place pas Ă  Ă©galitĂ© l’amour et la haine, se gardant contre tout dualisme, l’expĂ©rience l’oblige Ă  dire, sous une formulation contrĂŽlĂ©e, que la perversion est une volontĂ© infructueuse du mal pour le mal » RC 203. Le problĂšme du rapport entre Dieu et le mal se trouve alors ramenĂ© Ă  deux propositions qui s’éloignent chacune des rĂ©ponses classiques d’abord, l’aspect le plus Ă©nigmatique du mal n’est pas celui du mal voulu librement, mais du mal subi injustement » RC 266, celui-ci restant irrĂ©ductible Ă  celui-lĂ  ; ensuite, la charitĂ© [divine] porte le poids de la faute et de la souffrance qu’elle abolit » RC 274. ConïŹrmant l’identiïŹcation de la causalitĂ© divine Ă  une causalitĂ© de personne Ă  personne, le philosophe subordonne l’efïŹcience Ă  la ïŹnalitĂ© ; non que Dieu use du mal comme moyen de construction de la personne mais parce qu’il assure, malgrĂ© le mal, la rĂ©capitulation de la personne. Le temps n’est plus Ă  une rĂ©ïŹ‚exion sur la causalitĂ© et la volontĂ© de Dieu Ă  l’égard du mal mais Ă  la prioritĂ© donnĂ©e Ă  une pensĂ©e de la charitĂ© sur une pensĂ©e de l’ĂȘtre. Dieu est cause de personnes engagĂ©es dans une lutte contre le mal » ; Il ne veut pas le mal, mais la dĂ©faite du mal » RC 280. Lorsque le personnalisme de NĂ©doncelle fera une place Ă  l’ĂȘtre, ce sera pour lui associer l’écart qui Ă  la fois sĂ©pare la crĂ©ature du CrĂ©ateur et l’appelle vers Lui 21. Mais si l’ĂȘtre porte le manque de la crĂ©ature et le masque du CrĂ©ateur, il n’a aucune part avec le mal. Aussi pessimiste a-t-on pu juger la pensĂ©e de NĂ©doncelle 22, la distance de l’inïŹni et du ïŹni ne se confondra pas, chez lui non plus, avec la contradiction de l’amour et de la misĂšre. 19L’assomption interpersonnelle du mal par la causalitĂ© divine se prolonge dans la destinĂ©e derniĂšre des personnes. L’absolu invincible [qui] ne peut ĂȘtre qu’une charitĂ© » RC 122 endure tout et soutient tout, communiant avec chaque conscience en vue de l’acheminer Ă  son accomplissement. ReconnaĂźtre l’achĂšvement de la conscience est avĂ©rĂ© toutefois plus difïŹcile que reconnaĂźtre la prĂ©sence de Dieu. S’il y a une pensĂ©e nĂ©cessaire de Dieu, il n’y a qu’une probabilitĂ© de l’espĂ©rance » RC 292 certaines raisons de croire plutĂŽt que de ne pas croire en une destinĂ©e ultime des consciences. La rĂ©ïŹ‚exion conduite sur leur rĂ©ciprocitĂ© s’étend jusque lĂ . Nous avons toutes les probabilitĂ©s de croire, conclut NĂ©doncelle, que l’identitĂ© personnelle continue en Dieu au-delĂ  de la mort et que la ïŹdĂ©litĂ© issue de nous n’est qu’une image imparfaite de la ïŹdĂ©litĂ© de Dieu pour ceux qu’il aime » RC 305. Les raisons d’espĂ©rer l’immortalitĂ© se rĂ©vĂšlent d’abord thĂ©ologiques, ensuite anthropologiques nos lueurs proviennent d’un examen de la conscience collĂ©giale et d’une adhĂ©sion Ă  l’absolu divin » RC 324. La raison premiĂšre, Ă  portĂ©e diffĂ©renciĂ©e mais universelle, Ă©nonce que le nous initial formĂ© par Dieu et l’ñme est indestructible » RC 307, parce que Dieu lui-mĂȘme est indestructible. Mais si la cause de notre destinĂ©e Ă©ternelle est divine, son essence est Ă©galement divine. L’unique destin de l’humanitĂ© est en Dieu aprĂšs la mort, nous voyons que Dieu nous regarde, et c’est ce qui fait notre destin » RC 306. Quant aux autres raisons, elles se complĂštent mutuellement sans devenir jamais coercitives en tant que causalitĂ© rĂ©ciproque, collĂšge des esprits, l’amour aspire Ă  l’éternitĂ©, mais la personne est aussi cause de soi en Ă©tant cause de l’autre, elle se dĂ©termine comme synthĂšse de soi, perspective unique et universelle. III. L’INTERSUBJECTIVITÉ APRÈS NÉDONCELLE 20Le titre donnĂ© Ă  la derniĂšre partie de l’étude ne signiïŹe pas que la philosophie de l’intersubjectivitĂ© ne peut plus ĂȘtre la mĂȘme avant et aprĂšs NĂ©doncelle. Sa pensĂ©e, on l’a dit, a Ă©tĂ© contournĂ©e. Elle ne s’est pas imposĂ©e. Le titre retenu n’implique pas davantage d’exposer, pour lui opposer, certaines approches plus rĂ©centes de l’intersubjectivitĂ©, celles par exemple Ă©laborĂ©es en fonction de l’intentionnalitĂ© de la conscience ou de l’interaction du discours. Évoquer ces analyses dessinera simplement un horizon philosophique qui a offert un avenir diffĂ©rent Ă  l’intersubjectivitĂ©, et par lĂ  dĂ©couvrira ce qui, depuis NĂ©doncelle, en a Ă©tĂ© explicitĂ© ou inversement dĂ©laissĂ©. Notre auteur a, par avance, participĂ© Ă  une communautĂ© intellectuelle mais il en est restĂ© Ă©galement dĂ©tachĂ©, en raison de sa pensĂ©e religieuse puis de sa pensĂ©e personnaliste. Pour le montrer, on commencera par rĂ©capituler sa philosophie et par dĂ©crire l’horizon dans lequel nous l’avons lue et allons la relire. Le nom de NĂ©doncelle est demeurĂ© attachĂ© au titre de sa thĂšse doctorale. Il a Ă©tĂ© le philosophe de la rĂ©ciprocitĂ© des consciences. Il s’est appliquĂ© Ă  penser l’identitĂ© de la personne Ă  partir de la rĂ©ciprocitĂ© interpersonnelle une crĂ©ation ou causalitĂ© de soi par l’autre et de l’autre par soi. L’autre de la conscience n’est pas d’abord le monde mais autrui. Autrui se prĂ©sente non comme l’absolument autre mais comme le partenaire. Il y a quelque chose de premier pour la raison aussi bien que pour l’expĂ©rience l’intersubjectivitĂ© entendue selon son sens le plus exigeant, la rĂ©ciprocitĂ©. Mais celle-ci ne livre tout son sens que dans la dyade, l’échange entre deux personnes. EnïŹn, l’intersubjectivitĂ© atteint son accomplissement dans l’amour ou la communion, qui est dĂ©sir de promotion mutuelle. Or, l’identiïŹcation de la rĂ©ciprocitĂ© des consciences Ă  une volontĂ© d’amour commande l’assomption de la pensĂ©e personnaliste par une pensĂ©e religieuse. L’amour veut l’absolu et l’ultime, l’Éternel et l’éternitĂ©. L’athĂ©isme n’est ïŹnalement qu’un thĂ©isme arrĂȘtĂ© en chemin, ïŹxant l’absolu Ă  la valeur, confondant Dieu avec le divin. 23 Voir NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 365-374 L’intersubjectivitĂ© d’aprĂšs Martin B ... 24 Voir E. LÉVINAS, Autrement qu’ĂȘtre ou au-delĂ  de l’essence, La Haye, Martinus Nijhoff, 1974, p. 142 ... 25 Voir E. LÉVINAS, TotalitĂ© et InïŹni. Essai sur l’extĂ©rioritĂ©, Martinus Nijhoff, 4e Ă©d. 1971, p. 229 ... 26 Notre visĂ©e, qui suppose une opĂ©ration comparative, peut se satisfaire d’un seul titre pour chacun ... 21À la mort de Maurice NĂ©doncelle, une philosophie de l’intersubjectivitĂ© s’est dĂ©jĂ  largement Ă©tablie dans la philosophie française avec Emmanuel LĂ©vinas 23. Les deux philosophes sont nĂ©s la mĂȘme annĂ©e. Le second vient alors de publier Autrement qu’ĂȘtre ou au-delĂ  de l’essence, oĂč il pousse Ă  l’extrĂȘme la prioritĂ© de la dissymĂ©trie sur la rĂ©ciprocitĂ© dans l’intersubjectivitĂ©. LĂ  oĂč TotalitĂ© et InïŹni fondait l’action et la pensĂ©e sur l’injonction morale adressĂ©e par autrui au sujet, sous la condition maintenue de leur sĂ©paration, le nouvel ouvrage n’hĂ©sitait plus Ă  parler d’extradition de soi par autrui, d’expiation de soi pour autrui 24. Il ne sera pas nĂ©cessaire d’aller jusque lĂ  pour redessiner les contours de l’intersubjectivitĂ© aprĂšs NĂ©doncelle, la logique nous important davantage que la chronologie. Il sufïŹra de considĂ©rer comment l’intersubjectivitĂ©, en particulier celle de l’amour, a Ă©tĂ© pensĂ©e Ă  partir de l’intentionnalitĂ© de la conscience 25. Notre recherche d’un horizon contemporain du pensable invite cependant Ă  privilĂ©gier un second foyer, sous le signe cette fois de l’interaction du discours. Ici, l’intersubjectivitĂ© mise en Ɠuvre dans le langage, avec la rĂ©ciprocitĂ© pour forme et pour norme, s’est afïŹrmĂ©e comme exigence Ă©thique seule capable de donner une assise Ă  la connaissance. Ainsi substituĂ©e Ă  la conscience transcendantale de Kant, l’intersubjectivitĂ© communicationnelle cherche Ă  rendre une validitĂ© universelle Ă  l’éthique et, par lĂ , Ă  garantir en raison l’ensemble des pratiques humaines. Le dĂ©bat reste cependant ouvert sur la possibilitĂ© ou non d’inscrire cette intersubjectivitĂ© dans l’expĂ©rience sociale. On se reportera Ă  la critique formulĂ©e par le français F. Jacques Ă  l’encontre de l’allemand J. Habermas 26. Le double horizon philosophique ainsi dessinĂ©, en fonction d’une phĂ©nomĂ©nologie de l’amour et d’une analyse du langage, permet de revenir d’abord sur la philosophie religieuse de NĂ©doncelle, ensuite sur sa philosophie personnaliste. 1. AprĂšs la philosophie religieuse 27 D. JANICAUD, Le tournant thĂ©ologique de la phĂ©nomĂ©nologie française, Paris, Éd. de l’Éclat, 1990, p ... 22L’inversion de la dĂ©marche suivie jusqu’à maintenant se justiïŹe par un dĂ©tachement gĂ©nĂ©ralisĂ© advenu entre la question de l’intersubjectivitĂ© et la question de Dieu. Il conduirait Ă  douter d’un intĂ©rĂȘt quelconque Ă  revenir sur la philosophie religieuse de NĂ©doncelle. Un indice de cet intĂ©rĂȘt n’a-t-il pas toutefois Ă©tĂ© apportĂ© par la mise en scĂšne d’un tournant religieux de la phĂ©nomĂ©nologie ? Une afïŹrmation inconditionnelle de la Transcendance » LĂ©vinas se serait substituĂ©e Ă  la patiente interrogation du visible 27 » Merleau-Ponty. AprĂšs un arrĂȘt marquĂ© sur le Dieu de la Bible et des chrĂ©tiens, on apportera un complĂ©ment sur le mal. 28 NÉDONCELLE, Existe-t-il une philosophie chrĂ©tienne ?, p. 101. Voir IntersubjectivitĂ© et ontologie, ... 29 G. PETITDEMANGE renvoie aux origines lituaniennes de LĂ©vinas en parlant d’ un judaĂŻsme de la grand ... 23Selon NĂ©doncelle, la philosophie ne peut demeurer indiffĂ©rente Ă  l’égard de Dieu. Elle se trouve placĂ©e devant une alternative ou le reconnaĂźtre, ou le mĂ©connaĂźtre. L’intersubjectivitĂ© humaine ne saurait se refermer sur elle-mĂȘme. Mais Dieu lui-mĂȘme ne peut ĂȘtre qu’une intersubjectivitĂ©. Il n’y a donc pas tant une thĂ©ologie philosophique, soit une philosophie acheminĂ©e Ă  afïŹrmer Dieu et Ă  le dire, qu’une philosophie religieuse, soit une philosophie contenue intĂ©gralement dans l’échange ouvert entre l’intersubjectivitĂ© et Dieu. L’intersubjectivitĂ© aspire Ă  Dieu. Dieu est une intersubjectivitĂ©. L’immanence ne se sufïŹt pas Ă  elle-mĂȘme. La transcendance ne se confond pas avec une autosufïŹsance. L’amour est dĂ©sir de Dieu. L’ĂȘtre de Dieu est amour. La philosophie est en droit de comprendre ceci autant que cela avant mĂȘme la thĂ©ologie. Sans la reconnaissance d’un toi divin qui suscite l’ĂȘtre des personnes, Ă©crit d’un cĂŽtĂ© NĂ©doncelle, nous n’aurions donc aucune garantie de la prĂ©sence radicale d’autrui et de la continuitĂ© absolue de l’univers personnel » AP 133. Dieu Ă©tant personnel, Ă©crit-il de l’autre cĂŽtĂ©, il faut donc admettre ou bien que nous sommes coĂ©ternels et nĂ©cessaires Ă  Dieu, ou bien que la divinitĂ© est en ellemĂȘme un collĂšge de consciences » RC 100. Dieu est collĂ©gial. Il est un Nous. Il est TrinitĂ©. L’emploi de la conjonction donc » dans les deux derniĂšres citations conïŹrme l’attention de NĂ©doncelle Ă  discourir en philosophe. Philosophe religieux, il se dira philosophe chrĂ©tien, rien ne devant arrĂȘter le philosophe dans sa rĂ©ïŹ‚exion. Philosophie et thĂ©ologie demeurent en osmose ». Elles se diffĂ©rencient moins par l’objet de leurs Ă©noncĂ©s, voire par l’autoritĂ© de leurs raisons, que par leur mĂ©thode et leur ïŹnalitĂ© la philosophie ne connaĂźt que des idĂ©es et leur histoire ; la thĂ©ologie se rapporte Ă  des Ă©vĂ©nements et Ă  des personnes. L’une est rĂ©ïŹ‚exive, l’autre interpellative. La philosophie ne vaudrait pas une heure de peine, conclut notre auteur, si elle ne prĂ©parait l’interpellation 28 ». L’horizon philosophique contemporain a-t-il connu et comment une articulation entre intersubjectivitĂ© et divinitĂ© ? Si c’est le cas, autorise-t-il encore Ă  parler de philosophie religieuse ? On interrogera successivement LĂ©vinas et Jacques. Le premier a sollicitĂ© des rĂ©fĂ©rences juives 29, le second des rĂ©fĂ©rences chrĂ©tiennes. a L’altĂ©ritĂ© de Dieu 30 LÉVINAS, TotalitĂ© et InïŹni, p. 21. 31 Ibid., p. 10. 32 Ibid., p. 30. 24Le rapport entre l’intersubjectivitĂ© et la divinitĂ© se prĂ©sente chez LĂ©vinas dans les termes de l’altĂ©ritĂ© d’autrui et de l’altĂ©ritĂ© de Dieu. En vĂ©ritĂ©, TotalitĂ© et InïŹni parlait de l’InïŹni et de l’Autre plutĂŽt que de Dieu. Il serait suspect de chercher Ă  diffĂ©rencier les deux altĂ©ritĂ©s comme Ă  identiïŹer l’InïŹni Ă  Dieu. L’éthique est la mĂ©taphysique et aussi la religion, simplement, rigoureusement. LĂ©vinas dĂ©clarera plus tard que la gloire de l’InïŹni s’atteste seulement dans le service d’autrui, au plus haut par son appel Ă  ma responsabilitĂ©, Ă©galement au plus bas par sa condition de misĂšre, celle de l’étranger, de la veuve et de l’orphelin. La phĂ©nomĂ©nalitĂ© du phĂ©nomĂšne s’identiïŹe alors au visage une apparition de l’altĂ©ritĂ© Ă  la fois dans le regard et la parole d’autrui, celui qui assigne le sujet Ă  une responsabilitĂ© insubstituable et illimitĂ©e. Le visage est la maniĂšre dont se prĂ©sente l’Autre, dĂ©passant l’idĂ©e de l’Autre en moi 30 ». Nous proposons d’appeler religion, Ă©crit ainsi LĂ©vinas, le lien qui s’établit entre le MĂȘme et l’Autre, sans constituer une totalitĂ© 31 ». Toute la religion se rĂ©capitule dans un Ă©noncĂ© unique, qui est une Ă©nonciation Me voici ». Si la religion est responsabilitĂ© du sujet pour autrui, elle suppose un athĂ©isme, une sĂ©paration du sujet Ă  l’égard d’autrui, une rupture de la participation Ă  partir de laquelle le moi se pose comme le mĂȘme et comme moi 32 ». 33 NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 370. 34 Cf. E. LÉVINAS, DifïŹcile libertĂ©. Essais sur le judaĂŻsme, Paris, Albin Michel, 1963, p. 33. 35 Mon jugement, rendant justice Ă  LĂ©vinas, s’écarte du propos de JANICAUD, sous rĂ©serve de substituer ... 25NĂ©doncelle comprend donc LĂ©vinas de façon accommodante quand il Ă©crit La volontĂ© agissante qui rĂ©pond de façon persĂ©vĂ©rante Ă  l’impĂ©ratif qu’apporte le visage d’autrui, voilĂ  l’unique moyen, semble-t-il, de rencontrer Dieu 33 ». DĂ©terminĂ©e par une responsabilitĂ© inconditionnĂ©e pour autrui et pourtant conditionnĂ©e par une sĂ©paration du sujet, l’intersubjectivitĂ© Ă©thique, si elle demeure unique, ne constitue pas un moyen de rencontrer Dieu. Elle est cette rencontre mĂȘme, comme le conïŹrment les dĂ©clarations antĂ©rieures aussi bien que postĂ©rieures de LĂ©vinas l’éthique est la seule vision de Dieu et les attributs de Dieu seulement des impĂ©ratifs 34. Le phĂ©nomĂ©nologue a effectivement dĂ©placĂ© et inversĂ© l’intentionnalitĂ© de la conscience l’invisibilitĂ© du visage de l’Autre prescrit dĂ©sormais au sujet un dĂ©sintĂ©ressement absolu. Mais a-t-il ainsi substituĂ© la religion Ă  la philosophie ou plutĂŽt substituĂ© la philosophie Ă  la religion ? S’il y avait Ă  choisir, ce serait au bĂ©nĂ©ïŹce du second terme. LĂ©vinas ne conclut pas qu’on ne puisse penser l’intersubjectivitĂ© sans penser Dieu. C’est avec raison qu’il a refusĂ© de voir sa philosophie ĂȘtre qualiïŹĂ©e de religieuse ou de juive 35. En retour, la religion, particuliĂšrement dans la tradition juive, l’a Ă©veillĂ©, inspirĂ©, sollicitĂ© Ă  identiïŹer la philosophie premiĂšre Ă  une Ă©thique de l’altĂ©ritĂ©. La relation entre religion et philosophie, ou entre divinitĂ© et intersubjectivitĂ©, est restĂ©e mĂ©taphorique. b La rĂ©ciprocitĂ© en Dieu 36 Cf. JACQUES, DiffĂ©rence et subjectivitĂ©, p. 184. 37 Voir les deux ouvrages publiĂ©s sous le titre commun de Dialogiques en 1979 38 JACQUES, DiffĂ©rence et subjectivitĂ©, p. 86-97 et 265-270. 26Pour Jacques, critique dĂ©terminĂ© de LĂ©vinas, regard et parole dĂ©ïŹnissent une relation de rĂ©ciprocitĂ©, respectivement selon la chair et le langage 36. Le fait humain normatif est la rĂ©ciprocitĂ© inhĂ©rente Ă  un discours en recherche d’intercomprĂ©hension. La rĂ©ciprocitĂ© peut apparaĂźtre insufïŹsante et mĂȘme dĂ©faillante. Elle n’en fait pas moins loi, la loi de la raison. Alors que Jacques s’est gardĂ© de toute rĂ©fĂ©rence religieuse dans les Ă©tudes logico-linguistiques appuyant sa philosophie du dialogue 37, il ne s’en est pas privĂ© au cours d’une recherche anthropologique plus Ă©tendue. DiffĂ©rence et subjectivitĂ© s’arrĂȘte en effet deux fois sur un paradigme » thĂ©ologique de l’intersubjectivitĂ© communicante avec la trinitĂ© des personnes divines et avec la messianitĂ© effective de JĂ©sus 38. Ce double paradigme manifeste une convenance » Ă©levĂ©e entre une anthropologie relationnelle fondĂ©e sur la rĂ©ciprocitĂ© et une thĂ©ologie de la communication de Dieu Ă  lui-mĂȘme et aux hommes. Il a Ă©veillĂ© au cours du temps la recherche anthropologique et il conïŹrme une prioritĂ© de la communication sur l’interpellation, comme du don sur la promesse. 39 Ibid., p. 94. 40 Ibid., p. 265. 41 Ibid. 42 NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 213. 27AprĂšs avoir reprochĂ© Ă  la tradition augustinienne une conception trop peu relationnelle de la personne, puis avoir identiïŹĂ© la personne Ă  sa capacitĂ© de se retrouver dans l’échange des trois pronoms, Je – Tu – Il, au milieu de la formation communicationnelle d’un Nous, Jacques conclut Mais soyez sceptiques sur la TrinitĂ©, vous ne pouvez l’ĂȘtre pareillement sur la trinitaritĂ©. Et l’on a vu en quelle mesure on n’aurait pas tort de concevoir notre trinitaritĂ© Ă  l’image de la TrinitĂ© chrĂ©tienne 39 ». Il s’avance mĂȘme plus loin quand il passe de la doctrine trinitaire Ă  la doctrine christologique. L’idĂ©e philosophique ne saurait certes dĂ©cider de l’évĂ©nement religieux. L’usage du conditionnel reste de rigueur Le vrai Dieu, Ă©crit donc Jacques, serait Celui en qui la relation produit l’Être, en qui l’amour s’incarne, chez qui le logos, la relation se fait chair 40 ». Il ajoute pourtant L’expĂ©rience religieuse n’est que l’expĂ©rience humaine prise dans sa dimension constitutive 41 ». Le propos Ă©voque pour nous NĂ©doncelle afïŹrmant, en communautĂ© dĂ©clarĂ©e avec Blondel, que le surnaturel c’est vraiment la nature surĂ©levĂ©e et ce n’est rien de plus 42 ». Si l’expĂ©rience chrĂ©tienne, puisqu’il s’agit d’elle, n’est requise par Jacques ni pour entrer dans l’expĂ©rience humaine de la rĂ©ciprocitĂ©, ni pour la conduire Ă  son accomplissement, c’est en elle seule que la rĂ©ciprocitĂ© se rĂ©vĂšle Ă  la fois nous constituer vĂ©ritablement et nous prĂ©cĂ©der gratuitement. 43 La convenance est devenue chez HABERMAS conversion, soit-elle simplement partielle, de la religion ... 28MalgrĂ© les Ă©chos religieux rendus, en permanence ou par intermittence, dans les deux derniĂšres philosophies de l’intersubjectivitĂ©, nous ne saurions y distinguer des philosophies religieuses. S’il arrive que le judaĂŻsme de LĂ©vinas et le christianisme de Jacques s’expriment comme tels dans leur philosophie, ils n’y laissent ïŹnalement qu’un paradigme. L’altĂ©ritĂ© intersubjective et l’éthicitĂ© juive d’une part, la rĂ©ciprocitĂ© intersubjective et la thĂ©ologalitĂ© chrĂ©tienne d’autre part, apparaissent en convenance mutuelle. Mais convenance ne signiïŹe ni osmose, ni exigence. Le destin de l’intersubjectivitĂ© n’est plus obligĂ© Ă  choisir entre une mĂ©connaissance ou une reconnaissance d’un absolu religieux 43. 44 La souffrance est appelĂ©e par LÉVINAS Ă  s’inverser en patience TotalitĂ© et InïŹni, p. 216-217, alo ... 45 Voir A. GESCHÉ, Dieu pour penser. I. Le mal, Paris, Éd. du Cerf, 1993, p. 120-126 et 161-180. Je me ... 29Avant de clore le premier volet de notre relecture, il y a lieu de ramener l’attention vers le mal. L’originalitĂ© de NĂ©doncelle s’y est appliquĂ©e sur deux aspects une intensitĂ© plus forte apportĂ©e au mal subi qu’au mal commis et un dĂ©placement de l’origine du mal vers sa ïŹn. Le mal est toujours souffrance et Dieu lutte contre le mal. Le caractĂšre fonciĂšrement Ă©thique des deux derniĂšres philosophies de l’intersubjectivitĂ© n’y ouvre aucun dĂ©veloppement Ă  cet endroit 44. En retour, le double thĂšme de NĂ©doncelle a trouvĂ© une rĂ©sonance dans la pensĂ©e contemporaine, Ă  l’articulation de la philosophie et de la thĂ©ologie. Parmi les travaux universitaires, on n’oubliera pas les Ă©crits de A. GeschĂ©, lequel a partagĂ© avec NĂ©doncelle, Ă  la gĂ©nĂ©ration suivante, d’enseigner la thĂ©ologie fondamentale devenue hĂ©ritiĂšre affranchie de l’apologĂ©tique. Familier des renversements, le penseur louvaniste a cherchĂ©, d’un cĂŽtĂ© Ă  dĂ©placer le regard du coupable vers la victime, de l’autre cĂŽtĂ© Ă  passer du mal contre Dieu Ă  Dieu contre le mal 45. La question du mal ne devait plus ĂȘtre suspendue jusqu’à ce qu’il fĂ»t rĂ©pondu Ă  la question de Dieu. Cette seule rĂ©fĂ©rence sufïŹt Ă  suggĂ©rer que NĂ©doncelle a Ă©tĂ© un prĂ©curseur, certes laissĂ© dans l’oubli, d’un renouvellement de la problĂ©matique de la thĂ©odicĂ©e. 2. AprĂšs la philosophie personnaliste 30Si la question du divin a Ă©tĂ© assez gĂ©nĂ©ralement tenue Ă  l’écart de la philosophie au cours des derniĂšres dĂ©cennies, il en est allĂ© autrement pour la question de l’intersubjectivitĂ©, mais sans accord garanti avec La rĂ©ciprocitĂ© des consciences. L’ouvrage, au temps de sa parution, rĂ©vĂ©lait quelque dissonance avec la pensĂ©e en honneur dans les FacultĂ©s catholiques. Ici, la relation Ă  l’ĂȘtre y dominait la relation Ă  autrui, tandis que l’asymĂ©trie constitutive de la crĂ©ation et le souci d’une vie vertueuse, par surcroĂźt Ă©vangĂ©lique, concouraient Ă  limiter l’universalisation de la rĂ©ciprocitĂ© trinitaire. L’idĂ©al du bien et l’appel de JĂ©sus n’exigeaient-ils pas de donner sans avoir Ă  recevoir ? En outre, par son insistance sur la scission du personnel et du collectif, NĂ©doncelle s’est trouvĂ© Ă©loignĂ© d’une partie de la communautĂ© catholique, dĂšs l’aprĂšs-Guerre et plus encore aprĂšs le Concile. Notre enquĂȘte continuera cependant Ă  se laisser instruire uniquement par les philosophies dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©es, non pas en les suivant une Ă  une, dĂ©marche impossible, mais en formulant Ă  partir d’elles quelques interrogations commandĂ©es par notre examen de l’intersubjectivitĂ© chez NĂ©doncelle la rĂ©ciprocitĂ© fondatrice n’a-t-elle pas Ă  se garder Ă  distance de l’amour ? L’identitĂ© personnelle ne peut-elle pas se conïŹer plus gĂ©nĂ©reusement Ă  la fĂ©conditĂ© de la relation ? L’efïŹcience intersubjective passant par les mĂ©diations de la communication n’acquiert-elle pas en humanitĂ© un poids Ă©gal Ă  l’immĂ©diatetĂ© de la communion ? EnïŹn, l’ordre interpersonnel n’en vient-il pas Ă  se rĂ©aliser dans le social pour ne pas, justement, s’y aliĂ©ner ? Ces quatre interrogations nous feront donc retrouver, selon la mĂȘme sĂ©quence, les quatre thĂšmes placĂ©s sous le signe de l’immanence intersubjective la rĂ©ciprocitĂ©, la personne, la connaissance, la sociĂ©tĂ©. a Amour et rĂ©ciprocitĂ© 31Ouvrir la philosophie, voire l’appuyer, sur le rapport du sujet Ă  autrui s’est imposĂ© dĂ©sormais Ă  l’attention. On y retrouve rĂ©guliĂšrement une coĂŻncidence fondamentale entre relation Ă©thique et relation discursive. IntersubjectivitĂ© et interlocution renvoient initialement l’une Ă  l’autre. La relation demeure premiĂšre. Elle est action et parole. Or, notre lecture de NĂ©doncelle demande de comparer le principe de la rĂ©ciprocitĂ© de la relation avec l’altĂ©ritĂ© puis avec l’amour. L’altĂ©ritĂ©, comprise comme asymĂ©trie de la relation, peut se prĂ©senter elle-mĂȘme soit Ă  l’extĂ©rieur, soit Ă  l’intĂ©rieur de la rĂ©ciprocitĂ©. NĂ©doncelle a pris le second parti. Celui-ci a Ă©tĂ© repris, avec d’autres, par Jacques. 46 JACQUES, DiffĂ©rence et subjectivitĂ©, p. 157. 47 Ibid., p. 263. 48 Ibid., p. 264. 49 Ibid., p. 105, 110 et 111 voir p. 101-112. 50 Ibid., p. 111. 51 MARION, ProlĂ©gomĂšnes Ă  la charitĂ©, p. 120 32AfïŹrmer que la rĂ©ciprocitĂ© est premiĂšre Ă  la fois dans l’expĂ©rience et pour la raison, qu’elle est seule Ă  assurer la primautĂ© de la relation, comme exigence Ă©thique et norme discursive, ce n’est pas ignorer l’altĂ©ritĂ© mais lui refuser d’ĂȘtre absolue. On tient pour abusive l’autoritĂ© accordĂ©e, durant plusieurs dĂ©cennies et sous un mode indiscutable, Ă  autrui, Ă  l’Autre, au Tout-Autre. OpposĂ© Ă  la dissymĂ©trie Ă  laquelle LĂ©vinas assignait la relation, l’Autre dĂ©terminant l’essence du langage autant que de la moralitĂ©, Jacques Ă©crit La subjectivitĂ© n’est ni pour soi, ni pour l’autre, elle est originairement capacitĂ© d’ĂȘtre et de se maintenir en relation 46 ». Le primat de la relation reste solidaire du primat de la rĂ©ciprocitĂ©. En effet, le pour-autrui se renverserait en un pour-soi. Le sujet qui s’aliĂšne en autrui aliĂšne en retour autrui Ă  lui-mĂȘme. L’asymĂ©trie garde cependant une fonction irrĂ©ductible Ă  l’intĂ©rieur de la rĂ©ciprocitĂ©, car la relation repose toujours elle-mĂȘme sur la responsabilitĂ© insubstituable de chacun de ses partenaires. Il est impossible pour le sujet, dĂ©clare le mĂȘme auteur, de se dĂ©charger de sa responsabilitĂ© d’exercice 47 ». Il poursuit En quoi je suis unique et irremplaçable, puisque seul en mesure de rĂ©pondre, seul Ă  pouvoir me dĂ©rober 48 ». Au terme d’une dĂ©marche trĂšs diffĂ©rente, l’insertion ici rĂ©alisĂ©e de la responsabilitĂ© dans et pour la rĂ©ciprocitĂ© ne rejoint-elle pas l’ambivalence attribuĂ©e par NĂ©doncelle Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ©, jugĂ©e aussi nĂ©cessaire qu’insufïŹsante Ă  la plĂ©nitude de la relation ? ÉloignĂ© de l’altĂ©ritĂ© radicale de LĂ©vinas, que la suite de l’Ɠuvre livrerait Ă  des formules inquiĂ©tantes, NĂ©doncelle a rapportĂ© spontanĂ©ment la rĂ©ciprocitĂ© intersubjective Ă  une relation d’amour toute rĂ©ciprocitĂ© est essentiellement liĂ©e Ă  l’amour » AP 109. N’était-ce pas aller un peu vite ? Jacques paraĂźt toutefois franchir aussi allĂšgrement le pas entre la rĂ©ciprocitĂ© interlocutive et la rĂ©ciprocitĂ© amoureuse ou amicale. L’amour est la forme sensible d’une relation vĂ©cue », l’archĂ©type de la relation humaine », la relation faite sentiment 49 », la rĂ©ciprocitĂ© demeurant la seule forme capable de garantir la relation telle qu’elle se prĂ©sente dans le langage. Oui, l’amour donnĂ© et l’amour reçu sont en cela, prĂ©cise-t-il, comme la parole adressĂ©e et la parole reçue. Qui donne, qui reçoit ? On ne sait. Tant le donner est liĂ© ici au recevoir dans la rĂ©ciprocitĂ© 50 ». L’insĂ©parabilitĂ© des actes de donner et de recevoir a Ă©tĂ© un leitmotiv de NĂ©doncelle. Aurions-nous alors Ă  relever une vĂ©ritable continuitĂ© entre les deux philosophies ? Non, parce qu’un Ă©cart resurgit aussitĂŽt. Si l’amour conïŹrme Ă©galement le caractĂšre constitutif de la rĂ©ciprocitĂ© dans la relation intersubjective, l’un lui attribuait essentiellement une portĂ©e universelle, une ouverture Ă  la totalitĂ© des personnes cf. AP 79, alors que l’autre, proche d’une analyse gĂ©nĂ©ralement suivie, lui reconnaĂźt un caractĂšre privilĂ©giĂ©, comme l’exprime avec bonheur le terme de prĂ©dilection. L’amour, concluait Marion, dans une Ă©tude Ă©laborĂ©e dans les marges de la pensĂ©e de LĂ©vinas, c’est l’acte d’un regard qui se rend Ă  un autre regard en une commune insubstituabilitĂ© 51 ». Il n’est pas universel mais singulier, sauf en Dieu, est-il requis d’ajouter, mĂȘme si l’auteur citĂ© s’en abstient Ă  cet endroit. Si la rĂ©ciprocitĂ© ne s’identiïŹait pas immĂ©diatement Ă  l’amour chez NĂ©doncelle, elle y aspirait fortement, comme l’amour mĂȘme aspirait nĂ©cessairement Ă  l’absolu. La philosophie personnaliste se conïŹrmait ainsi indissociable d’une philosophie religieuse. b Personne et relation 52 JACQUES, DiffĂ©rence et subjectivitĂ©, p. 186. 33Le caractĂšre fondateur de la rĂ©ciprocitĂ© intersubjective Ă©tablit un pont entre les philosophies de M. NĂ©doncelle et de F. Jacques. La rĂ©ciprocitĂ© assure la primautĂ© de la relation, de droit comme de fait. Selon Jacques, la relation Ă  autrui est aussi irrĂ©ductible du point de vue logique qu’elle est immĂ©diate dans notre expĂ©rience 52 ». On prĂ©cisera toutefois qu’il s’agit, comme toujours, d’une relation interlocutive assimilĂ©e Ă  un dialogue imposant les obligations les plus contraignantes. Les deux philosophes peuvent aussi ĂȘtre rapprochĂ©s en vertu de l’importance qu’ils accordent Ă  la formation de l’individu humain en tant que personne. 53 Ibid., p. 260. 34Cependant, lorsqu’ils dĂ©fendent avec une force Ă©gale le caractĂšre communicable » de la personne, ils n’attribuent pas le mĂȘme sens Ă  la communicabilitĂ©. Selon NĂ©doncelle, la personne est constituĂ©e par la communion ou l’immanence des consciences, pour Jacques, Ă  travers la communication ou l’interaction des discours. Elle s’identiïŹe, chez le premier, dans une volontĂ© de promotion mutuelle, chez le second, par une recherche partagĂ©e du vrai. Elle advient ici au cours d’un Ă©change verbal interactif oĂč deux partenaires cherchent Ă  s’entendre. Un individu surgit en tant que personne en face d’un autre, dĂ©clare Jacques, dans la mesure oĂč il constitue avec lui une dyade d’interlocuteurs qui sont agents dans un procĂšs de co-rĂ©fĂ©rence 53 ». Les individus deviennent des personnes quand ils coopĂšrent, selon les impĂ©ratifs du dialogue, Ă  dĂ©terminer un troisiĂšme terme ce qu’ils disent et ce dont ils parlent. C’est pour constituer un Il que le Je et le Tu se rĂ©unissent en un Nous. Or, NĂ©doncelle diffĂšre le moment du Il, soit le passage de l’intersubjectivitĂ© Ă  l’objet, Ă  la chose, Ă  l’ĂȘtre. Le Nous ne forme pas une condition de l’objectivitĂ© du langage, au moins pas dans l’immĂ©diat. Il reste seulement ce qui est Ă  la fois prĂ©supposĂ© et posĂ© par le Je/Moi et le Tu/Toi. L’immanence du Nous, qui spĂ©ciïŹe l’altĂ©ritĂ© premiĂšre d’autrui, connaĂźt une seule transcendance, celle de Dieu. Un autre parti, qui placera la coopĂ©ration avant la communion, commencera au contraire par instituer le Nous en tĂ©moin de la transcendance d’un monde. 35La rĂ©ciprocitĂ© intersubjective, constitutive de l’identitĂ© personnelle, s’exprime constamment chez NĂ©doncelle en termes de causalitĂ© intersubjective » ou causalitĂ© rĂ©ciproque ». L’usage du terme de causalitĂ© dans l’ordre intersubjectif ou social apparaĂźt aujourd’hui Ă  Ă©viter et Ă  critiquer. Il sera vite soupçonnĂ© d’instrumentaliser la relation. À l’inverse, on l’a lu, notre auteur subordonne la causalitĂ© naturelle Ă  la causalitĂ© personnelle. Cette causalitĂ© est dite crĂ©ation de soi par l’autre et crĂ©ation de l’autre par soi, chacun Ă©tant pour l’autre Ă  la fois cause et effet. Or, l’usage prĂ©sent du mot crĂ©ation » ne semble pas purement mĂ©taphorique, puisque la causalitĂ© personnelle se laisse comprendre dans et par la causalitĂ© divine. Cet usage conïŹrme que l’intersubjectivitĂ© de La rĂ©ciprocitĂ© des consciences ne s’éloigne jamais d’une pensĂ©e religieuse. Il montre Ă©galement que l’efïŹcience est attribuĂ©e moins Ă  la relation elle-mĂȘme qu’à Ă  ses termes, moins Ă  la rĂ©ciprocitĂ© qu’à ses sujets. Le nous de l’amour est inactif, conclut NĂ©doncelle, en ce sens qu’il ne crĂ©e pas le moi et le toi, mais qu’il en exprime seulement l’état de rĂ©ciprocitĂ© » AP 44. Seul le Nous divin, en tant qu’il est personnel, est vraiment actif. En humanitĂ©, la personnalitĂ© et partant l’activitĂ© s’arrĂȘtent au Moi et au Toi. Mais repousser l’efïŹcacitĂ© de la relation n’est-il pas en limiter la prioritĂ© ? Jacques ne mĂ©connaĂźt pas que l’interlocution repose sur l’intersubjectivitĂ©, donc aussi sur la responsabilitĂ© inaliĂ©nable de chacun des partenaires. L’éthique commande le discours, sans inversion possible. En mĂȘme temps, Jacques reconnaĂźt au discours la charge de construire une communautĂ© Ă  la fois d’objectivitĂ© et de subjectivitĂ©. C’est en disant quelque chose de commun que les partenaires s’identiïŹent dans une communautĂ© de personnes. c Communion et communication 36Le troisiĂšme trait comparatif explicite le prĂ©cĂ©dent plus qu’il ne s’y ajoute. Il revient sur un effet spĂ©ciïŹque de l’intersubjectivitĂ© la connaissance. Si la communion, dans son immĂ©diatetĂ© interpersonnelle, ouvre Ă  une connaissance d’autrui, la communication, telle qu’elle est mĂ©diatisĂ©e par des univers de signes, ne permet-elle pas, et elle seule, une connaissance du monde ? Communion et communication ne s’excluent pas. Les preuves viennent d’en ĂȘtre prĂ©sentĂ©es. En retour, le problĂšme de la connaissance se pose en termes diffĂ©rents selon que le paradigme de la relation intersubjective se trouve offert dans la communion aimante des consciences ou dans la communication discursive des partenaires. Si la communion demeurait pour NĂ©doncelle le paradis perdu ou attendu » de la communicabilitĂ© des savoirs ou des discours, celle-ci ne dĂ©crit-elle pas dĂ©sormais l’échange dĂ©sacralisĂ© d’une intersubjectivitĂ© rĂ©conciliant thĂ©orie et pratique ? 54 Ibid., p. 367. 55 HABERMAS, Le discours philosophique de la modernitĂ©, p. 383. 56 Cf. ibid., p. 408. 37En construisant un modĂšle du dialogue ïŹnalisĂ© par l’établissement d’un consensus, d’un accord justiïŹĂ© sur le vrai, Jacques actualise la philosophie transcendantale initiĂ©e par Kant. Une intersubjectivitĂ© pratique, ayant pour forme normative la rĂ©ciprocitĂ©, devient la toute premiĂšre condition de possibilitĂ© de notre comprĂ©hension du monde, soit le fondement de la rationalitĂ©. Il y a une maniĂšre canonique de communiquer par signes sur le monde ; elle repose sur une interaction droite et heureuse des personnes, leur reconnaissance comme des semblables, sujets aux mĂȘmes droits et devoirs. Le dialogisme comme procĂšs de connaissance requiert le personnalisme comme procĂšs de reconnaissance. L’écart se rĂ©duit entre le souci des personnes et le discours sur les choses, Ă©crit donc Jacques. L’essence Ă©thique de la rationalitĂ© apparaĂźt 54 ». Un mouvement comparable, c’est-Ă -dire semblable et dissemblable, se dessine chez Habermas. La raison communicationnelle, Ă©crit ce dernier, s’afïŹrme dans la force de cohĂ©sion inhĂ©rente Ă  l’entente intersubjective et Ă  la reconnaissance rĂ©ciproque ; elle circonscrit par lĂ  mĂȘme l’univers d’une forme de vie communautaire 55 ». Bien qu’une visĂ©e de transformation sociale s’afïŹrme ici Ă  distance d’une simple visĂ©e de fondation transcendantale, c’est Ă  une rĂ©ciprocitĂ© interlocutive et intersubjective, Ă©tendue en effet au-delĂ  de la dyade, qu’il revient de supporter et lĂ©gitimer les processus de connaissance, de normativitĂ©, enïŹn d’individualisation 56. 57 NÉDONCELLE, Sensation sĂ©paratrice
, p. 32 je souligne. 38 L’altruisme de la connaissance, relevait NĂ©doncelle, est un fait surprenant et inĂ©luctable qui est au principe de la philosophie de la personne et en commande les dĂ©veloppements 57 ». La connaissance serait-elle donc fondĂ©e sur l’altruisme, soit en dĂ©ïŹnitive sur la rĂ©ciprocitĂ© des consciences ? La rĂ©ponse est nĂ©gative. NĂ©doncelle assoit la connaissance sur deux actes de donation qui demeurent hĂ©tĂ©rogĂšnes un donateur personnel, un don anonyme. On y retrouve l’écart entre l’ordre intersubjectif des Ă©tants et l’ordre cosmique de l’ĂȘtre. Aucun ne saurait avoir raison de l’autre ni s’en affranchir. La connaissance est avĂ©rĂ©e Ă  la fois, mais sĂ©parĂ©ment, gĂ©nĂ©reuse et gĂ©nĂ©rale. Elle a une Ă©paisseur ontologique, et elle est par dĂ©ïŹnition altruiste en quelque sorte, puisqu’elle est tournĂ©e vers l’autre, sinon toujours vers une autre conscience » AP 259. La dualitĂ© ainsi maintenue entre l’étant et l’ĂȘtre semble dĂ©fendre la philosophie contre l’obligation de choisir entre idĂ©alisme et rĂ©alisme, voire celle de rouvrir le dĂ©bat entre les deux thĂ©ories. L’altruisme de la connaissance n’apparaĂźt rĂ©pondre ni Ă  une interpellation ni Ă  une contrainte de la rĂ©alitĂ©. En retour, la rĂ©ciprocitĂ© des consciences ne participe pas aux connexions du monde. 58 Les rĂ©fĂ©rences majeures Ă  ces deux thĂšmes ont Ă©tĂ© apportĂ©es supra, note 11. 59 NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 135. 60 NÉDONCELLE, Explorations personnalistes, p. 82. 39L’écart prĂ©servĂ© entre l’étant et l’ĂȘtre rejaillit sur la dĂ©ïŹnition de plusieurs couples conceptuels dĂ©jĂ  identiïŹĂ©s au premier rang, communion et communication, dialogue et dialectique 58. Une explicitation s’impose. La communicabilitĂ© est rĂ©vĂ©lation de l’ĂȘtre, rĂ©itĂšre NĂ©doncelle ; la communion est rĂ©vĂ©lation de l’étant, qui est au-delĂ  de l’ĂȘtre 59 ». L’objectivitĂ© de la connaissance est affaire d’une transmission oĂč les personnes prennent une part plus dĂ©terminante que leur relation. La communion doit alors consentir Ă  transiter, donc Ă  sortir d’elle-mĂȘme, par et dans une communication de l’un Ă  l’autre La rĂ©ciprocitĂ© vĂ©cue des consciences, mĂȘme dans l’amour, est soumise au paradoxe de n’atteindre la communion qu’à travers la communication 60 ». Celle-ci se met au service de l’efïŹcience de l’ĂȘtre, celle-lĂ  au service de la ïŹnalitĂ© de l’étant. De mĂȘme, lĂ  oĂč le dialogue est libertĂ© et invention, la dialectique est nĂ©cessitĂ© et reproduction. S’il est vĂ©riïŹĂ© que les deux se prĂȘtent mutuellement secours, la dialectique reste irrĂ©ductible au dialogue. NĂ©doncelle peut Ă©voquer Ă  cet endroit une synergie », une co-crĂ©ation », une mutualitĂ© inventive » des personnes, mais la crĂ©ativitĂ© n’en apparaĂźt pas moins d’abord personnelle et sans prise effective sur les liens dialectiques. Finalement, le chemin du dialogue concerne davantage l’avenir de ses partenaires que le devenir de ses arguments. C’est un dialogue existentiel plutĂŽt que discursif, tandis que la dialectique, rĂ©partie entre le discours et l’ĂȘtre, ne cesse pas de faire valoir ses contraintes. L’échange entre les deux formations s’ordonne donc Ă  leur limitation rĂ©ciproque. Si l’une ne peut se passer de l’autre, elles ne se rĂ©unissent pas l’une Ă  l’autre. d Dyade et sociĂ©tĂ© 40En reprenant une citation prĂ©cĂ©dente de Jacques, on dira que, chez NĂ©doncelle, la distance s’accroĂźt entre le souci des personnes et le discours sur les choses ». Personnes et choses ne cessent pas de se chercher et de se manquer. Ne serait-ce pas lĂ  un nouvel indice de l’ombre portĂ©e d’une philosophie religieuse sur une philosophie de l’intersubjectivitĂ© ? Dieu mĂȘme ne se soucie-t-il pas plus des personnes que des choses ? On devrait en dĂ©couvrir un dernier indice dans l’abĂźme creusĂ© entre l’intersubjectivitĂ© personnelle et l’objectivitĂ© sociale. L’essentiel a Ă©tĂ© dit plus haut Ă  travers quelques citations d’une Ă©tude particuliĂšrement suggestive, dĂšs son titre L’indigence spirituelle du devenir collectif et de son histoire » cf. AP 216-234. Au-delĂ  du monologue et du dialogue commence le bruit de la foule. Le tiers est dĂ©jĂ  l’anonyme. Il y a discontinuitĂ© entre la dyade, communion des esprits, et la sociĂ©tĂ©, communautĂ© de l’espĂšce. La rĂ©ciprocitĂ© intersubjective s’interrompt aux frontiĂšres d’une relation Ă©troitement interpersonnelle. 61 HABERMAS, Le discours philosophique de la modernitĂ©, p. 430. 62 JACQUES, DiffĂ©rence et subjectivitĂ©, p. 293. 41Une philosophie aussi exclusivement personnaliste apparaĂźt fort Ă©loignĂ©e d’une philosophie sociale qui fera d’une entente intersubjective rĂ©guliĂšre et heureuse un principe et un mouvement capables de produire une transformation de la sociĂ©tĂ© dans le sens de la solidaritĂ©. La force d’intĂ©gration sociale inhĂ©rente Ă  la solidaritĂ©, conclut ainsi Habermas, devrait pouvoir s’afïŹrmer Ă  l’encontre de la force d’intĂ©gration systĂ©mique dĂ©ployĂ©e par les media de rĂ©gulation que sont l’argent et le pouvoir 61 ». Les sociĂ©tĂ©s modernes se montrent assurĂ©ment soumises Ă  des systĂšmes, ïŹnanciers et administratifs, opĂ©rant une intĂ©gration des individus par la seule puissance de leur organisation interne. Cependant, elles peuvent et doivent ĂȘtre encore investies par de tout autres capacitĂ©s d’intĂ©gration, celles-ci issues de l’intersubjectivitĂ© engendrĂ©e par le langage ». Jacques reproche ici Ă  Habermas de confondre deux perspectives sociales l’une systĂ©mique, relative Ă  la structuration des collectivitĂ©s et de leur histoire ; l’autre relationnelle, attachĂ©e Ă  la formation dialogique des personnes. L’initiative reste Ă  la relation interlocutive, rĂ©plique Jacques, quand il s’agit de peser sur la clĂŽture du systĂšme, ou lorsqu’il s’agit de mĂ©nager la compatibilitĂ© de relations conïŹ‚ictuelles 62 ». Quelle que soit la portĂ©e de l’argument, le philosophe du dialogue s’emploie effectivement Ă  rĂ©server celui-ci Ă  une dyade Ă©trangĂšre Ă  toute distribution sociale du pouvoir. Cette dyade ne s’identiïŹe pourtant pas Ă  la dyade de NĂ©doncelle. D’une part, elle ne dĂ©sespĂšre pas du champ social, ne le renvoie pas Ă  l’indigence spirituelle. D’autre part, elle garde pour unique ambition d’offrir un fondement Ă©thique Ă  la rationalitĂ©. 42Ainsi s’achĂšve le propos de reprendre une philosophie consĂ©quente de l’intersubjectivitĂ© Ă  partir d’un nouvel horizon de pensĂ©e dessinĂ© par des analyses de la sociĂ©tĂ© et du langage mais aussi par des interprĂ©tations de la manifestation d’autrui dans la relation. Cette philosophie, qui s’est dite elle-mĂȘme personnaliste, a fondĂ© une immanence interpersonnelle et personnelle sur une transcendance suprapersonnelle et tripersonnelle. 43L’immanence en son fond indĂ©niable, identiïŹĂ©e Ă  la rĂ©ciprocitĂ© des consciences, s’est explicitĂ©e en termes d’amour et de communion. L’amour exprime l’unitĂ© d’un Moi et d’un Toi en un Nous. Il se refuse Ă  sĂ©parer donner et recevoir. La communion se distingue de la communication comme la personne de la nature, l’étant de l’ĂȘtre, la personnalitĂ© de l’anonymat, les relations immanentes des relations transitives. Si NĂ©doncelle a toujours rĂ©servĂ© la rĂ©ciprocitĂ© des relations Ă  l’échange entre deux consciences, il en est venu Ă  renforcer la singularitĂ© des personnes et, surtout, Ă  laisser place Ă  la connaissance de la nature Ă  cĂŽtĂ© de la connaissance des personnes, Ă©largissant les espaces de communication en deçà et par-delĂ  les relations de communion. Fondamentale, la rĂ©ciprocitĂ© humaine ne saurait se fonder ellemĂȘme. Si elle doit ĂȘtre fondĂ©e, elle ne peut l’ĂȘtre qu’en Dieu, assurĂ©ment origine et ïŹn de toutes choses mais accessible seulement comme origine et ïŹn de l’ordre des personnes. Alors que la communication de l’ĂȘtre n’ouvre qu’à une possibilitĂ© de Dieu, la communion des Ă©tants exige d’acquiescer Ă  sa nĂ©cessitĂ©. L’athĂ©isme a pour limite de ne pas reconnaĂźtre les attributs de Dieu dans les valeurs de la personne. Ces derniĂšres laissent pourtant les sujets dĂ©semparĂ©s devant les maux, oĂč leurs souffrances pĂšsent plus lourd que leurs fautes. AbandonnĂ©e ici par la nĂ©cessitĂ© et diffĂ©renciĂ©e en outre de l’interpellation religieuse, la rĂ©ïŹ‚exion philosophique tient encore pour probable une destinĂ©e ultime et divine de la personne. 44Cette impossibilitĂ© pour le personnalisme nĂ©doncellien de penser l’intersubjectivitĂ© en dehors d’une pensĂ©e de la divinitĂ© le met immĂ©diatement Ă  part de philosophies plus rĂ©centes de l’intersubjectivitĂ©. Quoi qu’on ait pu en dire, celles-ci ne se sont pas appuyĂ©es sur une afïŹrmation inconditionnelle de Dieu. Elles n’ont pas posĂ© en alternative mĂ©connaissance ou reconnaissance de Dieu. Elles ne se sont pas dĂ©veloppĂ©es en philosophie religieuse. Au lieu de soumettre l’intersubjectivitĂ© Ă  une exigence et une attente de Dieu, elles ont laissĂ© ou fait apparaĂźtre, pour le seul bĂ©nĂ©ïŹce philosophique, une certaine convenance ou rapport mĂ©taphorique entre philosophie et thĂ©ologie. On l’a montrĂ© en fonction de deux cas exemplaires. L’altĂ©ritĂ© intersubjective se rĂ©vĂšle chez LĂ©vinas en rĂ©sonance avec le retrait Ă©thique de Dieu dans le judaĂŻsme. La rĂ©ciprocitĂ© intersubjective chez Jacques se dĂ©couvre en accord avec la communication de Dieu Ă  lui-mĂȘme et aux hommes dans le christianisme. 63 DE BEER rĂ©capitule ainsi la philosophie de notre auteur Les personnes sont des Ă©tants qui commu ... 45L’unitĂ© rĂ©alisĂ©e par Jacques entre philosophie de l’intersubjectivitĂ© et philosophie de la personne invitait Ă  poursuivre avec lui la comparaison. Cette unitĂ© a toutefois Ă©tĂ© scellĂ©e non plus dans une philosophie de la conscience mais dans une philosophie du discours en tant que recherche commune du vrai. Bien qu’une philosophie assez diffĂ©rente de l’interlocution ait Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e par Habermas, celle-ci devait permettre de rejoindre un sens de la solidaritĂ© et de l’efïŹcacitĂ© sociales. Revenant donc avec ce double regard sur l’immanence intersubjective chez NĂ©doncelle, il nous semble y avoir discernĂ© un quadruple Ă©cart qui dĂ©terminerait aussi une quadruple limite. a L’identiïŹcation de la rĂ©ciprocitĂ© intersubjective avec l’amour interpersonnel n’y entraĂźne-telle pas un oubli des diffĂ©rences ? b Une attribution de la causalitĂ© ou de la crĂ©ativitĂ© aux personnes plutĂŽt qu’à leur relation mĂȘme ne conduit-elle pas Ă  un repli vers la singularitĂ©, au dĂ©triment de l’universalitĂ© comme de la communautĂ© ? c La dissociation maintenue entre communion et communication, relation rĂ©ciproque et relation transitive, ne condamne-t-elle pas la philosophie Ă  une dichotomie malheureuse entre le sujet et le monde ? d La rĂ©duction de la spiritualitĂ© humaine Ă  un face-Ă -face n’abandonne-t-elle pas la sociĂ©tĂ© et l’histoire au non-sens ? Ces quatre interrogations, aux rĂ©ponses trop probables, ne renvoient-elles pas ïŹnalement Ă  une seule et mĂȘme raison une trop Ă©troite proximitĂ©, dans la pensĂ©e, entre l’immanence humaine de la personne et sa transcendance divine 63 ? Elle entraverait une plus solide articulation – dans les limites du temps du discours, de l’espace de la sociĂ©tĂ© et de leur analyse philosophique – entre la rĂ©ciprocitĂ© intersubjective et ses activitĂ©s Ă  la fois thĂ©oriques et pratiques. 64 PUCELLE Ă©crira Il est surtout un psychologue pĂ©nĂ©trant qui met ses analyses patientes au proïŹt ... 65 Partant d’une large et profonde lecture synchronique de l’Ɠuvre de NĂ©doncelle, LABELLE a cons ... 46Bien que l’actualitĂ© d’une philosophie ne se confonde pas avec sa vĂ©ritĂ©, il convient de poser sans dĂ©tour une derniĂšre question que nous reste-t-il de Maurice NĂ©doncelle ? La rĂ©ponse apportĂ©e s’inscrira dans les limites d’une approche qui s’est maintenue volontairement formelle 64. Ce n’est pas rien d’avoir fondĂ© dans la rĂ©ciprocitĂ© une philosophie de la personne 65. Il y a encore lieu de la dĂ©fendre contre la fascination exercĂ©e par une altĂ©ritĂ© se donnant pour radicale. Celle-ci n’a guĂšre laissĂ© de repos Ă  la pensĂ©e chrĂ©tienne au cours des derniĂšres dĂ©cennies. Or, aussi longtemps qu’une relation responsable n’est pas rĂ©ciproque, elle n’est pas non plus accomplie. En outre, s’il convient de diffĂ©rer le passage de l’immanence intersubjective Ă  la transcendance divine, il convient en retour de prĂ©server le dĂ©placement opĂ©rĂ© d’une thĂ©ologie de la nature ou de l’ĂȘtre vers une thĂ©ologie de la personne ou de l’existence. EnïŹn, La rĂ©ciprocitĂ© des consciences a renouvelĂ©, d’une maniĂšre assez dĂ©terminante, la question dite de la thĂ©odicĂ©e, en inversant les rapports entre le pĂ©chĂ© et la souffrance mais aussi entre le mal et Dieu. La cause de Dieu ne se gagne qu’à partir de la souffrance et contre la souffrance. Haut de page Notes 1 J. LACROIX retenait cette dĂ©signation en classant M. NĂ©doncelle parmi les philosophies de l’existence », placĂ©es entre les philosophies de la rĂ©ïŹ‚exion » et une sĂ©rie Ă©pistĂ©mologie, anthropologie, psychologie » Panorama de la philosophie contemporaine, Paris, 2e Ă©d. 1968, p. 115-121. Autres prĂ©sentations de l’Ɠuvre et de la philosophie de notre auteur J. PUCELLE, Maurice NĂ©doncelle » nĂ©crologie, Les Études Philosophiques, 1978, p. 116-123 ; COLL., La pensĂ©e philosophique et religieuse de Maurice NĂ©doncelle, Paris, TĂ©qui, 1981, 143 p. ; F. de BEER, art. NĂ©doncelle », Catholicisme, tome 9, Paris, Letouzey et AnĂ©, 1982, col. 1136-1138. 2 Quand un philosophe accueille et distille Ă  sa maniĂšre dans sa philosophie le message surnaturel comme principe du monde, Ă©crit M. NÉDONCELLE, il court une aventure Ă  la fois philosophique et chrĂ©tienne et il doit ĂȘtre jugĂ© d’aprĂšs la vertu intelligible de ses afïŹrmations. Personne ne peut lui refuser a priori sa chance ni s’offusquer de son titre. » Existe-t-il une philosophie chrĂ©tienne ?, Paris, Librairie ArthĂšme Fayard, 1956, p. 112. 3 La prĂ©sente initiative a Ă©tĂ© prise Ă  la suite d’une demande composer une notice et rĂ©unir quelques textes sur le rapport entre philosophie et thĂ©ologie chez M. NĂ©doncelle, pour une publication en cours de parution aux Éd. du Cerf Anthologie Philosophie-ThĂ©ologie. J’ajoute qu’il me plaĂźt de rendre un deuxiĂšme hommage Ă  un prĂ©dĂ©cesseur. 4 Une preuve Ă©loquente en est donnĂ©e par M. NÉDONCELLE, Philosophie de la religion », dans R. KLIBANSKY Ă©d., Contemporary Philosophy – La philosophie contemporaine, Firenze, La Nuova Italia Editrice, 1971, p. 170-213. 5 M. NÉDONCELLE, La rĂ©ciprocitĂ© des consciences. Essai sur la nature de la personne, Paris, Éd. Montaigne, 1942, 329 p. RC ; Vers une philosophie de l’amour et de la personne, Paris, Aubier-Montaigne, 1957, 272 p. AP. Les conclusions des deux ouvrages offrent une solide synthĂšse de la pensĂ©e personnaliste de notre auteur. On en aurait une autre synthĂšse dans Personne humaine et nature. Étude logique et mĂ©taphysique, Paris, Aubier-Montaigne, nelle Ă©d., 1963, p. 27-42. Une bibliographie de l’auteur est prĂ©sentĂ©e dans Explorations personnalistes, Paris, Aubier-Montaigne, 1970, p. 283-297. Les rĂ©fĂ©rences aux deux premiers ouvrages seront donnĂ©es dans le corps du texte sigle suivi de la pagination. 6 M. NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie. Le dĂ©ïŹ personnaliste, Louvain et Paris, Nauwelaerts et BĂ©atrice-Nauwelaerts, 1974, p. 5. De BEER y voit l’étape ultime de sa philosophie art. NĂ©doncelle », col. 1136. Le tournant avait Ă©tĂ© amorcĂ© avec Personne humaine et nature, sous une forme restĂ©e laborieuse, dont une premiĂšre version, publiĂ©e dĂšs 1943, devait constituer la seconde partie de la ThĂšse. 7 NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 91. 8 Ibid., p. 134. 9 NÉDONCELLE, Explorations personnalistes, p. 82. 10 Cf. M. NÉDONCELLE, Sensation sĂ©paratrice et dynamisme temporel des consciences, Paris, Bloud et Gay, 1977, p. 32. 11 NÉDONCELLE, Explorations personnalistes, p. 81 je souligne. Voir ici p. 79-83 Dialectique et dialogue dans la rĂ©ciprocitĂ© des consciences » ; Ă  lier avec IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 131-144 CommunicabilitĂ© et communication des consciences ». 12 Ibid., p. 82. 13 Ibid. 14 M. NÉDONCELLE, Conscience et Logos. Horizons et mĂ©thodes d’une philosophie personnaliste, Paris, Éd. de l’Épi, 1961, p. 10. 15 NÉDONCELLE, Explorations personnalistes, p. 54. Les p. 49-61 de cet ouvrage Les sources sensibles et axiologiques de l’afïŹrmation religieuse » sont dĂ©cisives pour le sujet en cours, ainsi que les p. 119-138 Un chemin philosophique vers Dieu » et 139-154 Le sens positif de l’athĂ©isme » de Conscience et Logos. 16 Ibid., p. 55. 17 Ibid., p. 57. 18 NÉDONCELLE, Conscience et Logos, p. 122. 19 Ibid., p. 149 NÉDONCELLE, Explorations personnalistes, p. 59. 20 Ibid., p. 150. 21 Cf. NÉDONCELLE, Sensation sĂ©paratrice
, p. 28. 22 Cf. PUCELLE, Maurice NĂ©doncelle », p. 122. 23 Voir NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 365-374 L’intersubjectivitĂ© d’aprĂšs Martin Buber et Emmanuel LĂ©vinas ». AprĂšs avoir relevĂ© que LĂ©vinas reproche Ă  Buber, d’une part d’avoir identiïŹĂ© relation et rĂ©ciprocitĂ©, d’autre part d’avoir mĂ©connu la sĂ©paration du Je, l’étude retient chez lui l’asymĂ©trie de la relation Ă  autrui, en prĂ©sentant briĂšvement TotalitĂ© et InïŹni, avec ïŹdĂ©litĂ© et sympathie. 24 Voir E. LÉVINAS, Autrement qu’ĂȘtre ou au-delĂ  de l’essence, La Haye, Martinus Nijhoff, 1974, p. 142-147. 25 Voir E. LÉVINAS, TotalitĂ© et InïŹni. Essai sur l’extĂ©rioritĂ©, Martinus Nijhoff, 4e Ă©d. 1971, p. 229 s. section IV Au-delĂ  du visage », spĂ©c. p. 229-244 ; MARION, ProlĂ©gomĂšnes Ă  la charitĂ©, Paris, La DiffĂ©rence, 1986, p. 89-120 L’intentionnalitĂ© de l’amour, en hommage Ă  Emmanuel LĂ©vinas ». 26 Notre visĂ©e, qui suppose une opĂ©ration comparative, peut se satisfaire d’un seul titre pour chacun des deux auteurs J. HABERMAS, Le discours philosophique de la modernitĂ©. Douze confĂ©rences, 1985, trad. de l’allemand par Ch. Bouchindhomme et R. Rochlitz, Paris, Gallimard, 1988, spĂ©c. p. 348-433 ; F. JACQUES, DiffĂ©rence et subjectivitĂ©. Anthropologie d’un point de vue relationnel, Paris, Aubier-Montaigne, 1982 critique du privilĂšge de l’asymĂ©trie chez LĂ©vinas p. 164-182 ; critique de la prioritĂ© des interactions sociales chez Habermas p. 287-293. Pour une discussion entre les deux approches de l’intersubjectivitĂ© construite dans la communication, voir F. POCHÉ, Une politique de la fragilitĂ©. Éthique, dignitĂ© et luttes sociales, Paris, Éd. du Cerf, 2004, p. 25-60 ; Y. LABBÉ, La foi et la raison 2. La religion chrĂ©tienne dans l’échange symbole et dialogue, Paris, Éd. Salvator, 2007, p. 122-128. 27 D. JANICAUD, Le tournant thĂ©ologique de la phĂ©nomĂ©nologie française, Paris, Éd. de l’Éclat, 1990, p. 15. 28 NÉDONCELLE, Existe-t-il une philosophie chrĂ©tienne ?, p. 101. Voir IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 213-215 ThĂ©ologie et philosophie ou les mĂ©tamorphoses d’une servante ». 29 G. PETITDEMANGE renvoie aux origines lituaniennes de LĂ©vinas en parlant d’ un judaĂŻsme de la grandeur excessive de Dieu, ce judaĂŻsme pharisien et talmudiste de Vilnius » LĂ©vinas, phĂ©nomĂ©nologie et judaĂŻsme », Recherches de Science Religieuse, 85 1997, p. 227. 30 LÉVINAS, TotalitĂ© et InïŹni, p. 21. 31 Ibid., p. 10. 32 Ibid., p. 30. 33 NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 370. 34 Cf. E. LÉVINAS, DifïŹcile libertĂ©. Essais sur le judaĂŻsme, Paris, Albin Michel, 1963, p. 33. 35 Mon jugement, rendant justice Ă  LĂ©vinas, s’écarte du propos de JANICAUD, sous rĂ©serve de substituer philosophie » Ă  phĂ©nomĂ©nologie » En fait, la phĂ©nomĂ©nologie a Ă©tĂ© prise en otage par une thĂ©ologie qui ne veut pas dire son nom. » Le tournant thĂ©ologique
, p. 31. F. POCHÉ a ouvert un livre sur quelques propos semblables LĂ©vinas, chemin ou obstacle pour la thĂ©ologie chrĂ©tienne ? L’hospitalitĂ© des intelligences, Paris, Éd. du Cerf, 2005, p. 15. Nombre de philosophes, dĂ©tachĂ©s personnellement de toute thĂ©ologie, en dĂ©busquent volontiers une partout consĂ©quence peut-ĂȘtre de la critique postmoderne de l’ontothĂ©ologie. 36 Cf. JACQUES, DiffĂ©rence et subjectivitĂ©, p. 184. 37 Voir les deux ouvrages publiĂ©s sous le titre commun de Dialogiques en 1979 et 1985 Paris, 38 JACQUES, DiffĂ©rence et subjectivitĂ©, p. 86-97 et 265-270. 39 Ibid., p. 94. 40 Ibid., p. 265. 41 Ibid. 42 NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 213. 43 La convenance est devenue chez HABERMAS conversion, soit-elle simplement partielle, de la religion Ă  la philosophie, la thĂ©orie de l’intersubjectivitĂ© communicationnelle donnant un statut philosophique Ă  ce thĂšme religieux d’une communautĂ© fondĂ©e sur l’alliance » Le discours philosophique de la modernitĂ©, p. 385. 44 La souffrance est appelĂ©e par LÉVINAS Ă  s’inverser en patience TotalitĂ© et InïŹni, p. 216-217, alors que JACQUES se concentre sur les dĂ©ïŹciences, dĂ©faillances et dĂ©fections de la rĂ©ciprocitĂ© relationnelle DiffĂ©rence et subjectivitĂ©, p. 270-271. 45 Voir A. GESCHÉ, Dieu pour penser. I. Le mal, Paris, Éd. du Cerf, 1993, p. 120-126 et 161-180. Je me permets de renvoyer Ă  un livre et un article oĂč je me suis laissĂ© inspirer, au moins de loin, par ces rĂ©fĂ©rences Dieu contre le mal. Un chemin de thĂ©ologie philosophique, Paris, Éd. du Cerf, 2003, p. 159 s. ; Souffrance humaine et TrinitĂ© divine », dans Annales de Philosophie, 27 2006, p. 29-48. L’excĂšs de Dieu rĂ©pond Ă  l’excĂšs du mal. 46 JACQUES, DiffĂ©rence et subjectivitĂ©, p. 157. 47 Ibid., p. 263. 48 Ibid., p. 264. 49 Ibid., p. 105, 110 et 111 voir p. 101-112. 50 Ibid., p. 111. 51 MARION, ProlĂ©gomĂšnes Ă  la charitĂ©, p. 120 52 JACQUES, DiffĂ©rence et subjectivitĂ©, p. 186. 53 Ibid., p. 260. 54 Ibid., p. 367. 55 HABERMAS, Le discours philosophique de la modernitĂ©, p. 383. 56 Cf. ibid., p. 408. 57 NÉDONCELLE, Sensation sĂ©paratrice
, p. 32 je souligne. 58 Les rĂ©fĂ©rences majeures Ă  ces deux thĂšmes ont Ă©tĂ© apportĂ©es supra, note 11. 59 NÉDONCELLE, IntersubjectivitĂ© et ontologie, p. 135. 60 NÉDONCELLE, Explorations personnalistes, p. 82. 61 HABERMAS, Le discours philosophique de la modernitĂ©, p. 430. 62 JACQUES, DiffĂ©rence et subjectivitĂ©, p. 293. 63 DE BEER rĂ©capitule ainsi la philosophie de notre auteur Les personnes sont des Ă©tants qui communiquent entre eux par l’ĂȘtre du monde, mais ils ne peuvent communier entre eux que dans l’Étant divin qui les fonde dans leur relation de rĂ©ciprocitĂ© » art. NĂ©doncelle », col. 1136. La communication ne demeure-t-elle pas, malgrĂ© tout, non seulement infĂ©rieure mais extĂ©rieure Ă  la communion, laquelle est Ă  la fois humaine, divine et humano-divine ? 64 PUCELLE Ă©crira Il est surtout un psychologue pĂ©nĂ©trant qui met ses analyses patientes au proïŹt d’un projet de phĂ©nomĂ©nologie original. » Maurice NĂ©doncelle », p. 123 Notre relecture n’a pas, Ă  l’évidence, suivi cette voie. 65 Partant d’une large et profonde lecture synchronique de l’Ɠuvre de NĂ©doncelle, LABELLE a construit un concept de rĂ©ciprocitĂ© Ă©ducative », ou mieux Ă©ducatrice », oĂč la rĂ©ciprocitĂ© des consciences dĂ©ïŹnit la condition et le fondement de l’éducation La rĂ©ciprocitĂ© Ă©ducative, Paris, 1996 Autrement dit, la fonction spĂ©ciïŹque de l’éducation est que chacun puisse retrouver et recrĂ©er le don de rĂ©ciprocitĂ© reçu » p. 183. Cette postĂ©ritĂ© de NĂ©doncelle apparaĂźt exceptionnelle, sans doute unique. Sa pensĂ©e marque un tournant dĂ©cisif dans l’histoire des conceptions philosophiques de l’homme », Ă©crit l’auteur ; elle constitue le fondement dĂ©cisif de la rĂ©ciprocitĂ© Ă©ducative » p. 163 et 191. Si NĂ©doncelle a Ă©laborĂ© la mĂ©taphysique requise par une thĂ©orie et une pratique de l’intersubjectivitĂ© Ă©ducatrice, cette mĂ©taphysique se trouve ici dĂ©liĂ©e de toute philosophie religieuse. L’ĂȘtre, distinguĂ© de l’étant et compris comme l’acte de communion des Ă©tants entre eux » p. 183, se sufïŹt dĂ©sormais Ă  luimĂȘme. Voir, du mĂȘme auteur La rĂ©ciprocitĂ© Ă©ducatrice des personnes, fondement de l’éducation des adultes », dans A. BINZ, R. MOLDO, ROY Ă©d., Former des adultes en Église. État des lieux, aspects thĂ©oriques et pratiques, Hommage Ă  Gilbert Adler, Saint-Maurice, Éd. Saint-Augustin, 2000, p. 93-101 p. 93-110.Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Yves LabbĂ©, Une relecture de Maurice NĂ©doncelle », Revue des sciences religieuses, 83/2 2009, 155-183.. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Yves LabbĂ©, Une relecture de Maurice NĂ©doncelle », Revue des sciences religieuses [En ligne], 83/2 2009, document mis en ligne le 11 septembre 2014, consultĂ© le 26 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur Yves LabbĂ© FacultĂ© de thĂ©ologie catholiqueUniversitĂ© de Strasbourg Articles du mĂȘme auteur Paris, Éd. du Cerf, Cogitatio Fidei, 2007, 429 p. Article Paru dans Revue des sciences religieuses, 82/2 2008 Article Paru dans Revue des sciences religieuses, 82/2 2008 Bergson et les sciences d'aujourd'hui Paris, L'Harmattan, 2005, 169 p.; Scientifiquement incorrect ou les dĂ©rives idĂ©ologiques de la science, Paris, Salvator, 2006, 154 p. Paru dans Revue des sciences religieuses, 81/1 2007 Un dĂ©bat dans la thĂ©ologie catholique française Paru dans Revue des sciences religieuses, 85/1 2011 Paris, Les Belles Lettres, 2006, 469 pages Paru dans Revue des sciences religieuses, 85/1 2011 ConfĂ©rences de l’École doctorale en thĂ©ologie 2002-2004, Louvain-la-Neuve, Publications de la FacultĂ© de ThĂ©ologie, 169 p. Paru dans Revue des sciences religieuses, 80/3 2006 Tous les textes... Haut de page Droits d'auteur Tous droits rĂ©servĂ©sHaut de page
Laccomplissement de la Loi : l’amour en acte. RevĂȘtir le nom du Christ sans suivre la voie du Christ, n’est-ce pas trahir le nom divin et abandonner le chemin du salut ? Car le Seigneur lui-mĂȘme enseigne et dĂ©clare que l’homme qui garde ses commandements entrera dans la vie (Mt 19,17), que celui qui Ă©coute ses paroles et les met en pratique est un sage (Mt 7,24) et que Le pĂšre jĂ©suite Michel Ntangu nous introduit Ă  la mĂ©ditation, avec les lectures du 15Ăšme dimanche du Temps ordinaire Chers frĂšres et sƓur dans le Christ ! Les textes de ce 15e dimanche du temps ordinaire parlent d’une part de l’observance de la loi de Dieu selon l’ancien testament et d’autre part la loi de la charitĂ©, plus particuliĂšrement de l’amour du prochain, refrain Ă©lu de l’évangile du Christ. La premiĂšre lecture que nous venons d’écouter rapporte que la loi que nous prescrit le Seigneur n’est pas au-dessus de nos forces. Il n’est pas nĂ©cessaire de la chercher loin de nous. Elle n’est ni dans les hauteurs ni dans le lointain au-delĂ  des mers. Elle n’est pas hors d’atteinte. Elle est tout prĂšs de toi cette Parole afin que tu la mettes en pratique» comme le dit le DeutĂ©ronome 30,10-14. Tandis que le Psaume 18 ajoute Le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard». Par ailleurs, dans l’évangile de Luc 10,25-27, cette question sur l’observance des prĂ©ceptes et des commandements de Dieu nous est retracĂ©e Ă  partir d’une question dĂ©cisive et fondamentale que tout chrĂ©tien qui aspire Ă  une saintetĂ© de vie doit se poser MaĂźtre, que dois-je faire pour avoir part Ă  la vie Ă©ternelle ?» La premiĂšre est gĂ©nĂ©rale Que faire pour avoir la vie Ă©ternelle ?» La question a Ă©tĂ© posĂ©e Ă  JĂ©sus par un docteur de la Loi qui voulait le mettre Ă  l’épreuve, nous dit saint Luc. JĂ©sus lui demanda Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ?». L’autre rĂ©pondit Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cƓur, de toute ton Ăąme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-mĂȘme. » JĂ©sus lui dit Tu as rĂ©pondu correctement. Fais ainsi et tu auras la vie». Le Christ lui rappelle pourtant ce que la loi juive avait formulĂ© depuis longtemps, de maniĂšre Ă©parse. Mais lui, voulant montrer qu’il Ă©tait un homme juste, dit Ă  JĂ©sus Et qui donc est mon prochain ?» JĂ©sus rĂ©pond en racontant l’histoire d’un homme qui descendait de JĂ©rusalem Ă  JĂ©richo. Il sera victime d’agression et laissĂ© Ă  moitiĂ© mort par les brigands. Par hasard, un prĂȘtre et un docteur de la loi croisent le chemin de ce malheureux mais ne lui apportent aucun secours. Tous deux connaissent bien le commandement Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cƓur
 Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme». Mais un Samaritain, qui Ă©tait en voyage, arriva prĂšs de lui et pris soin de lui.» Lequel des trois, Ă  ton avis, a Ă©tĂ© le prochain de l’homme qui Ă©tait tombĂ© entre les mains des bandits?» Ainsi formulĂ©e dans cette belle parabole, la question de JĂ©sus induit une rĂ©ponse Ă©vidente. Le docteur de la Loi rĂ©pond Celui qui a fait preuve de bontĂ© envers lui.» JĂ©sus lui dit Va, et toi aussi, fais de mĂȘme.» L’amour est l’accomplissement de toute la loi Rm 13,10. Le prochain c’est plus le plus fragile, le blessĂ© sur la route, c’est celui qui s’est fait proche, et donc celui que le samaritain a secouru. A travers l’histoire de l’hospitalitĂ© et de la charitĂ© offerte par le bon samaritain, JĂ©sus indique la voie par laquelle il faut passer pour avoir part Ă  la vie Ă©ternelle. Il nous rappelle que le commandement de Dieu et l’amour du prochain sont intimement liĂ© et nous et montre aussi la nĂ©cessitĂ© de le mettre en pratique. Depuis que Dieu s’est fait l’un de nous en prenant notre condition d’homme, il est difficile d’ĂȘtre soi sans se battre avec la question de l’homme et la question de Dieu. L’homme et Dieu parcourent dĂ©sormais la mĂȘme histoire. Chers frĂšres et sƓurs, Cette page d’évangile garde toute sa force aujourd’hui car elle nous invite Ă  retrouver le sens de la question d’aujourd’hui Que dois-je faire pour avoir part Ă  la vie Ă©ternelle ?» La rĂ©ponse est simple Vas et fais de mĂȘme». Prend soin de tout homme Ă  l’exemple du samaritain, car tout homme est dĂ©sormais ton prochain. Le prochain, c’est tout ĂȘtre humain, c’est tout homme qu’il soit mon ami ou mon ennemi, un Ă©tranger ou un extra communautaire. Donc c’est tout homme crĂ©e Ă  l’image de Dieu. AMEN. Suivre la mĂ©ditation proposĂ©e par le pĂšre Michel Ntangu,SJ ucuaĂ©zztaris. — imprimerie et fonderie de fÀin, rue racine, n° 4 * pl* ce de l’odĂ©on. cours dk philosophie professe a la facultÉ des lettres pendant l’annee 1818 * pafa m. v. cousin, sur le fondement des idees absolues du vrai, du beau et du bien; publiÉ avec son autorisation et d’aprĂšs les meilleures rÉdactions de ce cours.. par ta. adolphe garnier, maitre de conferences a j La loi de l’amour dans le cƓur “ Oui, je mettrai ma loi au-dedans d’eux, et dans leur cƓur je l’écrirai. ” — JÉRÉMIE 3133. 1, 2. a Qu’allons-​nous aborder Ă  prĂ©sent ? b Comment JĂ©hovah s’est-​il manifestĂ© au mont SinaĂŻ ? DANS les deux articles prĂ©cĂ©dents, nous avons appris que, lorsque MoĂŻse est descendu du mont SinaĂŻ, son visage jetait des rayons qui reflĂ©taient la gloire de JĂ©hovah. Nous avons aussi parlĂ© du voile qu’il portait. Abordons Ă  prĂ©sent une question liĂ©e au mĂȘme Ă©pisode, qui est importante pour les chrĂ©tiens d’aujourd’hui. 2 Lorsqu’il Ă©tait sur le mont SinaĂŻ, MoĂŻse a reçu des instructions de la part de JĂ©hovah. Les IsraĂ©lites, qui Ă©taient rassemblĂ©s au pied de la montagne, ont vu une manifestation impressionnante de la prĂ©sence divine. “ Il se produisait des tonnerres et des Ă©clairs, et un Ă©pais nuage sur la montagne, et un son de cor trĂšs fort, si bien que tout le peuple qui Ă©tait dans le camp tremblait. [...] Le mont SinaĂŻ Ă©tait tout fumant, parce que sur lui Ă©tait descendu JĂ©hovah dans le feu ; et sa fumĂ©e montait comme la fumĂ©e d’un four, et toute la montagne tremblait violemment. ” — Exode 1916-18. 3. Comment JĂ©hovah a-​t-​il donnĂ© les Dix Commandements Ă  IsraĂ«l, et qu’a compris cette nation ? 3 Par l’intermĂ©diaire d’un ange, JĂ©hovah s’est adressĂ© au peuple il lui a donnĂ© ce qu’on a appelĂ© les Dix Commandements Exode 201-17. Il ne faisait aucun doute que ces lois provenaient du Tout-Puissant. JĂ©hovah a Ă©crit ces commandements sur des tablettes de pierre, mais MoĂŻse les a brisĂ©es en voyant les IsraĂ©lites adorer un veau d’or. De nouveau, JĂ©hovah a Ă©crit ses commandements sur la pierre. Cette fois, quand MoĂŻse est descendu avec les tablettes, son visage jetait des rayons. Tous allaient comprendre que ces lois avaient une portĂ©e considĂ©rable. — Exode 3215-19 ; 341, 4, 29, 30. 4. Pourquoi les Dix Commandements Ă©taient-​ils trĂšs importants ? 4 Les deux tablettes sur lesquelles les Dix Commandements Ă©taient Ă©crits ont Ă©tĂ© placĂ©es Ă  l’intĂ©rieur de l’arche de l’alliance, dans le TrĂšs-Saint du tabernacle et, par la suite, dans le TrĂšs-Saint du temple. Ces lois Ă©nonçaient les principes fondamentaux de l’alliance de la Loi mosaĂŻque et posaient le fondement de l’administration thĂ©ocratique d’un gouvernement national. Elles prouvaient que JĂ©hovah traitait avec un peuple en particulier, un peuple choisi. 5. Comment les lois que Dieu a donnĂ©es Ă  IsraĂ«l reflĂ©taient-​elles son amour ? 5 Ces lois en disaient beaucoup sur JĂ©hovah, notamment sur son amour pour son peuple. Quel don prĂ©cieux elles constituaient pour ceux qui les suivaient ! Un bibliste a Ă©crit “ Aucun systĂšme moral Ă©laborĂ© par l’homme avant ou depuis [...] ne peut approcher, et encore moins Ă©galer ou surpasser, ces dix paroles de Dieu. ” À propos de l’ensemble de la Loi mosaĂŻque, JĂ©hovah a dĂ©clarĂ© “ Si vous obĂ©issez strictement Ă  ma voix et si vous gardez vraiment mon alliance, alors, Ă  coup sĂ»r, vous deviendrez mon bien particulier parmi tous les autres peuples, car toute la terre m’appartient. Et vous, vous deviendrez pour moi un royaume de prĂȘtres et une nation sainte. ” — Exode 195, 6. Une loi Ă©crite dans le cƓur 6. Quelle loi a Ă©tĂ© de bien plus grande valeur que des lois Ă©crites sur de la pierre ? 6 Ainsi, ces lois divines Ă©taient d’une grande valeur. Saviez-​vous cependant que les chrĂ©tiens oints possĂšdent quelque chose qui a bien plus de valeur que des lois Ă©crites sur de la pierre ? JĂ©hovah a prĂ©dit qu’une nouvelle alliance serait conclue, qui serait diffĂ©rente de l’alliance de la Loi contractĂ©e avec la nation d’IsraĂ«l. “ Oui, je mettrai ma loi au-dedans d’eux, et dans leur cƓur je l’écrirai. ” JĂ©rĂ©mie 3131-34. JĂ©sus, le MĂ©diateur de la nouvelle alliance, n’a pas transmis de code de lois Ă©crit Ă  ses disciples. Il a gravĂ© la loi de JĂ©hovah dans leur esprit et dans leur cƓur par ses paroles et par ses actions. 7. À qui “ la loi du Christ ” a-​t-​elle d’abord Ă©tĂ© donnĂ©e, et qui l’a embrassĂ©e par la suite ? 7 Cette loi est appelĂ©e “ la loi du Christ ”. Elle a Ă©tĂ© donnĂ©e d’abord, non Ă  la nation d’IsraĂ«l selon la chair, qui descendait de Jacob, mais Ă  une nation spirituelle, “ l’IsraĂ«l de Dieu ”. Galates 62, 16 ; Romains 228, 29. L’IsraĂ«l de Dieu se compose des chrĂ©tiens oints de l’esprit. Avec le temps s’est jointe Ă  eux “ une grande foule ” de toutes les nations qui voulait aussi adorer JĂ©hovah RĂ©vĂ©lation 79, 10 ; Zekaria 823. Formant “ un seul troupeau ” menĂ© par “ un seul berger ”, les deux groupes embrassent “ la loi du Christ ” ils la laissent gouverner toutes leurs actions. — Jean 1016. 8. Citez une diffĂ©rence entre la Loi mosaĂŻque et la loi du Christ. 8 Contrairement aux IsraĂ©lites selon la chair, qui Ă©taient soumis Ă  la Loi mosaĂŻque par leur naissance, les chrĂ©tiens demeurent sous la loi du Christ par choix. Des facteurs comme la race ou le lieu de naissance n’entrent pas en ligne de compte. Les chrĂ©tiens apprennent Ă  connaĂźtre JĂ©hovah et ses voies, et ils dĂ©sirent accomplir sa volontĂ©. Comme ils ont la loi de Dieu “ au-dedans d’eux ”, Ă©crite en quelque sorte “ dans leur cƓur ”, les chrĂ©tiens oints n’obĂ©issent pas Ă  Dieu seulement parce qu’il peut punir ceux qui lui dĂ©sobĂ©issent ; ils ne le font pas non plus uniquement par sens du devoir. Leur obĂ©issance plonge ses racines dans quelque chose de plus fondamental et de bien plus grand. Les autres brebis Ă©galement obĂ©issent Ă  Dieu parce qu’elles ont sa loi dans leur cƓur. Des lois fondĂ©es sur l’amour 9. En quels termes JĂ©sus a-​t-​il indiquĂ© que l’essence des lois de JĂ©hovah Ă©tait l’amour ? 9 L’essence de toutes les lois et prescriptions de JĂ©hovah se rĂ©sume en un seul mot l’amour. Cela a toujours Ă©tĂ© et sera toujours un aspect essentiel du culte pur. Un jour, on a demandĂ© Ă  JĂ©sus quel Ă©tait le plus grand commandement dans la Loi. Il a rĂ©pondu Aime JĂ©hovah ton Dieu de tout ton cƓur, et de toute ton Ăąme, et de toute ta pensĂ©e. ’ Le deuxiĂšme Ă©tait Aime ton prochain comme toi-​mĂȘme. ’ Puis il a ajoutĂ© “ À ces deux commandements toute la Loi est suspendue, ainsi que les ProphĂštes. ” Matthieu 2235-40. JĂ©sus a indiquĂ© par ces paroles que non seulement la Loi comprenant les Dix Commandements, mais encore toutes les Écritures hĂ©braĂŻques Ă©taient fondĂ©es sur l’amour. 10. Comment savons-​nous que l’amour est au centre de la loi du Christ ? 10 L’amour de Dieu et du prochain est-​il Ă©galement au centre de la loi Ă©crite dans le cƓur des chrĂ©tiens ? Absolument ! La loi du Christ requiert un amour sincĂšre pour Dieu et inclut un commandement nouveau les chrĂ©tiens doivent Ă©prouver les uns pour les autres un amour plein d’abnĂ©gation. Ils doivent s’aimer comme JĂ©sus a aimĂ© ses disciples. Or, il a donnĂ© volontairement sa vie pour ses amis. Il a appris Ă  ses disciples Ă  aimer Dieu et Ă  s’aimer les uns les autres, comme il les a aimĂ©s. L’amour hors du commun qu’ils se manifestent mutuellement est la qualitĂ© principale Ă  laquelle on reconnaĂźt les vrais chrĂ©tiens Jean 1334, 35 ; 1512, 13. JĂ©sus leur a mĂȘme dit d’aimer leurs ennemis. — Matthieu 544. 11. Comment JĂ©sus a-​t-​il manifestĂ© son amour pour Dieu et pour les humains ? 11 JĂ©sus a laissĂ© un exemple parfait pour ce qui est de manifester l’amour. Lorsqu’il Ă©tait une crĂ©ature spirituelle puissante au ciel, il a acceptĂ© avec joie de faire avancer les intĂ©rĂȘts de son PĂšre sur la terre. Mais il n’a pas seulement offert sa vie humaine afin que d’autres vivent Ă©ternellement ; il a montrĂ© aux humains comment ils devaient vivre. Il Ă©tait humble, bon et attentionnĂ©. Il soulageait les affligĂ©s et les opprimĂ©s. Il avait Ă©galement “ des paroles de vie Ă©ternelle ” il aidait inlassablement ses contemporains Ă  connaĂźtre JĂ©hovah. — Jean 668. 12. Pourquoi peut-​on dire que l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont Ă©troitement liĂ©s ? 12 En rĂ©alitĂ©, l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont Ă©troitement liĂ©s. L’apĂŽtre Jean a dĂ©clarĂ© “ L’amour vient de Dieu [...]. Si quelqu’un dĂ©clare J’aime Dieu ’, et pourtant a de la haine pour son frĂšre, c’est un menteur. Car celui qui n’aime pas son frĂšre, qu’il a vu, ne peut pas aimer Dieu, qu’il n’a pas vu. ” 1 Jean 47, 20. JĂ©hovah n’est pas simplement Ă  l’origine de l’amour ; il en est la personnification. Tout ce qu’il fait, il le fait par amour. Nous aimons parce que nous sommes créés Ă  son image GenĂšse 127. En tĂ©moignant de l’amour Ă  notre prochain, nous montrons notre amour pour Dieu. L’amour est synonyme d’obĂ©issance 13. Si nous voulons aimer Dieu, que devons-​nous faire en premier lieu ? 13 Comment pouvons-​nous aimer Dieu, alors que nous ne le voyons pas ? En premier lieu, il est indispensable d’apprendre Ă  le connaĂźtre. Il est impossible d’aimer rĂ©ellement un inconnu ou de lui faire confiance. C’est pourquoi la Parole de Dieu nous encourage Ă  apprendre Ă  connaĂźtre notre CrĂ©ateur en lisant la Bible, en priant, et en frĂ©quentant ceux qui le connaissent et l’aiment dĂ©jĂ  Psaume 11, 2 ; Philippiens 46 ; HĂ©breux 1025. Les quatre Évangiles sont particuliĂšrement prĂ©cieux, car ils rĂ©vĂšlent la personnalitĂ© de JĂ©hovah au travers de la vie et du ministĂšre de JĂ©sus Christ. Plus nous connaissons Dieu et lui sommes reconnaissants pour l’amour qu’il nous a tĂ©moignĂ©, plus nous avons envie de lui obĂ©ir et d’imiter sa personnalitĂ©. Si nous aimons Dieu, nous lui obĂ©issons ; cela va de pair. 14. Pourquoi peut-​on dire que les lois de Dieu ne sont pas pesantes ? 14 Quand nous aimons quelqu’un, nous savons ce qui lui plaĂźt et ce qui lui dĂ©plaĂźt, et nous en tenons compte. Nous ne voulons pas contrarier une personne que nous aimons. L’apĂŽtre Jean a Ă©crit “ Voici ce que signifie l’amour de Dieu que nous observions ses commandements ; et pourtant ses commandements ne sont pas pesants. ” 1 Jean 53. Ils ne sont ni pesants ni nombreux. C’est l’amour qui nous guide. Nous n’avons pas besoin d’apprendre par cƓur un code dĂ©taillĂ© de rĂšgles qui rĂ©girait chacune de nos actions ; nous sommes guidĂ©s par notre amour pour Dieu. Si nous l’aimons, nous faisons sa volontĂ© avec plaisir. Nous obtenons ainsi son approbation, ce qui nous est bĂ©nĂ©fique, car ses directives sont toujours pour notre bien. — IsaĂŻe 4817. 15. Qu’est-​ce qui nous poussera Ă  imiter JĂ©hovah ? Expliquez. 15 L’amour de Dieu nous pousse Ă  imiter ses qualitĂ©s. Quand nous aimons quelqu’un, nous admirons ses qualitĂ©s et nous cherchons Ă  lui ressembler. ConsidĂ©rez la relation qui unit JĂ©hovah et JĂ©sus. Ils avaient Ă©tĂ© ensemble au ciel pendant des milliards d’annĂ©es peut-ĂȘtre. Ils Ă©taient liĂ©s par un amour profond et pur. JĂ©sus ressemblait si parfaitement Ă  son PĂšre cĂ©leste qu’il a pu dire Ă  ses disciples “ Qui m’a vu a vu le PĂšre aussi. ” Jean 149. Plus notre connaissance et notre gratitude envers JĂ©hovah et son Fils grandiront, plus nous aurons envie de leur ressembler. Notre amour pour JĂ©hovah, alliĂ© au soutien de son esprit saint, nous insufflera la force de nous dĂ©pouiller de la vieille personnalitĂ© avec ses pratiques, et de nous revĂȘtir de la personnalitĂ© nouvelle ’. — Colossiens 39, 10 ; Galates 522, 23. L’amour en action 16. En quel sens montrons-​nous notre amour pour Dieu et pour notre prochain lorsque nous prĂȘchons et enseignons ? 16 Nous qui sommes chrĂ©tiens, nous laissons notre amour pour Dieu et pour notre prochain nous inciter Ă  participer Ă  la prĂ©dication du Royaume et Ă  l’Ɠuvre qui consiste Ă  faire des disciples. Ce faisant, nous plaisons Ă  JĂ©hovah Dieu, “ qui veut que toutes sortes d’hommes soient sauvĂ©s et parviennent Ă  une connaissance exacte de la vĂ©ritĂ© ”. 1 TimothĂ©e 23, 4. Nous pouvons trouver de la joie Ă  aider d’autres personnes Ă  avoir la loi du Christ Ă©crite dans leur cƓur. Nous prenons aussi plaisir Ă  les voir transformer leur personnalitĂ© afin de reflĂ©ter les qualitĂ©s de JĂ©hovah 2 Corinthiens 318. VoilĂ  vraiment le plus beau cadeau que nous puissions faire Ă  quelqu’un l’aider Ă  connaĂźtre Dieu. Ceux qui acceptent l’amitiĂ© de JĂ©hovah peuvent en bĂ©nĂ©ficier pour l’éternitĂ©. 17. Pourquoi est-​il sage de cultiver de l’amour pour Dieu et pour autrui plutĂŽt que pour les biens matĂ©riels ? 17 Nous vivons dans un monde oĂč on attache beaucoup d’importance aux biens matĂ©riels, et mĂȘme oĂč on les aime. Pourtant, ils ne sont pas Ă©ternels. Ils peuvent s’abĂźmer ; on peut les voler Matthieu 619. La Bible lance cette mise en garde “ Le monde est en train de passer, et son dĂ©sir aussi, mais celui qui fait la volontĂ© de Dieu demeure pour toujours. ” 1 Jean 216, 17. Oui, JĂ©hovah demeurera pour toujours, ainsi que ceux qui l’aiment et qui le servent. N’est-​il donc pas sage de cultiver de l’amour pour lui et pour autrui, plutĂŽt que de rechercher les choses du monde, qui ne sont, au mieux, que temporaires ? 18. Comment une missionnaire a-​t-​elle manifestĂ© un amour plein d’abnĂ©gation ? 18 Ceux qui poursuivent l’amour glorifient JĂ©hovah. Parlons de Sonia, missionnaire au SĂ©nĂ©gal. Elle a Ă©tudiĂ© la Bible avec Heidi, une femme que son mari non croyant, atteint du sida, a contaminĂ©e. AprĂšs la mort de ce dernier, Heidi s’est fait baptiser, mais sa santĂ© s’est bientĂŽt dĂ©gradĂ©e, au point qu’elle a Ă©tĂ© hospitalisĂ©e. Sonia raconte “ Le personnel de l’hĂŽpital a fait tout son possible, mais ils n’étaient pas nombreux. On a demandĂ© des volontaires dans la congrĂ©gation pour s’occuper d’elle Ă  l’hĂŽpital. La deuxiĂšme nuit, je suis restĂ©e sur une natte prĂšs de son lit, et j’ai aidĂ© Ă  la soigner jusqu’à sa mort. Son mĂ©decin a dĂ©clarĂ© Notre plus gros problĂšme est que, souvent, mĂȘme les membres de la famille du malade l’abandonnent dĂšs qu’ils savent qu’il a le sida. Pourquoi, alors que vous n’ĂȘtes pas de sa famille, pas de son pays, pas mĂȘme de sa race, acceptez-​vous de prendre des risques ? ’ J’ai expliquĂ© qu’à mes yeux Heidi Ă©tait rĂ©ellement ma sƓur, aussi proche que si nous avions la mĂȘme mĂšre et le mĂȘme pĂšre. Je me suis attachĂ©e Ă  cette nouvelle sƓur, si bien que j’ai pris plaisir Ă  m’occuper d’elle. ” Soit dit en passant, bien que Sonia ait soignĂ© Heidi avec amour, elle n’est pas pour autant tombĂ©e malade. 19. Quelles occasions saisirons-​nous si la loi de Dieu est dans nos cƓurs ? 19 De nombreux serviteurs de JĂ©hovah sont des exemples d’amour dĂ©sintĂ©ressĂ©. Aucun code de lois Ă©crit n’identifie le peuple de Dieu aujourd’hui. À la place, nous voyons l’accomplissement de ce qui est mentionnĂ© en HĂ©breux 810 “ Voici l’alliance que je contracterai avec la maison d’IsraĂ«l aprĂšs ces jours-​lĂ  ’, dit JĂ©hovah. Oui, je mettrai mes lois dans leur pensĂ©e, et dans leurs cƓurs je les Ă©crirai. Oui, je deviendrai leur Dieu, et eux deviendront mon peuple. ’ ” ChĂ©rissons toujours la loi de l’amour que JĂ©hovah a Ă©crite dans nos cƓurs. Saisissons chaque occasion de manifester cette qualitĂ©. 20. Pourquoi la loi du Christ est-​elle un bien d’une valeur inestimable ? 20 Quelle joie de servir Dieu au sein d’une famille internationale qui pratique un tel amour ! Ceux qui ont la loi du Christ dans leur cƓur possĂšdent un bien d’une valeur inestimable dans ce monde dĂ©pourvu d’amour. Non seulement ils bĂ©nĂ©ficient de l’amour de JĂ©hovah, mais encore ils se dĂ©lectent du lien d’amour qui soude leur famille de frĂšres. “ Voyez ! Qu’il est bon et qu’il est agrĂ©able pour des frĂšres d’habiter unis ensemble ! ” Bien qu’ils rĂ©sident dans de nombreuses nations, qu’ils parlent de nombreuses langues et qu’ils reprĂ©sentent de nombreuses cultures, les TĂ©moins de JĂ©hovah sont unis comme aucune autre religion. Cette unitĂ© leur vaut l’approbation de Dieu. Le psalmiste a Ă©crit “ C’est lĂ  [dans un peuple uni par l’amour] que JĂ©hovah a ordonnĂ© que soit la bĂ©nĂ©diction, oui la vie pour des temps indĂ©finis. ” — Psaume 1331-3. Que rĂ©pondriez-​vous ? ‱ Quelle Ă©tait l’importance des Dix Commandements ? ‱ Qu’est-​ce que la loi Ă©crite dans les cƓurs ? ‱ Quel rĂŽle l’amour joue-​t-​il dans “ la loi du Christ ” ? ‱ De quelles façons pouvons-​nous manifester notre amour pour Dieu et pour notre prochain ? [Illustration, page 25] Les IsraĂ©lites avaient des lois Ă©crites sur des tablettes de pierre. [Illustrations, page 26] Les chrĂ©tiens ont la loi de Dieu dans leur cƓur. [Illustrations, page 28] Sonia avec une jeune SĂ©nĂ©galaise Ă  l’assemblĂ©e de district de 2004. .